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In Memoriam - En mémoire des membres de la famille des Nations Unies
qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre
qui a secoué Haïti le 12 janvier 2010

Gerard Le Chevallier, 1953 - 2010 

Chef de la Section des affaires politiques et de la planification (El Salvador)

Gerard Le Chevallier

Gerard Le Chevallier, originaire d'El Salvador, était Chef de la Section des affaires politiques et de la planification de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) depuis six ans.

« La première fois que je l'ai rencontré [...] il faisait de la politique au Salvador », explique un ancien collègue qui décrit Gerard comme un « fonctionnaire international charismatique, perspicace et dévoué ».

Avant d'intégrer la MINUSTAH en 2000, Gerard travailla pour le National Democratic Institute (NDI) basé aux États-Unis, tout d'abord au poste de Directeur résident en Haïti, puis au Paraguay et en Bosnie-Herzégovine, et finalement à celui de Directeur régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Il fut également membre de la délégation du NDI lors des élections chiliennes de 1989.

Gerard occupa divers postes gouvernementaux dans son pays natal. À 27 ans, il était Directeur du tourisme et, à partir de 1984 et pendant cinq ans, il fut Secrétaire à l'information des Présidents Álvaro Magaña et José Napoleón.

De 1991 à 1994, Gerard fut Député à l'Assemblée législative d'El Salvador et au Parlement d'Amérique centrale. Il joua un rôle de premier plan dans la négociation des Accords de paix salvadoriens qui mirent fin en 1992 à une guerre civile de 12 ans.

Dans une interview avec El Faro publiée en 2008, Gerard déclarait : « Je suis né dans la politique ».

Sa ténacité et son dévouement à la cause démocrate et à la défense de la justice lui valurent le surnom d'« El Tigre ». Participer aux activités d'assistance électorale à l'ONU lui convenait parfaitement.

« Pour Gerard, la démocratie et la politique n'étaient pas des notions théoriques ou passives. Il les pratiquait tous les deux, en prenant parfois d'importants risques sur le plan personnel », explique un collègue. « Probablement personne ne comprenait mieux les possibilités qu'offrait la démocratisation dans l'Hémisphère, les problèmes qu'elle posait ou encore la dynamique politique au sein de chaque pays d'Amérique. Personne ne possédait une telle multitude de contacts dans la région. »

Compte tenu de sa connaissance du paysage politique de l'Amérique, les personnes qui travaillaient avec lui le considéraient comme l'un des experts mondiaux sur Haïti et le définissaient comme « un homme d'une immense sagesse », « profondément dévoué au peuple haïtien et à la promotion du développement démocratique ».

Ses collègues gardent de très bons souvenirs de lui et de son énergie débordante au travail. « Gerard était un personnage hors du commun, qui vivait sa vie pleinement et attirait des légions d'admirateurs dans son orbite. Il croyait en l'adage selon lequel « on ne peut être détaché et efficace ». Gerard était à l'aise parmi les présidents et participait à des négociations politiques de haut niveau », explique un collègue.

« Il comptait également beaucoup d'adeptes parmi les jeunes qui voyaient en lui un ami, un mentor — quelqu'un qui pouvait leur enseigner des choses, influencer leur carrière et changer leur vision de la vie », observe un jeune membre du personnel. « Il les poussait à poursuivre leurs rêves. »

« Il ne perdait jamais le sens de l'humour », explique un collègue. « On voyait sur le 'mur de la gloire et de la honte' de son bureau des photos de leaders politiques non démocratiques accrochées à l'envers parmi de nombreuses photos sur lesquelles Gerard souriait en serrant la main de ses collègues et héros de la démocratie. »

D'autres collègues se souviennent de sa générosité, de son optimisme contagieux et de son regard positif, qui faisaient de lui un soldat de la paix inné. En Haïti, « il se trouvait là où il voulait être », explique un collègue.

Gerard laisse derrière lui sa femme, Marcela Jiménez Avendaño, ses deux filles, Gisele et Nicole, et son fils, Raoul.