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Johannesburg, Afrique du Sud
26 août-4 septembre 2002

30 août 2002



CONFERENCE DE PRESSE SUR LES TRANSPORTS MARITIMES ET LES PROBLEMES LIES AUX PAVILLONS DE COMPLAISANCE

Aucun pays ne devrait être autorisé à octroyer des pavillons de complaisance à des navires, s'il ne peut assurer le plein contrôle sur ces navires, faute de quoi le système de pavillon de complaisance contribue à privilégier les pêches illégales et la pollution des mers en portant atteinte à la notion même de développement durable, a déclaré M. Matt Giani, Coordonnateur pour les Océans de Greenpeace international, au cours d'une conférence de presse à laquelle était associés M. John Ballard, du Département de l'environnement du Ministère britannique de l'alimentation et de la ruralité ; M. Horst Kleinschmidt, Directeur en chef du Département de l'environnement de Marine Management (Afrique du Sud); et M. John Bainbridge de la Fédération internationale des ouvriers du transports.

M. John Bainbridge a présenté le texte intitulé " More troubled waters " qui aborde les questions de lutte contre la pêche illégale, la pollution des mers et le problème des pavillons de complaisance. Il a tout particulièrement souligné la question des pavillons de complaisance qui permettent à des navires de piller des ressources naturelles de pays en développement ou d'endommager leurs écosystèmes sans pouvoir être identitifiés. Il a précisé que 20 % de la flotte mondiale se trouve sous pavillon de complaisance panaméen. Il a également cité le cas du pétrolier Erica qui a pollué les côtes françaises il y a quelques années et dont on a toujours pas retrouvé le propriétaire du fait de ce système de pavillon. C'est pourquoi, il a exhorté les gouvernements à devenir responsables et à mettre un terme aux excès liés à la délivrance de ces pavillons sans plus attendre.

Dans le même ordre d'idées, M. John ballard a évoqué les effets néfastes des pavillons de complaisance qui permettent à des navires non identifiés - dont on ne peut pister les propriétaires - de pratiquer la pêche illégale et polluer en toute impunité. Il a réclamé un effort international pour répondre à ce problème et souligné la nécessité de mettre en place une nouvelle approche en matière de partenariats.

M. Matt Giani a déclaré que le système de pavillon de complaisance représente une menace pour le développement durable, car les utilisateurs peuvent se permettre tous les excès, sans aucune limite. Ils peuvent être attrapés mais pas jugés. Il a souligné que 60% des navires portent des pavillons de complaisance, ce qui contribue fortement au fait que 70% des ressources maritimes sont surexploitées. Les auteurs d'infractions utilisent ces pavillons pour contourner les réglementations mises en place au niveau national pour lutter contre la pêche illégale. Les pays qui délivrent ces pavillons n'ont aucune idée des dégâts que commettent les navires, ni les eaux dans lesquelles ils naviguent.

M. Horst Kleinschmidt, s'est dit heureux d'avoir été associé à ce texte "More troubled waters " et a fait siens les commentaires des autres intervenants. Il a évoqué les problèmes que rencontrent l'Afrique du Sud du fait de la présence de nombreux bateaux qui naviguent dans ses eaux territoriales avec des pavillons de complaisance, car il est impossible d'identifier les propriétaires de ces bateaux . C'est un subterfuge inacceptable, a-t-il déclaré, subterfuge auquel il faut mettre un terme. Nous devons avoir un meilleur contrôle sur ces bateaux pour nous préserver d'excès dans les domaines de la pollution et de la pêche illégale.

Répondant aux questions de journalistes, M. Matt Giani a expliquer que 1300 bateaux de pêche industrielle utilisent des pavillons de complaisance pour pêcher dans les eaux internationales. Il a précisé que de nombreux navires auteurs d'infractions changent de pavillons plusieurs fois dans l'année, puisque n'importe qui peut se procurer un pavillon en 24 heures pour la somme dérisoire de 400 dollars sur simple communication des références d'une carte de crédit et d'un numéro de fax.



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