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26 août-4 septembre 2002

29 août 2002



LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES POURRAIENT METTRE EN DANGER LA SECURITE ALIMENTAIRE DE REGIONS ENTIERES DU GLOBE

Au 21ème siècle, si la population mondiale continue de s'accroître à un rythme élevé et si la croissance économique dans les pays en développement demeure faible, la faim dans le monde augmentera. En effet, les changements climatiques risquent de réduire les surfaces cultivables et donc la production agricole dans de nombreux pays en développement. C'est ce que révèle un nouveau rapport intitulé "Changement climatique et vulnérabilité de l'agriculture" du (International Institute for applied systems analysis) (IIASA) présenté aujourd'hui lors d'une conférence de presse.

M. Leen Hordijk, Directeur de l'IIASA, a indiqué que c'est la première étude écologique et économique qui analyse les répercussions des changements climatiques sur l'agriculture dans tous les pays et toutes les régions du monde, en construisant quatre scénarios différents selon les hypothèses retenues sur la croissance économique et la croissance démographique.

M. Mahendra Shah, scientifique de l'IIASA et chargé des relations avec les Nations Unies, a présenté les résultats. "Même sans changement climatique, de nombreux pays sont déjà dans une situation très précaire en termes de sécurité alimentaire. Il se trouve que ce sont aussi les pays où les lobbies agricoles sont les moins puissants, alors que dans les pays les plus riches, où moins de 5 % de la population est employée dans l'agriculture, les lobbies agricoles les plus puissants".

"Les zones les plus développées, notamment l'Amérique du Nord et la Russie vont voir la superficie de leurs zones cultivables augmenter, respectivement de 30 et 50 %, mais dans beaucoup de pays, l'espace fertile va diminuer. La production agricole en Afrique subsaharienne va baisser drastiquement et même l'Afrique du Sud perd, dans tous les scenarios, entre 25 and 50 % de son potentiel de production céréalière".

Les pays en développement vont en conséquence devenir dépendants des importations alimentaires en provenance des pays développés.

"Les biotechnologies sont-elles une solution?" a demandé une correspondante. Les chercheurs de l'IIASA ont répondu que dans certains cas, par exemple dans les zones arides, les biotechnologies peuvent effectivement aider à déterminer les espèces adaptées. Mais qui va investir dans ces biotechnologies qui sont destinées à améliorer le sort des plus pauvres? On ne peut compter sur les entreprises privées pour prendre ces investissements en charge. Il doit s'agir d'investissements gouvernementaux.

Le rapport est accessible en version intégrale sur http://www.iiasa.ac.at/Research/LUC/JB-Report.pdf

 


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