Pourquoi l'albatros ? Informations sur Monterrey Conférence internationale sur le financement du développement - Monterrey, Mexique du 18 au 22 mars 2002 Accueil ONU Arabe Chinois Anglais Espagnol Russe
 

L'aide au développement: quantité et qualité

Pour atteindre l'objectif convenu à l'échelle internationale de réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015, la valeur effective de l'aide au développement devra doubler, c'est-à-dire passer à plus de 100 milliards de dollars par an. L'inefficacité apparente de l'aide est un obstacle, mais des améliorations sont actuellement apportées à la conception et aux modalités de l'aide.

L'aide publique au développement (APD) est l'une des questions les plus importantes qui seront examinées à la Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en mars 2002 à Monterrey (Mexique) - et ce non seulement pour les pays bénéficiaires en proie aux difficultés financières mais aussi parce qu'elle constitue un investissement primordial visant à assurer un avenir plus certain pour tous les pays.

L'aide au développement est à son niveau le plus bas depuis trente ans.

Exprimée en pourcentage du produit national brut (PNB) des pays donateurs, l'APD était, en moyenne, déjà en baisse lorsque la communauté internationale a fixé pour la première fois en 1970 l'objectif consistant à y consacrer 0,7% du PNB. Le taux s'est stabilisé à entre 0,3% et 0,35% jusqu'au début des années 90, mais s'est ensuite remis à baisser. En 2000, l'APD consentie par les 22 pays membres du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) représentait en moyenne 0,22% de leur PNB. Même lorsqu'on exclut les Etats-Unis, qui ne se sont jamais engagés en faveur de l'objectif de 0,7%, la moyenne n'était que de 0,33%.

En valeur absolue (non ajustée pour tenir compte de l'inflation), le montant de l'aide n'a cessé d'augmenter jusqu'en 1992. Toutefois, même en valeur absolue, l'aide totale est loin de recouvrer son niveau record de 1992, soit 60 milliards de dollars. Elle est en effet tombée de 56,4 milliards de dollars en 1999 à 53,1 milliards en 2000, soit une baisse de 6% en valeur nominale ou 1,6% si l'on tient compte de l'inflation et de l'évolution des taux de change [La situation économique et sociale dans le monde ,ONU, 2001].

La baisse de l'APD dans les années 90 a été parfois imputée aux déficits budgétaires dans les pays donateurs. Cependant, depuis le milieu des années 90, la situation budgétaire de la plupart des pays donateurs s'est considérablement améliorée. Parmi les autres facteurs présentés comme des causes de la baisse de l'aide dans les années 90, on peut citer la démotivation à la fin de la guerre froide, le doute persistant quant à l'efficacité des programmes et projets financés par l'APD et l'augmentation des apports privés en faveur des pays en développement. (Ce dernier point est sujet à polémique: les capitaux privés ne financent pas la plupart des projets que l'APD finance généralement et, pour les investisseurs privés étrangers, les pays qui sont le plus tributaires de l'APD n'offrent souvent pas de bonnes perspectives d'affaires.)

L'APD demeure indispensable pour les 49 pays les moins avancés (PMA), dont le PIB par habitant est inférieur à 900 dollars. En 1998, l'APD a représenté 84% des flux de ressources en faveur de 48 PMA. La même année, les PMA ont reçu moins de 4% des apports de capitaux à long terme en faveur de tous les pays en développement.

Atteindre les objectifs du Millénaire

Certains signes récents indiquent que la tendance à la baisse de l'aide des 30 dernières années est peut-être sur le point d'être renversée. Le Royaume Uni s'est engagé à accroître son aide, la faisant passer de 0,26% de son PNB en 1997 à 0,33% en 2003-2004, et en novembre 2001 les ministres de la coopération pour le développement de l'Union européenne sont convenus de fixer une date butoir pour atteindre l'objectif consistant à consacrer 0,7% du PNB à l'APD. Au lendemain des attaques terroristes contre les Etats-Unis, de plus en plus de voix se sont élevées pour soutenir qu'il faut investir davantage en faveur du développement.

Cependant, étant donné que certains gouvernements donateurs ont annoncé leur intention de réduire l'APD, on ignore dans quelle mesure le montant net augmentera. Selon la Commission Zedillo, constituée d'experts de haut niveau nommés par le Secrétaire général de l'ONU en 2001, il faut 50 milliards de dollars d'aide supplémentaire pour réaliser les objectifs du Millénaire, soit en gros le double du montant actuel de l'APD. Cela exigera un effort concerté des donateurs.
Selon la Banque mondiale, l'objectif consistant à réduire de moitié la pauvreté en termes de revenu dans les pays en développement d'ici à 2015 - adopté par les Etats Membres au Sommet du Millénaire en septembre 2000 - risque sérieusement de ne pas être atteint. Dans certains pays en développement, les mauvaises politiques réduisent l'efficacité des programmes de développement et donc de l'aide. Les donateurs sont de moins en moins enclins à fournir plus que de l'aide humanitaire dans ces cas. En revanche, d'autres pays appliquent des politiques plus judicieuses et peuvent utiliser à bon escient une aide additionnelle. La question qui se pose est de savoir si le montant qui sera fourni sera suffisant.

"[La Conférence de ] Monterrey doit marquer un tournant dans l'histoire de l'aide publique au développement", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à la séance de janvier 2002 du Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement. "Nous ne pouvons simplement pas permettre que l'APD continue de baisser, si nous voulons que les engagements que nous avons pris en faveur des objectifs du Millénaire soient pris au sérieux".

Efficacité de l'aide

Ces dernières années, on s'est attaché à mieux comprendre les conditions préalables à satisfaire pour assurer l'efficacité de l'aide. On pense que celle-ci obéit à deux principes fondamentaux: d'une part, elle devrait réduire la pauvreté et, d'autre part, elle doit se fonder sur des politiques que les gouvernements et la société civile des pays bénéficiaires ont contribué à élaborer et dont ils ont le sentiment d'être propriétaires.

Les études ont montré que l'aide peut avoir une incidence directe sur la pauvreté lorsqu'elle vise des programmes portant notamment sur les enfants, la nutrition et les secours d'urgence. Qui plus est, l'aide peut jouer un important rôle d'appui dans les pays où l'environnement est propice aux réformes, d'où l'importance d'un engagement national en faveur du processus de réforme. Au lieu de baser l'aide sur les desseins et les priorités des donateurs, on admet de plus en plus que les initiatives internes de réforme sont indispensables.

Certains problèmes qui compromettent l'efficacité de l'aide proviennent des pays donateurs.

Une pratique largement critiquée est celle de l'aide "liée", au titre de laquelle les marchés concernant les projets financés doivent être passés avec des entreprises des pays donateurs. A la réunion de l'OCDE tenue à Paris en mai 2001, les pays donateurs ont pris une mesure positive lorsqu'ils ont convenu de ne pas lier une aide additionnelle d'un montant de 2 milliards en faveur des PMA.

Les normes peu claires et parfois contradictoires posent un autre problème. Chacun des 22 pays donateurs et un large éventail d'institutions internationales disposent de systèmes de décision, de suivi et d'évaluation propres. Il faut une flopée de documents et d'agents dans les pays bénéficiaires pour simplement respecter les exigences en matière d'établissement de rapports. Il est admis qu'une meilleure coordination s'impose; aussi, des efforts sont-ils entrepris pour harmoniser les critères et la présentation des rapports.

 

 

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12 février 2002

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