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Tunisie

Son Excellence Mohamed Moncef Marzouki, Président

Résumé

M. MOHAMED MONCEF MARZOUKI, Président de la Tunisie, a affirmé que son pays poursuivait sa transition pacifique et, après avoir lancé un dialogue national qui a débouché sur l’adoption d’une nouvelle constitution.  La Tunisie prépare actuellement des élections présidentielle et législatives d’ici à la fin de l’année.  Il a dénoncé des forces internes et externes qui continuent de saper les efforts de paix et de démocratisation, qui se sont notamment traduits par des assassinats politiques. 

Néanmoins M. Marzouki se dit confiant dans le fait que la Tunisie est un terrain fertile pour la transition démocratique tout en conciliant entre islam et démocratie.  Selon lui, la Tunisie est actuellement confrontée à une contre-révolution et cherche à se débarrasser des restes du despotisme.  Elle s’est engagée sur la voie du développement économique tout en étant respectueuse de l’environnement.  Pour le peuple tunisien, il s’agit de laisser le passé derrière et de se tourner résolument vers l’avenir, a estimé M. Marzouki.

Compte tenu de la situation géographique de la Tunisie, le pays est confronté à de réels problèmes de sécurité et de violence notamment des attentats terroristes.  La situation volatile en Libye affecte notamment la stabilité en Tunisie et M. Marzouki espère que la Libye parviendra rapidement à un État démocratique et stable sans intervention militaire externe. 

Il souhaite qu’elle puisse préserver le consensus national et la sécurité de tous ses citoyens.  Préoccupé par la propagation de la violence et de l’incitation à la haine dans certains pays du Moyen-Orient, M. Marzouki s’est dit scandalisé par « ces attaques contre nos frères chrétiens » et a dit avoir honte de telles pratiques qui vont à l’encontre de l’islam qui prêche la paix et la tolérance.  « Rien ne justifie cette violence qui a atteint des degrés sans précédent et il ne faut pas perdre de vue que nous appartenons tous à la famille humaine. » 

Il s’est dit déterminé à combattre ces actes qu’il impute en partie à cinq décennies de despotisme causant la pauvreté dans un camp et la richesse dans l’autre.  Toutefois, il ne pense pas que ces problèmes puissent se régler par la police et l’armée mais plutôt par la mise en place de régimes démocratiques et des économies qui bénéficient à la majorité de la population ainsi que par l’éducation.

Seules de telles politiques pourront aboutir à des sociétés unifiées et assurer un avenir meilleur aux peuples de cette région.  Il faut aboutir à la réconciliation interne et toute solution militaire risque de pérenniser la guerre.  Dans ce contexte, M. Marzouki a lancé un appel à la communauté internationale pour reconstruire Gaza et « prie Dieu » pour mettre fin au cauchemar en Syrie.

La Tunisie, en tant que membre des Nations Unies, estime qu’il est important d’avancer dans la réforme de l’ONU et soutient l’idée que le Brésil et l’Inde devraient obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité ainsi qu’un autre siège pour l’Afrique.  M. Marzouki est également revenu à la proposition qu’il avait faite l’année dernière à l’Assemblée générale, à savoir de créer une cour constitutionnelle internationale pour conseiller tous les peuples libérés et trancher sur les questions relatives à des élections irrégulières. 

Le Président tunisien a réitéré le fait que la démocratie devait être protégée et a espéré que cette proposition serait prise en considération.  M. Marzouki a également proposé que la Tunisie devienne le siège d’un des organismes onusiens.

Source: AG/11562