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mondial pour le développement durable![]() Département de l'information - Division de l'information et des médias - New York |
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Johannesburg,
Afrique du Sud 26 août-4 septembre 2002 |
30 août 2002 |
LES BIOTECHNOLOGIES PEUVENT SORTIR L'AFRIQUE DE L'IMPASSE, SELON UN RAPPORT DE L'ONU
"Les biotechnologies, notamment dans les domaines de l'agriculture et de la médecine, peuvent constituer un élément essentiel du développement durable en Afrique". C'est ce que défend un rapport récent de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) présenté cette après-midi lors d'une conférence de presse par M. Patrick Asea, Directeur de la Division des politiques économiques et sociales de la CEA, M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la CEA et Mme Shamika Sirimanne, économiste de la CEA. Les biotechnologies doivent être considérées comme un élément de stratégies globales et durables de réduction de la pauvreté et non comme un moyen rapide de résoudre les problèmes de la faim et de la pauvreté en Afrique.
M. Asea a indiqué que le rapport présente un nouvel indicateur qui permet de suivre l'évolution du développement durable des pays africains. Cet indicateur, qui combine 27 variables, économiques, environnementales et institutionnelles, montre malheureusement que la situation empire en Afrique. Parmi les 38 pays étudiés, seulement trois (Maurice, Afrique du Sud et Botswana, soit 6,5 % de la population du continent) ont connu un développement relativement durable durant la période 1975-2000.
Les récentes avancées dans le domaine des biotechnologies ont abouti à la production d'espèces qui ont de meilleurs rendements, résistent mieux aux maladies diverses et ont un contenu nutritionnel plus élevé, a continué M. Asea. L'Afrique, qui dépend encore lourdement de l'agriculture - ce secteur représent 30 % du produit intérieur brut et 70 % de la population active - peut bénéficier de ces progrès et réduire ainsi l'exploitation des forêts.
La diffusion de ces nouvelles technologies requiert la production de biens publics mondiaux et régionaux en matière de recherche et d'élaboration de normes et de standards par exemple, ainsi que l'établissement de partenariats.
A une correspondante qui s'étonnait de ce que le marché des biotechnologies puissent représenter le début d'une nouvelle ère en Afrique, alors que ces marchés se sont effondrés en Amérique et en Europe, les panélistes ont répondu que le potentiel productif des nouvelles espèces méritait de retenir l'attention. De plus, les espèces génétiquement modifiées ont des propriétés nutritionnelles importantes et résistent mieux aux conditions climatiques difficiles de la région.
A la question de savoir si la Zambie est bien fondée de ne pas accepter l'aide alimentaire contenant des OGM, les panélistes ont répondu que c'est la responsabilité des pays que de faire la part des choses entre deux risques, celui de la famine et celui dont les OGM sont porteurs. Mais à cette date, l'évidence scientifique montre que les organismes génétiquement modifiés ne sont pas dommageables à la santé, ont estimé les experts de la CEA.
"Les pays africains ont-ils vraiment la capacité et les moyens de développer indépendamment leurs normes en matière d'utilisation des biotechnologies?" a demandé un journaliste. Les panélistes ont répondu qu'au Kenya on trouve un centre scientifique important qui travaille en étroite collaboration avec Monsanto. L'Afrique du Sud et l'Egypte ont également des centres nationaux. Mais les approches régionales vont prévaloir et il ne sera pas nécessaire que tous les pays élaborent leurs standards indépendamment, ont indiqué les panélistes.
Enfin, à un journaliste qui s'inquiétait de ce que la recherche et les politiques en matière de biotechnologies soient en Afrique financées non par les gouvernements mais par les organisations internationales et le secteur privé, ce qui pourrait représenter un danger quant à l'utilisation qui est ensuite faite des biotechnologies, les panélistes ont répondu que ce qui est requis dans le futur ce sont des partenariats, comme il en existe pour le riz africain.
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