Portrait de Christiana Ojiabo, une survivante de mutilation génitale féminine
Christiana Ojiabo, survivante des mutilations génitales féminines de la communauté d'Agalagu au Nigeria, est une militante qui utilise sa propre expérience pour aider les autres à comprendre les risques et les conséquences de ces pratiques.
Photo :UNFPA

Mettre fin aux mutilations génitales féminines d'ici à 2030

Les mutilations génitales féminines (MGF) recouvrent l'ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont considérées au niveau international comme étant une violation des droits humains des femmes et des filles, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l'intégrité physique, ainsi que de leur droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles.

Les filles qui subissent des mutilations génitales féminines font face à des complications à court terme, telles que des douleurs intenses, des saignements excessifs, des infections et des difficultés à uriner, ainsi qu'à des conséquences à plus long terme pour leur santé sexuelle et reproductive et leur santé mentale.

Bien que principalement concentrée dans 30 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, la pratique des mutilations génitales féminines est un problème universel. Elle persiste également dans certains pays d'Asie et d'Amérique latine, ainsi que parmi les populations immigrées vivant en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Au cours des 30 dernières années, la prévalence des mutilations génitales féminines a diminué à l'échelle mondiale. De nos jours, un fille a trois fois moins de risque de subir une mutilation génitale qu'il y a 30 ans. Cependant, ces progrès sont menacés par les crises humanitaires telles que les épidémies, le changement climatique, les conflits armés et autres et cela pourrait entraver les avancées vers l'égalité des sexes et l'élimination des mutilations génitales féminines d'ici à 2030.

Alors qu'il reste sept ans à cette décennie d'action, nos actions collectives doivent être centrées sur la création d'environnements où les filles et les femmes peuvent exercer leur pouvoir et leurs choix, en jouissant pleinement de leurs droits à la santé, à l'éducation et à la sécurité. Et cela est possible grâce à des investissements dans des initiatives menées par des survivantes de mutilations génitales féminines qui remettent en question les normes sociales et de genre néfastes. Leurs voix et leurs actions peuvent transformer des normes sociales et de genre profondément enracinées, permettant aux filles et aux femmes de réaliser leurs droits et leur potentiel en termes de santé, d'éducation, de revenus et d'égalité.

Pour promouvoir l'élimination des mutilations génitales féminines, des efforts coordonnés et systématiques, impliquant l'ensemble d'une communauté, sont nécessaires. Ils doivent être axés sur les droits humains, l'égalité entre les sexe et l'éducation sexuelle et porter une attention particulière aux besoins des femmes et des filles ayant subi de telles pratiques.

Sa voix. Son avenir.

Investir dans les mouvements dirigés par les survivants pour mettre fin aux mutilations génitales féminines

En 2012, l'Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 6 février Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines afin d’intensifier l’action mondiale visant à éliminer cette pratique.

Logo de la campagne. Sa voix compte.

Depuis plus d'une décennie, le Programme conjoint UNFPA-UNICEF soutient les survivantes des MGF, en donnant la priorité aux investissements dans les initiatives menées par les survivantes, centrées sur l'autonomisation, l'action et l'accès aux services essentiels.

Il est urgent de déployer des efforts encore plus ciblés, coordonnés, soutenus et concertés si nous voulons atteindre notre objectif commun de mettre fin aux mutilations génitales féminines d'ici à 2030.

La voix de chaque survivante est un appel à l'action, et chaque choix qu'elle fait pour se réapproprier sa vie contribue au mouvement mondial visant à mettre fin à cette pratique néfaste.

Rejoignez-nous le 6 février 2024 dans notre appel à l'action. Partagez avec le monde la façon dont vous soutenez #HerVoiceMatters dans la conduite du mouvement #EndFGM.

L'ONU dans la lutte contre les mutilations génitales féminines

Bien que cette pratique existe depuis plus d'un millénaire, il est encore possible de mettre fin aux mutilations génitales féminines au cours de cette génération si nous accélérons nos progrès dix fois plus vite. C'est pourquoi les Nations Unies s'efforcent de les éliminer totalement d'ici 2030, conformément à l'esprit de l'Objectif de développement durable 5 : égalité entre les sexes.

Depuis 2008, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), conjointement avec l'UNICEF, dirige le plus grand programme mondial visant à accélérer l'élimination des mutilations génitales féminines. Le programme se concentre actuellement sur 17 pays d'Afrique et du Moyen-Orient et soutient également des initiatives régionales et mondiales.

Au fil des ans, ce partenariat a permis d'obtenir des résultats significatifs. L'année dernière, le programme commun a soutenu plus de 11 000 organisations, dont 83 % étaient des organisations de terrain travaillant en partenariat avec des coalitions et des mouvements dirigés par des survivants, préconisant des changements dans les politiques et les lois, et défendant des changements dans les normes sociales et les normes de genre. [source : Rapport annuel 2022 sur les mutilations génitales féminines]

Pour aller plus loin

Le saviez-vous ?

  • Plus de 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui ont survécu à des mutilations génitales féminines.
  • Les filles ont aujourd'hui un tiers de chances en moins d'être soumises à des mutilations génitales féminines par rapport à il y a 30 ans ; cependant, les progrès doivent être au moins 10 fois plus rapides pour atteindre l'objectif mondial d'élimination des mutilations génitales féminines d'ici à 2030.
  • En 2024, près de 4,4 millions de filles - soit plus de 12 000 par jour - risquent de subir des mutilations génitales féminines dans le monde.
  • 1 survivante sur 4 a subi une mutilation génitale féminine par un agent de santé.
  • Les filles des survivantes de mutilations génitales féminines courent un risque nettement plus élevé de subir des mutilations génitales féminines que les filles de femmes qui n'ont pas subi de mutilations génitales féminines.
  • Le coût financier des soins de santé pour les survivantes de MGF s'élève à 1,4 milliard de dollars par an.
Les filles dont la mère a été à l'école primaire ont 40% moins de risque que les autres de subir une mutilation génitale féminine.

Les mutilations génitales féminines désignent toutes les interventions aboutissant à l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales. Dans certaines communautés, elles sont vues comme un moyen d’asservir la sexualité des filles ou une garantie de chasteté. Dans d’autres communautés, elles constituent un prérequis au mariage ou à la succession. Dans les sociétés où cette pratique est le plus répandue, elle est souvent considérée comme un rite de passage pour les filles.

Portrait de Purity Soinato Oiyie

200 millions de survivantes lèvent les bras en signe de victoire. Leurs voix triomphantes brisent un silence long de plusieurs siècles, et la solidarité transforme la douleur en mémoire. C’est là le monde dont rêvent les femmes qui sont à la tête du mouvement pour mettre fin aux mutilations génitales féminines (MGF). C’est le monde qu’elles bâtiront.

Portrait d'une femme souriante servant de lien vers la page des célébrations des Nations Unies

Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources.