Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée
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Durban, Afrique du Sud
31 Août – 7 septembre 2001
DR/D/28
4 septembre 2001

LA SECRETAIRE GENERALE DE LA CONFERENCE PRIE INSTAMMENT LES DELEGUES DE FAIRE PREUVE
D'UN ESPRIT CONSTRUCTIF AFIN D'ASSURER QUE DURBAN REFLETE LES ASPIRATIONS DES VICTIMES

Vous trouverez ci-après des extraits de la communication faite par Mme Mary Robinson, Haut-Commissaire aux droits de l'homme et Secrétaire générale de la Conférence mondiale contre le racisme en séance plénière de la Conférence :

Nous nous trouvons à mi-parcours de cette Conférence mondiale. Les négociations ne sont pas faciles. La raison tient, comme je l'ai dit lors de mon discours d'ouverture ici même, aux questions auxquelles nous sommes confrontées qui sont parmi les plus délicates et difficiles de toutes celles auxquelles les Nations Unies doivent faire face. Il faut peut-être rappeler quel est le rôle et la dynamique des conférences des Nations Unies. Ces conférences sont l'occasion pour la communauté internationale de trouver un consensus sur des questions difficiles. Le processus est souvent ardu et long et un accord n'est souvent trouvé qu'au tout dernier moment. Il faut donc que ceux qui sont impliqués persévèrent jusqu'au bout.

Le travail accompli sur les textes de la déclaration finale et du programme d'action a progressé, les textes d'ores et déjà adoptés sont significatifs et constructifs et le travail se poursuit. En ce qui concerne les groupes de questions difficiles, à savoir les revendications relatives aux injustices passées, la situation au Moyen-Orient et les critères de discrimination, des démarches informelles sérieuses, au plus haut niveau dans certains cas, sont en cours.

Mais ce n'est pas tout. Il ne s'agit pas seulement à Durban de chercher laborieusement un consensus politique. L'objet de cette conférence est aussi les gens, ceux qui ont été la cible de discriminations que seule l'ingéniosité humaine dans ses pires manifestations peut concevoir. Au cours des quatre jours écoulés, j'ai vu réunis à Durban des gens de tous les horizons qui abordaient des questions qui sont au cœur de notre vie à tous. J'ai été émue par tout ce que j'ai vu et entendu à Durban.

Il est inévitable que les controverses fassent les gros titres lors d'une Conférence de ce genre. Je suis consciente que des propos et des actes tenus à Durban étaient eux-mêmes intolérants et je les condamne. Pourtant je souhaite vivement que les médias s'intéressent plus aux séminaires constructifs, aux ateliers et aux rassemblements tels que ceux auxquels j'ai assisté ces derniers jours, ceux des peuples autochtones, des roms, des personnes d'ascendance africaine et des Africains des Amériques ou encore d'autres victimes de discrimination tel que ce Juif qui a été applaudi quand il a parlé de son expérience de l'anti-sémitisme.

Le racisme et la discrimination existent dans tous les pays et dans toutes les communautés. C'est pour cela que je trouve tellement regrettable que les Etats-Unis et Israël aient choisi de se retirer. Tous les Etats devraient être présents et actifs ici.

Il est maintenant temps pour les délégations de montrer leur détermination et leur engagement. Nous devons achever le travail commencé en 1997 quand vous tous, les Etats Membres, avaient convoqué cette Conférence. Je rends hommage à la Présidente de cette Conférence qui, hier soir, a fait des propositions permettant de faire avancer les choses et d'aboutir à un consensus sur les difficiles questions ayant trait au Moyen-Orient. Je suis réconforté par la façon positive dont elles ont été reçues et j'incite vivement les délégations à coopérer avec la Présidente dans un état d'esprit positif.

Si nous ne nous montrons pas à la hauteur de ce défi, nous n'aurons pas seulement échoué dans notre recherche d'un accord. Nous aurons échoué vis-à-vis de ceux qui attendent tant de cette Conférence, les victimes de la marginalisation, de l'exclusion et de la haine.


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