Quinze ans de responsabilité de protéger : un engagement collectif pour l’humanité

À l’occasion du 15e anniversaire de la responsabilité de protéger, le 7 octobre 2020, le Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger a organisé une table ronde virtuelle de haut niveau en mémoire de l’adoption historique de ce principe lors du Sommet mondial de 2005. Animée par la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la responsabilité de protéger, Karen Smith, cette réunion a rassemblé cinq éminents experts œuvrant dans différentes régions du monde à l’élaboration et à l’application de ce principe :

  • Jan Eliasson, ancien Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies et Président de la 60e session de l’Assemblée générale ;
  • Juan E. Mendez, professeur de droit des droits de l’homme en résidence au Washington College of Law de l’American University et ancien Conseiller spécial pour la prévention du génocide ;
  • Liberata Mulamula, ancienne Secrétaire permanente au Ministère des affaires étrangères de la Tanzanie et ancienne Secrétaire exécutive de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ;
  • Donald Deya, Directeur général de l’Union panafricaine des avocats et Président de la Coalition internationale pour la responsabilité de protéger ;
  • Savita Pawnday, Directrice générale adjointe du Centre mondial pour la responsabilité de protéger.

L’ambassadeur Tegan Brink, Chef de cabinet du Président de l’Assemblée générale, a prononcé une allocation d’ouverture au nom du Président. Il a souligné l’importance de trouver des solutions résolument axées sur le multilatéralisme, qui défendent les normes mondiales et le respect du droit international humanitaire en vue de protéger les populations vulnérables des atrocités criminelles.

Les experts ont réfléchi au contexte dans lequel le consensus historique sur la responsabilité de protéger avait été atteint lors du Sommet mondial de 2005, en s’intéressant entre autres aux obstacles, aux facteurs déterminants et aux compromis ayant conduit in fine à l’adoption de ce principe. Ils ont notamment rappelé les contributions importantes par lesquelles les pays du Sud avaient imprimé leur orientation aux débats. Réaffirmant que chacun des trois piliers de l’action des Nations Unies, à savoir la paix et la sécurité, les droits humains et le développement, était lié à la prévention des atrocités criminelles, les experts ont souligné que l’adoption du principe de la responsabilité de protéger avait marqué un tournant historique en hissant les droits humains au niveau des deux autres piliers. À leur sens, cette avancée avait contribué à installer une culture de la prévention à une époque où celle-ci faisait défaut. Toutefois, ils ont également reconnu qu’il restait fort à faire pour donner aux activités de prévention leur pleine expression opérationnelle. C’est pourquoi ils ont préconisé d’optimiser le potentiel du pilier II du principe, relatif à la responsabilité de la communauté internationale d’aider les États à progresser dans le domaine de la prévention. Les autres objectifs de prévention qui méritaient selon eux une attention soutenue étaient la consolidation des systèmes d’alerte et d’intervention rapides, le renforcement du rôle des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention des atrocités et la prise en compte des interactions de plus en plus étroites entre la responsabilité de protéger et la justice pénale internationale.

La Conseillère spéciale par intérim pour la prévention du génocide et Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Pramilla Patten, a formulé des observations finales et encouragé l’ensemble des États Membres, des organisations régionales et sous-régionales, des organismes des Nations Unies et des organisations de la société civile à promouvoir la responsabilité de protéger et à œuvrer ensemble pour faire de la protection contre les atrocités criminelles une réalité tangible.

Table ronde virtuelle de haut niveau organisée à l’occasion du 15e anniversaire de la responsabilité de protéger