Le Sommet en direct Sommet mondial pour le développement durable

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Johannesburg, Afrique du Sud
26 août-4 septembre 2002

27 août 2002



CONFERENCE DE PRESSE : LES FEMMES S'EXPRIMENT SUR LEURS DROITS, LA SANTE ET LA PROPRIETE FONCIERE

S'exprimant au nom du "Caucus des femmes", Mme June Zeitlin, de l'Organisation pour l'environnement et le développement des femmes, a noté à son retour de Bali (Indonésie) qu'il subsiste de nombreuses incohérences concernant l'égalité et les preoccupations des femmes, en particulier les questions des droits des femmes et des droits de l'homme. Elle a surtout mis l'accent sur les droits de santé reproductive et le droit d'accès à la propriété foncière.

Mme Zeitlin a estimé que le Sommet mondial pour le développement durable avait pour objectif de réduire sinon d'éliminer la pauvreté et d'assurer le développement durable. Ces objectifs ne peuvent être realisés si l'on ne garantit pas l'égalité des sexes, bien que ces questions ne soient pas encore examinées de manière approfondie au cours des délibérations. C'est pourquoi, elle a insisté sur la nécessité pour le Sommet mondial de tenir compte de la participation active des femmes dans la mise en oeuvre des objectifs d'Action 21. Le "Caucus des femmes" a lancé un plan d'action pour une planète saine et pacifique, qui fixe cinq objectifs, à savoir la paix et les droits de l'homme, un accès et une utilisation équitables des resources, la protection et la bonne gestion de l'environnement où les femmes constitueront 50% des décideurs à tous les niveaux au sein des gouvernements.

Il y a dix ans, dans le cadre du Sommet de Rio, les gouvernements avaient signé Action 21. Les engagements pris n'ont toujours pas été réalisés, a-t-elle fait remarquer, appelant les dirigeants du monde à s'acquitter de leurs responsabilités et à ne pas s'éloigner de ce qui a été conclu à Rio.

Mme Zonibel Woods, Action Canada pour la population et le développement, s'est dite très preoccupée par le manque d'engagement en faveur de certains textes adoptés par les conférences des Nations Unies dans les années 90, qui prévoient un ferme engagement en matière de santé sexuelle et reproductive pour les femmes, les hommes et les adolescents. Le Sommet de Johannesburg semble ignorer les droits de l'homme, en particulier dans le contexte de la religion, de la culture et des lois et traditions nationales. Aussi, a-t-elle appelé les gouvernements à intégrer la perspective droits de l'homme dans le secteur de la santé. La déclaration politique qui sera adoptée à la clôture du Sommet mondial traite des droits de l'homme et invite les gouvernements à s'engager fermement en faveur de l'égalité des sexes car, a-t-elle fait remarquer, sans de tels engagements, ces gouvernements ne peuvent s'y engager dans le cadre du Sommet.

Intervenant sur la question des droits des femmes à la propriété foncière et à la succession, Mme Mary Ssonka, de l'Alliance ougandaise pour la propriété foncière, a cité l'exemple d'une Ougandaise de 87 ans qui a été privée de ses droits successoraux par son propre fils. En Ouganda, les femmes qui assurent 80% de la production agricole et 90% de la production alimentaire ne peuvent pratiquement pas devenir propriétaires de terres.

Comment palier ces lacunes? a demandé un correspondant à qui Mme Woods a répondu qu'il faut que les délégations incluent une référence aux droits humains, comme cela a été le cas dans le texte final adopté à l'issue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants.

Invitée à préciser ce qu'elle entend par "droits de santé reproductive et analyse de l'égalité des sexes", Mme Zeitlin a expliqué qu'il faudrait lors des négociations que les délégations examinent la portée des dispositions des textes finaux à la fois à l'égard des femmes et des hommes.

 


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