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Département de l’infrastructure et de l’amélioration des camps
Oum Ra’ed, Camp de Fawwar :
« Chez nous, il n’y a pas de grandes pièces pour les réunions ou pour les fêtes de famille. J’ai assisté à des réunions des comités locaux pour leur dire quel type de projet on souhaitait avoir. On aimerait avoir un square où organiser des Évènements sociaux et où les enfants pourraient jouer. Voilà comment on voudrait utiliser cet espace. Ce serait un projet extraordinaire. »
Le Département de l’infrastructure et de l’amélioration des camps a été créé en réponse aux appels lancés à la Conférence de Genève sur l’UNRWA (2004) en vue de remédier à la détérioration des conditions de vie des réfugiés palestiniens dans les camps où l’UNRWA opère (Jordanie, Syrie, Liban et territoire palestinien occupé — Cisjordanie et Bande de Gaza). Par le biais du Département, l’UNRWA a adopté une approche communautaire axée sur une planification urbaine stratégique et participative en rapport avec l’infrastructure environnementale, les locaux de l’UNRWA, les abris, l’amélioration des camps et le développement communautaire. Le budget du département pour 2008-2009 est de 21,3 millions de dollars.
Qu’est-ce qui a été à l’origine de l’idée d’aménager les camps?
- Au cours des six dernières décennies, les réfugiés ont pris très peu part à la planification du développement urbain et communautaire des camps, voire pas du tout. De villes de tentes provisoires, les camps sont devenus des étendues urbaines hyper-congestionnées caractérisées par une pauvreté extrême, une croissance démographique rapide et une surpopulation.
- Des enquêtes récentes, en particulier de l’Université de Genève, ont montré que les conditions de vie s’étaient clairement détériorées et que les habitants des camps vivaient difficilement en raison de leur environnement physique et socioéconomique.
Le Département de l’infrastructure et de l’amélioration des camps va-t-il contribuer à rendre les camps permanents?
- Non. A la Conférence de Genève de 2004, toutes les parties prenantes, dont l’UNRWA, la Ligue arabe, les pays hôtes et les organisations palestiniennes ont convenu que le moment était venu d’améliorer les conditions de vie des réfugiés, en partant du principe selon lequel « vivre dans la dignité » constitue un droit de l’homme.
- Une amélioration des camps n’empêche ni n’exclut une quelconque décision politique relative au droit de retour des réfugiés. Comme la participation est l’élément moteur permettant d’identifier les besoins, aucune amélioration ne sera entreprise sans le consentement des communautés.
Quelles mesures ont été prises depuis la Conférence de Genève?
- Le Programme d’infrastructure et d’amélioration des camps a été lancé au siège de l’UNRWA à Amman (Jordanie) en 2007.
- À cet effet, un projet pilote financé par la Commission européenne a été lancé dans trois camps de Cisjordanie (Deheisheh, Amari et Fawwar) en coopération avec l’Université de Stuttgart. Ce projet a examiné les conditions spatiales, physiques et socioéconomiques dans lesquelles vivent les habitants des camps, dans l’optique de mieux comprendre comment les réfugiés utilisent l’espace, leurs réseaux sociaux, les institutions et les stratégies de survie.
- Ensuite, l’UNRWA a dirigé la mise en oeuvre de la planification communautaire dans le camp de Fawwar, près d’Hébron, en Cisjordanie. Ce processus a donné aux résidents les moyens d’élaborer la planification telle qu’ils l’envisageaient, y compris pour l’utilisation des espaces publics, un meilleur accès et les infrastructures par exemple.
- À la suite du premier projet pilote, le Ministère allemand de la coopération a financé la mise en oeuvre de cette nouvelle approche dans les camps de Deheisheh (Cisjordanie), de Talbiyeh (Jordanie), de Neirab (Syrie) et de Nahr-el-Bared (Liban).
Quels sont les exemples de changements concrets sur le terrain?
- Dans le camp de Fawwar, l’UNRWA aménage un square que les habitants pourront utiliser comme terrain de jeux et pour des mariages, ainsi que les routes qui mènent à cet espace.
- Dans le camp de Neirab, l’UNRWA a réhabilité des logements de qualité inférieure en suivant un plan élaboré conjointement par l’UNRWA et les habitants des camps, et construit également un espace public, encore une fois en suivant un plan collectif.
- Dans le camp de Nahr-el-Bared, la Commission européenne a financé la création d’une unité d’évaluation et de planification pour la reconstruction du camp. Cette unité a guidé les résidents avec succès dans le processus participatif pour l’élaboration d’un plan d’équipement pour la reconstruction du camp, plan que la communauté s’est pleinement appropriée.