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Libye

Son Excellence Agila Saleh Essa Gwaider, Président de la Chambre des représentants

Résumé

M. AGILA SALEH ESSA, Président de la Chambre des représentants de la Libye, a rappelé qu’en dépit du courage qui a inspiré la révolution libyenne en 2011, les affrontements déchirent aujourd’hui son pays, « des frères ennemis » se livrent à des bains de sang et la destruction injustifiée des bâtiments publics et des propriétés privées offrent un spectacle désolant.  La Libye d’aujourd’hui est dans une situation différente de celle qui prévalait il y a trois ans, a-t-il reconnu. La plupart des activistes ont fui l’arène politique, en raison d’un isolement imposé de force ou des intimidations, des arrestations ou des assassinats perpétrés par les différents groupes armés. 

« Le Gouvernement n’a plus aucun contrôle sur ces groupes qui essaient d’imposer leur volonté par la force, commettant des violations des droits de l’homme, s’adonnant au chantage vis-à-vis des autorités pour avoir accès aux fonds et obtenir que la police et l’armée ne soient ni armées ni restaurées, a déploré le Président de la Chambre.  Le conflit entre groupes armés à l’intérieur ou en dehors de Tripoli a contraint le Gouvernement à évacuer son personnel de tous les locaux saisis par une coalition, dont fait partie une organisation terroriste prêtant allégeance à Al-Qaida.  L’« Aube de la Libye », a-t-il précisé, s’est emparé de Tripoli, a détruit l’aéroport et a causé des dégâts considérables aux avions au sol.

Cette situation, a estimé M. Essa, ne serait pas arrivée si la communauté internationale avait pris toute la mesure de la situation, prêté assistance au Gouvernement pour qu’il constitue une armée et une police fortes et exercé une pression pour obtenir le désarmement des groupes armés.  « Du haut de cette tribune, j’affirme que détourner le regard du terrorisme qui sévit en Libye est inacceptable.  Notre peuple ne peut plus tolérer les assassinats, les humiliations, les intimidations, la suppression des libertés et les violations répétées des droits de l’homme. » 

La communauté internationale doit rester aux côtés des autorités libyennes légitimes et mettre en œuvre la résolution 2174 du Conseil de sécurité en imposant des sanctions à ceux qui entravent le processus politique, compromettent la sécurité nationale et piratent les institutions de l’État.  « Ou alors, elle doit clairement dire que les Libyens doivent faire face seuls au terrorisme », a tranché le Président de la Chambre, tout en prévenant qu’elle devra alors s’attendre à payer les conséquences dont l’inévitable expansion du terrorisme en Afrique du Nord et dans la région du Sahel.

Nous avons besoin d’un sérieux coup de main de la part des « amis de la Libye » pour opérationnaliser l’armée et lui donner les moyens de combattre le terrorisme et l’extrémisme, qui s’étend de l’Algérie à l’Iraq.  Nous encourageons toutes les initiatives que les États membres, les Nations Unies, la Ligue des États arabes et l’Union africaine peuvent lancer pour aider les autorités légitimes à reprendre le contrôle de la situation », a ajouté M. Essa. 

Pour sa part, la Chambre des représentants et le Gouvernement sont déterminés à poursuivre la voie du dialogue et de la tolérance, à résoudre tous les problèmes et les divergences entre Libyens et à respecter le processus démocratique. Le Président de la Chambre a demandé l’aide de la communauté internationale pour renforcer les institutions de l’État dans le domaine sécuritaire, rétablir l’autorité de l’État dans la capitale et frapper de sanctions les autorités illégales qui entravent le processus politique.  Il a demandé une aide dans la lutte contre le terrorisme et dans le renforcement d’une culture du dialogue en Libye. 

Source: AG/11564