Haut de page

Gambie

Son Excellence Sheikh Professor Alhaji Dr. Yahya A J J Jammeh Babila Mansa, Président

Résumé

M. ALHADJI YAHYA A.J.J. JAMMEH, Président de la Gambie, a déploré l’« inertie lamentable » des Nations Unies alors que des États Membres puissants tirent avantage de l’Organisation au détriment d’autres plus faibles, « alors que des sanctions économiques et financières injustes sont imposées », que des pays sont pris à partie et voient leurs ressources naturelles pillées, et que des guerres sont menées au nom de la démocratie et des changements de régime.  Toutes ces situations vont dans le sens contraire des principes consacrés dans la Charte des Nation Unies, a-t-il dénoncé, avant d’encourager tous les États Membres à observer la plus grande retenue et à s’abstenir de l’usage de la force.

Saluant les propositions faites par le Groupe de travail à composition non limitée sur les objectifs de développement durable, le Président de la Gambie a souhaité que les cibles arrêtées jusqu’à présent reflètent un programme « intégré et transformatif » qui s’appuierait sur les gains obtenus dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour relever les défis d’aujourd’hui.  Mais, a-t-il ajouté, nous devons impérativement tirer aussi les leçons des échecs rencontrés dans la réalisation des OMD et renouveler le soutien de la communauté internationale en faveur des pays en développement encore à la traîne.

Au nombre des crises les plus urgentes à résoudre, figure pour M. Jammeh, la maladie à virus Ebola, qui a fait plus de 2 000 victimes en Afrique de l’Ouest, la plupart en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria.  Saluant l’aide déjà apportée par les États-Unis et la Fédération de Russie, il a déclaré que l’ONU devait prendre le leadership dans la mobilisation du soutien international contre l’épidémie.

En outre, a poursuivi le Président gambien, « le monde est désormais confronté à la forme la plus haineuse et la plus sanglante de terrorisme », dont les responsables « sont des vermines humaines sataniques et sadiques déguisés en militants islamistes au nom de la pureté de l’islam », mais ces « fils de l’infamie » et leur honteuse allégeance à la religion pacifique et noble qu’est l’islam sont une insulte à tous les musulmans.  Il s’est toutefois livré à une diatribe contre les critiques visant l’application de la loi islamique, la charia, dans les pays où l’islam est religion d’État, comme c’est par exemple le cas en Arabie saoudite. 

S’agissant de la situation au Moyen-Orient, elle demeure toujours instable, comme l’illustre le récent conflit à Gaza, qui a fait 2 000 victimes palestiniennes et 70 israéliennes, a noté le Président gambien, pour qui les Nations Unies doivent là aussi prendre la tête des efforts de paix.  Selon lui, elles doivent également jouer un rôle central dans la lutte contre les injustices associées à l’application unilatérale ou bilatérale de sanctions économiques et financières, parce qu’elle contrevient aux principes du droit international et du droit international humanitaire et des normes gouvernant la coexistence pacifique des États.  Il a cité à cet égard le cas de Cuba, demandant la levée de l’embargo imposé par les États-Unis.

Le Président de la Gambie a, en conclusion, demandé à l’ONU d’ouvrir une enquête impartiale et indépendante sur le naufrage des navires transportant de jeunes migrants africains à destination de l’Europe: « Si ces bateaux sont capables de traverser l’océan Atlantique et la Méditerranée sans heurts, pour ne s’abîmer que sur les côtes européennes, nous devons établir quelles forces meurtrières mystérieuses agissent dans cette zone ».

Source: AG/11562