Plus de 130 pays répondent à l’appel visant à la refonte des systèmes éducatifs, offrant ainsi aux enfants du monde entier un nouvel espoir d’avoir un meilleur avenir
Le Sommet de l’Organisation des Nations Unies (ONU) offre une occasion qui ne se présente qu’une fois par génération de combler les lacunes d’apprentissage, de progresser dans la réalisation d’objectifs mal engagés et de repenser les systèmes éducatifs 

New York, 19 septembre - Après que la pandémie de COVID-19 a mis au jour les failles des systèmes éducatifs dans le monde, plus de 130 pays se sont aujourd’hui engagés à refondre leur système éducatif et à accélérer les mesures visant à mettre un terme à la crise de l’apprentissage, lors du Sommet de l’ONU sur la transformation de l’éducation. 

Ce Sommet porte sur une crise de l’éducation au cours de laquelle quelque 147 millions d’élèves ont manqué plus de la moitié de leur instruction en présentiel, depuis 2020. En 2021, 244 millions d’enfants et de jeunes n’étaient pas scolarisés. La pandémie a nui à l’apprentissage de plus de 90 % des enfants dans le monde - la plus grande perturbation de l’histoire -, la moitié des pays réduisant leur budget consacré à l’éducation, ce qui aggrave encore la crise.

On estime à l’heure actuelle que 64,3 % des enfants dans le monde, tous pays confondus, ne savent pas lire et comprendre une histoire simple. Cela signifie que, dans quelques années, une personne sur trois ne sera pas capable de comprendre ce texte, tandis que 840 millions de jeunes quitteront l’école à l’adolescence sans aucune qualification pour le monde du travail de demain. Pourtant, moins de la moitié des pays disposent de stratégies pour aider les enfants à rattraper leur retard. S’ils ne rattrapent pas ce retard, ces élèves risquent de perdre 10 000 milliards de dollars de revenus au cours de leur vie active.

« Au lieu de nous rapprocher, l’éducation est en train de devenir une source de grande division », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. « Les riches ont accès aux meilleures ressources, écoles et universités, ce qui leur permet d’obtenir les meilleurs emplois, tandis que les pauvres – en particulier les filles – rencontrent d’immenses obstacles pour obtenir les qualifications qui pourraient changer leur vie ».

Quelque 130 pays s’engagent à élever l’éducation au rang de priorité

Ces engagements ont été pris à l’issue de 115 consultations nationales qui ont rassemblé des dirigeants, des enseignants, des étudiants, la société civile et d’autres partenaires afin de recueillir des recommandations collectives sur les tâches les plus urgentes.

Près de la moitié des pays ont attribué la priorité aux mesures visant à lutter contre les lacunes d’apprentissage, tandis qu’un tiers des pays se sont engagés à soutenir le bien-être psychosocial des élèves comme des enseignants. Deux pays sur trois ont en outre mentionné des mesures visant à compenser les coûts directs et indirects de l’éducation pour les communautés vulnérables sur le plan économique, et 75 % des pays ont souligné l’importance des politiques d’éducation axées sur l’égalité des genres dans leurs engagements.

Ces déclarations ont mis en évidence le rôle de l’éducation dans la réalisation de tous les Objectifs de développement durable et les liens avec les crises climatiques, les conflits et la pauvreté. Les mesures portaient sur la reprise après la COVID-19 et la remise sur les rails des Objectifs de développement durable, tout en soulignant la nécessité d’innovations dans le domaine de l’éducation pour préparer les apprenants d’aujourd'hui à un monde en mutation rapide.

Des initiatives clés ont été lancées, y compris l’investissement le plus important jamais réalisé dans l’éducation

Le Secrétaire général et Gordon Brown, l’Envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation mondiale, ont annoncé ensemble la création de la Facilité internationale de financement pour l’éducation, la première facilité de financement de ce type lancée en partenariat avec les Gouvernements de la Suède, du Royaume-Uni et des Pays-Bas ainsi qu’avec la Banque asiatique de développement et la Banque africaine de développement. Cette Facilité fournira un financement initial supplémentaire abordable de 2 milliards de dollars pour les programmes d’éducation, qui sera déboursé à partir de 2023, et pourrait débloquer un financement supplémentaire de 10 milliards de dollars pour l’éducation et les compétences d’ici 2030.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont lancé des Passerelles vers l’apprentissage numérique public, une initiative mondiale pluripartenaires visant à créer et à renforcer les plateformes et les contenus d’apprentissage numérique inclusifs.

Un Engagement pour l’action en matière d’éducation en situations de crise a aussi été présenté, en tant qu’engagement des États membres et des partenaires à transformer les systèmes éducatifs afin de mieux prévenir les crises, de mieux s’y préparer et y répondre et de mieux s’en remettre.

Des appels à l’action ont également été annoncés pour faire face à la crise de l’apprentissage en stimulant l’apprentissage fondamental, en faisant progresser l’égalité des genres grâce à l’éducation et dans le cadre de celle-ci, et en mettant en place un Partenariat pour une éducation verte en réponse à la qualification, par le Secrétaire général, de la crise climatique de « bataille pour nos vies ».

Dans la Déclaration des jeunes, ces derniers exhortent les dirigeants du monde à agir maintenant

Lors de la journée d’ouverture du Sommet de trois jours, des défenseurs de la jeunesse ont partagé avec le Secrétaire général, une Déclaration des jeunes exposant leurs recommandations collectives aux décideurs politiques sur la transformation qu’ils souhaitent voir, ainsi que leurs engagements en matière d’éducation.

La Déclaration des jeunes est l’aboutissement d’un processus de consultations qui a duré plusieurs mois et reflète les contributions de près d’un demi-million de jeunes. Cette Déclaration mentionne que, « pour sauver et remodeler le monde, nous devons d’abord transformer l’éducation ». Dans la Déclaration, les jeunes demandent aux décideurs de les associer à la conception et à la mise en œuvre des politiques liées à l’éducation, en tant que partenaires et pas seulement en tant que bénéficiaires. Ils réclament aussi des investissements dans le leadership des jeunes et dans une éducation sexotransformatrice.

Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général a souligné que s’il y avait bien une chose qui pouvait prévenir le changement climatique, les conflits violents ou la pauvreté, c’était l’éducation.

Au cours du Sommet, le Secrétaire général a par ailleurs reçu un appel ouvert aux dirigeants à étendre le droit à l’éducation gratuite pour tous les enfants. Cet appel a été facilité par l'organisation Avaaz et soutenu par la Messagère de la paix de l’ONU et lauréate du prix Nobel de la paix Malala Yousafzai, l’Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF et militante pour le climat Vanessa Nakate, ainsi que par des défenseurs des droits humains.

Le Secrétaire général expose sa vision de l’éducation, ouvrant la voie au Sommet de l’avenir

L’Énoncé de vision du secrétaire général publié lors du Sommet montre la voie à suivre pour l’éducation au XXIe siècle. Il sert de contribution aux négociations visant à préparer le Sommet de l’avenir qui se tiendra à l’Assemblée générale des Nations Unies en 2024.

Dans cet Énoncé, le Secrétaire général insiste sur la poursuite de la mobilisation mondiale après le succès du Sommet, et sur le fait que les États membres et les partenaires doivent entretenir la flamme de la transformation. « Nous devons faire avancer les choses ensemble, en nous concentrant sur des mesures concrètes là où cela compte le plus : sur le terrain, dans les classes et au niveau de l’expérience des enseignants comme des apprenants ».

Le Comité directeur de haut niveau de l'Objectif de développement durable nº 4 sera responsable du processus de suivi pour continuer à façonner l’avenir de l’éducation et atteindre les cibles de l’Objectif de développement durable « Éducation 2030 ». Ce Comité continuera de suivre les progrès, de promouvoir et de faciliter l’échange de connaissances et de pratiques, de faire participer les jeunes et de défendre la coopération transsectorielle et multilatérale.

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Principaux liens concernant le Sommet sur la transformation de l’éducation :

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  • Abdel-Rahman Ghandour, Responsable de la communication et de la sensibilisation, Secrétariat du Sommet sur la transformation de l’éducation, ar.ghandour@unesco.org
  • Langqi Xhao, Coordination des médias, Secrétariat du Sommet sur la transformation de l’éducation, l.xhao@unesco.org
  • Francyne Harrigan, Chef, Développement durable, Département de la communication globale de l’ONU, harriganf@un.org

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