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Estonie

Son Excellence Toomas Hendrik Ilves, Président

Résumé


M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a dit que nous avons besoin d’un effort concerté pour réaliser la paix et la stabilité en Europe et au Moyen-Orient, et pour restaurer la crédibilité du droit international.  L’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » pose des menaces aux peuples iraquiens et syriens et nous devons arrêter ces terroristes.  Nous aurions dû, a regretté le représentant, célébrer l’anniversaire du triomphe de la liberté et de la démocratie avec la chute du mur de Berlin, il y a un quart de siècle.  Mais en annexant la Crimée et en agressant l’Ukraine, un pays a choisi de violer la Charte des Nations Unies de 1945, les Accords d’Helsinki de 1975 et la Charte de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe de 1990, dont il est signataire.  Nous sommes ainsi devant un environnement complètement nouveau et jamais vu auparavant.   

La crise ukrainienne n’est pas seulement un conflit entre deux pays.  Elle n’est même pas un problème uniquement européen car si à la place des accords et des lois, la force brute s’applique dans les relations internationales, et si le changement des frontières par la force devient une norme acceptée, alors la stabilité du monde entier en sera menacée.  « C’est une vision du monde dans laquelle la force fait le droit alors que nous croyons que c’est le droit qui fait la force », a dit M. Ilves en reprenant une phrase du Président Obama. 

Cette évolution doit être fermement condamnée et la communauté internationale ne peut laisser la Crimée dans le statu quo.  Nous ne pouvons pas accepter les « conflits gelés » à des fins politiques.  L’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale doivent rester les droits fondamentaux des États et des nations et cela inclut le droit de ces États et nations de décider de leur avenir et de choisir leurs alliés.  Or, l’Ukraine a été agressée pour avoir fait ce choix. 

Le Président a dit avoir vu les signes avant-coureurs des événements en Ukraine, six ans plus tôt en Géorgie mais personne n’avait « entendu le réveil sonner ».  Nous devons prendre au sérieux la prévention des conflits et aider les pays qui ont fait le choix de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme.  Les situations récentes nous obligent à réexaminer le rôle des Nations Unies.  Comment un des objectifs principaux des Nations Unies, la paix et la sécurité internationales, pourrait-il être promu alors que des accords internationaux sont ignorés, des frontières sont changés et des territoires sont annexés par la force?  Comme le montre la situation en Syrie, nous ne pouvons pas ignorer la paralysie du Conseil de sécurité qui doit être réformé et ses méthodes de travail réexaminées.

Nous ne pouvons pas non plus accepter les arguments selon lesquels les droits de l’homme se fonderaient sur le contexte culturel de certains États alors qu’ils sont ancrés dans l’humanité et la dignité de chaque personne.  Membre de « Freedom Online Coalition », une communauté de 23 nations, l’Estonie, a dit son Président, demande que le programme de développement pour l’après-2015 reconnaisse l’importance des nouvelles technologies et des services en ligne comme une contribution majeure à la sécurité et la prospérité du monde.  La cybersécurité est importante non seulement pour la protection des droits mais aussi pour la prospérité économique.  Limiter l’accès ou censurer le contenu d’Internet n’est pas la réponse à la cyberinsécurité, a plaidé le Président. 

Source: AG/11560