Stratégie et Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine

Contexte

En réponse à l’alarmante montée de la xénophobie, du racisme et de l’intolérance, de la misogynie violente, de l’antisémitisme et de l’islamophobie dans le monde actuellement, le 18 juin 2019, le Secrétaire général, Antonio Guterres, a lancé la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine. Cette démarche part du constat qu’au cours des 75 dernières années, les discours de haine ont été annonciateurs des crimes atroces qui les ont suivis, génocide compris, comme au Rwanda, en Bosnie ou au Cambodge. Comme l’a fait remarquer le Secrétaire général lors du lancement :

Les discours de haine portent en soi « atteinte à la tolérance, à l’inclusion, à la diversité et à l’essence même des normes et des principes des droits de la personne. De façon plus générale, ils sapent la cohésion sociale, érodent les valeurs communes et peuvent constituer le terreau de la violence, en faisant reculer la cause de la paix, de la stabilité et du développement durable, ainsi que la réalisation des droits de la personne pour tous ».

La Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine offrent au système des Nations Unies des orientations stratégiques pour lutter contre les discours de haine aux niveaux national et mondial. Y est précisé également comment le Secrétariat de l’ONU peut seconder les coordinateurs résidents des Nations Unies dans leur action face aux discours de haine.

Les objectifs sont doubles : il s’agit premièrement de renforcer les efforts déployés par les entités des Nations Unies pour s’attaquer aux causes profondes et aux éléments moteurs des discours de haine, et deuxièmement, d’aider le système des Nations Unies à répondre efficacement aux conséquences sociétales des discours de haine.

La Stratégie et le Plan d’action consistent en 13 engagements concrets du système des Nations Unies et reposent sur quatre principes clés :

  1. La Stratégie et les mesures prises pour la mettre en œuvre doivent être conformes au droit à la liberté d’opinion et d’expression. Le système des Nations Unies estime que la lutte contre les discours de haine doit encourager l’expression, et non la dissuader ;
  2. La lutte contre les discours de haine est l’affaire de tous – État, société, secteur privé, et en premier lieu, chacun et chacune d’entre nous. Nous sommes tous responsables et devons donc tous agir ;
  3. À l’ère numérique, les entités des Nations Unies doivent appuyer une nouvelle génération de citoyens internautes en leur donnant les moyens de repérer les discours de haine, de les dénoncer et de s’y opposer ;
  4. Pour agir efficacement, nous devons être mieux informés. À ce titre, il faut coordonner la collecte de données et la recherche, notamment sur les causes profondes et les éléments moteurs des discours de haine, ainsi que sur les conditions propices à leur propagation. Y est précisé également comment le Secrétariat de l’ONU peut seconder les coordinateurs résidents dans leur action face aux discours de haine.

Lancement par le Secrétaire général

  • Lire les comptes rendus sur le lancement.
  • Écoutez le discours du Secrétaire général et du Conseiller spécial pour la prévention du génocide (en anglais).

  • Rencontre du Secrétaire général avec les correspondants de presse après le lancement (en anglais).