L’économie mondiale devrait amorcer sa relance en 2010, mais le risque d’une récession « à double creux » est aussi réel que présent, selon la dernière édition du rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale (WESP).

Publié par la Division de l’analyse des politiques de développement du DAES en janvier, ce rapport indique que l’économie mondiale amorcera une remontée cette année, avec un taux de croissance de 2,4 pour cent selon les prévisions.

M. Rob Vos, directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement, a déclaré que ce chiffre représente une amélioration par rapport au repli de 2,2 pour cent que l’économie mondiale avait connu en 2009.

« [Au] début de 2009, l’économie mondiale était en chute libre, et nous étions sur le point de sombrer dans une nouvelle Grande Dépression. Cependant, contrairement à ce qui s’est passé dans les années trente, les décisionnaires ont insisté cette fois pour que l’on adopte des réponses politiques d’une vigueur sans précédent en lançant à grande échelle des opérations de renflouement des établissements financiers et en prenant des mesures d’intervention fiscale massives », a déclaré M. Vos.

Il a cependant affirmé que la reprise reste « fragile ».

« À l’échelle mondiale, les secteurs financiers continuent d’accuser de nombreuses faiblesses, les sources de crédit restent difficilement accessibles, et les conditions d’octroi des prêts sont toujours onéreuses pour de nombreux emprunteurs en dépit des politiques de faibles taux d’intérêt », a-t-il précisé.

« Il faut éviter de faire preuve d’un optimisme excessif au sujet de la vigueur de la reprise, et nous devrons nous en abstenir tant que les taux de chômage seront en hausse et que les dépenses de consommation et les investissements productifs ne lui donneront pas l’impulsion dont elle a besoin. »

Les auteurs du rapport ont constaté que les taux de croissance varient fortement d’un pays à l’autre : on s’attend en effet à ce que les économies de la Chine et de l’Inde affichent des taux de croissance de 8,8 et 6,5 pour cent, respectivement, tandis que celle des États-Unis ne progressera que de 2,1 pour cent.

Selon les projections, la reprise dans l’Union européenne et au Japon sera encore plus hésitante, la croissance du PNB ne devant pas dépasser 0,6 et 0,9 pour cent, respectivement.

M. Pingfan Hong, chef du Groupe de la veille économique mondiale de la Division de l’analyse des politiques de développement, a déclaré que pour empêcher une « récession à double creux », les gouvernements doivent « éviter de retirer prématurément les mesures stratégiques de stimulation et qu’ils doivent en fait, dans certains cas, les renforcer ».

« Un retrait prématuré du soutien politique peut faire capoter la reprise et, sans une relance vigoureuse adossée à la croissance, la situation financière ne peut que s’aggraver. »

À son avis, la « coopération internationale en matière de politiques » est essentielle pour que la reprise économique puisse se poursuivre à l’échelle mondiale.