Le Bangladesh a une superficie de 147 570 km2 et une population de 159 millions d’habitants. Il a connu une croissance spectaculaire au cours des dernières années avec un taux de croissance du produit intérieur brut de 6 %. La croissance économique explosive, l’urbanisation rapide ainsi que l’essor de l’industrialisation et du développement y ont augmenté la demande en électricité. Il est reconnu que l’énergie est l’élément essentiel pour atténuer la pauvreté et améliorer la condition socioéconomique des Bangladais. Le Gouvernement compte assurer l’accès à l’électricité à tous d’ici à 2020. Pour y parvenir, il a accordé la priorité au secteur énergétique et préparé des plans à court, à moyen et à long terme en matière de production d’énergie à partir du gaz, du charbon, de la bioénergie, du nucléaire et des énergies renouvelables. Les énergies renouvelables contribueront à satisfaire la demande en électricité, en particulier dans les zones du pays non raccordées au réseau. Le Gouvernement a établi une cible visant à produire 5 % de l’approvisionnement à partir des énergies renouvelables d’ici à 2050 et 10 % d’ici à 2020. Pour y parvenir, il a mis en place un certain nombre de programmes.

La situation actuelle

Grâce aux efforts déployés par le Gouvernement, des résultats remarquables ont été réalisés ces dernières années dans le secteur énergétique. Le Gouvernement a été en mesure de réduire l’écart entre l’offre et la demande. La capacité de production d’électricité (y compris l’énergie captive) a augmenté, passant de 4 942 mégawatts (MW) en 2009 à 13 883 MW en 2015. Aujourd’hui, 74 % de la population est approvisionnée et la production par habitant a atteint 371 kWh. Le secteur de l’électricité est décrit dans tableau suivant :

 

Élément

Juin 2015

Capacité de production d'électricité (y compris l'énergie passive)

13 883 MW

Ligne de transmission

9 695 km

Ligne de distribution 

341 000 km

Accès à l'électricité

74 %

Production d'électricité par habitant

371 kWh

Nbre de consommateurs

17,5 millions

Perte moyenne dans les systèmes

13,54 %

 

PLANIFICATION À LONG TERME DU SECTEUR DE L’ÉLECTRICITÉ

Le Gouvernement a établi un objectif à long terme en matière de production d’électricité présentant les stratégies suivantes :

  • Diversification des combustibles
  • Développement des principaux combustibles domestiques
  • Participation du secteur privé et des coentreprises
  • Amélioration de l’efficacité énergétique
  • Utilisation d’énergies alternatives
  • Charbon comme source d’énergie
  • Échanges d’énergies transfrontalières
  • Recours à l’énergie nucléaire
  • Émissions à faible teneur en carbone
  • Mise en place d’une infrastructure efficace
  • Coordination entre les divers secteurs

Dans le cadre de cette stratégie, un Schéma directeur pour le système d’approvisionnement en électricité a été élaboré en 2010 (et est actuellement en cours de révision) présentant les objectifs suivants :
 

Année

MW

2016

16,000

2021

24,000

2030

40,000

 

Priorité donnée aux énergies renouvelables

 

A.   Politiques

Prenant en compte la sécurité énergétique future du pays, le Gouvernement a accordé une attention particulière aux énergies renouvelables. Afin d’accélérer le processus d’intégration des technologies d’exploitation des sources d’énergies renouvelables dans le pays, il a approuvé en 2008 la Politique en matière d’énergies renouvelables qui vise à exploiter le potentiel des sources d’énergies renouvelables et à en assurer l’accès aux populations, ainsi que de promouvoir et de faciliter les investissements publics et privés. Outre la Politique en matière d’énergies renouvelables, d’autres lois, politiques et règlements soutiennent également la promotion des énergies renouvelables.

B.   Cadre institutionnel pour le développement des énergies renouvelables (création de l’Autorité pour le développement des énergies durables et renouvelables – SREDA)

La loi portant sur l’Autorité pour le développement des énergies durables et renouvelables (SREDA) a été adoptée en décembre 2012. Elle a pour objectif de promouvoir, de développer et de coordonner les programmes d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique dans le pays. La SREDA préparera des programmes à court, à moyen et à long terme afin de réaliser les objectifs fixés par le Gouvernement. Elle surveillera l’application de tous les programmes et de toutes les activités mises en place par les entités publiques et privées. Elle créera des mécanismes de financement et d’incitation innovants pour les projets d’énergies renouvelables.

 

Méthodes

CapacitÉ (MW)

Installations solaires à usage domestique (3,5 millions)

150,00

Installations de systèmes PV sur le toit des bureaux gouvernmentaux/semi-gouvernmentaux  

3,00

Installations de systèmes PV sur let toit des immeubles commerciaux et des centres commerciaux

1,00

Installations de systèmes PV par le consommateur durant la rénovation de l'électrification

11,00

Installation de centrales éoliennes

2,00

Installation de centrales électrifiques fonctionnant à la biomasse

1,00

Installation de centrales électriques fonctionnant au biogaz

5,00

Installation de systèmes d'irrigation solaire (93)

1,00

Hydroélectricité

230,00

Total

404.00

   

 

PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES

Objectifs pour la production d’électricité à partir des énergies renouvelables :

Conformément aux objectifs de la Politique en matière d’énergies renouvelables établie par Gouvernement, un pro- gramme est mis en place pour produire d’ici à 2015 au moins 800 MW d’électricité à partir des énergies renouvelables, comme indiqué plus haut. La production d’électricité à partir de cette source dans les secteurs public et privé devrait s’établir comme suit :

 

Ressources

Capacité

Solaires

500  MW

Éoliennes

200  MW

Autres

100 MW

Total

800  MW

 

PROGRAMME RELATIF AUX INSTALLATIONS SOLAIRES A USAGE DOMESTIQUE (SHS)

 

L’Infrastructure Development Company Limited (IDCOL) encourage et diffuse les SHS dans les zones rurales éloignées par le biais du Programme d’énergie solaire avec l’appui financier de la Banque mondiale, du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), de la Kf W Banque de développement, de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), de la Banque asiatique de développement et de la Banque islamique de développement. L’IDCOL a entrepris le programme en janvier 2003. En juillet 2015, elle a réussi à financer plus de 3,5 millions de SHS ayant une capacité d’environ 150 MW. Elle compte financer 6 millions de SHS d’ici à la fin de 2016.

Programme relatif aux toits solaires dans les bureaux gouvernementaux et semi-gouvernementaux

Pour répondre à la demande croissante en électricité, les bureaux gouvernements et semi-gouvernementaux ont entrepris d’installer des toits solaires pour couvrir leurs besoins en éclairage et en ventilation. Ces toits ont actuellement une capacité de 3 MW.

Irrigation solaire

Le Bangladesh est principalement un pays agraire qui compte 7,56 millions d’hectares de terres irrigables. Pendant la saison sèche (de janvier à avril), de grandes quantités d’eau sont nécessaires pour l’irrigation. Environ 1,42 million de pompes d’irrigation à moteur diesel sont utilisées, ce qui nécessite l’importation d’un million de tonnes (métriques) de diesel par an. En revanche, les pompes d’irrigation électriques (0,33 million) nécessitent environ 1 700 MW. Dans ce pro- gramme, l’application de pompes à énergie solaire présente des possibilités immenses. Un programme a été mis en place par le Gouvernement pour remplacer les pompes à moteur diesel par des pompes solaires. Dans ce programme, environ 150 MW seront produits.

Centrales solaires raccordées au réseau

L’électricité produite par les mini-réseaux solaires coûtant cher aux populations rurales lorsque les réseaux sont installés par des entreprises privées, le Gouvernement a entrepris plusieurs projets de centrales solaires raccordées au réseau ayant une capacité de 793 MW. Elles seront installées par des entreprises d’électricité détenues par l’État ou par des entreprises privées. Ces programmes sont à différents stades de mise en œuvre.

Biomasse

La majorité de la population bangladaise dépend de la biomasse pour la cuisson et le chauffage. Environ 90 % de l’énergie requise pour répondre aux demandes des ménages pour la cuisson viennent des sources de biomasse. On estime que le pays compte environ 30 millions de foyers, dont la majorité est rurale. Peu savent que les fumées toxiques produites par la cuisson représentent un risque grave pour la santé, en particulier pour les femmes et les jeunes enfants. On estime que plus de 24 millions de Bangladais ruraux et près de 6 millions de Bangladais urbains sont exposés à la pollution de l’air causée par l’utilisation de combustibles solides. Les polluants libérés en brûlant de la biomasse solide contribuent également au changement climatique.

Pour la cuisson, les foyers bangladais utilisent généralement des fourneaux traditionnels. Ces fourneaux sont peu efficaces en raison d’une perte de chaleur importante et de l’émission de fumée noire. Les fourneaux améliorés sont des fourneaux traditionnels auxquels des modifications ont été apportées pour fournir une meilleure efficacité thermique et réduire l’émission de polluants. Depuis 1973, l’Institute of Fuel Research and Development (IFRD) du Conseil de la recherche scientifique et industrielle du Bangladesh (BCSIR) a mené à bien différents projets sur la biomasse et les fourneaux améliorés.

Le Gouvernement, avec l’aide de donateurs, a conçu un programme pour populariser ce type de fourneaux dans les zones rurales. Un plan d’action à l’échelle nationale a été lancé en 2013. Dans le cadre de différents mécanismes de financement, diverses organisations, comme GIZ, l’Organisation néerlandaise de développement SNV, l’initiative Catalyser l’énergie propre financée par l’USAID et l’Alliance mondiale pour les fourneaux propres, travaillent dans ce secteur. À ce jour, 500 000 fourneaux améliorés sont utilisés et le Gouvernement compte en installer 30 millions d’ici à 2020.

Cartographie des ressources éoliennes

Le  Bangladesh  est  capable  de  produire  de  l’énergie éolienne dans les zones côtières et sur ses îles. Le Gouvernement a conçu un plan visant à produire de l’électricité à partir de l’énergie éolienne dans le cadre d’initiatives publiques et privées. Toutefois, sans des données complètes et fiables sur l’énergie éolienne, il sera difficile d’intéresser les investisseurs privés. Pour cette raison, le Gouvernement a entrepris des projets de cartographie des ressources éoliennes.

Conclusion

Le Gouvernement s’est efforcé de surmonter les problèmes rencontrés dans le secteur de l’électricité. Nous sommes convaincus que nous  pourrons répondre  aux demandes en électricité de manière durable. Toutefois, la concrétisation de l’engagement de toutes les parties prenantes, y compris des organismes de réglementation, de même que l ’appui des partenaires du développement, est essentielle pour donner vie au projet du Gouvernement intitulé « Électricité pour tous d’ici à 2012 ». Mais malgré les efforts déployés par le Gouvernement, il ne sera pas possible de connecter l’ensemble du pays au réseau électrique national. Environ 10 % des zones éloignées ne seront pas raccordées. Nous devrons avoir recours aux énergies renouvelables pour atteindre les objectifs énergiques durables.