Nations Unies
Communiqué de Presse
Département de l'information · Division de l'information et des médias
12 avril 2002

CONFERENCE DE PRESSE DE HAUTS RESPONSABLES DE LA DEUXIÈME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT


Après l'adoption, ce matin, par la Grande Commission des projets de Déclaration politique et du Plan d'action international sur le vieillissement, 2002, trois hauts responsables de la deuxième Assemblée mondiale ont tenu une conférence de presse : le Vice-président ex officio de cette Assemblée, Juan Jose Lucas, Ministre de la Présidence du Gouvernement d'Espagne, le Président de la Grande Commission, Felipe Paolillo (Uruguay) et le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, Nitin Desai. Ils ont souligné le fait que l'accord sur les textes finaux sont un succès pour cette réunion. En les adoptant cet après-midi, l'Assemblée approuverait des mesures ambitieuses pour mettre en oeuvre le concept de " sociétés pour tous les âges ", le thème de l'Assemblée. Avec ses 120 recommandations sur le thème du vieillissement, le Plan d'action montre clairement qu'il est crucial d'incorporer le vieillissement dans tous les programmes de développement. En adoptant ces textes, l'Assemblée exprimerait également son engagement en faveur du vieillissement actif à travers la promotion de styles de vie sains, d'un accès aux services, de la prévention des aspects négatifs du vieillissement et de l'investissement dans les services sociaux et la formation des personnels de la santé.

Comparant les résultats de cette deuxième Assemblée sur le vieillissement avec la première, qui s'était tenue à Vienne il y a vingt ans, les intervenants ont indiqué que les documents finaux soumis à Madrid abordent le problème du vieillissement en tant que principal défi démographique du XXIème siècle. Alors que la première Assemblée s'était concentrée sur les problèmes du vieillissement dans le monde développé, la seconde accorde une haute priorité à la situation dans les pays en développement, les tendances démographiques ayant démontré que le phénomène du vieillissement s'y intensifiait. Il y a eu reconnaissance du fait que le vieillissement n'était pas seulement un problème de sécurité sociale et d'assistance publique, mais de développement global et de politique économique. L'accent a également été mis sur la promotion d'une approche positive du vieillissement et sur le dépassement des stéréotypes associés aux personnes âgées.

Attachant une grande importance à l'intégration - en incorporant des politiques sur le vieillissement dans tous les aspects de la vie économique et sociale - le Plan expose une approche flexible de la question du vieillissement, assurant aux personnes âgées le droit de continuer à travailler si elles le souhaitent. Il propose également des mesures visant à renforcer la solidarité entre les générations.

La deuxième Assemblée a également examiné la situation dans un nouveau groupe d'Etats, représenté par les pays dont l'économie est en transition, les anciens pays socialistes. La pandémie du VIH/sida et son impact sur les personnes âgées constitue un autre problème qui n'avait pas été abordé lors de la première Assemblée mondiale. On a également insisté sur le nombre croissant des personnes âgées de plus de 80 ans qui représentent " les plus vieux des vieux ". L'accent a encore été mis sur la riposte à mener contre les négligences et les abus dont les personnes âgées sont victimes. La réhabilitation, la promotion et la protection des droits fondamentaux et des libertés et le rôle de la famille, qui devrait encourager la solidarité et promouvoir les valeurs spirituelles, ont aussi été abordées.

Il a été souligné pendant la conférence de presse que la plupart des efforts à déployer pour mettre le Plan d'action en œuvre devraient être fournis au niveau national. A la communauté internationale revient la responsabilité de soutenir le renforcement des capacités nécessaires pour que les pays affrontent les changements démographiques de ce siècle. On prévoit que les mesures préconisées dans les textes seront complétées par des stratégies régionales et des plans d'action qui seront approuvés lors de réunions de suivi de l'Assemblée.

M. Paolillo a indiqué que la négociation des textes avait parfois été un processus difficile, mais que malgré tout les participants avaient fait preuve de leur détermination à s'assurer que les citoyens âgés puissent participer plus activement à la vie sociale. Il a expliqué qu'il n'y avait pas eu de divergences conceptuelles et que les désaccords portaient sur l'importance à accorder à certains passages du texte, sur la formulation de certaines recommandations et sur la justification des mesures préconisées.

On comptait aussi plusieurs points politiques " délicats ", au nombre desquels les conflits armés et " l'occupation étrangère ". Heureusement, on s'est finalement mis d'accord sur l'inclusion d'une référence aux conflits armés et à l'occupation étrangère en mentionnant la protection à apporter aux personnes âgées dans de telles circonstances. Ces références figurent dans les deux documents.

Un correspondant a demandé pourquoi il avait été nécessaire de convoquer cette Assemblée. Que propose le Plan d'action que les pays n'auraient pas pu eux-mêmes proposer? a-t-il demandé.

M. Desai a répondu que l'Assemblée avait été convoquée par les Etats Membres qui, dans le monde entier, étaient confrontés à des défis semblables. L'objectif de l'Assemblée était de considérer les changements démographiques récents comme un problème et des possibilités partagées. Les pays se sont rassemblés pour tirer profit de leurs expériences mutuelles et pour élaborer des solutions communes. L'Assemblée offrait également une assistance et un cadre de coopération mondial dans des domaines tels que la recherche et les services de santé. De nombreuses questions sont interdépendantes et demandent à être placées dans un contexte plus large.

Sur cette question, M. Paolillo a également répondu que le vieillissement de la population était un problème commun à tous les pays du monde, et que là était la raison d'être de l'Assemblée. Il est vrai que la responsabilité principale incombe aux gouvernements, mais dans de nombreux cas ils ne savent pas comment aborder les défis complexes du vieillissement rapide de la population. La conférence a bénéficié d'importantes recherches d'institutions spécialisées et d'organisations non gouvernementales, et ses recommandations s'inspirent de leurs conclusions. Le rôle de l'Assemblée est de fournir aux gouvernements un cadre d'action dans les sphères économiques et sociales.

A la question de savoir quel rôle la situation dans le Moyen-Orient a joué dans les discussions, M. Paolillo a déclaré que, quels que soient ces événements, la situation des personnes âgées dans des situations aussi complexes que les conflits armés devait être abordée, de même que la question des migrations. Le vocabulaire employé est relativement énergique. Les documents qui seront adoptés ne sont pas seulement des directives politiques pour les politiques nationales dans des domaines spécifiques - ils ont aussi une dimension spirituelle et morale.

En réponse à quelques questions relatives aux moyens de financer la mise en oeuvre des recommandations de l'Assemblée et aux mécanismes permettant d'assurer la durabilité de l'appui international, M. Desai a dit que des engagements financiers avaient été formulés il y a seulement quelques semaines à la Conférence sur le financement du développement de Monterrey, au Mexique. Plusieurs donateurs importants, dont les Etats-Unis et l'Union européenne, se sont engagés à augmenter de façon significative l'aide accordée pour l'accomplissement des objectifs de la Déclaration du Millénaire. A présent que de nouvelles ressources additionnelles sont en place, il est très important de les lier à des programmes efficaces, y compris ceux recommandés par l'Assemblée sur le vieillissement, a-t-il poursuivi.

Il est nécessaire de fournir, au niveau national, davantage de financement pour la sécurité sociale, la santé et les programmes de formation. Les engagements pris à Monterrey devraient servir des objectifs tels que l'aide à la création d'infrastructures locales et le renforcement des capacités.

En réponse à une question portant sur le suivi des recommandations, M. Desai a indiqué que la Commission du développement social serait responsable de la coordination du suivi et de l'application du Plan d'action. Le Département des affaires économiques et sociales continuera aussi de jouer son rôle en la matière.

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