Nations Unies
Communiqué de Presse
Département de l'information · Division de l'information et des médias
 
8 avril 2002

CONFERENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DU VENEZUELA, EN SA QUALITE DE PRESIDENT DU GROUPE DES 77 ET DE LA CHINE


Lors d'une conférence de presse, organisée cet après-midi dans le cadre de la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui se tient en ce moment même et jusqu'au 12 avril à Madrid (Espagne), le Ministre des affaires étrangères du Venezuela, M. Luis Alfonso Davila, a plaidé en faveur de l'établissement d'un organisme des Nations Unies pour la promotion et la protection des personnes âgées, à l'image de celui qui existe déjà en faveur des enfants, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). S'exprimant à l'issue d'une réunion du Groupe des 77 et de la Chine que son pays préside actuellement, le Ministre a indiqué que l'ensemble du Groupe, qui représente les deux tires des Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies appuyait d'ores et déjà cette proposition. L'objectif est désormais de faire naître au sein des Nations Unies un consensus autour de cette proposition, qui doit être envisagée comme complémentaire de l'établissement du fonds humanitaire international suggéré par le Président vénézuélien, M. Hugo Chavez, lors de la récente Conférence de Monterrey sur le financement du développement. M. Davila a expliqué que ces deux propositions en quelque sorte combinées constituent actuellement l'une des priorités du Groupe des 77 et de la Chine.

Le Groupe estime en effet que pour répondre aux défis particuliers auxquels sont confrontés les pays en développement en matière de vieillissement, une approche spécifique et appropriée doit être adoptée. D'ici à 2050, le nombre des personnes âgées vivant dans les pays en développement aura quadruplé. Si l'on ajoute à cela le fait que ces pays connaissent de graves difficultés économiques ce qui les empêche souvent de dégager des ressources en faveur de leur développement national, l'on peut facilement se rendre compte de l'ampleur du problème auquel on sera confronté d'ici cinquante ans. La proposition du Groupe des 77 et de la Chine tend donc à s'attaquer au problème à temps.

S'agissant de la manière dont le fonds humanitaire, proposé par le Président Chavez, serait financé, M. Davila a expliqué que l'idée que 10% de la dette extérieure des pays les plus pauvres (qui s'élève actuellement à quelque 160 milliards de dollars) soit en somme "détournée" vers le fonds auxquels s'ajouteraient 10% des dépenses que tous les pays consacrent à leur force militaire. Il a indiqué que son pays avait déjà commencé à consacrer 20% du budget traditionnellement alloué à l'armée à des dépenses sociales.

Revenant sur la réunion qu'il venait d'avoir avec les autres membres du Groupe des 77 et de la Chine afin d'examiner les activités menées depuis le début de l'année et celles à venir, M. Davila a indiqué que le Groupe comptait entreprendre également une réforme interne et qu'à cet égard l'établissement d'une présidence tripartite du Groupe avait été proposé afin que la direction ne repose plus seulement sur les épaules d'un seul pays. Cette troïka serait composée du pays venant de quitter la présidence, de celui assumant actuellement la présidence ainsi que l'Etat devant assumer la présidence l'anée suivante, afin de renforcer le suivi des activités entreprises. Parallèlement le Groupe des 77 et la Chine entend renforcer sa coopération avec le groupe du G8.

Interrogé sur le niveau de soutien recueilli au sein du Groupe par la proposition de créer un fonds humanitaire, M. Davila a indiqué que son pays allait prochainement formuler solennellement cette initiative aux chefs d'Etat et de gouvernement du Groupe.

A un journaliste qui lui demandait ce que le Groupe des 77 et la Chine considèrent comme les obstacles principaux à la réalisation du consensus sur le plan d'action de Madrid, le Ministre a déclaré que, bien que cela ne soit pas véritablement un obstacle fondamental, les pays du groupe étaient de manière générale opposés à l'euthanasie, pour des raisons aussi bien morales qu'éthiques. En conséquence, cette question demeurait encore parmi celles sur lesquelles les Etats Membres devaient s'entendre pour parvenir au consensus politique. Concernant le niveau d'engagement que le Groupe des 77 et la Chine aimerait voir en faveur du plan d'action de Madrid, il a expliqué que le plus important était de garantir que les objectifs fixés soient réalisables, et ce principalement du point de vue financier.

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