16 mars 2020 — La Directrice médicale des Nations Unies, le Docteur Jillian Farmer, parle des effets de la flambée de maladie à coronavirus (COVID-19) et des informations que les membres du personnel doivent savoir sur cette maladie, lors d'un entretien avec la Secrétaire générale adjointe à la communication globale, Melissa Fleming.

La différence avec les autres maladies est « qu’il n’y a aucun moyen de savoir si la personne avec qui vous êtes peut vous infecter ou non », dit-elle avant d’ajouter : « je pense qu’il y a beaucoup de désinformation qui crée plus de craintes que les alertes sanitaires ». Elle a aussi insisté sur l’importance d’être conscient et proactif mais « d’approcher la pandémie de façon calme et mesurée ».

Elle précise qu’il y a « plus de risque d’avoir un accident en tant que piéton que de devoir aller en soins intensifs à cause du virus ».

Tout en reconnaissant que « nous ne pouvons pas réduire le risque à zéro », Jillian Farmer souligne qu’en réduisant la présence humaine, l’exposition dans les transports et le nombre de personnes au Siège, on réduit le risque.

À savoir

« Le message le plus important [du Centre de contrôle des maladie, l’agence américaine de santé publique], est de rester clame et de se laver les mains ».

« Vous n’avez forcément besoin de gel à base d’alcool et vous ne devez pas payer 25 dollars pour un petit flacon […] Il est aussi important de maintenir ses distances, particulièrement vis-à-vis de quelqu’un qui est malade ».

Le Docteur Farmer demande aussi aux membres du personnel de ne pas venir au travail s’ils ne se sentent pas bien ou s’ils ne sont pas sûrs : « Dans le doute, ne venez pas au travail, protégez vos collègues et demandez des conseils médicaux ».

À risque

Les maladies se répandent rapidement au sein d’une communauté quand vous avez moins de 90% d’immunité ou, comme on l’appelle, l’immunité collective.

L’Organisation mondiale de la Santé a qualifié la situation de pandémie car « c’est une chose totalement nouvelle que personne n’a vu avant », et c’est aussi pour cela que nous n’avons aucune immunité, explique la Directrice médicale.

L’objectif actuel est de freiner la contagion par la distanciation sociale, l’hygiène des mains, et de ne pas toucher notre visage.

Parce que notre système immunitaire change avec le temps, « plus on avance en âge, plus nous sommes vulnérables ». Les personnes ayant des maladies chroniques et des conditions sous-jacentes (maladies pulmonaires, hypertension, maladies cardiaques et diabètes non contrôlés) sont à risque. Sont aussi à risque les personnes dont le système immunitaire est compromis par la chimiothérapie ou la prise de stéroïdes.

Se faire tester

Le docteur Farmer encourage tout le monde à faire preuve de pragmatisme et ne pas être obsédé par le test. Quand les tests ne sont pas disponibles, nous gérons la pandémie comme un maladie infectieuse « en restant chez nous, jusqu’à ce que nous nous sentions mieux, et 72 heures après cela ». Il en va de même pour les membres de la famille.

Le Docteur Farmer gère tout le système de soins médicaux des Nations Unies, de santé au travail, ainsi que l’ensemble des 400 installations médicales des Nations Unies dans le monde.

Depuis mi-janvier, la préparation et la sécurité des membres du personnel des Nations Unies sont ses priorités.