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26 août-4 septembre 2002

28 août 2002



SELON L'OMM, IL EST POSSIBLE ET ECONOMIQUEMENT AVANTAGEUX DE RENFORCER LES MECANISMES DE PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES

"Un dollar investi en prévention permet d'économiser de 10 à 100 dollars de frais de réhabilitation suite à des catastrophes naturelles extrêmes", a indiqué, aujourd'hui, M. Michel Jarraud, Secrétaire général adjoint de l'Organisation météorologique mondiale, lors d'une conférence de presse consacrée à la réduction de la vulnérabilité face aux risques de catastrophes naturelles. " Depuis le début de l'année, les inondations ont touché plus de 80 millions de personnes; aujourd'hui, 75 % des catastrophes sont d'origine hydrologique (essentiellement inondations et sécheresses) et leur coût s'élève à environ 100 milliards de dollars par an. On évalue également à 600 000 le nombre de victimes de ces catastrophes dans les 10 dernières années".

Selon Mme Helena Molin-Valdes, du Secrétariat des Nations Unies de la Stratégie internationale pour l'atténuation des catastrophes, les sécheresses et les inondations ne peuvent pas véritablement être considérées comme des "catastrophes naturelles". En effet, la façon dont les populations traitent et gèrent l'environnement, en se concentrant dans de grandes villes, en créant une pression démographique, n'a rien de naturel; et ces modifications sont autant de facteurs qui peuvent déclencher, de par leur viabilité ou leur manque de viabilité, des catastrophes naturelles.

En ce qui concerne le Niño, M. Jarraud a déclaré qu'un nouveau phénomène de cette nature est en train de se développer. Etant donné que le Niño renforce la probabilité des catastrophes, il n'est pas exclu que la sécheresse actuelle en Afrique australe lui soit due.

Interrogé sur le lien entre le changement climatique et le développement durable, M. Jarraud a confirmé que le réchauffement global de la planète entraînera un risque accru de plusieurs types de catastrophe: inondations, désertification, sécheresse. Il est également établi que les catastrophes climatiques ont une influence déterminante sur la richesse des pays: ainsi, certaines petites îles des Caraïbes voient, après un cyclone, leur PNB tomber de 20 à 30 %, ce qui implique un retard de développement de 10 à 20 ans. Et les sécheresses peuvent avoir le même effet. Afin que le changement climatique ne remette pas en cause le développement durable, certaines stratégies de prévention peuvent être élaborées. M. Jarraud a donné l'exemple d'un pays d'Amérique latine affecté par le Niño qui a incité les agriculteurs à adopter des cultures plus adaptées aux conditions hydrologiques crées par le Niño. En conséquence, la production agricole n'a pas été réduite par le passage du Niño et l'argent qui aurait été utilisé pour importer des produits agricoles a pu être redirigé vers le renforcement de la prévention.

"Quels sont les moyens à notre disposition pour réduire la vulnérabilité et prévenir les catastrophes naturelles?" a demandé un journaliste. M. Jarraud a répondu qu'il y a des catastrophes que l'on ne peut éviter, comme les cyclones tropicaux. Cependant, on peut alerter les populations de 24 à 72 heures à l'avance afin qu'elles quittent les zones à risque ou se réfugient dans des abris. L'information aux populations sur la démarche à suivre en cas de catastrophe fait ainsi partie de l'effort de prévention. La prévention peut aussi se situer plus en amont et consiste par exemple à éviter de construire des habitats dans les zones à risque. Pour Mme Molin-Valdes, la réduction de la vulnérabilité prend des formes multiples, qui vont de l'éducation de la population à une meilleure gestion des eaux permettant de réduire la vulnérabilité aux sécheresses.

A un correspondant qui s'interrogeait sur la répercussion des changements climatiques sur le nombre des réfugiés, M. Jarraud a répondu qu'il est possible que les sécheresses et les inondations chassent les populations de leur habitat naturel et accroisse le nombre de réfugiés dans certaines régions.

 


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