Distr. GENERALE |
|||
RAPPORT DE LA CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR L'ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT* (Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992) __________ * Emis en cinq volumes, le prsent document est une version prliminaire du rapport de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement. Le volume I contient la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement ainsi que la section I (Dimensions conomiques et sociales) d'Action 21; la section II (Conservation et gestion des ressources pour le dveloppement) d'Action 21 figure au volume II; et les sections III (Renforcement du rle des principaux groupes) et IV (Moyens d'application) d'Action 21, ainsi que la dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts se trouvant au volume III. Le volume IV contient les dlibrations de la Confrence et les dclarations faites l'ouverture et la clture de la Confrence. Les dclarations faites au cours du Sommet figurent au volume V. TABLE DES MATIERES* Page II. PARTICIPATION ET ORGANISATION DES TRAVAUX 4 A. Date et lieu de la Confrence 4 B. Consultations pralables la Confrence 4 C. Participation 4 D. Ouverture de la Confrence 8 E. Election du Prsident 8 F. Messages des chefs d'Etat 9 G. Adoption du rglement intrieur 9 H. Adoption de l'ordre du jour 9 I. Election des membres du Bureau autres que le Prsident 10 J. Organisation des travaux, y compris la constitution de la Grande Commission de la Confrence 11 K. Dsignation des membres de la Commission de vrification des pouvoirs 11 III. DEBAT GENERAL 12 IV. RAPPORT DE LA GRANDE COMMISSION ET ADOPTION D'ACCORDS PAR LA CONFERENCE 17 A. Rapport de la Grande Commission 17 B. Accords de la Confrence 21 V. RAPPORT DE LA COMMISSION DE VERIFICATION DES POUVOIRS 28 VI. SOMMET DE LA CONFERENCE 31 VII. ADOPTION DU RAPPORT DE LA CONFERENCE 32 Annexes I. LISTE DES DOCUMENTS 33 II. DECLARATION D'OUVERTURE 37 III. DECLARATION DE CLOTURE 70 __________ * Pour le chapitre I (Rsolutions adoptes par la Confrence), voir A/CONF.151/26 (Vol. I III). Chapitre II PARTICIPATION ET ORGANISATION DES TRAVAUX A. Dates et lieu de la Confrence 1. La Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement s'est tenue Rio de Janeiro (Brsil) du 3 au 14 juin 1992, conformment la rsolution 45/211 de l'Assemble gnrale, en date du 21 dcembre 1990, et sa dcision 46/468 du 13 avril 1992. Durant cette priode, la Confrence a tenu 19 sances plnires. B. Consultations pralables la Confrence 2. Des consultations pralables, ouvertes tous les Etats invits participer la Confrence, ont eu lieu Rio de Janeiro les 1er et 2 juin 1992, pour examiner diverses questions d'organisation et de procdure. Ces consultations officieuses, ainsi que d'autres, se sont droules sous la prsidence de S. E. M. Celso Lafer, Ministre des relations extrieures du Brsil. Le rapport sur ces consultations (A/CONF.151/L.1) a t prsent la Confrence et ses recommandations ont t acceptes comme base de l'organisation des travaux de celle-ci. C. Participation 3. Les Etats et l'Organisation d'intgration conomique rgionale ci-aprs taient reprsents la Confrence : Afghanistan Burkina Faso Afrique du Sud Burundi Albanie Cambodge Algrie Cameroun Allemagne Canada Angola Cap-Vert Antigua-et-Barbuda Chili Arabie saoudite Chine Argentine Chypre Armnie Colombie Australie Communaut conomique europenne Autriche Comores Azerbadjan Congo Bahamas Costa Rica Bahren Cte d'Ivoire Bangladesh Croatie Barbade Cuba Blarus Danemark Belgique Djibouti Blize Dominique Bnin Egypte Bhoutan El Salvador Bolivie Emirats arabes unis Botswana Equateur Brsil Espagne Bruni Darussalam Estonie Bulgarie Etats-Unis d'Amrique Ethiopie Mauritanie Fdration de Russie Mexique Fidji Micronsie (Etats fdrs de) Finlande Monaco France Mongolie Gabon Mozambique Gambie Myanmar Ghana Namibie Grce Nauru Grenade Npal Guatemala Nicaragua Guine Niger Guine-Bissau Nigria Guine quatoriale Norvge Guyana Nouvelle-Zlande Hati Oman Honduras Ouganda Hongrie Pakistan Iles Cook Panama Iles Marshall Papouasie-Nouvelle-Guine Iles Salomon Paraguay Inde Pays-Bas Indonsie Prou Iran (Rpublique Philippines islamique d') Pologne Iraq Portugal Irlande Qatar Islande Rpublique arabe syrienne Isral Rpublique centrafricaine Italie Rpublique dominicaine Jamahiriya arabe libyenne Rpublique de Core Jamaque Rpublique dmocratique populaire Japon de Core Jordanie Rpublique-Unie de Tanzanie Kazakhstan Roumanie Kenya Royaume-Uni de Grande-Bretagne et Kiribati d'Irlande du Nord Kowet Rwanda Lesotho Sainte-Lucie Lettonie Saint-Vincent-et-Grenadines Liban Saint-Kitts-et-Nevis Libria Saint-Sige Liechtenstein Saint-Marin Lituanie Samoa Luxembourg Sao Tom-et-Principe Madagascar Sngal Malaisie Seychelles Malawi Sierra Leone Maldives Singapour Mali Slovnie Malte Somalie Maroc Soudan Maurice Sri Lanka Sude Uruguay Suisse Vanuatu Thalande Venezuela Togo Viet Nam Trinit-et-Tobago Ymen Tunisie Yougoslavie Turkmnistan Zare Turquie Zambie Tuvalu Zimbabwe Ukraine 4. L'observateur de la Palestine a particip la Confrence. 5. Les membres associs ci-aprs des commissions rgionales taient reprsents par des observateurs. Antilles nerlandaises Aruba Hong-kong Ile Niou Iles Vierges amricaines Porto Rico Samoa amricaines 6. Les mouvements de libration nationale ci-aprs taient reprsents par des observateurs : African National Congress (Afrique du Sud) Pan Africanist Congress of Azania 7. Les units ci-aprs du Secrtariat de l'Organisation des Nations Unies taient reprsentes la Confrence : Dpartement du dveloppement conomique et social Secrtariat du Comit intergouvernemental de ngociation d'une convention sur la diversit gologique Secrtariat du Comit intergouvernemental de ngociation d'une convention-cadre sur les changements climatiques 8. Les secrtariats des commissions rgionales ci-aprs taient reprsents la Confrence : Commission conomique pour l'Afrique Commission conomique pour l'Amrique latine et les Carabes Commission conomique et sociale pour l'Asie et le Pacifique Commission conomique et sociale pour l'Asie occidentale 9. Les organes et programmes ci-aprs des Nations Unies taient galement reprsents : Conseil conomique et social Cour internationale de Justice Fonds des Nations Unies pour l'enfance CNUCED Fonds de dveloppement des Nations Unies pour la femme Programme des Nations Unies pour le dveloppement Programme des Nations Unies pour l'environnement Fonds des Nations Unies pour la population Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les rfugis de Palestine dans le Proche-Orient Bureau des Nations Unies pour la rgion soudano-sahlienne Universit des Nations Unies Programme alimentaire mondial Centre des Nations Unies pour les tablissements humains (Habitat) Haut Commissariat des Nations Unies pour les rfugis Bureau du Programme des Nations Unies pour le contrle international des drogues Conseil mondial de l'alimentation Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche Institut de recherche des Nations Unies pour le dveloppement social 10. Les institutions spcialises et organismes apparents ci-aprs taient reprsents : Organisation internationale du Travail Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture Organisation des Nations Unies pour l'ducation, la science et la culture Organisation de l'aviation civile internationale Organisation mondiale de la sant Banque mondiale Fonds montaire international Union postale universelle Union internationale des tlcommunications Organisation mtorologique mondiale Organisation maritime internationale Organisation mondiale de la proprit intellectuelle Fonds international de dveloppement agricole Organisation des Nations Unies pour le dveloppement industriel Agence internationale de l'nergie atomique GATT 11. Les organisations intergouvernementales ci-aprs taient reprsentes par des observateurs : Agence de coopration culturelle et technique Agence internationale de l'nergie Association sud-asiatique de coopration rgionale Banque africaine de dveloppement Banque asiatique de dveloppement Banque centramricaine d'intgration conomique Banque europenne d'investissement Banque europenne pour la reconstruction et le dveloppement Banque interamricaine de dveloppement Centre rgional de dveloppement rural intgr pour l'Asie et le Pacifique Confrence pour la coordination du dveloppement de l'Afrique australe Comit consultatif juridique afro-asiatique Comit international de la Croix-Rouge Commission mixte internationale Commission permanente du Pacifique Sud Communaut des Carabes et March commun des Carabes Conseil de l'Europe Conseil international des bois tropicaux Fonds de dveloppement international de l'organisation des pays exportateurs de ptrole Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus la pollution par les hydrocarbures Groupe consultatif sur la recherche internationale dans le domaine de l'agriculture Inter-American Institute for Cooperation on Agriculture Ligue des Etats arabes Organisation africaine du bois Organisation de coopration et de dveloppement conomiques Organisation de l'unit africaine Organisation des Etats amricains Organisation de la Confrence islamique Organisation des pays exportateurs de ptrole Organisation mondiale du tourisme Programme de coopration dans le domaine de l'environnement pour l'Asie du Sud Secrtariat du Commonwealth Secrtariat du Forum du Pacifique Sud South Pacific Regional Environment Programme Systme conomique latino-amricain 12. Un grand nombre d'organisations non gouvernementales ont assist la Confrence. La liste des organisations non gouvernementales participantes est publie sous la cote A/CONF.151/PC/L.28 et Add.1 14. D. Ouverture de la Confrence 13. La Confrence a t dclare ouverte par le Secrtaire gnral de l'Organisation des Nations Unies. 14. Le Secrtaire gnral a demand la Confrence d'observer deux minutes de silence en l'honneur de la Terre, en prcisant que, sur l'initiative du Secrtaire gnral de la Confrence, le monde entier observerait galement et en mme temps, cette occasion, deux minutes de silence. 15. Le texte de l'allocution d'ouverture du Secrtaire gnral figure l'annexe II ci-aprs. E. Election du Prsident 16. A la 1re sance plnire, le 3 juin, la Confrence a, par acclamation, lu prsident de la Confrence S. E. M. Fernando Collor de Mello, Prsident de la Rpublique fdrative du Brsil. 17. Le texte de l'allocution d'ouverture du Prsident de la Confrence figure l'annexe II ci-aprs. Dclarations liminaires 18. Des dclarations liminaires ont t faites par M. Maurice Strong, Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement; S. M. le Roi Carl XVI Gustaf de Sude, dont le pays avait accueilli, en 1972, la Confrence des Nations Unies sur l'environnement; S. E. Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre de la Norvge, qui a parl en sa qualit de Prsidente de la Commission mondiale pour l'environnement et le dveloppement; S. E. M. Mario Soares, Prsident du Portugal, qui a pris la parole sur l'invitation du Prsident de la Rpublique fdrative du Brsil (voir annexe II ci-aprs). F. Messages de chefs d'Etat 19. La Confrence a pris connaissance des messages exprimant les voeux de succs de S. E. M. Mohamed Boudiaf, Prsident du Haut Comit d'Etat de l'Algrie et de S. E. M. Boris Yeltsin, Prsident de la Fdration de Russie (A/CONF.151/20 et A/CONF.151/18). G. Adoption du rglement intrieur 20. A la 1re sance plnire, le 3 juin, la Confrence a adopt le rglement intrieur provisoire (A/CONF.151/2) recommand par le Comit prparatoire et entrin par l'Assemble gnrale au paragraphe 6 de sa rsolution 46/168 du 19 dcembre 1991 et dans ses dcisions 46/469, 46/470 et 46/471 du 13 avril 1922. H. Adoption de l'ordre du jour 21. A la 1re sance plnire, le 3 juin, la Confrence a adopt l'ordre du jour provisoire (A/CONF.151/1) recommand par le Comit prparatoire et entrin par l'Assemble gnrale au paragraphe 6 de sa rsolution 46/168 du 19 dcembre 1991 et dans sa dcision 46/468 du 13 avril 1992. L'ordre du jour adopt tait libell comme suit : 1. Ouverture de la Confrence. 2. Election du Prsident. 3. Adoption du rglement intrieur. 4. Adoption de l'ordre du jour. 5. Election des membres du Bureau autres que le Prsident. 6. Organisation des travaux, y compris constitution de la Grande Commission de la Confrence. 7. Pouvoirs des reprsentants la Confrence : a)Dsignation des membres de la Commission de vrification des pouvoirs; b)Rapport de la Commission de vrification des pouvoirs. 8. Dbat gnral. 9. Adoption d'accords sur l'environnement et le dveloppement. 10. Signature de conventions. 11. Adoption du rapport de la Confrence. 22. La Confrence a dcid que les points 1 8 et 11 de l'ordre du jour seraient examins en sance plnire, et les points 9 et 10 par la Grande Commission qui prsenterait ses recommandations la Confrence. I. Election des membres du Bureau autres que le Prsident 23. A la 1re sance plnire, le 3 juin, la Confrence a lu des vice-prsidents parmi les groupes rgionaux suivants : Etats d'Afrique (12 vice-prsidents) : Bnin, Gabon, Guine-Bissau, Kenya, Mauritanie, Mozambique, Nigria, Rpublique-Unie de Tanzanie, Sngal, Tunisie, Zare et Zimbabwe; Etats d'Europe orientale (4 vice-prsidents) : Fdration de Russie, Pologne, Roumanie et Ukraine; Etats d'Amrique latine et des Carabes (7 vice-prsidents) : Argentine, Barbade, Costa Rica, Jamaque, Mexique, Prou et Venezuela; Etats d'Europe occidentale et autres Etats (7 vice-prsidents) : Allemagne, Canada, Etats-Unis d'Amrique, Finlande, France, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et Suisse. 24. A la 4e sance plnire, le 4 juin, 11 Etats d'Asie ayant t dsigns lors des consultations pralables la Confrence aux neuf postes de vice-prsident, le Bangladesh et le Japon ont retir leur candidature. En consquence, la Confrence a achev l'lection des vice-prsidents comme suit : Etats d'Asie (9 vice-prsidents) : Arabie saoudite, Chine, Inde, Indonsie, Iran (Rpublique islamique d'), Malaisie, Maldives, Rpublique de Core et Vanuatu. 25. A la 1re sance plnire, le 3 juin, la Confrence a galement lu un vice-prsident de droit ressortissant du pays hte, savoir S. E. M. Celso Lafer, Ministre des relations extrieures du Brsil. 26. A la mme sance, la Confrence a lu M. Lakhdar Brahimi (Algrie) Rapporteur gnral de la Confrence. 27. A la mme sance, la Confrence a aussi lu M. Tommy Koh (Singapour) Prsident de la Grande Commission. J. Organisation des travaux, y compris constitution de la Grande Commission de la Confrence 28. A la 1re sance plnire, le 3 juin, conformment aux recommandations adoptes lors des consultations pralables la Confrence (par. 1 20 du document A/CONF.151/L.1), la Confrence a approuv l'organisation de ses travaux. 29. A la mme sance, la Confrence a pris acte des recommandations formules lors des consultations pralables la Confrence qui figurent aux paragraphes 22 25 du document A/CONF.151/L.1, contenant notamment des prcisions sur les arrangements relatifs la signature de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ainsi que de la Convention sur la diversit biologique, les manifestations de clture et le rapport de la Confrence. K. Dsignation des membres de la Commission de vrification des pouvoirs 30. A la 1re sance plnire, le 3 juin, conformment l'article 4 du rglement intrieur de la Confrence et la recommandation adopte lors des consultations pralables la Confrence (par. 21 du document A/CONF.151/L.1), la Confrence a cr une Commission de vrification des pouvoirs compose des Etats suivants : Belgique, Belize, Chili, Chine, Etats-Unis d'Amrique, Fdration de Russie, Lesotho, Singapour et Togo, tant entendu que si l'un de ces Etats ne participait pas la Confrence, il serait remplac par un autre Etat choisi dans le mme groupe rgional. Chapitre III DEBAT GENERAL 1. Le dbat gnral qui s'est droul de la 2e la 14e sance plnire du 3 au 11 juin 1992, a port sur l'ensemble des questions dont la Confrence tait saisie, y compris l'adoption d'accords sur l'environnement et le dveloppement (point 9 de l'ordre du jour) qui tait plus spcialement du domaine de la Grande Commission. Tous les orateurs ont rendu hommage aux efforts dploys par le gouvernement hte et par le secrtariat pour prparer la Confrence. 2. La Confrence a entendu les interventions des reprsentants des Etats, d'observateurs, d'institutions spcialises, d'organismes, programmes et bureaux des Nations Unies, d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales. Plusieurs enfants se sont adresss la Confrence au nom des enfants du monde. 3. A la 2e sance plnire, le 3 juin, la Confrence a entendu les dclarations des reprsentants du Pakistan (au nom du Groupe des 77), du Portugal (au nom des Etats membres de la Communaut conomique europenne), des Etats-Unis d'Amrique, d'Isral, de l'Allemagne et du Chili. 4. A la mme sance, des dclarations ont t faites par les reprsentants du Programme des Nations Unies pour l'environnement et de l'Organisation mondiale de la sant. Le Commissaire charg des relations Nord/Sud au sein de la Commission des communauts europennes, une organisation intergouvernementale, a pris la parole. Au nom de l'Union internationale des villes et pouvoirs locaux, une organisation non gouvernementale, le maire de Montral a galement fait une dclaration. 5. Exerant son droit de rponse, le reprsentant de la Palestine a pris la parole. 6. A la 3e sance plnire, le 4 juin, la Confrence a entendu les dclarations des reprsentants du Saint-Sige, d'Antigua-et-Barbuda, de l'Italie, de la France et du burundi. 7. A la mme sance, des dclarations ont t faites par les reprsentants de la Banque mondiale, de l'Agence internationale de l'nergie atomique et de l'Organisation des Nations Unies pour le dveloppement industriel. Le reprsentant de l'Organisation de coopration et de dveloppement conomiques, une organisation intergouvernementale, a fait une dclaration; de mme que le reprsentant de la Communaut internationale Baha'ie, organisation non gouvernementale. 8. Exerant son droit de rponse, le reprsentant du Qatar a pris la parole. 9. A la 4e sance plnire, le 4 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de la Norvge, du Brsil, de la Roumanie, des Iles Marshall, du Botswana, d'Oman, de Kiribati, du Kazakhastan, du Burkina Faso et du Ymen. 10. A la mme sance, les reprsentants du Programme des Nations Unies pour le dveloppement et du Centre des Nations Unies pour les tablissements humains ont pris la parole, de mme que les reprsentants de l'Organisation maritime internationale, de l'Organisation internationale du Travail et de l'Organisation mondiale du tourisme. Les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes se sont aussi adresss la Confrence : la Banque interamricaine de dveloppement, le Comit consultatif juridique afro-asiatique et l'Agence internationale de l'nergie. 11. A la mme sance, l'observateur des Antilles nerlandaises, membre associ de la Commission conomique pour l'Amrique latine et les Carabes a fait une dclaration. 12. A la 5e sance plnire, le 5 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de l'Indonsie, du Mozambique, de la Zambie, de Belize, du Soudan, de la Thalande, de l'Autriche, du Ghana et de l'Inde. 13. A la mme sance, les reprsentants de la Confrences des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement et de la Commission conomique et sociale pour l'Asie occidentale (au nom des cinq commissions rgionales des Nations Unies) ont fait des dclarations. Une dclaration a t faite par le reprsentant du Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus la pollution par les hydrocarbures, une organisation intergouvernementale. Une dclaration a aussi t faite par le reprsentant de la Socit internationale pour le dveloppement, une organisation non gouvernementale. 14. A la 6e sance plnire, le 5 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de l'Islande, du Paraguay, du Japon, des Pays-Bas, de l'Egypte, de la Jordanie, de la Pologne, de Cuba, de la Rpublique de Moldova, du Niger et de la Barbade. 15. A la mme sance, des dclarations ont t faites par les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes : la Banque europenne d'investissement, l'Inter-American Institute for cooperation on Agriculture et l'Organisation africaine du bois. De mme, une dclaration a t faite par le Conseil des entreprises pour le dveloppement durable, une organisation non gouvernementale. 16. A la 7e sance plnire, le 8 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de la Rpublique-Unie de Tanzanie, de la Sude, de la Chine, du Maroc, de l'Uruguay, de Bahren, de la Namibie, de l'Argentine et du Zimbabwe. 17. A la mme sance, les reprsentants du Fonds des Nations Unies pour la population et du Fonds de dveloppement des Nations Unies pour la femme ont fait des dclarations. Le reprsentant du Fonds montaire international a fait une dclaration. Une dclaration a galement t faite par le reprsentant de l'Union interparlementaire, une organisation non gouvernementale. 18. A la 8e sance plnire, le 8 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de la Grce, de la Fdration de Russie, de la Turquie, de l'Equateur, de la Mongolie, de la Guine-Bissau, du Tchad, du Guyana, de Malte, de la Rpublique islamique d'Iran, du Cameroun, de la Rpublique arabe syrienne, du Bnin, de la Bolivie, de l'Estonie (en son nom et au nom de la Lettonie et de la Lituanie), du Sierra Leone et du Vanuatu. 19. A la mme sance, le reprsentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance a fait une dclaration. Le reprsentant du Systme conomique latino-amricain, organisation non gouvernementale, a fait une dclaration. Des dclarations ont aussi t faites par les organisations non gouvernementales suivantes : la Confdration internationale des syndicats libres et l'Organisation globale des lgislateurs pour un environnement quilibr. 20. A la 9e sance, le 9 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de Maurice, de la Mauritanie, du Myanmar, de la Hongrie, du Danemark, de la Yougoslavie, de la Slovnie et de la Cte d'Ivoire. 21. A la mme sance, les reprsentants du Fonds international de dveloppement agricole, du Programme alimentaire mondial et de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme ont fait des dclarations de mme que les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes : le Fonds de dveloppement international de l'Organisation des pays exportateurs de ptrole et l'Organisation de la confrence islamique. Une dclaration a aussi t faite par la reprsentante de l'Organisation des femmes pour l'environnement et le dveloppement, une organisation non gouvernementale. 22. A la 10e sance plnire, le 9 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants du Mexique, des Emirats arabes unis, de l'Ethiopie, de Sri Lanka (en qualit de Prsident de l'Association sud-asiatique de coopration rgionale), de la Tunisie, du Blarus, de Nauru, de l'Iraq, de la Belgique, du Malawi, du Guatemala, de Djibouti, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, des Philippines et du Kenya. 23. A la mme sance, le reprsentant de l'Universit des Nations Unies a fait une dclaration de mme que les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes : la Commission mixte internationale (Canada et Etats-Unis) et l'Organisation des pays exportateurs de ptrole. Une dclaration a t faite aussi par le reprsentant du Conseil international des unions scientifiques. 24. Exerant son droit de rponse le reprsentant de la Yougoslavie a fait une dclaration. 25. A la 11e sance plnire, le 10 juin, les reprsentants des pays suivants ont fait des dclarations : Finlande, Luxembourg, Zare, Etats fdrs de Micronsie, Colombie, Australie, Nigria, Suisse et Espagne. 26. A la mme sance, le reprsentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a fait une dclaration. Des dclarations ont aussi t faites par les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes : la Banque europenne de reconstruction et de dveloppement, la Banque asiatique de dveloppement et la Banque africaine de dveloppement. Enfin, une dclaration a t faite par le reprsentant de la Chambre de commerce internationale, une organisation non gouvernementale. 27. A la 12e sance plnire, le 10 juin, les reprsentants des pays suivants ont fait des dclarations : Bangladesh, Irlande, Malaisie, Arabie saoudite, Rwanda, Iles Cook, Libria, Costa Rica, Rpublique populaire dmocratique de Core, Croatie, Jamahiriya arabe libyenne, Gambie et Chypre. 28. A la mme sance, l'observateur des Samoa amricaines, membre associ de la Commission conomique et sociale pour l'Asie et le Pacifique, et l'observateur de Porto Rico, membre associ de la Commission conomique pour l'Amrique latine et les Carabes, ont fait des dclarations. L'observateur de l'African National Congress d'Afrique du Sud a aussi fait une dclaration. 29. Egalement la mme sance, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les rfugis et le reprsentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'ducation, la science et la culture ont fait des dclarations. Les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes ont fait des dclarations : la Ligue des Etats arabes et le South Pacific Regional Environment Programme. Les reprsentants des organisations non gouvernementales suivantes ont pris la parole : le Comit intertribal, l'Association internationale des universits et la Fdration international des producteurs agricoles. 30. Exerant son droit de rponse, le reprsentant de la Yougoslavie a fait une dclaration. 31. A la 13e sance plnire, le 11 juin, des dclarations ont t faites par les reprsentants de la Rpublique de Core, des Seychelles, du Canada, de la Nouvelle-Zlande, du Bhoutan, de l'Ukraine et du Nicaragua. L'observateur de la Palestine a galement fait une dclaration. 32. A la mme sance, le Dpartement conomique et social du Secrtariat de l'Organisation des Nations Unies a fait une dclaration. Des dclarations ont galement t faites par les reprsentants de l'Organisation mtorologique mondiale et du GATT. Les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes ont fait des dclarations : l'Organisation des Etats amricains et l'Agence de coopration culturelle et technique. Une dclaration a t faite par le reprsentant de la Kenyan Youth Organization, une organisation non gouvernementale. 33. A la 14e sance plnire, le 11 juin, les reprsentants des pays suivants ont fait des dclarations : Comores, Prou, Suriname, El Salvador, Qatar, Tchcoslovaquie, Trinit-et-Tobago, Viet Nam, Venezuela, Liban et Afghanistan. 34. A la mme sance, les reprsentants de la Cour internationale de Justice et du Bureau des Nations Unies pour la rgion soudano-sahlienne ont fait des dclarations. Les reprsentants des organisations intergouvernementales suivantes ont fait des dclarations : le Secrtariat du Commonwealth et le Comit international de la Croix-Rouge. Enfin, des dclarations ont aussi t faites par les organisations non gouvernementales suivantes : l'Union internationale pour la conservation de la nature et le Mouvement Greenbelt. 35. Egalement la mme runion, plusieurs enfants ont fait des dclarations au nom des enfants du monde. Chapitre IV RAPPORT DE LA GRANDE COMMISSION ET ADOPTION D'ACCORDS PAR LA CONFERENCE A. Rapport de la Grande Commission 1. A sa 1re sance plnire, le 3 juin 1992, la Confrence a approuv l'organisation de ses travaux telle qu'elle tait expose dans le document A/CONF.151/3, et a dcid de renvoyer les points 9 (Adoption d'accords sur l'environnement et le dveloppement) et 10 (Signature de conventions) de l'ordre du jour la Grande Commission, qui devait prsenter ses recommandations la Confrence. 2. La Grande Commission tait saisie des documents suivants : a) Note du Secrtaire gnral de la Confrence sur Action 21 [A/CONF.151/4 (Partie I, Partie II et Corr.1, Partie III et Partie IV et Corr.1)]; b) Note du Secrtaire gnral de la Confrence sur la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement (A/CONF.151/5); c) Note du Secrtaire gnral de la Confrence contenant une dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts (A/CONF.151/6); d) Note du Secrtaire gnral de la Confrence transmettant la Confrence la Dclaration de Tokyo sur le financement de l'environnement et du dveloppement du monde, adopte par la Runion des personnalits minentes sur le financement de l'environnement et du dveloppement du monde, tenue Tokyo du 15 au 17 avril 1992 (A/CONF.151/7); e) Rapport du Prsident du Comit intergouvernemental de ngociation d'une convention-cadre sur les changements climatiques, M. Jean Ripert (France), agissant au nom du Comit (A/CONF.151/8); f) Lettre date du 4 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence par le chef de la dlgation chilienne auprs de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement (A/CONF.151/9); g) Rapport du Secrtaire gnral de la Confrence sur la protection et la prservation du milieu marin (A/CONF.151/10); h) Lettre date du 3 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de l'Organisation des Nations Unies et au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Prsident du Conseil d'Etat du Viet Nam (A/CONF.151/11); i) Note verbale date du 5 mai 1992, manant du Reprsentant permanent de Sri Lanka auprs de l'Organisation des Nations Unies et adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement (A/CONF.151/12); j) Lettre date du 20 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence par le Directeur excutif du Programme des Nations Unies pour le contrle international des drogues (A/CONF.151/13); k) Lettre date du 30 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Ministre des relations extrieures du Brsil (A/CONF.151/14); l) Lettre date du 21 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent du Mexique auprs de l'Organisation des Nations Unies (A/CONF.151/15); m) Note verbale date du 28 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral par le Charg d'affaires par intrim de la Mission permanente de la Barbade auprs de l'Organisation des Nations Unies (A/CONF.151/16); n) Lettre date du 9 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Chef adjoint de la dlgation de la Fdration de Russie (A/CONF.151/18); o) Lettre date du 10 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent du Venezuela auprs de l'Organisation des Nations Unies (A/CONF.151/19); p) Note verbale date du 9 juin 1992, adresse au secrtariat de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par l'Ambassade de l'Algrie (A/CONF.151/20); q) Lettre date du 15 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent de la Yougoslavie auprs de l'Office des Nations Unies Genve (A/CONF.151/21); r) Lettre date du 9 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Secrtaire excutif de la Commission conomique pour l'Amrique latine et les Carabes et le Ministre du logement et de l'urbanisme du Chili (A/CONF.151/22); s) Lettre date du 12 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent de la Mongolie auprs de l'Organisation des Nations Unies (A/CONF.151/23); t) Lettre date du 11 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Ministre de l'environnement et des travaux public de Grce (A/CONF.151/24); u) Note verbale date du 12 juin 1992, adresse au secrtariat de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par l'Ambassade du Maroc (A/CONF.151/25); v) Note du Secrtaire gnral de la Confrence contenant une liste de propositions institutionnelles dcoulant de divers lments sectoriels e intersectoriels d'Action 21 (A/CONF.151/CRP.1); w) Rapport du Comit prparatoire de la Confrence sur les travaux de sa quatrime session (A/CONF.151/PC/128 et Corr.1); x) Rapport du Secrtaire gnral sur la nouvelle suite donne, quant au fond, aux rsolutions 42/186 et 42/187 de l'Assemble gnrale par les gouvernements et les organismes des Nations Unies (A/47/121-E/1992/15); y) Lettre date du 8 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral par le Charg d'affaires par intrim de la Mission permanente de la Malaisie auprs de l'Organisation des Nations Unies (A/47/203). 3. La Grande Commission a t prside par Tommy Koh (Singapour), qui a t lu par acclamation la 1re sance plnire de la Confrence, le 3 juin. 4. A ses 1re et 2e sances, tenues respectivement les 3 et 4 juin, la Grande Commission a lu les membres du Bureau suivant par acclamation : Vice-Prsidents : Bedrich Moldan (Tchcoslovaquie) Nabil A. Elarby (Egypte) J. G. W. Alders (Pays-Bas) Vicente Sanchez (Chili) 5. A la 4e sance, le 5 juin, sur proposition du Prsident, la Grande Commission a convenu de nommer Bedrich Moldan (Tchcoslovaquie) rapporteur, fonction qu'il cumulera avec celle de vice-prsident. 6. A sa 1re sance, sur proposition du Prsident, la Grande Commission a dcid de crer huit groupes de contact et de nommer huit coordonnateurs pour les questions suivantes : a) Ressources et mcanismes financiers [Coordonnateur : Rubens Ricupero (Brsil)]; b) Transfert de technologie [Coordonnateur : J. G. W. Alders (Pays-Bas)]; c) Atmosphre [Coordonnateur : Bo Kjellen (Sude)]; d) Principes de gestion des forts [Coordonnateur : Charles Liburd (Guyana)]; e) Diversit biologique et biotechnologie [Coordonnateur : Vicente Sanchez (Chili)]; f) Eau douce [Coordonnateur : Bukar Shaib (Nigria)]; g) Instruments et mcanismes juridiques internationaux [Coordonnateur : Nabil Elaraby (Egypte)]; h) Arrangements institutionnels internationaux [Coordonnateur : Razali Ismail (Malaisie)]. 7. A sa 1re sance galement, la Commission a entendu des dclarations du Prsident du Comit intergouvernemental de ngociation d'une convention-cadre sur les changements climatiques et du Prsident du Comit intergouvernemental de ngociation d'une convention sur la diversit biologique. 8. La Grande Commission a examin le point 9 de son ordre du jour ses 2e 8e sances, du 3 au 6 et le 10 juin. Conformment aux dcisions 4/4 A I du Comit prparatoire de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement (A/CONF.151/PC/128 et Corr.1, annexe I), la Commission a examin les projets de chapitres d'Action 21 [A/CONF.151/4 (Partie I, Partie II et Corr.1, Partie III et Partie IV et Corr.1)], qui avaient t approuvs par la Commission prparatoire, tels qu'ils avaient t modifis oralement et sous rserve d'un examen ultrieur des parties entre crochets. 9. La Grande Commission a approuv les amendements au texte d'Action 21 (A/CONF.151/L.3/Add.1 6, Add.6/Corr.1, Add.7 12, Add.12/Corr.1, Add.13 40, 43 et 44) apports sur la base de consultations officieuses tenues par les groupes de contact, et elle a recommand la Confrence d'adopter le texte tel qu'amend. 10. A sa 8e sance, le 10 juin, la Grande Commission a, conformment la dcision 4/10 du Comit prparatoire, examin la proposition du Prsident du Comit prparatoire relative la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement (A/CONF.151/5). Sur proposition de son Prsident, la Grande Commission a approuv par acclamation la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement et a recommand son adoption par la Confrence. La Dclaration a t par la suite distribue sous la cote A/CONF.151/5/Rev.1. 11. A la mme sance, la Grande Commission a, conformment la dcision 4/7 du Comit prparatoire, examin la note du Secrtaire gnral de la Confrence relative la dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts (A/CONF.151/6). Le Coordonnateur du groupe de contact sur les principes de gestion des forts, M. Charles Liburd (Guyana) a prsent des amendements la dclaration de principes sur lesquels le groupe de contact tait tomb d'accord au cours de consultations officieuses. La Grande Commission a approuv ces amendements ainsi que d'autres amendements proposs oralement et elle a soumis ses recommandations la Confrence. Par la suite, la dclaration de principes, telle qu'amende, a t distribue sous la cote A/CONF.151/6/Rev.1. 12. Le rapport de la Grande Commission a par la suite t publi sous les cotes A/CONF.151/L.3 et Add.1 6, Add.6/Corr.1, Add.7 12, Add.12/Corr.1 et Add.13 44. B. Adoption d'accords par la Confrence 13. A sa 19e sance plnire, le 14 juin, la Confrence a t saisie d'un projet de rsolution prsent par la dlgation du Brsil, intitul "Adoption de textes sur l'environnement et le dveloppement" (A/CONF.151/L.4/Rev.1). Les textes de la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement, d'Action 21 et de la dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts, figuraient en annexe du projet de rsolution. 14. La Confrence a adopt le projet de rsolution. Pour le texte final, voir chapitre I, rsolution 1. 15. Avant l'adoption du projet de rsolution, les reprsentants des pays suivants ont exprim des commentaires ou formul des rserves : Etats-Unis d'Amrique, Arabie saoudite, Argentine, Kowet, Philippines, Pakistan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Colombie, France, Portugal (au nom des Etats membres de la Communaut conomique europenne) et Maurice. L'observateur de la Palestine a fait une dclaration. 16. Le Gouvernement des Etats-Unis d'Amrique a prsent la dclaration crite suivante : I. Dclaration de Rio Principe 3 En s'associant au consensus exprim l'gard de la Dclaration de Rio, les Etats-Unis ne modifient aucunement leur opposition de longue date au soi-disant "droit au dveloppement". Le dveloppement n'est pas un droit. Au contraire, le dveloppement reprsente un objectif que nous poursuivons tous et dont la ralisation dpend, dans une large mesure, de l'encouragement et de la protection des droits de l'homme tels qu'ils sont noncs dans la Dclaration universelle des droits de l'homme. Les Etats-Unis conoivent et acceptent que l'ide matresse du Principe 3 consiste poursuivre les buts et objectifs de dveloppement de manire ce qu'il soit tenu compte des besoins environnementaux et de dveloppement des gnrations actuelles et futures. Les Etats-Unis ne peuvent partager et doivent se dissocier de toute dfinition du Principe 3 qui comporterait un "droit au dveloppement" qui irait au-del de cette interprtation. Principe 7 Les Etats-Unis acceptent et interprtent le Principe 7 comme constituant une faon de souligner et de mettre en lumire le rle d'impulsion et d'entranement des pays dvelopps, fond sur leur dveloppement industriel, leur exprience en matire de politiques et d'initiatives propres protger l'environnement, leur richesse, leurs connaissances techniques spcialises et leurs capacits. Les Etats-Unis ne peuvent admettre une interprtation du Principe 7 qui comporterait une reconnaissance ou une acceptation de la part des Etats-Unis d'obligations ou de responsabilits internationales ou d'une quelconque diminution de la responsabilit des pays en dveloppement. Principe 12 Les Etats-Unis acceptent qu'en certaines circonstances et sous rserve d'une certaine discipline, des mesures de politique commerciale peuvent offrir un moyen efficace et appropri d'aborder des proccupations relatives l'environnement, y compris celles concernant une gestion cologiquement viable long terme des forts ainsi que les problmes environnementaux qui ne relvent pas exclusivement d'une juridiction nationale. Principe 23 Les Etats-Unis estiment qu'aucune disposition de la prsente Dclaration ne prjuge ou ne porte atteinte au statut de territoires occups ou aux ressources naturelles qui appartiennent ces territoires. En outre, les Etats-Unis estiment que la prsente Dclaration ne prjuge aucunement des ngociations en vue de parvenir une paix juste et durable au Moyen-Orient, y compris des questions relatives aux ressources naturelles et leur gestion. Les Etats-Unis considrent galement que la prsente Dclaration ne porte pas atteinte aux droits et obligations de puissances occupantes en vertu des lois de la guerre. Action 21 et Dclaration faisant autorit sur les principes de gestion des forts Mesures de politique commerciale aux fins de l'environnement Sous rserve qu'il leur soit donne la mme interprtation qu'au Principe 12 de la Dclaration de Rio, les Etats-Unis acceptent les rfrences des mesures de politique commerciale prises aux fins de l'environnement qui figurent Action 21 et aux principes de gestion des forts. Coopration en matire de technologie Les Etats-Unis croient fermement qu'une protection approprie et efficace des droits la proprit intellectuelle constitue un lment indispensable de tout effort de coopration internationale en matire de technologie visant la protection de l'environnement et/ou l'assistance au dveloppement. Une telle protection est ncessaire pour assurer des encouragements l'innovation en ce qui concerne le dveloppement de technologies qui soient cologiquement rationnelles et appropries, et pour faciliter l'accs de telles technologies ainsi que leur transfert et leur diffusion. Les Etats-Unis interprtent les dispositions qui figurent aux Principes de gestion des forts Action 21 concernant l'accs la technologie et son transfert comme signifiant que, dans le cas de technologies et du savoir-faire rgis par des droits de proprit intellectuelle, ledit accs et ledit transfert auront lieu sur la base de clauses et de conditions ngocies librement et convenues d'un commun accord et qui sont conformes une protection approprie et efficace de ces droits. Biotechnologie Les Etats-Unis considrent que la biotechnologie n'est, en aucune manire, une technique intrinsquement dangereuse. Cette rserve tant faite, les Etats-Unis reconnaissent qu'il est la fois ncessaire et possible d'laborer des directives internationalement reconnues concernant la sret des modifications biotechnologiques et d'envisager la possibilit de mettre au point des directives qui faciliteraient l'adoption de lgislations nationales concernant la responsabilit et l'indemnisation. Partage des bnfices provenant des ressources biologiques et gntiques Les Etats-Unis interprtent les rfrences des mesures visant un partage juste et quitable des bnfices provenant des ressources biologiques et gntiques qui figurent Action 21, comme signifiant des mesures susceptibles de faire l'objet d'accords mutuels entre crateurs et utilisateurs de ces ressources, dans des conditions qui reconnaissent et qui sont conformes une protection adquate et efficace des droits de proprit intellectuelle. En outre, les rfrences au partage des bnfices provenant de l'utilisation de ressources biologiques et gntiques s'entendent comme tant sans rapport avec l'origine desdites ressources. Droit au dveloppement socio-conomique sur une base durable Les Etats-Unis interprtent l'expression "droit au dveloppement socio-conomique sur une base durable" qui figure aux Principes de gestion des forts, de la mme manire qu'ils interprtent le Principe 3 de la Dclaration de Rio. Objectif d'aide au dveloppement Les Etats-Unis ne se sont pas joints aux pays qui se sont fixs un objectif concernant l'aide au dveloppement. Un tel objectif dtournerait l'attention des questions plus importantes relatives l'efficacit et la qualit de l'aide ainsi qu'aux politiques appliques dans les pays bnficiaires. Les Etats-Unis soulignent qu'en ce qui concerne le paragraphe 15 du chapitre 33 (par. 13.33 du texte final), ils font partie du groupe des "autres pays dvelopps" qui acceptent de faire tout leur possible pour accrotre le niveau de leur aide dans le cadre de leur appui aux efforts de rforme dans les pays en dveloppement. Traditionnellement, les Etats-Unis ont t le plus important donateur, en volume, et ils continueront fournir une aide de haute qualit au cas par cas et de manire encourager les efforts de rforme dans les pays en dveloppement. 17. Le Gouvernement de l'Arabie saoudite a prsent les commentaires crits suivants : Le Royaume d'Arabie saoudite a particip aux dlibrations de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement dans l'espoir qu'il soit possible de parvenir des conclusions d'ensemble qui soient la fois quilibres et quitables. Les conclusions auxquelles on est parvenu n'assurent aucunement le niveau d'exhaustivit, d'quit et d'quilibre ncessaires entre les concepts d'environnement et de dveloppement. Des lacunes et des dsquilibres srieux existent toujours dans plusieurs sections d'Action 21 et dans la dclaration qui fait autorit pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viable de tous les types de forts. Comme exemples de lacunes et de dsquilibres inacceptables, on peut citer : 1. Action 21 : a)La rdaction actuelle d'Action 21 tend mconnatre la grande importance que revt la certitude scientifique comme fondement de toute mesure internationale ncessaire pour s'attaquer aux changements atmosphriques et climatiques; b)Il s'ensuit qu' notre avis mrement pes, la rdaction ne peut qu'encourager l'adoption de mesures qui entraneraient un srieux dsquilibre entre l'conomie mondiale et les conomies des pays en dveloppement; c)Le dsquilibre marqu dans la manire de traiter de questions qui concernent les problmes apparents de l'environnement et de l'nergie est susceptible d'entraner une discrimination l'gard des hydrocarbures, conclusion d'ailleurs vidente du projet; d)L'encouragement de l'utilisation de technologies et de sources nergtiques peu sres et cologiquement irrationnelles telles que l'nergie nuclaire; e)L'encouragement de mesures conomiquement non rentables; f)Le dsquilibre lorsqu'il s'agit d'aborder la question des citernes. 2. La dclaration qui fait autorit pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts : L'omission voulue des principes fondamentaux qui reconnaissent le rle important que jouent les forts pour le maintien d'un quilibre cologique, notamment leur rle de fixateur du carbone. 18. Le Gouvernement de l'Argentine a prsent la dclaration crite suivante : Le Gouvernement de l'Argentine tient souligner l'importance que revt l'objectif vis l'alina b) du paragraphe 9.23 d'Action 21 ainsi que les dclarations s'y rfrant, concernant des programmes qui tendent rduire les risques la sant qui rsultent de la pollution de l'environnement (alina i) du paragraphe 6.42); l'valuation des effets des rayons ultraviolets sur les plantes et les animaux causs par la diminution de la couche d'ozone dans la stratosphre (par. 14.102 et 14.104) ainsi que l'importance qu'il y a clarifier les incertitudes critiques qui psent sur la gestion de l'environnement marin et sur les changements climatiques (par. 17.98, alina e) du paragraphe 17.100 et par. 17.111). Le Gouvernement dsire signaler galement qu'il interprte l'alina d) du paragraphe 9.24 et le paragraphe 17.107 comme portant sur la notion de rparation et que les mesures correctives appropries comprennent une indemnisation adquate. Le Gouvernement tient aussi dclarer que la Confrence intergouvernementale vise l'alina e) du paragraphe 17.45 d'Action 21, devrait examiner la question de la pche en haute mer ainsi que celle des stocks piscicoles migratoires ou qui se chevauchent qui se trouvent en haute mer dans la zone adjacente l'EEZ. La Confrence devra accorder une attention particulire aux intrts des Etats ctiers, ainsi qu'ils sont reflts au paragraphe 2 de l'article 63 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. 19. Le Gouvernement du Kowet a prsent la dclaration crite suivante : Action 21 contient un ensemble de recommandations qui visent s'attaquer aux problmes globaux de l'environnement et du dveloppement. Ces recommandations devraient donc reflter les proccupations de tous les Etats en vitant de proposer des initiatives susceptibles de crer des discriminations et de porter atteinte aux intrts conomiques, sociaux et autres de tout Etat, ou de limiter ses perspectives de dveloppement conomique et social. Action 21 ne satisfait pas ces critres dans certains domaines majeurs. Ainsi : 1. Le chapitre 9 n'est pas conforme l'esprit et aux objectifs de la prsente Confrence et il nglige d'affirmer que toutes les sources d'nergie doivent tre cologiquement sres et rationnelles; il favorise en outre l'utilisation de certains types de sources nergtiques et de technologies sans prendre la peine d'indiquer de faon prcise si elles sont cologiquement sres et rationnelles. 2. On n'a pas assez insist sur le fait que la viabilit conomique des sources et des technologies nergtiques est une condition essentielle pour obtenir les meilleurs avantages de l'utilisation de toutes les ressources. Cette manire de penser encourage l'inefficacit conomique et sera prjudiciable un dveloppement durable. 3. L'encouragement un recours plus important des mesures conomiques et aux effets du march ainsi qu' une politique des prix ne pourra qu'entraner une distorsion des marchs et des pratiques discriminatoires l'encontre de certaines sources d'nergie. Selon nous, les politiques et les mesures appropries devraient tre laisses au choix des gouvernements plutt que de figurer Action 21, notamment aux chapitres 4, 8 et 9. 4. Afin de rduire au minimum les incidences dfavorables sur l'atmosphre, il est essentiel d'accorder la mme rflexion et le mme traitement aux diverses sources, citernes et rservoirs des gaz effet de serre. Il est regrettable qu'Action 21 insiste excessivement sur les sources tout en ngligeant d'aborder correctement les questions relatives aux citernes et rservoirs. Nous sommes d'avis qu'il est de la plus grande importance d'encourager une gestion, une conservation et un renforcement cologiquement viable de tous les rservoirs et citernes. A cet gard, il est urgent de limiter et de rduire le taux de dboisement. Selon nous, ces questions n'ont pas t suffisamment traites par Action 21, notamment au chapitre 9. 5. On insiste de manire excessive sur l'augmentation de l'utilisation des systmes et des sources nergtiques nouveaux et renouvelables. Les besoins accrus d'nergie dans les pays en dveloppement seront mieux servis si l'on favorise les meilleures sources d'nergie disponibles qui soient en mme temps cologiquement sres et rationnelles et conomiquement viables, en particulier celles qui offrent un plus grand potentiel que les sources d'nergie renouvelables. 6. Dans son traitement des changements climatiques, le chapitre 9 nglige d'aborder correctement les consquences conomiques et sociales d'une attnuation des changements climatiques potentiels et des mesures propres y faire face. Afin d'viter l'adoption de mesures coteuses et prmatures, il est prudent d'encourager une meilleure comprhension de toutes les questions qui se rapportent aux changements climatiques. Pour ces raisons, l'Etat du Kowet demande que l'on prenne acte de ses rserves l'gard des chapitres 4, 8 et 9. 20. Le Gouvernement des Philippines a prsent la dclaration crite suivante : Dans l'esprit de la dlgation des Philippines, les installations militaires vises l'alina h) du paragraphe 23 (alina h) du paragraphe 20.22 du texte final) du chapitre 20 d'Action 21 comprennent les installations militaires trangres qui se trouvent sous le contrle oprationnel entier des gouvernements, notamment celles qui ne sont pas touches par des accords comportant des dispositions spcifiques concernant l'limination des dchets dangereux. 21. Le reprsentant de la France a soumis la dclaration crite suivante : S'agissant du chapitre 26 de l'Agenda 21 relatif aux populations autochtones, la dlgation franaise, comme elle l'avait fait lors du quatrime Comit prparatoire de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement, souhaite rappeler solennellement que, en ce qui concerne les rgles et mesures particulires proposes dans ce document et dans d'autres chapitres de l'Agenda 21 pour les populations autochtones et conformment l'article 2 de la Constitution franaise, les citoyens franais sont tous rgis sur un plan d'galit par les lois de la Rpublique, sans distinction d'origine, de race ou de religion. Cette dclaration vise galement le principe correspondant dans la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement et dans la dclaration sur les forts. 22. La dlgation de la Palestine a soumis la dclaration crite suivante : La dlgation de la Palestine dsire qu'il soit pris acte de sa vive reconnaissance la suite de l'inclusion au paragraphe 1.5 (par. 1.6 du texte final) du membre de phrase suivant "... dans le strict respect de tous les principes noncs dans la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement". Pour le peuple palestinien qui vit sous occupation isralienne, ceci s'applique notamment aux principes qui figurent au paragraphe 23 de la Dclaration et la pleine et entire reconnaissance de l'applicabilit des instruments internationaux tels que la quatrime Convention de Genve concernant les populations sous occupation trangre. Chapitre V RAPPORT DE LA COMMISSION DE VRIFICATION DES POUVOIRS 1. A sa 1re sance plnire, le 3 juin 1992, la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement a, conformment l'article 4 du rglement intrieur de la Confrence, nomm une commission de vrification des pouvoirs dont la composition tait fonde sur celle de la Commission de vrification des pouvoirs de l'Assemble gnrale des Nations Unies sa quarante-sixime session et qui tait constitue des reprsentants des neuf Etats ci-aprs : Belgique, Belize, Chili, Chine, Etats-Unis d'Amrique, Fdration de Russie, Lesotho, Singapour et Togo. 2. La Commission de vrification des pouvoirs a tenu une sance, le 9 juin 1992. 3. M. Michel Delfosse (Belgique) a t lu l'unanimit Prsident de la Commission. 4. La Commission tait saisie d'un mmorandum du Secrtaire gnral, en date du 8 juin 1992, sur l'tat des pouvoirs des reprsentants participant la Confrence. Les informations complmentaires que le Secrtaire gnral a reues sur les pouvoirs aprs la publication du mmorandum ont t fournies la Commission par son secrtaire. 5. Comme indiqu au paragraphe 1 du mmorandum du Secrtaire gnral, mis jour grce aux informations complmentaires en question, ont t reus par le Secrtaire gnral des pouvoirs officiels manant du chef de l'Etat ou du chef du gouvernement ou du Ministre des affaires trangres, conformment l'article 3 du rglement intrieur de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement, pour les reprsentants des 95 Etats suivants participant la Confrence : Afghanistan, Algrie, Allemagne, Antigua-et-Barbuda, Armnie, Azerbadjan, Bahamas, Bahren, Bangladesh, Barbade, Blarus, Belize, Bhoutan, Botswana, Brsil, Bruni Darussalam, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Chili, Chine, Chypre, Colombie, Cte d'Ivoire, Cuba, Dominique, Emirats arabes unis, Estonie, Ethiopie, Fdration de Russie, Finlande, France, Ghana, Grce, Grenade, Guine quatoriale, Hongrie, Inde, Indonsie, Iran (Rpublique islamique d'), Islande, Isral, Jamahiriya arabe libyenne, Jamaque, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Lesotho, Lettonie, Libria, Lituanie, Luxembourg, Malaisie, Malawi, Malte, Maroc, Mexique, Micronsie (Etats fdrs de), Mozambique, Myanmar, Nauru, Npal, Niger, Norvge, Pays-Bas, Prou, Pologne, Rpublique arabe syrienne, Rpublique populaire dmocratique de Core, Roumanie, Rwanda, Saint-Sige, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Singapour, Soudan, Sri Lanka, Sude, Suisse Swaziland, Tchad, Tchcoslovaquie, Thalande, Togo, Trinit-et-Tobago, Tunisie, Tuvalu, Ukraine, Uruguay, Venezuela, Viet Nam, Ymen, Yougoslavie et Zimbabwe. En outre dans le cas de la communaut conomique europenne, des pouvoirs manant du Prsident de la Commission europenne ont t reus pour les reprsentants de la Communaut. 6. Comme indiqu au paragraphe 2 du mmorandum, mis jour, des renseignements relatifs la dsignation de reprsentants participant la Confrence ont t communiqus par tlcopie ou tlgramme ou sous forme de lettres ou notes verbales manant de ministres, de Missions permanentes auprs de l'Organisation des Nations Unies ou autre administration ou pouvoir public, par les 83 Etats suivants participant la Confrence : Albanie, Angola, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bnin, Bolivie, Bulgarie, Cambodge, Canada, Comores, Congo, Costa Rica, Croatie, Danemark, Djibouti, Egypte, El Salvador, Equateur, Espagne, Etats-Unis d'Amrique, Fidji, Gabon, Gambie, Guatemala, Guine, Guine-Bissau, Guyana, Hati, Honduras, Iles Cook, Iles Marshall, Iles Salomon, Iraq, Irlande, Italie, Kenya, Kiribati, Kowet, Liban, Liechtenstein, Madagascar, Maldives, Mali, Maurice, Mauritanie, Monaco, Mongolie, Namibie, Nicaragua, Nigria, Nouvelle-Zlande, Oman, Ouganda, Pakistan, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guine, Paraguay, Philippines, Portugal, Qatar, Rpublique centrafricaine, Rpublique de Core, Rpublique de Moldova, Rpublique dmocratique populaire lao, Rpublique dominicaine, Rpublique-Unie de Tanzanie, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Saint-Marin, Saint-Vincent-et-Grenadines, Samoa, Sao Tom-et-Principe, Sngal, Seychelles, Sierra Leone, Slovnie, Suriname, Turquie, Vanuatu, Zare et Zambie. 7. Le reprsentant des Etats-Unis a indiqu que sa dlgation ne croyait pas que la Rpublique fdrative socialiste de Yougoslavie existait. En outre, sa dlgation ne considrait pas que la Serbie-Montenegro prenait la relve de la Rpublique fdrative socialiste de Yougoslavie ou en assumait exclusivement la succession. Toutefois, la dlgation des Etats-Unis tait dispose accepter que la Yougoslavie participe la prsente Confrence en mettant une rserve, qui tendait ce que la Serbie-Montenegro ne soit pas habilite occuper le sige de l'ancienne Rpublique fdrative socialiste de Yougoslavie dans les organisations internationales, y compris l'Organisation des Nations Unies. En tout tat de cause, les Etats-Unis ont estim que le Conseil de scurit et l'Assemble gnrale des Nations Unies taient les instances qualifies pour rsoudre la question de la qualit de Membre de l'Organisation des Nations Unies de la Serbie-Montenegro. C'est la raison pour laquelle, sans lever d'objection dans le cadre de la prsente instance, la dlgation des Etats-Unis n'en souhaitait pas moins mettre la rserve en question. 8. Le reprsentant de la Fdration de Russie a indiqu que sa dlgation estimait galement que la question de la qualit de Membre de l'Organisation des Nations Unies relevait exclusivement du Conseil de scurit et de l'Assemble gnrale. La dlgation de la Fdration de Russie tait prte accepter les pouvoirs de la Yougoslavie aux fins de la prsente Confrence. 9. Le Prsident a propos que, compte tenu de la rserve qui avait t mise, la Commission accepte les pouvoirs de tous les reprsentants des pays dont le nom figurait dans le mmorandum du Secrtaire gnral, tant entendu que les pouvoirs officiels pour les reprsentants viss au paragraphe 2 dudit mmorandum seraient communiqus ds que possible au Secrtaire gnral. Le Prsident a propos la Commission d'adopter le projet de rsolution suivant : "La Commission de vrification des pouvoirs, Ayant examin les pouvoirs des reprsentants la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement viss aux paragraphes 1 et 2 du mmorandum du Secrtaire gnral en date du 8 juin 1992, Tenant compte de la rserve qui a t mise au cours du dbat, Accepte les pouvoirs des reprsentants intresss." 10. La Commission a adopt le projet de rsolution sans le mettre aux voix. 11. Par la suite, le Prsident a propos la Commission de recommander la Confrence d'adopter un projet de rsolution (voir par. 12 ci-aprs). La Commission a adopt cette proposition sans la mettre aux voix. Recommandations de la Commission de vrification des pouvoirs 12. La Commission de vrification des pouvoirs recommande la Confrence d'adopter le projet de rsolution ci-aprs : "Pouvoirs des reprsentants la Confrence La Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement, Approuve le rapport de la Commission de vrification des pouvoirs." Dcision prise par la Confrence 13. A la 13e sance plnire, le 11 juin, la Confrence a examin le rapport de la Commission de vrification des pouvoirs. 14. Au nom de la communaut conomique europenne, le reprsentant du Portugal a dclar que la communaut et ses membres n'avaient pas accept la continuit automatique de la Rpublique fdrative de Yougoslavie dans les organisations internationales, y compris l'Organisation des Nations Unies, et rservaient leur position sur la question. En rponse, le reprsentant de la Rpublique fdrative de Yougoslavie a fait une dclaration. 15. La Confrence a alors adopt le projet de rsolution recommand par le Comit. Pour le texte final, voir la rsolution 3 au chapitre I. Chapitre VI SOMMET DE LA CONFERENCE Le Sommet de la Confrence s'est tenu les 12 et 13 juin 1992. Cent deux chefs d'Etat ou de gouvernement ou leur reprsentant personnel ont prononc une allocution. Ces allocutions figurent au volume V du prsent rapport. Chapitre VII ADOPTION DU RAPPORT DE LA CONFERENCE 1. Le Rapporteur gnral a prsent le rapport de la Confrence (A/CONF.151/L.2 et Add.1 3) la 19e sance plnire, le 14 juin 1992. 2. A la mme sance, la Confrence a adopt le projet de rapport et autoris le Rapporteur gnral complter le rapport, conformment la pratique de l'Organisation des Nations Unies, en vue de sa prsentation l'Assemble gnrale sa quarante-septime session. 3. Egalement la mme sance, le reprsentant du Pakistan a, au nom des Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies qui sont aussi membres du Groupe des 77 et de la Chine, prsent un projet de rsolution (A/CONF.151/L.5) exprimant la reconnaissance de la Confrence au pays hte. Par la suite, l'Australie (au nom des Etats d'Europe occidentale et autres Etats) et la Fdration de Russie (au nom des Etats d'Europe orientale) ont fait des dclarations s'associant comme auteurs du projet de rsolution. 4. La Confrence a alors adopt le projet de rsolution. Pour le texte final, voir rsolution 2 au chapitre I. Clture de la Confrence 5. A la 19e sance plnire, des dclarations ont t faites par les reprsentants du Pakistan (au nom des Etats d'Asie), de la Fdration de Russie (au nom des Etats d'Europe orientale), du Mexique (au nom des Etats d'Amrique latine et des Carabes), de l'Australie (au nom des Etats d'Europe occidentale et autres Etats), de l'Inde, des Etats-Unis d'Amrique, de la Rpublique arabe syrienne (au nom du Bureau excutif des Ministres arabes chargs de l'environnement et du dveloppement), du Japon, de la Chine, du Canada (galement au nom de l'Australie et de la Nouvelle-Zlande), de la Croatie, de la Rpublique-Unie de Tanzanie(au nom des Etats d'Afrique), de la Tunisie, de la Malaisie, du Liban et de l'Islande (aussi au nom du Danemark, de la Finlande, de la Norvge et de la Sude). 6. A la suite d'allocutions prononces par le Secrtaire gnral de l'Organisation des Nations Unies et du Secrtaire gnral de la Confrence, le Prsident de la Confrence a fait une dclaration finale et a prononc la clture de la Confrence. Annexe I LISTE DES DOCUMENTS Cote Titre ou description A/CONF.151/1 et Corr. Ordre du jour provisoire A/CONF.151/2 Rglement intrieur provisoire A/CONF.151/3 Organisation des travaux, y compris cration de la Grande Commission : note du Secrtariat A/CONF.151/4 (Partie I, Adoption d'accords sur l'environnement et le Partie II et Corr.1, dveloppement : point 21 de l'ordre du jour : Partie III et Partie IV note du Secrtaire gnral de la Confrence et Corr.1) A/CONF.151/5 La Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement : note du Secrtaire gnral de la Confrence A/CONF.151/5/Rev. 1 La Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement A/CONF.151/6 Dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts : note du Secrtaire gnral de la Confrence A/CONF.151/6/Rev.1 Dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viables de tous les types de forts A/CONF.151/7 Adoption d'accords sur l'environnement et le dveloppement : note du Secrtaire gnral de la Confrence A/CONF.151/8 Rapport du Prsident du Comit intergouvernemental de ngociation d'une convention-cadre sur les changements climatiques, M. Jean Ripert (France) agissant au nom du Comit A/CONF.151/9 Lettre date du 4 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence par le chef de la dlgation chilienne auprs de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement A/CONF.151/10 Rapport du Secrtaire gnral de la Confrence sur la protection et la prservation du milieu marin A/CONF.151/11 Lettre date du 3 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Prsident du Conseil d'Etat du Viet Nam A/CONF.151/12 Note verbale du 5 mai 1992, manant du Reprsentant permanent de Sri Lanka auprs de l'Organisation des Nations Unies et adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement A/CONF.151/13 Lettre date du 20 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence par le Directeur excutif du Programme des Nations Unies pour le contrle international des stupfiants A/CONF.151/14 Lettre date du 30 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Ministre des relations extrieures du Brsil A/CONF.151/15 Lettre date du 21 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent du Mexique auprs de l'Organisation des Nations Unies A/CONF.151/16 Note verbale date du 28 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral par le Charg d'affaires par intrim de la Mission permanente de la Barbade auprs de l'Organisation des Nations Unies A/CONF.151/17 Rapport du Comit de vrification des pouvoirs A/CONF.151/18 Lettre date du 9 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le chef adjoint de la dlgation de la Fdration de Russie A/CONF.151/19 Lettre date du 10 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent du Venezuela auprs de l'Organisation des Nations Unies A/CONF.151/20 Note verbale date du 9 juin 1992, adresse au secrtariat de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par l'Ambassade de l'Algrie A/CONF.151/21 Lettre date du 15 mai 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent de la Yougoslavie auprs de l'Office des Nations Unies Genve A/CONF.151/22 Lettre date du 9 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Secrtaire excutif de la Commission conomique pour l'Amrique latine et les Carabes et le Ministre du logement et de l'urbanisme du Chili A/CONF.151/23 Lettre date du 12 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Reprsentant permanent de la Mongolie auprs de l'Organisation des Nations Unies A/CONF.151/24 Lettre date du 11 juin 1992, adresse au Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par le Ministre de l'environnement et des travaux publics de Grce A/CONF.151/25 Note verbale date du 12 juin 1992, adresse au secrtariat de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement par l'Ambassade du Maroc A/CONF.151/L.1 Rapport des consultations pralables la Confrence qui se sont tenues au Centre de confrence de Riocentro A/CONF.151/L.2 et Projet de rapport de la Confrence des add.1 3 Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement A/CONF.151/L.3 et Rapport de la Grande Commission Add.1 6, Add.6/Corr.1, Add.7 12, Add.12/Corr.1, Add.13 44 A/CONF.151/L.4/Rev.1 Adoption d'accords sur l'environnement et le dveloppement : projet de rsolution soumis par le Brsil A/CONF.151/L.5 Expression de gratitude au pays hte : projet de rsolution soumis par la Chine et le Pakistan (au nom des Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies qui sont membres du Groupe des 77) A/CONF.151/L.6 Chapitre 33 d'Action 21 : projet A/CONF.151/CRP.1 Note du Secrtaire gnral de la Confrence contenant une liste de propositions institutionnelles dcoulant de divers lments sectoriels et intersectoriels d'Action 21 A/CONF.151/INF/1 Renseignements l'usage des participants A/CONF.151/INF/2 et Liste provisoire des dlgations la Add.1 7 Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement A/CONF.151/INF/3 et Liste des documents distribus pour Add.1 4 information A/CONF.151/PC/128 et Rapport du Comit prparatoire de la Corr.1 Confrence sur les travaux de sa quatrime session A/47/121-E/1992/15 Nouvelle suite donne, quant au fond, aux rsolutions 42/186 et 42/187 de l'Assemble gnrale par les gouvernements et les organismes des Nations Unies : rapport du Secrtaire gnral A/47/203 Lettre du 5 mai 1992 adresse au Secrtaire gnral par le Charg d'affaires par intrim de la Mission permanente de Malaisie auprs de l'Organisation des Nations Unies Annexe II ALLOCUTIONS D'OUVERTURE M. Boutros Boutros-Ghali, Secrtaire gnral de l'Organisation des Nations Unies Lors des discussions qui seront les ntres au cours de la Confrence que j'ai le grand honneur d'ouvrir aujourd'hui, rien ne serait plus risqu pour nous que de succomber au pouvoir des mots et de nous en contenter. Rien ne serait plus dangereux que de croire ou de donner l'impression que nous avons fait face aux dfis qui se prsentent nous, uniquement parce que certaines choses auront t dites. Et pourtant je ne crois pas succomber au pouvoir des mots en affirmant que nous vivons un moment historique. Oui, je suis convaincu qu'il s'agit d'un moment historique pour trois raisons, chacune d'elles capable de nous faire agir et nous mobiliser alors que dbute cette Confrence sur laquelle les yeux du monde sont fixs. Tout d'abord, essayons de comprendre ce que signifie ce Sommet de la Terre : nous nous trouvons en prsence d'un rassemblement de nations reprsentes par leurs dirigeants au plus haut niveau, soutenus par un exceptionnel ralliement d'hommes et de femmes, et dcids rflchir pour ensuite agir de concert pour protger leur plante. Cette runion est la preuve que nous avons compris quel point notre Terre est fragile, de mme que la vie qu'elle abrite. Voil donc la premire raison qui fait que ce moment est historique et qu'il reflte un changement radical de la manire que l'homme a choisi de se concevoir. Dans le pass, l'individu vivait entour d'une nature si abondante que son immensit tait terrifiante. Ceci tait encore vrai au dbut du sicle. Toutes les victoires ont t des victoires contre la nature, depuis la bte fauve qui menaait l'habitant des cavernes jusqu'aux distances qui sparaient les communauts. Les fauves ont t vaincus et les distances conquises et, si l'on considre ces deux conqutes, on peut dire que la science tout entire est le rsultat de ce combat entre la nature et l'homme, celui-ci matrisant une nature infinie par avances successives. Et voil qu'est arriv "l're du monde fini", un monde dans lequel nous sommes "assigns rsidence" et cela veut tout simplement dire que la nature n'existe plus dans le sens classique du terme et qu'elle se trouve compter de maintenant la disposition de l'homme. Cela signifie aussi que l'homme a triomph de son environnement, un triomphe nanmoins lourd de dangers. Enfin, cela signifie qu'il n'y a plus d'oasis ni de frontires dcouvrir et que tout nouveau triomphe sur la nature sera en fait une victoire sur nous-mmes. Ainsi, le progrs n'est pas ncessairement compatible avec la vie et nous ne pouvons prendre pour acquise la logique de l'infini. Il s'agit l de la grande coupure pistmologique que ce Sommet de la Terre symbolisera en dfinitive pour les historiens. Cette Confrence est historique pour une deuxime raison non moins exaltante; en effet, nous nous trouvons face des horizons beaucoup plus lointains que la dure de chacune de nos vies. Le processus de rflexion et surtout les initiatives dont nous nous apprtons jeter les fondements politiques ici ne seront raliss ni par nous ni mme par nos contemporains. Car nous pouvons continuer gaspiller les ressources de la plante au rythme actuel pendant encore quelques dcennies. Nous pouvons continuer vivre, encore pendant quelques annes ou quelques dcennies, avec les pluies acides qui ne dtruisent que graduellement nos forts, nos lacs, nos merveilles d'architecture et mme nous-mmes. Nous pouvons supporter un rchauffement climatique de quelques degrs, une diminution de la diversit biologique de la plante, la continuation de la pollution de nos eaux, l'acclration de la dsertification - et nous aurons toujours des forts, de l'eau et des ressources naturelles en quantit suffisante. Mais nous devons prendre conscience qu'un jour, lorsque nous aurons cess d'exister comme individus, il ne sera plus possible de laisser se perptuer cette situation ou de permettre que toutes ces choses disparaissent, et que finalement la tempte se dchanera sur la tte des gnrations futures. Pour elles, il sera trop tard. Donc, ce que nous allons faire ici, c'est pour nos petits-enfants que nous le ferons, et, au-del , pour les gnrations futures. Notre seule prsence ici dmontre notre volont de donner la priorit au temps conu dans son sens politique, c'est- -dire l'histoire, plutt qu' notre histoire personnelle. Nous sommes ici pour le long terme, c'est- -dire pour des dcennies et des sicles. C'est l l'aspect le plus noble de notre effort collectif Rio. Ce moment est historique pour une troisime raison qui dcoule des deux premires et qui se rapporte aux Nations Unies que j'ai l'honneur de diriger. Il s'agit d'une tche immense laquelle notre Organisation s'attaque en compagnie de tous ceux qui ont plac leur espoir dans le principe d'universalit. Pourrons-nous dmontrer que les hommes sont capables de se distancer des conflits d'un autre ge pour travailler ensemble afin de faire face aux immenses dfis qui se prsentent eux. Comme Unamuno l'a dit avec esprit : "Le pire est toujours sr d'arriver". Cela pourrait se confirmer si nous devrions, au bout d'une semaine, nous sparer sans avoir pris les dcisions la fois difficiles et cruciales que le monde attend de nous. Nous nous devons donc d'aller au-del du cours ordinaire des choses de manire entraner notre systme vers des cimes plus leves. De quelque manire que ce soit, nous sommes ici condamns nous rapprocher, mme s'il ne s'agit que d'un pas, de la vertueuse plante "al-ma'mura al-fadila" promise par le philosophe musulman Al-Farabi. Je suis port l'optimisme; d'abord, lorsque j'observe l'volution encourageante de la coopration internationale au cours de ces dernires annes; ensuite, lorsque je pense tous les efforts, la crativit et l'enthousiasme que notre Organisation a russi susciter lors de la prparation de notre runion; et, enfin, du fait de l'influence que cette Confrence exerce. Les Nations Unies ont parcouru un long chemin. Depuis Stockholm o certains des problmes que nous allons maintenant traits avaient t abords, l'Organisation a acquis une exprience et mis en place des comptences, des tudes et des analyses qui ont eu des incidences dans presque toutes les parties du monde. Souvenons-nous que nous tions des pionniers en 1972. Continuons l'tre en ajoutant aux ralisations et aux leons que nous avons apprises grce nos premiers efforts. Je pense en particulier celles du Programme des Nations Unies pour l'environnement mais aussi celles d'un grand nombre d'organisations du systme des Nations Unies qui ont coopr troitement ainsi que par les organisations non gouvernementales et des commissions indpendantes qui rassemblaient souvent des personnalits minentes. Je pense aussi au volume sans prcdent de travaux prparatoires ainsi qu'aux confrences de groupes rgionaux ou linguistiques, aux sminaires, aux rapports, aux articles, aux livres qui ont fray la voie de nos propres efforts travers le monde. Toute cette nergie a converg vers Rio; dans ce contexte, permettez-moi d'exprimer notre reconnaissance au Brsil, notre pays hte, son gouvernement et son peuple si chaleureux, qui nous offrent leur touchante hospitalit. Depuis le dbut de nos travaux prparatoires, ils ont manifest un dsir ardent et sincre pour le succs de notre Confrence. Malheureusement, il m'est impossible de remercier tout le monde. Toutefois, je voudrais au moins citer le rapport de Madame Brundtland dont les progrs thoriques ont t constats par de larges secteurs. Je tiens mentionner le Prsident du Comit prparatoire, M. l'Ambassadeur Koh dont les talents diplomatiques ont dmontrer encore une fois toute leur qualit ainsi que M. Maurice Strong et son quipe qui ont entrepris une sorte de "treizime travail d'Hercule". Un tel enthousiasme et un tel dvouement me rendent optimiste. A la une d'un priodique on pouvait lire : "Rio... une tche immense". Immense, en effet, tout comme le dfi auquel elle tente de rpondre. Car nous sommes condamns l'hrosme. Si nous russissons, les Nations Unies auront surmont l'preuve du feu et le nom de l'Organisation aura t grav pour toujours dans l'histoire. Toutefois, avant d'aborder les mesures qu'appelle l'ordre du jour, je voudrais rcapituler les progrs thoriques qui, me semble-t-il, sont gnralement admis. Je ne sais si les ides font avancer le monde, quoi qu'il en soit rien n'est possible sans elles. Nous devons donc commencer par un acte de rflexion collective qui fait aussi partie du travail des Nations Unies, et nous devons nous armer de courage car la rflexion comporte un risque : le risque que nous serons contraints d'abandonner les mythes, les modes rassurantes de penser, les principes conomiques sacrs. Notre rflexion possde un dnominateur commun qui constitue le concept central de notre Confrence : il s'agit du dveloppement. Et! oui, le dveloppement! Le terme a bnfici d'une gloire sans prcdent. Toutefois, c'est par l'intermdiaire du travail prparatoire de cette Confrence que le terme a acquis sa pleine signification. Nous comprenons maintenant que si nous sommes incapables d'toffer le concept de dveloppement, nous serons confronts un paradoxe qui nous ferait sourire s'il ne dissimulait pas tant de souffrances et de dangers : la Terre souffre simultanment d'un sous-dveloppement et d'un surdveloppement. Nous devons donc donner plus d'extension au terme "dveloppement" tel que nous l'utilisons actuellement, pour tenir compte de l'volution scientifique et des dfis qui nous occupent aujourd'hui. Je crois que dans l'avenir cette extension se produira dans deux directions : la premire portera sur ce que nous appelons actuellement le "dveloppement durable" et la deuxime voie sera celle que j'appellerais le "dveloppement plantaire". Dans mon esprit, ces concepts concernent toujours le monde entier, le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest. Prenons d'abord le dveloppement durable. On peut le dfinir comme tant le dveloppement qui satisfait les besoins du moment aussi longtemps que les ressources sont renouveles ou, en d'autres mots, un dveloppement qui ne compromet pas le dveloppement des gnrations futures. Il s'agit donc d'une nouvelle manire de concevoir le dveloppement et qui tient compte de sa continuit. Cette manire de voir nous oblige prendre conscience du fait que, tout comme les pays du Sud font face des difficults lorsqu'il s'agit de protger l'environnement, les pays du Nord doivent galement affronter les problmes de leur surdveloppement. Tout comme les pays du Sud, les pays du Nord ne respectent pas l'esprit d'un dveloppement durable. Ainsi, nous savons que le rchauffement de la plante est caus par les gaz qui constituent les vrais supports des socits industrialises. Ceci signifie que le mode de vie des pays riches est cologiquement irrationnel et que leur dveloppement ne peut, ce stade, tre considr comme "durable". Nous savons aussi que c'est dans les pays pauvres que l'puisement des ressources est le plus srieux tant donn que ces pays sont forcs de surexploiter les ressources naturelles qui assurent leur survie. Ils sont contraints de sacrifier leur avenir pour amliorer une existence quotidienne prcaire l'heure actuelle. Ainsi, une chose doit tre trs claire : on ne peut protger une ressource naturelle en refusant son utilisation ceux qui en dpendent : le lien entre la protection de l'environnement et la pauvret ne concerne pas uniquement la production sur une grande chelle, mais aussi la vie quotidienne, notamment celle des femmes qui doivent assurer les besoins du foyer, tels que l'eau et le bois. C'est pourquoi, dans plusieurs pays, la lutte contre la pauvret contribue protger l'environnement. En consquence, cessons de faire des distinctions entre deux aspects de la mme question : l'cologie d'une part et l'conomie d'autre part. Tout dsastre cologique est aussi un dsastre conomique. En outre, les deux mots ont une racine grecque commune : "oikos" qui signifie "maison". M. Gorbatchev a propos que l'Europe devienne une "maison commune". Mais l'univers tout entier est une "maison commune". Ecologie qui vient du grec "oikos-logos" c'est- -dire "la science de la maison"; conomie aussi du grec "oikonomia", c'est- -dire "une sage gestion de la maison". Les deux notions se rduisent la mme chose car, par sa nature mme, l'cologie fait partie de l'conomie. Ce principe a des implications tant micro que macro-conomiques. Il a des consquences en particulier sur la fixation des prix puisqu'il entrane une perte de capital social, ainsi que des cots sociaux, et il doit tre tenu compte de cette perte de la mme manire qu'on amortit un investissement. Comme la nature se trouve maintenant entirement entre les mains de l'homme, il est assez normal de la considrer non plus comme un don mais comme un acquis, comme un investissement qui doit tre renouvel constamment, amorti comme tout autre cot, qu'il s'agisse de salaires, de financements ou de matires premires. En incorporant les "cots en nature" nous faisons davantage que de protger les ressources long terme, nous amliorons la qualit et la durabilit des biens, nous recyclons les dchets et, pour tout dire, nous conomisons. Produire, consommer mais recycler galement : voil les trois concepts pour l'avenir. J'aimerais aussi insister sur un deuxime progrs thorique qui rsulte du premier, qu'on le nomme soit "nouvelle scurit collective" soit "dveloppement sanitaire". Depuis des temps immmoriaux, l'humanit a d faire face des menaces sa scurit. Mais la scurit volue. Pour parler simplement, je dirais que la scurit est de moins en moins une question militaire - puisque, dans un monde en voie d'unification toute guerre devient, d'une certaine manire, une guerre civile - et qu'elle acquiert une dimension conomique et cologique. Essayons de voir ce que cela implique. Tout d'abord, cela signifie qu'une portion des soi-disant dpenses de "scurit" dans l'ancien sens du terme, en d'autres mots les dpenses militaires, doit maintenant tre raffecte des projets de dveloppement plantaires. Deuximement, le dveloppement plantaire exige que l'on change les crances pour l'environnement. Enfin, le dveloppement plantaire nous oblige un troisime type d'effort c'est- -dire que les transferts de techniques ainsi que le financement doivent tre fonds, entre autres, sur le principe du "pollueur-payeur". Dans ce domaine, il existe une quantit de projets qui comportent parfois la cration ou le renforcement des institutions ou, au moins, des mcanismes de distribution. Il ne m'appartient pas d'indiquer une prfrence entre ces possibilits mais leurs avantages et leurs inconvnients doivent faire l'objet de discussions tout en tenant constamment compte de la ncessit de parvenir des rsultats clairs et concrets. Car il est impratif que nous parvenions des rsultats concrets. Je suis bien entendu conscient qu'au moins certains de ces rsultats pourront, l'occasion, se heurter de puissants intrts acquis. Cependant, permettez-moi de dire que ces intrts, comme d'autres, doivent se proccuper de l'avenir long terme et tenir compte de la force inhrente du sentiment d'galit qui touche tous les peuples de la plante et, tout simplement de la force de la ncessit. Il est vident que la richesse est compagne de la responsabilit et que les pays riches du Nord, et avant tout l'opinion publique de ces pays - et c'est cette opinion publique que je m'adresse maintenant - doivent comprendre que leurs efforts sont indispensables tant en ce qui concerne le financement que les techniques. C'est prcisment ce que j'entends par dveloppement plantaire qui est le complment du dveloppement durable et ce que j'appellerais le "nouveau dveloppement" qui exige un certain esprit et certains principes d'action. Ce nouvel esprit doit inspirer la manire qu'ont les tres humains de voir les choses, les plantes, les animaux, depuis le verre d'eau rejet aprs une petite gorge jusqu'aux animaux dont les espces sont en voie de disparition rapide. Toutes ces choses, les richesses du monde, ne nous appartiennent pas, comme Saint-Exupry l'a crit, ce sont des choses que nos enfants nous ont prtes. Je vais maintenant mentionner brivement certains des problmes particuliers qui figurent votre ordre du jour. Mon ami et collgue, Maurice Strong, le Secrtaire gnral de la Confrence, vous en parlera plus en dtail. Les progrs accomplis jusqu' maintenant pour parvenir un accord en ce qui concerne Action 21 constituent un succs remarquable. Cela dmontre une bonne volont gnrale de mme que l'importance que l'on attache cet ambitieux instrument. Action 21 demeurera un point de repre indispensable pendant toute cette dcennie tant pour les gouvernements que pour les organisations internationales ainsi que pour les organisations non gouvernementales et l'ensemble du public. Je suis galement heureux que le Comit prparatoire ait t en mesure de vous transmettre, par consensus, la Dclaration de Rio. Ce texte offre un cadre politique important pour le programme d'action nonc Action 21. J'espre qu'il vous sera possible d'adopter cette rsolution ici mme, et que, si les rserves exprimes par certains gouvernements devaient rendre ncessaire une ngociation ultrieure, vos efforts auront pour rsultat d'en amliorer les termes. De faon plus gnrale, j'ai plaisir constater que le Comit prparatoire a russi parvenir un accord sur plusieurs questions importantes. Il vous appartiendra de rsoudre les problmes qui n'ont pu tre rgls par le Comit prparatoire et d'affiner ceux au sujet desquels il n'a t possible que de parvenir un accord plus gnral. L'un de ces problmes porte sur le transfert des ressources. Je sais que des chiffres ont t avancs concernant le montant total des ressources supplmentaires dont les pays en dveloppement ont besoin. Il faut d'abord qu'il existe une volont politique. Si elle se manifeste, les ressources ncessaires devraient tre assures mme si la totalit de l'enveloppe financire n'est pas immdiatement disponible. J'espre que d'ici la fin de la Confrence, un premier pas dcisif aura t fait qui dmontrera la bonne volont collective et l'intervention ferme des pays donateurs de lancer le concept du dveloppement plantaire. A mon sens, la question des transferts des techniques doit tre aborde sous le mme angle. Les pays en dveloppement doivent pouvoir accder aux technologies qui leur sont ncessaires pour s'engager dans la nouvelle tape du dveloppement plantaire. Il ne s'agit pas seulement de transfrer le savoir d'un pays un autre, ou d'une entreprise une autre. Le problme consiste accrotre les capacits, tant techniques qu'institutionnelles. Il faut assurer la coopration en matire de recherche scientifique et technologique. Je vous exhorte accorder une attention particulire ce problme crucial afin que des progrs puissent tre faits. J'espre aussi que les progrs raliss concernant la question si importante des forts et plus spcialement sur le projet de principes appliquer en la matire, pourront prendre, ici mme, la forme d'un accord. Selon moi, ces principes constituent un vritable microcosme des problmes de l'environnement et du dveloppement dans leur ensemble. Les progrs dj raliss sur cette question dmontrent encore une fois la volont de tous les gouvernements de parvenir des compromis possibles dans un domaine o les positions sont difficiles concilier. Enfin, j'aimerais fliciter les gouvernements d'tre parvenus des accords en ce qui concerne la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversit biologique, toutes deux tant prochainement ouvertes la signature ici. Je voudrais saisir cette occasion pour fliciter M. Jean Ripert et l'Ambassadeur Vicente Sanchez des efforts exceptionnels qu'ils ont faits pour parvenir ce rsultat favorable. Je suis conscient que les ngociations qui ont prcd ces textes ont t longues, complexes et qu'elles ont parfois soulev des controverses. Mais n'oublions pas que les deux documents reprsentent une "premire" pour la Terre. Dans le cas de la biodiversit, la Convention raffirme clairement le fait que nous qui formons la communaut des nations, sommes engags prserver l'oeuvre de la cration plutt que de la dtruire. Elle constitue un tournant en matire de protection des formes de vie qui nourrissent la Terre. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a lanc un processus de coopration qui vise maintenir les gaz effet de serre de l'atmosphre dans des limites qui vitent les dangers. Le niveau initial de l'engagement n'est pas aussi lev que certains l'auraient souhait. Mais ce seuil plus modeste devrait augmenter la participation qui constitue l'une des conditions de l'efficacit. Et le mcanisme d'examen d'ensemble devrait graduellement susciter des engagements d'une plus grande porte. Les Etats se tournent maintenant vers les Nations Unies pour organiser les travaux de suivi dans l'immdiat. Ceci dmontre que l'Organisation peut satisfaire les besoins des Etats Membres en ce qui concerne les problmes cologiques et conomiques fondamentaux qui affectent des intrts nationaux rels. J'ai dit que nous tions en prsence d'un moment historique. Toutefois, il n'en sera ainsi que si nous persvrons dans nos efforts dans l'intrt de la plante. Il n'en sera ainsi que si la Confrence de Rio, point culminant de longues dlibrations, marque galement un nouveau commencement. Et j'entends par cela un nouveau point de dpart pour le systme des Nations Unies, et pour la mobilisation de tous les peuples de la terre. Les prparatifs du secrtariat en vue de cette Confrence ont engag l'ensemble du systme des Nations Unies dans un effort vritablement interinstitutionnel. La mme approche doit guider et inspirer le suivi de la Confrence. Le rle du systme des Nations Unies en ce qui concerne l'application des rsultats de la Confrence a fait l'objet d'un examen approfondi au cours d'une rcente runion, la premire prside par moi-mme, du Comit administratif de coordination, l'organe qui rassemble les chefs de secrtariat de toutes les agences spcialises du systme des Nations Unies, sous la conduite du Secrtaire gnral. Le Comit est trs conscient des importantes responsabilits qui lui incombent cet gard. Chacune des agences considre le suivi de la Confrence la fois comme un dfi majeur et une nouvelle et importante occasion de progrs dans leurs domaines de comptence respectifs, qu'il s'agisse de faire progresser la sant, l'alimentation et l'agriculture, l'avancement des sciences et de l'ducation, la formation, la mise en place des infrastructures ou l'octroi d'un financement aux fins de dveloppement. Le fait que le suivi de la Confrence soit peru par toutes les organisations du systme comme une occasion unique d'action collective efficace, est tout aussi important. Vu sous cet angle, le rsultat de cette Confrence, et spcialement d'Action 21, fournira un critre commun pour assurer que les initiatives des agences dans diffrents secteurs de mme que les capacits disponibles l'ensemble du systme en matire de recherche et d'analyse des politiques, du financement du dveloppement et de l'assistance technique, soient complmentaires et se renforcent mutuellement en favorisant la cause d'un dveloppement soutenu et durable. La poursuite de ces objectifs et l'exploitation de tout le potentiel du systme des Nations Unies de manire faire face aux dfis cruciaux de l'avenir, seront l'une de mes principales proccupations pendant tout mon mandat. Ceci dit, je ne peux trop insister sur l'importance du rle des Etats qui seront les principaux instruments pour l'application des dcisions et des directives adoptes ici. Par ailleurs, la protection de la plante doit constituer un effort universel engageant tous ceux qui l'habitent. Dans ce contexte, il est trs encourageant de constater que les travaux prparatoires de la Confrence ont t marqus par une troite collaboration entre les pays, aux diffrents stades d'laboration et entre les gouvernements, les groupes scientifiques et universitaires et les reprsentants non gouvernementaux. Il importera de maintenir et de renforcer ces rseaux. Plus que dans tout autre secteur, nous faisons face, dans le domaine du dveloppement durable, une situation o nous sommes contraints d'agir en prsence de certaines incertitudes. Ceci est d au fait que nous ne comprenons pas entirement tous les rouages des cosystmes et aussi parce que nous devons parfois travailler sur des priodes dont nous n'apercevons pas toujours le terme, et parce que les causes et les effets sont souvent spars dans l'espace. Il sera donc important de veiller ce que les opinions qui se dgageront des travaux des scientifiques et des experts reoivent toute notre attention lors du processus dcisionnel. Nous devons trouver des moyens novateurs de favoriser le dialogue entre la science et la politique dans le contexte du suivi de cette Confrence. Dans ce mme contexte, je tiens rendre un hommage particulier l'ensemble des organisations non gouvernementales. Plus de 1 000 d'entre elles se sont fait accrditer la Confrence. Leur apport au processus prparatoire a t considrable. Elles ont beaucoup travaill et elles comptent sur le succs de vos dlibrations. Elles devront aussi jouer un rle important au cours du suivi de la Confrence. Ces organisations parlent au nom des peuples du monde dont la voix est si clairement exprime dans le Prambule de la Charte des Nations Unies. Elles reprsentent les hommes et les femmes et je constate que dans le projet de dclaration figure un article 20 qui est, juste titre, centr sur les femmes, les gestionnaires et les travailleurs, sur les crivains et les artistes, et sur les individus de toutes conditions sociales. Je conois cette Confrence comme un effort aux dimensions plantaires. Au cours des travaux prparatoires, des reprsentants de tous les milieux : autorits nationales et collectivits locales, producteurs et consommateurs, groupements communautaires et bien d'autres, ont particip l'laboration du consensus que la Confrence doit maintenant sceller. Ce n'est que par l'action de chacun d'entre nous vivant sur cette plante que nous russirons atteindre nos objectifs. Notre rencontre de Rio a dj suscit un intrt sans prcdent travers le monde. Elle a pourtant capt l'imagination des peuples. En ma qualit de Secrtaire gnral, nouvellement arriv mais nanmoins bien conscient des limites imposes aux pouvoirs des gouvernements et, bien sr, des organisations internationales, j'ai l'espoir que ce que j'appellerai "l'esprit de Rio", c'est- -dire l'esprit de la plante Terre, se rpandra travers le monde. Cet esprit de Rio doit exprimer la prise de conscience de la fragilit de notre plante. L'esprit de Rio doit nous amener penser constamment l'avenir, l'avenir de nos enfants. C'est pourquoi, en ouvrant cette Confrence, je suis particulirement mu en vous transmettant mes voeux de succs dans vos travaux. Et permettez-moi de terminer avec ces simples mots : Jamais y a-t-il eu une occasion dont autant dpendra de ce que vous ferez ou ne ferez pas ici ... pour vous-mmes, pour les autres, pour vos enfants, pour vos petits-enfants, pour la plante, pour la vie sous toutes ses formes interdpendantes. S. E. M. Fernando Collor, Prsident du Brsil et Prsident de la Confrence des Nations Unies pour l'environnement et le dveloppement Au nom du peuple du Brsil, j'ai l'honneur de vous accueillir dans notre pays. Nous recevons bras ouverts chacun des participants la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement. C'est avec un sentiment d'immense honneur et un sens profond de mes responsabilits que je prside les dlibrations de cette Confrence qui, j'en suis persuad, fera date dans l'histoire de l'humanit. Je voudrais adresser nos remerciements au Secrtaire gnral des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali, ainsi qu'au Secrtaire gnral de la Confrence, M. Maurice Strong, pour les efforts inlassables qu'ils ont faits, avec le Gouvernement du Brsil, afin de rendre possible ce remarquable vnement. J'appartiens cette gnration qui a t la premire lancer un avertissement contre le mode de croissance qui nous mne aveuglment vers la disparition de la vie sur Terre. Lors de mon inauguration, je me suis engag accorder la priorit aux problmes environnementaux dont j'ai reconnu qu'ils taient urgents et en rponse un sentiment de plus en plus puissant tant parmi les Brsiliens qu' travers le monde. Aujourd'hui, en ouvrant solennellement cette Confrence, je ressens le sentiment de celui qui a rempli un engagement l'gard de ses contemporains, ses compatriotes et la communaut internationale. Le 14 juin, lorsque nous retournerons dans nos pays, le monde ne sera pas le mme qu'en ce matin, 3 juin 1992. La conscience de nos devoirs sera plus vive, la volont de les remplir plus rflchie, les voies de la coopration mieux traces et renforces. Les nombreux chemins qui nous ont amens Rio taient lourds d'incertitude. Aprs tout, nous tions en train de ngocier sur des questions assez nouvelles et de concevoir de nouvelles institutions internationales et de nouveaux modles de rapports entre les Etats. Au moyen de donnes provisoires et d'outils imparfaits, nous nous sommes efforcs de faire l'inventaire des vrits et des erreurs du pass pour cerner les problmes du prsent et de prvoir les dfis de l'avenir. Mais nous sommes ici, pousss par la volont des peuples que nous reprsentons. Le problme de l'environnement est le rsultat de l're dmocratique dans laquelle nous vivons, il est la consquence des mouvements sociaux qui se multiplient partout spontanment. Nous ne pouvons laisser sans rponse les aspirations de nos semblables qui s'attendent des dcisions capables de modifier la ralit pour la rendre meilleure. Le simple fait qu'elle se runit constitue la premire russite majeure de cette Confrence, c'est- -dire le fait qu'aujourd'hui, dans cette salle, les reprsentants de 180 pays, de toutes les organisations internationales intresses, et d'un nombre immense d'organisations non gouvernementales, peuvent commencer travailler sur un ensemble de textes au sujet desquels l'accord s'est dj fait ou est prs de se conclure. Notre tche est de dgager et d'largir le consensus qui a t atteint au cours d'un processus de ngociation prolong. Ainsi que l'indique le titre de la Confrence, le but de notre rencontre est de faire progresser la coopration fonde sur deux notions fondamentales : le dveloppement et l'environnement. Nous acceptons le dfi historique et l'obligation morale qui consiste forger un nouveau modle qui reconnatra que le progrs ne peut tre que synonyme de bien-tre pour tous et de conservation de la nature. Comme je l'ai dit en d'autres occasions, nous ne pouvons avoir une plante cologiquement rationnelle dans un monde o les conditions sociales seraient injustes. Il s'agit d'objectifs complmentaires dans chaque collectivit, dans chaque pays travers le monde. Et je pourrais vous citer comme exemple le Brsil qui est un pays qui a encore beaucoup faire tant en matire de dveloppement que d'environnement. En bref, nos efforts doivent consister raliser, de faon harmonieuse, les aspirations que recouvre l'expression "dveloppement durable", ce concept clef qui doit runir riches et pauvres, pays petits et grands, de manire ce que nous atteignions tous la prosprit et rduisions les distances qui nous sparent encore. Nous trouverons de nouveaux moyens, nous entrerons dans une re o les socits comprendrons que la nature ne doit pas tre uniquement exploite mais apprcie. Nous remplacerons les indicateurs du PNB et du PIB par une sorte d'indicateur du bien-tre intrieur brut qui rassemblera les donnes du revenu national et les lments qui manifestent effectivement le niveau de satisfaction des populations, y compris la libert et l'harmonie sociale, la diversit culturelle, l'intgration raciale et le respect de l'environnement. Aprs deux annes de durs efforts et en ayant adopt une attitude d'ouverture au dialogue, de coopration et mme d'impulsion quant la manire de traiter, sur le plan international, les problmes environnementaux, mon administration a pris d'importantes dcisions au niveau national. Parmi ces dcisions, je citerai celles qui ont entran une rduction importante du dboisement en Amazonie, comme on peut d'ailleurs le constater par les images des satellites, de mme qu'une dmarcation, sur de vastes espaces, des terres occupes par les collectivits indiennes, y compris plus de 94 000 kilomtres2 habits par la nation Yanomami. Comme dmonstration supplmentaire de l'engagement du Brsil l'gard de la cause de l'environnement, nous offrons notre pays pour servir de pays hte une institution internationale qui sera charge de poursuivre les objectifs que nous nous serons fixs ici. En indiquant tout ce que nous partageons et tout ce qui nous rapproche les uns des autres, je ne souhaite pas donner l'impression que cette Confrence n'est qu'une occasion de rjouissance et de comprhension mutuelle. Malheureusement, des problmes graves et persistants restent surmonter jusqu' ce que l'action internationale entende la voix de la raison et emprunte la route qui mne directement la solidarit et l'intrt commun. Ici, tous peuvent constater que la pauvret et l'absence de perspectives d'avenir sont les ennemis les plus rsistants et tenaces. L'apanage de celui qui prside cet immense pays est fait de joies quotidiennes la pense des promesses qu'il recle, et des dilemme, galement quotidiens, qui rsultent de la situation nationale et internationale actuelle. Cependant, je ne veux pas cder la tentation de faire des reproches aux plus nantis ou de manifester le moindre esprit de confrontation heureusement rejet aux oubliettes de l'histoire. Les responsabilits de l'tat de choses actuel sont suffisamment nombreuses pour que chacun d'entre nous en ait sa part. Mais il serait vain de penser ainsi. Il nous faut plutt esprer que les leons d'un pass tant lointain que plus rcent, ne seront pas oublies et n'auront pas t vaines. Toutefois, je me dois de dire, au nom de tous ceux qui vivent encore dans la pauvret, que nous avons le droit et que nous devons rclamer des pays riches une plus grande preuve de fraternit. En l'absence d'un ordre mondial fond sur une plus grande justice, personne ne pourra vivre dans des conditions de prosprit tranquille, car il sera impossible de parvenir la stabilit indispensable une jouissance durable des richesses produites par l'homme. Pour tous ceux qui sont conscients d'appartenir une communaut humaine plus vaste, la lutte pour rduire les ingalits doit constituer une cause permanente. En dpit de tout ce qui a pu tre accompli au cours des travaux prparatoires, il reste encore beaucoup faire pendant les 12 prochains jours et notre programme sera particulirement charg. Le chemin parcouru depuis Stockholm, en 1972, ne peut tre qu'une source d'inspiration et nous fournira un motif d'action supplmentaire au cours de cette Confrence. Les ides et les termes qui sont devenus courant de nos jours ont fait leur premire apparition la Confrence de Stockholm avec la force de ces vrits dont l'heure est arrive. Le rapport de la Commission internationale prside par Madame Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre de Norvge, a ajout ces notions le concept fondamental du dveloppement durable. De Rio, le bond que nous ferons dans l'avenir sera encore plus grand que celui d'il y a 20 ans. Librs des chanes qui, pendant des dcennies de guerre froide, entravaient les ngociations internationales, nous pouvons maintenant nous attaquer, l'chelle mondiale, des problmes qui sont eux-mmes vraiment mondiaux. Nos proccupations concernant le climat, l'atmosphre, la biodiversit, nous amneront aborder l'essence mme de la vie. Nous devons confronter ces problmes si divers et d'une telle envergure en respectant la ligne droite qui mne au respect de la personne humaine et de sa dignit. Je suis persuad que les gnrations futures diront de notre runion qu'elle ft un moment de sagesse et de prvoyance. A cause de l'exploitation abusive de la nature et de ses ressources, qu'elles soient ou non renouvelables, cause de la pollution si rpandue, cause des dommages causs par les guerres mondiales et rgionales, cause des stocks d'armes nuclaires et chimiques, cause de l'chec des mthodes de dveloppement rapaces, l'humanit tait en droit de s'offrir cette Confrence elle-mme. Elle marquera la naissance d'un nouveau contrat social international qui pourra nous mener, sains et saufs, au-del de ce sicle et de ce millnaire. Par son nom et les objectifs qui sont les siens, Agenda 21 reflte les objectifs que cette Confrence s'efforce d'atteindre. Plus que tout autre domaine, celui de l'environnement exige une planification long terme. Les petites ngligences d'aujourd'hui peuvent entraner des dommages irrparables pour demain. La responsabilit nous appartient de mettre en pratique ce que nous savons de manire assurer un meilleur avenir l'ensemble de l'humanit. Je souhaite que la Confrence de Rio soit l'heureux prsage d'une nouvelle re o la science et la technologie ne techniciseront plus la vie mais, au contraire, la rendront plus humaine, consolidant tout ce qu'elles ont produit notre avantage et compensant les dgts qu'elles ont causs la nature et l'cart entre riches et pauvres qu'elles n'ont fait qu'largir. Et que cette runion soit aussi une exhortation la paix. Il n'y aura pas de dveloppement sain ou de dveloppement quitable en l'absence d'une paix vritable et permanente entre les nations. Notre paix doit tre une paix faite de ralisations et de gnrosit plutt que d'une absence prcaire de conflits. Il nous incombe d'offrir le principe de solidarit la communaut des Etats. J'accueillerai mes collgues chefs d'Etat et de gouvernement au Sommet prvu pour les 12 et 13 juin, convaincu que nous serons en mesure de leur prsenter, prts et complts, tous les textes importants que nous tions chargs d'laborer. Je ne doute pas que la Confrence aura la vision et l'envergure qu'exige notre survie. L'image du Christ Rdempteur s'tend au-dessus de cet difice dans lequel nous nous runissons et on peut aussi l'apercevoir l'horizon. Au nom de chaque Brsilien, je renouvelle mes mots d'accueil Rio de Janeiro o, 500 ans plus tard, le continent amricain n'attend plus sa dcouverte mais doit maintenant lui-mme dcouvrir et rvler ce dont l'homme est capable de raliser lorsque la cause est juste, l'urgence est grande et l'espoir une inspiration. Que le nouveau monde soit le berceau des temps nouveaux que nous appelons tous de nos voeux. Que Dieu nous protge et nous bnisse. M. Maurice Strong, Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement Permettez-moi tout d'abord de vous exprimer, Monsieur le Prsident, mes flicitations trs sincres l'occasion de votre lection comme Prsident de cette Confrence. Je tiens dire notre vive gratitude pour le travail remarquable que vous-mme, votre gouvernement et le peuple brsilien avez accompli dans le cadre de la prparation de la plus importante Confrence au sommet jamais runie, et pour la chaleur et la gnrosit avec laquelle vous nous avez accueillis. Notre reconnaissance s'adresse galement M. le Gouverneur Brizola et M. Alencar, le maire de Rio, qui se sont joints vous si gnreusement dans vos efforts. Je voudrais vous fliciter, Monsieur le Prsident et Monsieur le Secrtaire gnral, pour vos dclarations qui suscitent l'inspiration et qui montrent clairement l'immensit du dfi auquel la Confrence doit faire face. En effet, cette Confrence indiquera au monde le niveau de la volont politique qui existe pour sauver la plante et comme le dit si bien le Sommet plante Terre, pour assurer une demeure sre et hospitalire aux gnrations prsentes et futures. Ceci n'est pas une Confrence qui porte sur une question unique. Au contraire, elle traitera l'ensemble des causes et d'effets qui sont l'origine d'un large ventail d'activits humaines qui agissent rciproquement pour modeler l'avenir. Il y a 20 ans Stockholm, les reprsentants de 113 pays ont fait les premiers pas sur ce chemin de l'espoir pour l'avenir de "notre Terre, plante unique". Aujourd'hui, dans cette belle ville de Rio de Janeiro, vous vous tes rassembls, reprsentants de plus de 178 pays, dans ce parlement sans prcdent de la plante, pour prendre les dcisions qui s'imposent pour ranimer l'espoir et lui donner une nouvelle substance et un nouvel lan. Car, en dpit d'importants progrs accomplis dans plusieurs domaines depuis 1972, les espoirs ns Stockholm demeurent longuement frustrs. Comme la Commission mondiale pour l'environnement et le dveloppement l'a clairement indiqu dans son rapport qui a fait date, intitul "Notre avenir tous", l'environnement, les ressources naturelles et la biosphre n'ont pas cess de se dgrader alors que les risques mondiaux comme ceux des changements climatiques et la rarfaction de la couche d'ozone sont devenus plus immdiats et plus graves. Ceci dit, tous les risques et la dgradation de l'environnement que nous avons connus jusqu' maintenant se sont situs des niveaux dmographiques et d'activit humaine qui sont nettement infrieurs ce qu'ils deviendront au cours des annes venir. Et les conditions fondamentales qui ont cr ce dilemme demeurent toujours en tant que forces dominantes qui faonnent notre avenir et menacent notre survie. Au centre des problmes auxquels nous aurons trouver des solutions, je citerai les modes de production et de consommation du monde industriel qui portent atteinte la biosphre, l'augmentation dmographique incontrle, notamment dans les pays en dveloppement, qui s'lve 250 000 naissances quotidiennes; l'cart croissant entre riches et pauvres qui oblige les trois quarts de l'humanit une lutte puisante pour survivre, et un systme conomique qui ne tient aucun compte des dgts ou des dommages cologiques et qui conoit une croissance dbride comme une marque de progrs. Nous avons t l'espce qui a le mieux russi; nous sommes maintenant celle qui a perdu la matrise d'elle-mme. La concentration de la croissance dmographique dans les pays en dveloppement et celle de la croissance conomique dans les pays industrialiss se sont accrues, crant des dsquilibres qui sont cologiquement et conomiquement intolrables. Depuis 1972, la population mondiale s'est accrue de 1,7 milliard d'individus, chiffre qui correspond pratiquement la population mondiale du dbut du sicle; 1,5 milliard d'entre eux vivent dans les pays en dveloppement qui sont le moins en mesure de subvenir leurs besoins. Cela ne peut durer. Il est impratif de stabiliser les pousses dmographiques et cela doit se faire rapidement. Si nous ne le faisons pas, la nature s'en chargera et de faon beaucoup plus brutale. Au cours de cette mme priode de 20 ans, l'augmentation du PIB mondial a t de 20 trilliards de dollars des Etats-Unis. Mais seulement 15 % de cette augmentation a bnfici aux pays en dveloppement, plus de 70 % allant aux pays dj riche ajoutant ainsi aux pressions disproportionnes sur l'environnement, les ressources et la biosphre de notre plante. C'est l l'autre aspect du problme dmographique : le fait que chaque enfant n dans le monde dvelopp consomme de 20 30 fois plus de ressources de la plante qu'un enfant du tiers monde. Ce mme processus de croissance conomique qui a produit des niveaux de richesse et de puissance sans prcdent pour une riche minorit a, par la mme occasion, cr des risques et des dsquilibres qui menacent l'avenir tant des riches que des pauvres. Ce modle de croissance et les modes de production et de consommation qui s'y rattachent ne peuvent tre maintenus au bnfice des riches et ils ne peuvent tre rpts en faveur des pauvres. Toute poursuite dans cette voie pourrait nous amener la fin de notre civilisation. Mais le dveloppement conomique et social reprsente, pour les pauvres, le seul moyen de sortir du cercle vicieux de la pauvret dans lequel ils se trouvent. On ne peut nier leur droit au dveloppement qui ne doit, non plus, tre entrav par des conditions imposes unilatralement sur les courants financiers ou commerciaux des pays en dveloppement. Les riches doivent prendre des initiatives pour matriser leur dveloppement et pour rduire considrablement ses incidences sur l'environnement afin d'assurer un "espace" environnemental qui permette aux pays en dveloppement de crotre. Les modes de vie destructeurs et gaspilleurs des riches ne peuvent se maintenir au prix des vies et des moyens de subsistance des pauvres, et de la matire. Un dveloppement durable n'exige aucunement que les riches rgressent vers un mode de vie difficile et primitif. Au contraire, il peut offrir une vie plus riche offrant des occasions d'accomplissement de soi. Prcisment parce qu'il sera durable, ce type de dveloppement offrira plus de scurit et de satisfaction, et il sera plus durable parce que les possibilits et les avantages seront plus universellement partags. Un dveloppement durable, ce dveloppement qui ne dtruit ni n'affaiblit les fondements cologiques, conomiques ou sociaux sur lesquels repose un dveloppement soutenu, reprsente la seule voie possible vers un avenir plus sr et prometteur, tant pour les riches que pour les pauvres. Cette Confrence doit tablir les bases qui permettront la transition vers un dveloppement durable. Cela ne pourra se faire qu'au moyen de changements fondamentaux apports notre vie conomique et aux relations conomiques internationales, notamment entre les pays industrialiss et les pays en dveloppement. L'environnement devra trouver sa place dans nos politiques conomiques et nos prises de dcision, de mme que dans notre culture et nos systmes de valeurs qui motivent nos comportements conomiques. La nature doit occuper une place la table de nos ngociations, car c'est elle qui aura le dernier mot et nos dcisions doivent respecter les limites qu'elle nous impose de mme que le riche ventail de ressources et de possibilits qu'elle place notre disposition. Nous devons accepter les terribles consquences qui se cachent derrire les avertissements qui nous sont donns par les scientifiques. Ces avertissements indiquent qu'il existe une relle possibilit que notre plante devienne rapidement inhabitable pour l'homme. Si notre rponse devait n'tre faite que de paroles et de gestes, cette perspective pourrait devenir ralit. Les travaux prparatoires de la Confrence ont t axs sur les mesures concrtes requises pour parvenir la durabilit. Sous l'habile direction de son Prsident, M. l'Ambassadeur Koh, le Comit prparatoire de la Confrence, pendant plus de deux annes de prparations et de ngociations intensives, a mis au point les propositions qui sont maintenant entre vos mains. Ce faisant, le Comit a pu bnficier d'un vaste apport venant de l'ensemble du systme des Nations Unies, de confrences prparatoires dans chaque rgion, de plusieurs confrences sectorielles, de rapports nationaux et de la participation, de diverses manires, d'un nombre sans prcdent d'institutions, d'experts, d'organisations tant gouvernementales que non gouvernementales. Je tiens faire remarquer qu'aucune confrence intergouvernementale n'a bnfici plus que celle-ci d'un ventail aussi important de participations et de contributions venant d'organisations non gouvernementales et je tiens leur rendre hommage cet gard. Les rsultats de ce travail prparatoire vous sont donc maintenant donns. La plupart des propositions sont assorties de recommandations approuves par le Comit prparatoire par voie de consensus. Mais il vous appartiendra de rsoudre certaines questions importantes encore sans solution. Permettez-moi de mentionner certaines des plus critiques, comme je les conois. S'appuyant sur la Dclaration de Stockholm, les 27 principes de la Dclaration de Ri reprsentent incontestablement un progrs majeur car ils tablissent les fondements qui doivent rgir la conduite des nations et des populations l'gard les unes des autres et de la Terre de manire assurer un avenir sr et durable. Je recommande que vous approuviez ces principes sous leur libell actuel et qu'ils servent comme base des futures ngociations sur une charte de la Terre qui pourrait tre adopte l'occasion du cinquantime anniversaire de l'Organisation des Nations Unies. Action 21 est le fruit d'un long processus prparatoire au niveau professionnel et de ngociations au niveau politique. Ce texte cre, pour la premire fois, le cadre d'une action cooprative et systmique qui est requise pour assurer la transition vers un dveloppement durable. Et les 115 secteurs du programme d'Action 21 dfinissent les initiatives concrtes ncessaires cette transition. En ce qui concerne les questions qui demeurent en suspens, je voudrais vous exhorter faire en sorte que les accords qui seront conclus l'occasion de ce Sommet historique soient tels qu'ils nous permettent de progresser au-del des positions dj adoptes par les gouvernements dans d'autres enceintes. La question des ressources nouvelles et supplmentaires ncessaires pour permettre aux pays en dveloppement d'appliquer Action 21, est cruciale et se fait sentir partout. Plus que toute autre, la solution de cette question constituera un test du degr de la volont politique et de l'engagement de tous les pays l'gard des buts et objectifs essentiels du Sommet de la Terre. La ncessit d'engager le processus est si urgente, si imprieuse, que les gouvernements, surtout ceux des pays revenu lev, seront, je l'espre, disposs souscrire les premiers engagements cette fin. Il est vident que le Nord doit commencer investir davantage pour permettre au monde en dveloppement de progresser. Les pays en dveloppement doivent quitter Rio confiants qu'ils bnficient de l'appui et des encouragements qui leur sont ncessaires pour s'engager eux-mmes rorienter leurs politiques et redployer leurs propres ressources comme le propose Action 21. J'espre aussi que vous serez d'accord avec moi pour reconnatre que ces nouveaux fonds supplmentaires soient, du moins au dbut, achemins par l'intermdiaire de certains organismes et programmes existants, y compris le Fonds pour l'environnement mondial qui aurait t convenablement radapt. Tout ceci exige un sens renouvel d'un vritable partenariat. Les notions traditionnelles d'aide et le syndrome donateur-bnficiaire ne sont plus de mise dans les relations Nord/Sud. La communaut mondiale doit progresser vers un systme plus objectif et mieux mme d'assurer des transferts de ressources semblable ceux utiliser pour redresser les dsquilibres et assurer l'quit au sein des socits nationales. Le financement de la transition vers un dveloppement durable ne doit pas tre vu uniquement sous l'angle des cots supplmentaires qu'il implique, mais plutt comme un investissement indispensable pour assurer la scurit de l'environnement mondial. De tels investissements sont aussi logiques sur le plan conomique. Ce n'est pas par hasard que les pays et les entreprises qui utilisent l'nergie et les matires le plus efficacement sont aussi conomiquement les plus prospres. L'inverse est galement vrai car des rsultats conomiques faibles sont presque toujours la consquence d'un comportement environnemental fautif. L'importance de l'efficacit cologique a t le sujet principal du rapport intitul Changing Course prpar par le Conseil des entreprises pour ce dveloppement durable l'intention de cette Confrence. En aucun domaine l'efficacit est-elle plus importante qu'en matire d'utilisation de l'nergie. La transition vers une conomie nergtique plus efficace qui nous svrera de notre dpendance excessive l'gard des combustibles fossiles est imprative pour nous permettre de parvenir un dveloppement durable. La leve des obstacles aux changes et la suppression des subventions discriminatoires permettraient aux pays en dveloppement d'obtenir des montants beaucoup plus levs que ceux qu'ils reoivent actuellement par l'intermdiaire de l'aide publique au dveloppement. Une rduction importante du fardeau actuel de leurs dettes pourrait assurer la majeure partie des nouvelles ressources supplmentaires dont elles ont besoin pour russir leur transition vers un dveloppement durable. Il nous faut aussi de nouvelles mthodes de financement des objectifs qui concernent l'environnement et le dveloppement. Par exemple, l'mission de permis changeables sur le plan international offre un moyen d'utiliser de la manire la plus rentable des fonds consacrs la lutte contre la pollution tout en fournissant des moyens non budgtaires d'effectuer des transferts de ressources. Le produit des taxes sur les activits ou les produits polluants, telles que les taxes sur le CO2 dj perues ou proposes par plusieurs pays, pourrait aussi tre consacr au financement de mesures internationales relatives l'environnement et au dveloppement. Bien qu'aucune de ces mesures prometteuses ne soient assez mres pour qu'il soit possible de prendre quelque dcision dfinitive ce stade, j'exhorte celle-ci leur accorder une attention prioritaire au cours de la priode qui suivra la Confrence. La scheresse dvastatrice en Afrique australe et les circonstances dplorables dans lesquelles se trouvent toujours les victimes des conflits et de la pauvret dans tant de pays africains sont de cruels rappels de la ncessit pour la communaut mondiale d'accorder une priorit spciale aux besoins de l'Afrique et aux pays en dveloppement les moins avancs partout dans le monde. Il est tragique que la pauvret et la faim persistent dans un monde qui n'a jamais t mieux mme de les liminer. Cette situation constitue srement un reniement du fondement moral et thique de notre civilisation ainsi qu'une menace notre survie. Les mesures d'Action 21 qui visent l'limination de la pauvret et l'affranchissement des pauvres fournissent les bases d'une nouvelle guerre contre la pauvret l'chelle mondiale. En effet, je vous recommande vivement d'adopter l'limination de la pauvret comme un objectif central de la communaut mondiale alors que nous approchons du XXIe sicle. Une autre rgion gographique importante qui mrite une attention spciale l'heure actuelle est celle qui est compose des rpubliques de l'ancienne Union sovitique et des pays de l'Europe centrale et orientale. Ces pays qui ont souffert de ravages environnementaux parmi les plus svres dans le monde, font maintenant face la redoutable obligation d'avoir revitaliser et reconstruire leurs conomies. Il est important, tant pour eux que pour la communaut mondiale tout entire, qu'ils reoivent l'appui international qui leur est ncessaire pour accomplir ces tches sur une base cologiquement rationnelle et durable. Je tiens rendre hommage aux ngociateurs des conventions sur l'volution du climat et sur la diversit gologique qui seront ouvertes la signature ici Rio de Janeiro. Ceci n'a pas t un travail facile et il subsiste d'importantes rserves concernant ces deux instruments. Ceux-ci reprsentent les premiers pas d'un processus qui permettra d'apporter des solutions aux deux menaces les plus srieuses l'habitabilit de notre plante. La signature de ces conventions ne suffira pas par elle-mme. Leur vritable importance dpendra de la mesure dans laquelle elles donneront lieu des initiatives concrtes et seront rapidement suivies de protocoles comportant les mesures spciales requises pour les rendre pleinement efficaces et assurer le financement ncessaire leur application. Car ces deux problmes concernant l'avenir de la vie sur Terre. Au cours des 20 prochaines annes, plus du quart des espces terrestres restantes sont susceptibles de disparatre. Et dans le cas du rchauffement global, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'volution du climat nous a prvenu que si les missions de gaz carbonique ne sont pas immdiatement rduites de 60 %, les changements au cours des 60 prochaines annes pourront tre si rapides que la nature sera incapable de s'adapter et l'homme impuissant les contrler. Je voudrais aussi suggrer que vous confiez un mandat en vue de l'laboration d'une convention sur la dsertification et la dgradation des terres arides qui menacent les vies et les moyens de subsistance de tant d'hommes et de femmes dans le monde en dveloppement, surtout en Afrique. De mme, il est important que cette Confrence lors de la ngociation des principes relatifs aux forts qui lui ont t soumis par le Comit prparatoire, prvoit les moyens d'assurer les moyens d'un progrs continu vers un rgime efficace permettant la conservation des forts ainsi qu'un dveloppement durable des forts de la plante. La guerre et les prparatifs de guerre constituent une source importante de dgts environnementaux et ils doivent tre soumis davantage de contrle et une obligation plus stricte de rendre des comptes. Il y faudrait des instruments juridiques plus contraignants comportant des dispositions prcises relatives leur application qui prvoiraient une dissuasion efficace l'encontre d'agresseurs environnementaux ventuels. Le chemin de Rio a t clair et vivifi par un ventail remarquable et diversifi d'activits et de dialogues; la plupart ont t marqus par le soutien, d'autres plus critiques ou mme sceptiques, mais tous ont reconnu l'importance historique de cette occasion et exprim l'espoir et l'attente des peuples en ce qui concerne le rsultat de vos efforts au cours des deux prochaines semaines. Plusieurs des individus et des organisations qui ont particip ce processus global seront parmi nous au cours des dbats. De nombreux autres se rassemblent au Forum mondial. Je me rjouis l'avance de l'action rciproque la fois positive et cratrice entre la Confrence et ces autres rassemblements. Plusieurs autres vnements importants ont eu lieu ici juste avant la Confrence. La Confrence mondiale des populations autochtones s'est runie pour procder un change d'expriences et de proccupations. Ces populations sont les dpositaires de la sagesse et des connaissances traditionnelles dont la plupart d'entre nous avons t coups du fait de la modernisation. Elles sont aussi les gardiennes de certains des cosystmes les plus importants et les plus vulnrables de la plante, tels que les forts tropicales, les dserts et les rgions arctiques. Nous devons couter leur message et en tenir compte, profiter de leur exprience et respecter leur droit de vivre sur leurs propres terres conformment leurs traditions, leurs valeurs et leurs cultures. Une participation entire et avise des populations par l'intermdiaire des processus dmocratiques tous les niveaux, assortie d'ouverture et de transparence, est indispensable la ralisation des objectifs de la Confrence. Les gouvernements et les institutions, tant nationales qu'internationales, doivent veiller assurer une telle participation en tant qu'lment essentiel des rsultats de la Confrence. Dans tous les pays, les femmes, les jeunes et les enfants constituent sans doute les groupes les plus importants. Pour leur permettre d'apporter leurs contributions la fois indispensables et distinctives, les obstacles qui demeurent une pleine et entire participation des femmes tous les aspects de la vie conomique, sociale et politique, doivent tre levs. De mme, les opinions, les proccupations et les intrts de nos jeunes et de nos enfants doivent tre respects et on doit leur assurer la possibilit de participer aux dcisions qui faonneront cet avenir qui leur appartient plus qu' tout autre. Au dbut du XXIe sicle, plus de la moiti de la population mondiale habitera les zones urbaines. Les villes du monde en dveloppement sont en train d'tre crases par une croissance explosive qui connat des taux encore jamais atteints. On compte que ds l'anne 2025 la population urbaine des pays en dveloppement atteindra environ 4 milliards. Dans notre pays hte, la proportion des habitants vivant dans les zones urbaines s'lve dj 70 %. Les runions des principaux reprsentants des collectivits locales qui ont eu lieu Curitiba et Rio la semaine dernire, ont mis en lumire ces questions et tabli les bases en vue de l'adoption par plusieurs des principales villes mondiales d'une politique correspondant celle qui figure Action 21. Nous devons nous rappeler la Dclaration du Rassemblement "Sacred Earth" runi ici la semaine dernire, qui insiste sur le fait que les modifications des comportements et le changement de direction qui s'avrent ncessaires doivent tre ancrs dans nos valeurs thiques, spirituelles et morales les plus profondes. Nous devons rtablir dans nos vies l'thique de l'amour et le respect de la Terre que les populations traditionnelles ont conservs comme composante essentielle de leur systme de valeurs. Et ceci doit s'accompagner d'une revitalisation des valeurs qui se trouvent au centre de toutes nos principales traditions religieuses et philosophiques. Le dvouement autrui, le partage, la coopration et l'amour rciproque ne doivent plus tre considrs comme de pieux idaux, spars de la ralit, mais plutt comme la base indispensable des nouvelles ralits sur lesquelles notre survie et notre bien-tre doivent tre fonds. La science et la technologie ont produit une civilisation axe sur les connaissances intellectuelles. Leur abus et ses consquences involontaires ont donn lieu des risques et des dsquilibres qui maintenant nous menacent. Par ailleurs, cette tat de choses nous fournit non seulement la perspicacit dont nous avons besoin pour guider nos dcisions mais aussi les instruments ncessaires aux initiatives qui faonneront notre avenir commun. Les conseils que nous offre la science seront rarement assez prcis pour liminer toute incertitude. Dans des domaines o notre survie est en jeu, nous ne pouvons nous permettre d'attendre que nous viennent les certitudes que seule une autopsie pourrait fournir. Nous devons au contraire agir la lumire des meilleures indications disponibles. Pour devenir des partenaires part entire dans l'effort qui vise sauver notre plante, les pays en dveloppement ont d'abord et avant tout besoin d'un nouvel appui important en vue de renforcer leur propre capacit institutionnelle en matire scientifique, technologique, professionnelle et pdagogique et dans des domaines connexes. Il s'agit l de l'un des lments importants et urgents d'Action 21. Le terrain d'entente le plus important auquel nous puissions parvenir Rio est peut-tre celui qui nous permette de comprendre quel point nous sommes tous concerns par ce problme. Aucun point de la plante ne peut demeurer un ilt d'abondance dans un ocan de misre. Ou bien nous allons tous nous sauver ou alors personne ne le sera. A compter de maintenant, nous devons tous suivre le mme chemin. Isol, un pays ne peut stabiliser son climat. Aucun pays ne peut lui seul prserver sa biodiversit. Une partie du monde ne peut vivre en pratiquant une consommation outrance alors que le reste de la terre dtruit son environnement uniquement pour survivre. L'un ne peut s'immuniser contre les effets du comportement de l'autre. Il existe aujourd'hui une tendance de mauvaise augure qui consiste riger de nouveaux rideaux de fer afin d'isoler les mieux nantis des pauvres et des dfavoriss. Les rideaux de fer et les frontires ne sont pas la solution aux problmes d'une communaut mondiale interdpendante o ce qui arrive chez l'un affecte tous les autres. Qu'on le veuille ou non, compter de maintenant nous sommes loger la mme enseigne : les riches, les pauvres, le Nord, le Sud. C'est un dfi enthousiasmant que de supprimer les barrires qui nous ont spars dans le pass pour rejoindre le partenariat global qui nous permettra de survivre dans un monde plus sr et plus hospitalier. Le monde industrialis ne peut chapper sa principale responsabilit qui est de montrer la route vers ce partenariat et d'assurer son succs. Jusqu' maintenant, les dgts infligs notre plante ont t causs par inadvertance. Mais nous savons maintenant ce que nous faisons. Nous avons perdu notre innocence. Il serait totalement irresponsable de notre part de poursuivre dans cette voie. En dernire analyse, la Confrence ne satisfera les besoins pour lesquels elle a t convoque et les espoirs et les aspirations qu'elle a suscits travers le monde que si ses dcisions sont de nature assurer les changements rels et indispensables des conditions qui sont la base de la crise de civilisation laquelle nous sommes confronts. Si les accords conclus ici devaient ne pas servir les intrts communs de la famille humaine tout entire, s'ils taient privs des moyens et des engagements ncessaires leur application, si le monde devait retourner ses vieilles routines, nous aurions alors rat une occasion historique, une occasion qui pourrait ne plus nous tre offerte. Ainsi, nous lguerions ceux qui viendraient aprs nous un hritage d'espoirs perdus et d'une dtresse toujours plus grande. Cela ne doit pas tre. Le Sommet de la Terre ne doit pas tre une fin en soi; il doit plutt constituer un nouveau dpart. Les mesures dont vous conviendrez ici ne serait que le premier pas sur la nouvelle route vers notre avenir commun. Ainsi, les rsultats de la Confrence dpendront, en fin de compte, de la crdibilit et de l'efficacit de son suivi. En consquence, il est donc de la plus haute importance que tous les gouvernements s'engagent ce que les dcisions qu'ils prendront ici collectivement se transforment en politiques et en pratiques nationales ncessaires pour les rendre efficaces, notamment en ce qui concerne l'application d'Action 21. Le processus prparatoire en a fourni la base indispensable et l'lan qui nous a amens Rio ne doit pas s'arrter. Et les changements institutionnels qui doivent s'oprer au sein des Nations Unies doivent offrir une assise efficace et crdible qui permette d'assurer le maintien de son rle mobilisateur. Notre unit intrinsque comme peuples de cette Terre doit transcender les diffrences et les difficults qui nous sparent encore. Vous tes appels vous montrer la hauteur de votre responsabilit historique en tant que gardiens de la plante, en prenant ici les dcisions qui uniront les riches et les pauvres, le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, pour un nouveau partenariat qui assurera notre avenir commun. Comme Sir Shridath Ramphal le dit dans son livre Our Country, The Planet, rdig sur commande l'intention de cette Confrence, le dynamisme qui nous entrane rechercher un mieux-tre matriel nous rend si indiffrents l'gard de ce qui nous rattache la nature que nous risquons de perdre ces racines. Aprs Rio, le chemin sera long et difficile mais ce sera aussi une exploration pleine d'espoir, d'exaltation, de dfis et de possibilits, nous amenant, alors que nous abordons le XXIe sicle, la naissance d'un nouveau monde dans lequel les espoirs et les aspirations de tous les enfants du monde pour un avenir plus sr et plus hospitalier se raliserait. Cette responsabilit sans prcdent est la vtre. Sa Majest le Roi Carl XVI Gustaf de Sude En cette occasion trs spciale, nous ressentons vivement que l'avenir est entre nos mains. C'est donc pour moi un privilge de pouvoir m'adresser cette Confrence et de vous transmettre le message de la Sude, pays hte de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement en 1972. C'est un message marqu par une certaine anxit. Depuis la premire Confrence les progrs ont t ingaux. L'environnement aux niveaux local, national et rgional s'est considrablement amlior alors que les menaces globales sont devenues plus srieuses que jamais. Les pays en dveloppement continuent faire face d'immenses problmes. Mme si certains d'entre eux ont t en mesure d'amliorer leur situation de faon importante, plus d'un milliard d'tres humains sur cette plante vivent dans des conditions de pauvret inacceptable. Aujourd'hui, mon message est aussi un message d'espoir. Pour la premire fois dans l'histoire, tous les pays du monde se rencontrent pour s'entretenir des problmes de l'environnement et du dveloppement qui sont inextricablement lis. Il faut esprer que les travaux prparatoires entrepris avec srieux et efficacit au cours de ces deux dernires annes offriront la base d'un rsultat positif de la Confrence. Plusieurs parmi nous ont senti que l'histoire s'est acclre au cours des annes. Le monde d'aujourd'hui et trs diffrent de ce qu'il tait en 1972. La menace d'une guerre nuclaire s'est estompe. Ceci signifie que les gnrations qui vivaient dans une expectative plus courte l'ombre d'un dsastre nuclaire possible, doivent maintenant faire face une perspective plus longue. Notre regard s'est port au-del d'un horizon marqu par l'immdiat. L'an 2000 est pour demain et l'anne 2100 n'est pas trs loigne. C'est un grand dfi que d'avoir envisager un monde qui s'tend au-del de la dure d'une vie et de prvoir les choses de loin ne constitue pas un luxe intellectuel mais une ncessit et une occasion dont il faut profiter. Et le sens d'une responsabilit l'gard des gnrations montantes ajoute une nouvelle dimension notre existence. Tout ceci ne doit pas faire obstacle une comprhension plus approfondie du prsent. Nous devons agir aujourd'hui afin que les dsastres cologiques futurs soient vits. Mais dans plusieurs parties du monde, le dsastre est dj l . La scheresse catastrophique actuelle en Afrique en est un exemple. Et il en existe plusieurs autres. Le lien entre l'environnement et le dveloppement est vital. Ici Rio de Janeiro, nous devons trouver de nouveaux modes de rflexion et d'action qui fassent d'un dveloppement durable une ralit vivante et une relle possibilit. Je ne doute pas que certains soient remplis d'incertitude face la situation mondiale actuelle. Les vieilles structures s'croulent avant que les nouvelles puissent tre mises en place. L'conomie mondiale est pour nous une cause de srieuses proccupations, de mme que les problmes de dveloppement du Sud et la persistance de la stagnation et du chmage dans le Nord. Mais nous n'avons pas le choix; ni l'option de pouvoir rsoudre d'abord les problmes d'aujourd'hui pour ensuite nous pencher sur ceux de demain. Nous devons veiller grer nos efforts intellectuels, politiques et concrets de manire les intgrer en vue d'une action qui soit crdible. Bien sr, cela est plus facile dire qu' accomplir. Les gouvernements du monde se dbattent avec tant de problmes qui exigent une attention immdiate. La mme chose est d'ailleurs vraie en ce qui concerne les individus. Lorsqu'il faut lutter pour survivre, comment songer accorder la priorit aux gnrations futures? Lorsqu'un pays est confront une crise conomique soudaine, comment amener son gouvernement considrer les options long terme? Il n'existe pas de rponses toutes faites et chaque problme doit tre abord sparment. Nanmoins, la ncessit d'une analyse intgre est urgente. La Confrence de Rio nous offre l'occasion, d'ailleurs ncessaires, de la rflexion. Dans l'ordre du jour de la Confrence et au cours des travaux prparatoires, on a insist sur les rapports entre diffrents concepts : La pauvret comme consquence et comme cause de la dgradation de l'environnement; La relation entre le dboisement et la dsertification; Le lien entre la pollution d'origine tellurique des eaux ctires et le prjudice caus aux pcheries. Le lien entre la rflexion et l'action constitue le facteur dcisif. Pour le Nord, cela signifie le courage intellectuel de reconnatre les intrts des pays en dveloppement et la ncessit d'y transfrer des ressources financires nouvelles, supplmentaires et adquates. Chaque individu doit aussi envisager l'option de modifier son mode de consommation et son mode de vie, dans une perspective long terme. C'est de toutes les parties du monde que nous sommes venus ici. Nous aurons la possibilit unique d'changer des vues sur ces problmes fondamentaux grce une documentation fort bien prpare par le Secrtariat. Voil l'occasion pour nous de renforcer une approche intgre et pour nos gouvernements de prendre les dcisions qui s'imposent dans ce monde qui volue si rapidement. Mais les gouvernements, eux seuls, ne peuvent tout accomplir si les citoyens ne souhaitent pas se joindre leurs efforts. L'approche long terme exige donc un immense effort de prise de conscience et d'ducation. Le rle des organisations non gouvernementales est crucial. Grce leur action, personne ne pourra mettre en doute les problmes auxquels nous faisons face. La prsence Rio d'un si grand nombre de reprsentants des organisations non gouvernementales est donc encourageant cet gard. Leur participation active aux activits de la Confrence constitue la clef du succs long terme. Il en va de mme pour les moyens d'information. Cette Confrence est observe avec le plus grand intrt dans le monde entier. Il s'ensuit que les moyens d'information en suivent le droulement avec beaucoup d'attention. Leur responsabilit ne se restreint pas l'immdiat; en effet, la couverture du processus de suivi sans doute moins dramatique et plus monotone sera tout aussi important. La semaine dernire, j'ai particip deux runions qui ont prcd la Confrence. L'une s'est tenue Rio de Janeiro et tait organise par la Chambre de commerce internationale. Elle a soulign l'importance du monde des affaires en ce qui concerne la continuit du processus initi par la Confrence. On y a aussi insist sur la responsabilit des gouvernements qui doivent transmettre au secteur priv les signes appropris susceptibles de l'inciter se comporter d'une manire qui soit cologiquement rationnelle. Le rapport du Conseil des entreprises pour le dveloppement durable est porteur du mme message. Le monde des affaires ne doit pas percevoir les proccupations plus long terme relatives l'environnement, comme une menace mais plutt comme un dfi et une occasion de nouvelles entreprises. L'autre runion, tenue Curitiba, portait sur le rle des collectivits locales, des villes, petites ou grandes et des municipalits. Il y tait encourageant de constater le dynamisme et la vigueur des initiatives lies l'environnement manifestes par tant de municipalits travers le monde. "Penser globalement, agir localement" n'est pas uniquement un slogan. Il s'agit d'une ralit dont l'exprience de Curitiba a rvl toute la force. Intgration est le mot clef : Intgration des diffrentes politiques afin de rendre possibles ds maintenant la fois le dveloppement et les proccupations lies l'environnement; Intgration des intrts actuels ceux de demain; Intgration des facteurs globaux aux facteurs locaux. La Confrence devrait pouvoir accomplir tout cela. Je suis donc convaincu qu'une occasion historique se prsente actuellement nous qui nous permet d'acclrer la coopration internationale d'une manire qui permettra tous de regarder vers l'avenir avec une confiance accrue. Monsieur le Prsident, c'est avec un trs grand espoir que je remets le flambeau symbolique de Stockholm 1972 Rio de Janeiro 1992. Nous sommes ici pour prparer le prochain sicle, nous le faisons ensemble, et nous travaillons dans cette magnifique ville sous votre trs comptente direction. Les conditions pralables sont runies. Utilisons cette occasion et ne ratons pas le coche. Madame Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre de Norvge et Prsidente de la Commission mondiale pour l'environnement et le dveloppement Le XXe sicle ne compte plus que 400 semaines. Il ne reste plus beaucoup de temps pour modifier les structures actuelles insoutenables du dveloppement humain. Nous devons supprimer la pauvret. Nous devons parvenir une plus grande galit au sein des nations et entre elles. Nous devons concilier les activits humaines et l'volution dmographique avec les lois de la nature. En 1987, dans "Notre avenir tous" nous avons dcrit les dangers qui rsultent des efforts la fois des pays industrialiss et des pays en dveloppement, de fonder leur progrs sur des pratiques insoutenables tant du point de vue conomique qu'environnemental. Nous avons lanc un appel l'Assemble gnrale de l'Organisation des Nations Unies pour qu'elle convoque une confrence internationale "charge d'examiner les progrs accomplis et de susciter les arrangements qui permettraient de poser des jalons sur la voie du progrs humain et de maintenir dans des normes correspondant aux besoins de l'homme et des lois naturelles". Aujourd'hui, c'est- -dire cinq ans plus tard, nous ouvrons cette Confrence. Il y a six semaines, la Commission mondiale, renforce par la participation de cinq dirigeants de rputation mondiale, s'est nouveau runie Londres pour y mettre une dclaration caractre politique sur les problmes vitaux dont cette Confrence est saisie. L'humanit est maintenant parvenue la croise des chemins o des changements fondamentaux d'orientation sont devenus ncessaires. Plus d'un milliard d'individus qui aujourd'hui ne peuvent satisfaire leurs besoins essentiels, nos enfants et nos petits-enfants et la Terre elle-mme rclament cor et cri cette rvolution qui devra venir tt ou tard. Nous savons que nous avons la possibilit d'viter le danger, les dsordres et les conflits qui pourraient autrement tre invitables. Une nette rduction de la course aux armements et le manque dpenser des fins guerrires peuvent tre utiliss pour financer la forme la plus urgente de scurit collective qui est la scurit de l'environnement. Il nous faut un nouveau mode d'"engagement collectif", non seulement pour stabiliser les relations Est-Ouest mais pour crer de nouveaux rapports entre le Nord et le Sud fonds sur un intrt mutuel bien compris. Nous serons tous comptables de nos manquements agir Rio. Pour la premire fois dans l'histoire de l'humanit - partout dans le monde - les peuples pourront observer troitement leurs dirigeants l'oeuvre l'occasion d'une grande confrence, grce la tlvision et d'autres moyens d'information. Nous ne pouvons prtendre que les connaissances nous font dfaut. Un partenariat global doit commencer par un engagement des pays industrialiss rduire de faon srieuse le fardeau qu'ils imposent aux cosystmes de la Terre du fait de leurs modes de production et de consommation intolrables. Ne soyons pas surpris que les pays en dveloppement viennent au Sommet de Rio avec des demandes conomiques illimites. Pour eux, il s'agit essentiellement d'une confrence sur le dveloppement et la justice. La pauvret avilit non seulement ceux qui en souffrent mais aussi ceux qui la tolrent. Le moment est venu de s'attaquer srieusement la pauvret gnralise. On ne peut plus traiter la pauvret, l'environnement et l'volution dmographique comme des problmes distincts, ou mme y rflchir sparment; ils sont en pratique troitement lis et ne peuvent tre dissocis lors de l'laboration des politiques. A moins que la pauvret ne soit soulage, il n'existe aucune possibilit pour nous de stabiliser la population mondiale. Depuis la dernire runion de la Commission il y a cinq ans, cette population a augment de 500 millions. Nous devons traiter la croissance dmographique au moyen d'une approche intgre, y compris l'ducation et l'amlioration de la condition de la femme, une meilleure sant publique et la planification de la famille. Au cours des travaux prparatoires de la Confrence, plusieurs pays en dveloppement se sont dclars disposs s'engager sur le plan politique mettre un frein la croissance dmographique mais certaines dlgations se sont opposes aux appels pour que les moyens modernes de planification de la famille soient largement distribus. Nous avons tous l'obligation de voir ce que cette rsistance soit surmonte et d'tre la hauteur des vrais dfis de votre temps. Nous ne pourrons progresser vers un dveloppement durable qu'au moyen d'un systme commercial international qui largisse l'accs aux marchs, notamment pour les pays en dveloppement, et qui tiennent compte de l'environnement. La Commission regrette qu'au cours des ngociations actuelles du GATT, on ait omis d'aborder tant les problmes de l'environnement que la notion du dveloppement durable. Elle lance un appel pour qu'il en soit tenu compte au cours des ngociations futures. Dix ans aprs l'clatement de la crise de la dette en Amrique latine, plusieurs pays en dveloppement sont incapables de surmonter le lourd fardeau de leurs dettes trangres. A l'heure actuelle, la dette des pays en dveloppement excde 1,3 mille milliards de dollars des Etats-Unis, et le service de la dette est quatre fois plus lev que le montant net de l'aide au dveloppement. Il est imprieux qu'un allgement de la dette soit accord, particulirement au bnfice des pays faible revenu. L'accs des technologies cologiquement rationnelles est d'une importance cruciale en ce qui concerne chacune des questions traites au document Action 21. Il est urgent de consacrer des ressources beaucoup plus importantes la mise en place de technologies nouvelles et viables qui respectent l'environnement. En outre, il est ncessaire de crer un climat qui soit plus favorable aux investissements privs et de dvelopper des formules novatrices de partenariat entre gouvernements et entreprises. Selon l'estimation du secrtariat de la Confrence, le montant des ressources financires requises pour l'application d'Action 21 dans les pays en dveloppement s'lve 625 milliards de dollars. Environ 80 % de cette somme, soit 500 milliards de dollars devront tre fournis par les pays en dveloppement eux-mmes. Les 20 % restants, soit 125 milliards de dollars requis annuellement, devront tre obtenus au moyen d'un financement concessionnel des pays industrialiss. Bien que la somme peut paratre trs considrable, elle quivaut en fait au montant qui serait mobilis si les pays industrialiss respectaient l'objectif de 0,7 % de leur PNB qu'ils s'taient fix pour leur aide au dveloppement. La Commission s'est fonde sur les conclusions de la Dclaration de Tokyo sur le financement de l'environnement et du dveloppement, une initiative prise point nomm par l'ancien Premier Ministre Takeshita. Le pourcentage de 0,7 reprsente un minimum indispensable, compte tenu de l'importance des efforts qui seront requis. Tous les pays donateurs devraient atteindre leurs objectifs d'ici l'an 2000. Les pays industrialiss doivent commencer de manire srieuse, ici Rio, appliquer Action 21, augmentant par la suite leurs contributions annuelles par des montants supplmentaires. Nous estimons qu'au dpart la contribution ne devrait pas tre infrieure 10 milliards de dollars en 1993. Outre le financement concessionnel, les besoins particuliers des pays revenu moyen doivent tre satisfaits; il est en effet tout aussi important que la communaut internationale facilite les flux financiers ces pays des conditions appropries et par l'intermdiaire d'un ensemble de mcanismes. Au Sommet de la Terre, notre monde doit se montrer la hauteur du dfi qui se prsente lui. Nous croyons que l'lan est maintenant irrversible. Au-del de Rio, nous devons envisager les moyens qui permettront de soutenir et de renforcer cet lan. Au sein du systme des Nations Unies, l'Assemble gnrale devrait remplir le rle d'organe suprme qui dterminera la politique suivre pour assurer un dveloppement durable. Nous appuyons la proposition visant la cration d'une commission haut niveau sur le dveloppement durable. Il nous faut rassembler les forces de la raison qui dpendent elles-mmes de faon si vidente de l'union de celles de la dmocratie. La Commission mondiale lance un appel aux dirigeants du monde qui participeront au Sommet de la Terre, pour qu'ils engagent les peuples du monde assurer la survie de l'humanit. Des priorits nationales de porte trop modeste ne pourront que faire obstacle au progrs. Nous nous trouvons dans l'obligation de grer la transition globale la plus importante depuis les rvolutions agricole et industrielle, celle du dveloppement durable. Emotivement, nous pouvons nous immuniser temporairement contre les images de la famine, de la scheresse, des inondations et des peuples envahis par des dchets qui engloutissent une nature si abondante. Pendant ce temps, la bombe continue son tic-tac et il sera trop tard lorsque la population mondiale aura doubl et lorsque les dimensions de l'conomie mondiale se seront multiplies par 5 ou par 10 tout en laissant des centaines de millions d'tres humains affams et totalement dmunis. Il nous faut absolument construire une dmocratie globale fonde sur une comprhension commune de nos dfis communs. Il nous faut duquer nos populations plutt que de les armer. Et nous devons rechercher la modration et la modernisation. Nous devons prendre des dcisions radicales l'occasion de cette runion de crise sur l'avenir de l'humanit. Nous ne pouvons pas trahir les gnrations futures. Elles nous jugeront svrement si nous chouons en ce moment crucial. Nous sommes porteurs d'un devoir moral. Nous avons les moyens et nous connaissons la route. Chacun de nous, nous sommes responsables et on nous demandera des comptes. S. E. M. Mario Soares, Prsident de la Rpublique du Portugal Je dsire adresser mes salutations tous les participants cette historique Confrence Rio et rendre hommage au sens des responsabilits manifest par l'Assemble gnrale des Nations Unies lorsqu'elle a dcid de convoquer votre Confrence un moment aussi opportun. Je remercie le Prsident de la Rpublique du Brsil dont le pays a bien voulu accueillir la Confrence et qui maintient des liens si troits avec le Portugal, de m'avoir adress une invitation spciale d'assister cette sance d'ouverture. Nous sommes profondment reconnaissant au Prsident Collor de ce geste trs courtois l'gard du Portugal. Ainsi que l'a dit M. Maurice Strong, le Secrtaire gnral auquel cette Confrence doit tout, il est la fois urgent et d'une importance dcisive pour l'humanit, en ces dernires annes du sicle, qu'un quilibre viable et quitable soit trouv l'chelle mondiale entre environnement et dveloppement. Tout homme lucide reconnat maintenant que nous ne pouvons fermer nos yeux devant la dgradation systmatique de notre plante assige et accable. Cette dgradation porte atteinte la fois aux quilibres cologiques essentiels et la condition de l'espce humaine qui, dans de vastes rgions, souffre encore de la faim, de la malnutrition, d'un habitat inadquat, de maladies que la science peut gurir, de l'ignorance et du sous-dveloppement. Le rapport Brundtland, Notre avenir tous, constitue la suite du rapport Brandt qui, il y a 15 ans, dclarait dj que le dialogue Nord-Sud qui vise lutter contre le sous-dveloppement, tait absolument ncessaire la survie des pays plus dvelopps. Ceci dit, il ne suffit pas de prendre conscience de la gravit de la situation laquelle la Terre, notre maison commune, doit faire face. Quoique infiniment important, cela n'est qu'un dbut. Il faut maintenant savoir comment agir, comment s'y prendre pour apporter les changements ncessaires, dans quel sens et par quels moyens. Voil le grand dfi auquel votre Confrence doit faire face. Les espoirs soulevs travers le monde sont immenses. Et cela est bien ainsi. Le Forum des organisations non gouvernementales et les citoyens concerns qui sont venus Rio de Janeiro de tous les coins du globe constituent une dmonstration loquente de cette attente et de cet intrt. D'une part, cela reprsente une attitude morale collective et, d'autre part, un acte de volont politique que les Etats et les gouvernements ne peuvent ignorer. Alors que nous discutons de la disparition des idologies la suite de la chute du communisme et de la fin d'un monde divis en blocs rivaux, il est rassurant d'observer, l'occasion de cette Confrence de Rio, l'idalisme des jeunes qui croient en cette grande et noble cause qui constitue protger notre plante contre la multitude de risques qui la menacent. En un sens, nous voyons la renaissance de l'utopie, de la croyance en la possibilit pour l'individu, pour tous les individus de prendre en main leur destine en protgeant les ressources de la Terre, en dfendant la diversit biologique, en prvenant la pollution de ressources aussi essentielles que l'eau, l'air, les sols ou les ocans et, avant tout, convaincus qu'il est possible de rduire les ingalits entre les individus et entre les nations et de construire un monde de paix, de justice et de bien-tre. Je sais quel point il est difficile de passer des bonnes intentions aux rsolutions concrtes et contraignantes. Je suis conscient du soin apport la prparation de cette Confrence, des importantes dclarations qui l'ont prcde et l'norme quantit de donnes rassembles, tout comme je suis conscient des difficults qui demeurent, du manque de ressources disponibles par rapport aux besoins, des rserves exprimes par certains pays et de la complexit d'une rconciliation des intrts opposs. Nanmoins, lorsque je fais le bilan des progrs accomplis et des petits pas qui ont t faits la suite d'efforts la fois pragmatiques et persvrants, je suis rempli d'un sentiment de confiance. Aux sceptiques, je dis que la Confrence de Rio ne doit pas tre conue comme une solution dfinitive aux problmes environnementaux de la Terre, mais plutt comme un point de dpart et aussi comme un bond en avant qualitatif crucial pour l'apparition d'une prise de conscience universelle des problmes de l'environnement avec toutes leurs incidences conomiques sociales et culturelles. Je me prsente vous comme le reprsentant d'un petit pays europen qui possde une longue histoire et qui est fier de sa contribution la cration de la civilisation de l'"universel" dont Teilhard de Chardin nous a parl. Membre part entire de la Communaut europenne dont il assure actuellement la Prsidence, le Portugal se situe entre deux mondes : alors qu'il appartient l'une des rgions les plus dveloppes de la terre, il demeure, sans aucun doute, l'un des pays les plus pauvres des pays riches. Ceci fait qu'il est particulirement bien plac pour comprendre quel point les besoins environnementaux, l'importance du transfert des techniques, le fardeau de la dette extrieure et les exigences d'un dveloppement durable, sont lis et interdpendants et combien il est urgent pour tous, riches et pauvres, que les peuples de la terre tiennent un dialogue et parviennent des accords, dans un climat de paix et de solidarit, afin de sauver la Terre ou plutt pour assurer la survie de l'humanit. C'est l notre responsabilit commune. Je vous remercie encore et je vous transmet les meilleurs voeux du Portugal pour le succs de cette Confrence qui, j'en suis sr, jouera un rle dcisif pour forger une approche nouvelle la faon pour l'homme de vivre sur terre. Annexe III ALLOCUTIONS DE CLOTURE S. E. M. Fernando Collor, Prsident du Brsil et Prsident de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement Je tiens tout d'abord remercier tous ceux qui, de tous les coins du monde, sont venus apporter leur contribution au succs de la Confrence de Rio 92, qu'il s'agisse des gouvernements, du Secrtariat des Nations Unies, du secrtariat de la Confrence, des agences spcialises, des organisations, des mouvements et, enfin, de tous ceux qui se sont consacrs la cause de l'environnement et du dveloppement. Nous savons tout ce que cette grande cause doit la dtermination et mme aux sacrifices des organisations non gouvernementales. Le Forum mondial a t un immense et merveilleux vnement. Ici, Rio, nous nous sommes tous donn la main. Je voudrais aussi dire quel point je suis fier du travail accompli par le Brsil pour la prparation de ce qui a t la plus importante runion internationale de l'histoire, un tmoignage vident de notre capacit et de notre vocation, en tant que pays, la modernit, l'ouverture et l'esprit d'entreprise. J'ai not avec plaisir les nombreuses apprciations l'gard de nos efforts. C'est au peuple de Rio, aux cariocas et aux fluminenses, que va ma reconnaissance toute particulire, ainsi qu'au Gouvernement de l'Etat de Rio de Janeiro, au cabinet du maire, au Groupe de travail national, aux organisations, aux socits et chaque Brsilien engags dans cet effort. Je tiens aussi exprimer mes remerciements M. le Ministre Francisco Rezek pour son dvouement lors du dbut des prparatifs de la Confrence. Notre reconnaissance s'adresse aussi au Secrtaire gnral, M. Boutros Boutros-Ghali, M. Maurice Strong et leurs collaborateurs. Enfin, je voudrais exprimer notre reconnaissance M. l'Ambassadeur Koh de Singapour, pour son travail infatigable en tant que Prsident du Comit prparatoire et de la Grande Commission de la Confrence. Pendant au moins 12 jours, l'attention du monde a t centre sur les questions fondamentales de la vie que sont le dveloppement et la justice sur terre. L'intrt pour ce que nous avons pu accomplir est rel et considrable et nos populations vont s'attendre ce que les dcisions prises ici soient appliques. La Confrence de Rio ne se termine pas Rio. L'esprit qui a inspir ces dbats et ces dlibrations, ce que le Secrtaire gnral a appel "l'esprit de Rio", doit survivre et nous guider dans l'avenir, bien au-del de 1992. La Commission pour un dveloppement durable devra tre la fidle expression de cet esprit. Notre objectif consiste forger l'unit entre tous. Il va de soi que la Confrence n'a pas neutralis, de manire dcisive et dfinitive, les tendances vers la polarisation entre riches et pauvres. Mais elle a, surtout et incontestablement, servi accrotre la prise de conscience universelle de notre destine commune. Beaucoup plus qu'il y a 10 jours, notre monde est conscient de la ncessit de mettre fin la fois la contamination qui, de l'aveu gnral, est le rsultat d'intrts conomiques court terme et cette contamination qui est le sous-produit involontaire de la pauvret, de l'ignorance et de la lutte quotidienne pour survivre. Le monde est conscient du besoin pressant de normes juridiques internationales telles que celles qui viennent d'tre ouvertes la signature ici mme : la Convention sur les changements climatiques et la Convention sur la diversit biologique. Il existe un besoin crucial d'engagement et de programmes d'action tels que ceux inscrits la Dclaration de Rio, Action 21 et la Dclaration sur les forts. Davantage qu'il y a 10 jours, le monde est conscient que nous devons pouvoir compter sur un systme de mcanismes financiers qui permettent d'acheminer des ressources nouvelles et supplmentaires vers des projets et des propositions axs sur un progrs durable, et capables de rpondre aux besoins des pays en dveloppement. Les dcisions de la Confrence concernant ces mcanismes constituent un pas important dans cette direction. Le monde est conscient que Rio 92 reprsente la ligne de dpart de la route sur laquelle les nations riches et pauvres, ainsi que les hommes et les femmes, s'associeront pour lutter afin que notre plante soit prserve et pour assurer le dveloppement, la justice et, en fin de compte, la paix universelle. Et le monde est aussi conscient que les Nations Unies ont jouer un rle de plus en plus central dans l'histoire de l'humanit. La Confrence de Rio elle-mme dmontre que les problmes qui proccupent l'univers, tels que l'environnement et le dveloppement, ces questions qui touchent l'ensemble du genre humain, ne peuvent tre traites que dans une enceinte o tous les peuples du monde peuvent se runir sur un pied d'galit. Au nom de tous les Brsiliens, je fais appel vous pour que vous conserviez, dans vos esprits et dans vos coeurs, la mmoire des journes passes ici. Au cours de la Confrence de Rio qui s'est acheve par le Sommet de la Terre, votre tche a t d'ensemencer. La qualit de la rcolte dpendra maintenant de notre effort collectif et de notre dvouement. Alors que nous nous apprtons quitter cette runion, apportons avec nous cette ide considre comme acquise, qu'au cours de ces 12 jours nous avons t les protagonistes d'un moment historique de partenariat et de changement. Il appartiendra chacun de nous d'entendre la voix d'une nouvelle thique de solidarit. Comme je l'ai dj dit, le monde n'est plus ce qu'il tait le 3 juin. Il est devenu un peu meilleur, un peu plus sr et un peu plus uni. Cela en valait la peine. Nous avons pris la bonne direction et nous parviendrons nos objectifs, avec la bndiction et l'aide de Dieu. M. Boutros Boutros-Ghali, Secrtaire gnral de l'Organisation des Nations Unies C'est pour moi un grand honneur de m'adresser vous en cette occasion. Cette Confrence a t convoque pour aider le monde faire face un immense dfi. L'importance des principaux dsaccords entre les participants a t rduite et un grand pas a t fait vers la ralisation de notre objectif qui, en termes simples, consiste sauver notre plante. C'est mon voeu le plus fervent que l'esprit de Rio dont on a tant parl au cours de ce Sommet, assurera l'lan ncessaire la ralisation des tches encore plus grandes qui nous attendent, et que les dcisions qui devront tre prises dans l'avenir reflteront nos ides communes. La Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement, telle qu'approuve par la Confrence, marque un progrs important. Les populations y sont places au centre de nos proccupations. Elle traite des aspects qui concernent la fois l'environnement et le dveloppement et elle exprime un engagement l'gard de certains principes fondamentaux. Je suis par ailleurs parfaitement conscient qu'elle reprsente aussi un dlicat compromis entre les diffrentes perceptions et les priorits. La solidarit de ce compromis repose prcisment sur le fait qu'il a t accept par tous les pays du monde et non pas uniquement par l'un ou l'autre groupe. Les ngociations consacres aux programmes qui figurent Action 21 ont occup la majeure partie du processus 92. Comme je l'ai indiqu dans mon intervention d'ouverture, je considre Action 21 comme la pice matresse de la coopration internationale et de la coordination des activits au sein du systme des Nations Unies pour encore plusieurs annes. Nous possdons maintenant un programme d'action qui nous permettra d'exprimer par des initiatives concrtes les concepts de dveloppement durable et de dveloppement plantaire. Outre son importance quant au fond, Action 21 revt aussi une porte majeure en tant que processus. Nous avons entre les mains un programme tabli non pas uniquement par quelques experts ou par un ou deux groupes de pays mais par l'ensemble des pays sur une base universelle. Je suis particulirement heureux de constater les engagements qui figurent Action 21 en vue de rduire la pauvret. J'attire galement votre attention sur les questions relatives une convention sur la dsertification, un domaine qui touche particulirement certains des pays les plus pauvres de la terre. La signature de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de celle sur la diversit biologique reprsente une ralisation importante dans le contexte de la Confrence. Ces deux conventions constituent une premire pour la terre. Dans le cas de la diversit biologique, la Convention raffirme clairement le fait que la communaut des nations s'est engage prserver l'oeuvre de la cration et prvenir sa dgradation. Elle reprsente un tournant en matire de protection des formes de vie qui nourrissent la terre. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques engage un processus de coopration qui vise maintenir les gaz effet de serre de l'atmosphre dans des limites sres. Le niveau d'engagement initial n'est pas aussi lev que certains auraient pu le souhaiter. Mais un niveau d'engagement moins lev devrait accrotre le niveau de participation qui constitue l'une des conditions de l'efficacit. Le processus d'examen de politique gnrale devrait, avec le temps, accrotre aussi le niveau des engagements. L'Organisation des Nations Unies est prte s'acquitter de ses responsabilits en ce qui concerne le suivi de cette question. Je constate avec plaisir qu' ce jour 153 pays (outre la CEE) ont sign la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et que 153 pays (outre la CEE) sont signataires de la Convention sur la diversit biologique. Je note aussi avec satisfaction que vos ngociations ont permis la rdaction d'une Dclaration sur les principes qui doivent rgir la gestion des forts. Je crois que cette Dclaration fera date en ce qui concerne la continuation de notre recherche des moyens permettant d'amliorer la gestion, le dveloppement et la conservation de ces ressources si importantes. Que vous ayez russi parvenir un accord sur une question aussi politiquement sensible est un hommage l'esprit de compromis et de bonne volont qui a prsid tous vos travaux. Dans ce mme esprit, vous tes parvenus rsoudre la question du mcanisme institutionnel qui, au sein des Nations Unies, sera charg d'assurer le suivi de la Confrence. Pour rpondre votre souhait, je vous ferai part en dtail, lors des prochaines sessions de l'Assemble gnrale, des modalits institutionnelles, y compris des travaux de la Commission haut niveau sur le dveloppement durable qui sera cre. Ainsi se prsente aujourd'hui notre grand chantier plantaire. Cependant, c'est encore peu au regard des enjeux tels que je les dcrivais en ouvrant cette Confrence. L'actuel niveau d'engagement n'est pas comparable l'tendue et la gravit des problmes. Quoi qu'il en soit, Rio est un moment sur un long chemin; c'est un moment rendu utile par les prises de conscience, les dcisions, la mobilisation auxquelles il a donn lieu. Dj mille voix se sont fait l'cho travers le monde des premiers jalons que nous avons poss ici. Nous avons une grande route devant nous. Beaucoup ont insist sur l'importance du chemin qui reste parcourir. On a pu dire que Rio tait un dbut. Cela n'est vrai qu'en partie : qu'il s'agisse du dveloppement ou qu'il s'agisse de l'environnement, les confrences, les travaux prparatoires, les programmes n'ont certes pas manqu depuis des dcennies. Ce qui est nouveau, en revanche, c'est la liaison dsormais fort troite que nous avons russi tablir solidement entre les deux mots d'ordre : le dveloppement plantaire et la protection de l'environnement. C'est le premier acquis de Rio. En particulier, puisque les deux voies du dveloppement et de l'environnement sont le fruit des efforts mens de longue date par l'organisation universelle, je souhaiterais qu'en 1995, pour son cinquantime anniversaire, des rsultats substantiels soient enregistrs. Par exemple, un nouvelle charte de la Terre pourrait tre adopte par tous, comme l'a suggr plus d'un chef d'Etat ou de gouvernement. Le second acquis de notre Confrence, je crois, est que dsormais notre route soit claire par une lumire nouvelle, ce que j'ai nomm avec beaucoup d'autres, l'esprit de Rio. Il comporte je crois trois dimensions : une dimension intellectuelle, celle de la cohrence; une dimension conomique, celle du dveloppement plantaire; enfin une dimension politique, qui est le sens de la dure, c'est- -dire de la responsabilit La dimension intellectuelle, celle de la cohrence, consiste reconnatre que la plante Terre est un vaste ensemble d'interdpendances. La monte des eaux menace le Delta du Gange aussi bien que Venise ou les les du Pacifique! La deuxime dimension de l'esprit de Rio, la dimension conomique, en constitue probablement le coeur. Penser les interdpendances suppose de comprendre le dveloppement comme un tout; c'est ce que j'ai appel le dveloppement plantaire. Le surdveloppement est aussi proccupant que le sous-dveloppement : le dveloppement plantaire doit se substituer, peu peu, l'un et l'autre. Je voudrais que l'on mesure toutes les consquences logiques de ce changement : d'abord que l'effort doit tre global. Il doit tre consenti aussi bien par les pays du Nord que par les pays du Sud, lesquels ne sauraient se dcharger de toute contribution. Une de ces contributions des pays receveurs est d'ailleurs de veiller soigneusement l'utilisation efficace des ressources additionnelles, selon une juste formule qui a t adopte ici. Ce n'est pas tout : le partenariat global suppose en toute logique que tous les partenaires jouent leur rle. C'est par une troisime dimension, plus politique, que je voudrais terminer cette rapide rcapitulation. L'esprit de Rio, pour tous les responsables que vous tes, c'est la conscience claire d'un devoir politique, celui du long terme. La politique est davantage qu'une lutte pour la conqute ou la conservation du pouvoir, l'essentiel c'est l'exercice du pouvoir, c'est- -dire la prparation du monde pour les gnrations venir. L'esprit de Rio nous ramne cet essentiel de la politique, la prparation de l'avenir : ce que nous faisons dans cet esprit ne portera pas ncessairement des fruits dans les prochaines annes, mais au-del , quelquefois trs au-del ! Ainsi se clt notre Confrence. La route est trace. Ce n'est pas le moment de se reposer car presque tout est faire. Aujourd'hui, l'homme est toujours un formidable destructeur. Il en est arriv force de trop peser sur la terre, et de dtruire la vie autour de lui, remettre en cause sa propre survie. Aujourd'hui, nous entendons limiter au taux actuel les pollutions dont nous restons coupables. Un jour il faudra bien davantage, et nettoyer la plante - cela dans des conditions plus difficiles puisque la population mondiale se sera accrue dans 25 ans de 2 milliards. Aujourd'hui l'ONU fait ce qu'elle peut. Elle fixe les cadres - elle lance un mouvement qu'elle espre plus profond qu'un mouvement de mode, une "mode verbe" qui ne serait qu'hypocrisie. Mais la fonction de l'ONU n'est pas de masquer par le verte, par des discours, des rapports ou des programmes, l'inaction gnrale. A vous d'agir, vous de prendre vos responsabilits. Je voudrais conclure en disant que l'esprit de Rio doit crer un nouveau comportement du citoyen. Aprs avoir aim son prochain comme le lui demandait l'vangile, l'homme d'aprs Rio doit aussi aimer le monde, y compris les fleurs, les oiseaux, les arbres - tout cet environnement naturel que nous dtruisons rgulirement. Au-del du contrat moral avec Dieu, au-del du contrat social conclu avec les hommes, il faut maintenant conclure un contrat thique et politique avec la nature, avec cette Terre mme, qui nous devons notre existence, et qui nous fait vivre. Pour les anciens, le Nil tait un Dieu qu'on vnre, de mme le Rhin, source infinie de mythes europens, ou la fort amazonienne, la mre des forts. Partout dans le monde, la nature tait la demeure des divinits. Celles-ci ont confr la fort, au dsert, la montagne, une personnalit qui imposait adoration et respect. La Terre avait une me. La retrouver, la ressusciter, telle est l'essence de Rio. M. Maurice Strong, Secrtaire gnral de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement Monsieur le Prsident, je voudrais tout d'abord vous exprimer ma profonde gratitude, vous qui avez t mon Prsident - Prsident de cette Confrence et Prsident du Brsil. Ce fut pour moi l'un des grands privilges de ma vie de travailler sous votre direction et en prsence du Secrtaire gnral des Nations Unies sous les ordres duquel je sers rgulirement. Je vous remercie tous deux de votre direction et de votre appui si important sans lequel les rsultats d'aujourd'hui n'auraient pas t possibles. Et vous, Monsieur le Prsident, en votre qualit de Prsident du pays hte, le Brsil, je voudrais vous exprimer, avec tous ceux qui ont dj manifest leur reconnaissance, ma gratitude trs spciale et celle de tout notre personnel - de cette quipe onusienne qui a travaill sous votre direction - pour le travail tout fait remarquable que vous et votre gouvernement avez accompli pour la prparation de la Confrence. M. le Gouverneur Brizola de l'Etat de Rio de Janeiro a t un merveilleux hte et un fervent partisan. Et je voudrais dire aussi que l'Etat de Sao Paulo a prt un trs solide concours aux efforts de Rio, tout comme M. Alencar, le maire de la "ville de la Terre" notre ville hte. Je sais que vous n'avez pas pu avoir, avec la population si hospitalire et si dynamique de Rio, les mmes contacts que votre personnel qui a sjourn ici plus longtemps que vous. Souvenons-nous aussi que les villes de Sao Paulo et de Curitiba ont t le site de deux vnements connexes trs importants. Plusieurs organisations du Brsil, tant publiques que prives, ont beaucoup fait pour accueillir de nombreuses activits, qu'il s'agisse de divertissements ou de travaux lis l'information ou l'ducation. Ce fut un grand privilge d'avoir nos cts comme Rapporteur gnral, le distingu Ministre des affaires trangres d'Algrie pour veiller la prparation du rapport de cette runion. Et je suis trs fier d'tre assis la droite du Secrtaire gnral des Nations Unies et de pouvoir lui exprimer ma gratitude pour la direction et l'appui qu'il nous a donns. Je dois maintenant interrompre ces expressions de reconnaissance l'gard de tous ceux qui nous ont aids; ils sont trop nombreux pour que je puisse les mentionner tous - mais je dois citer Miles Stoby, le Secrtaire de la Confrence, et son personnel si important et serviable. Et nous devons une immense reconnaissance tous nos partenaires du systme des Nations Unies, aux agences, organisations et programmes des Nations Unies, qui ont travaill avec nous comme de vrais associs depuis le dbut et qui continueront le faire au cours du suivi et de l'application des rsultats. Nos remerciements s'adressent au personnel du service des confrences, aux interprtes, aux traducteurs, aux documentalistes, aux membres du Dpartement de l'information et ceux du service du protocole et de la scurit. Et bien entendu, nous avons travaill d'un bout l'autre sous la direction du Comit prparatoire auquel vous avez tous particip et que nous, membres du Secrtariat, avons eu le privilge de servir. C'est le Comit prparatoire qui nous a, en fait, amens Rio. Et, heureusement, nous avons profit de la prsence ici, en sa qualit de prsident de la Grande Commission, de M. l'Ambassadeur Koh, qui a assur le succs des travaux du Comit prparatoire. Le navire qui nous a mens Rio ne pouvait avoir un meilleur capitaine, acharn bien sr et impitoyable avec le marteau, mais sans lequel ce voyage historique n'aurait pas t possible. Et ses cts, des hommes formidables tels que M. l'Ambassadeur Kjellen, le docteur Bukar Shaib, M. Bedrich Molden et tous les coordonnateurs et collaborateurs qui nous ont permis de rassembler tous les lments et d'en faire un tout. Les organisations intergouvernementales et non gouvernementales ont normment contribu nos travaux, notamment le Forum mondial. Vous avez pris connaissance et entendu parler de la complexit et des difficults de cette entreprise, mais grce l'appui du Prsident Collor, des Etats de Rio de Janeiro et de Sao Paulo et de la ville de Rio, et de bien d'autres, le Forum a t un grand succs. Nous nous devons de les fliciter. J'aimerais aussi que cette Confrence exprime sa reconnaissance l'endroit du Forum mondial qui a jou le rle d'un forum populaire et dont l'action a t complmentaire et rciproque. Et il convient d'adresser un mot de particulire reconnaissance Chip Lindner et Ashok Khosla du Comit international de facilitation qui ont assur la direction de cette activit. Plusieurs autres vnements ont eu lieu que je ne peux tous mentionns mais je tiens citer la Confrence mondiale des populations autochtones, la Confrence Sacred Earth, la Journe mondiale de l'environnement du Programme des Nations Unies pour l'environnement du Programme des Nations Unies pour l'environnement et toute une srie d'activits qui ont contribu cette aventure inoubliable de Rio et auxquels nous devons rendre hommage. Enfin, je tiens aussi rappeler les nombreux appuis dont nous avons bnfici au cours de nos travaux prparatoires tant sur les plans financier que pratique de la part des gouvernements, de fondations et d'autres sources du secteur priv. Toutes ces sources sont cites dans un document spcial distribu aujourd'hui. Elles mritent l'expression de notre reconnaissance et de nos hommages. ECOFUND en est un parfait exemple et Ben Read a mis sur pied leur fondation prive qui a permis le financement de plusieurs de nos activits, le Comit en faveur de l'engagement, Ted Kheel, Robert Rauschenberg, l'artiste gnial qui a conu notre affiche et nous a permis de raliser tant de choses grce elle, Earth Summit Times et Earth Summit Bulletin. Le moment est maintenant venu de la rflexion sur ce que nous avons accompli et sur ce qui nous reste faire. Monsieur le Prsident, je m'abstiendrai de prolonger mon intervention mais je crois qu'il est de mon devoir de vous soumettre, vous-mme et notre assemble, quelques-unes de mes ides sur nos russites, nos faiblesses et sur ce qui est inachev. Tout d'abord, Monsieur le Prsident, vous avez men bonne fin la plus grande et sans doute la plus importante confrence intergouvernementale haut niveau jamais tenue sur la plante. Le sujet de nos travaux n'a t rien de moins que l'avenir de notre plante en tant que demeure de notre espce et d'autres espces. Nous avons eu notre disposition les hommes et les femmes qu'il fallait, les prsidents qu'il fallait, les dirigeants de plus de 180 pays qu'il fallait, les ONG, les jeunes, les populations autochtones et toute une srie de reprsentants de presque tous les secteurs de la socit qu'il fallait, de mme que les moyens d'information, non pas uniquement comme spectateurs ou reporteurs mais en tant que vritables participants ce processus. Ils ont permis des centaines de millions d'individus travers le monde de se joindre nous. Nous n'tions pas seuls ici Rio. La population de la plante nous accompagnait, nous observait, participait et se demandait ce que nous allions faire ici et aprs avoir quitt Rio. Comme la plupart d'entre vous l'aviez fait, des millions d'entre eux travers le monde ont manifest leur intrt au moyen du Sommet plante Terre. Le monde ne sera plus le mme la suite de cette Confrence. Comme l'a fait remarquer l'un des principaux commentateurs, la diplomatie ne sera pas non plus la mme. L'Organisation des Nations Unies, j'en suis sr, ne sera plus la mme. Et les perspectives offertes la Terre seront diffrentes. Nous sommes venus ici pour modifier ces perspectives et nous ne pouvons permettre qu'aprs tous nos dbats, elle ne soient pas modifies et transformes de faon dcisive afin d'offrir au monde un avenir meilleur et plus durable. Il n'est pas douteux que le dialogue sur l'environnement et le dveloppement ne sera jamais plus le mme. Les populations peuvent critiquer, elles peuvent tre cyniques et dire que nos objectifs ne sont pas ralistes, mais elles doivent maintenant rflchir davantage aux problmes des pays en dveloppement, la pauvret, aux injustices, aux termes de l'change, au mouvement des ressources vers les pays en dveloppement. Aujourd'hui, on ne peut plus parler de l'environnement sans mettre tous ces problmes dans la balance. Je crois que cela mme est l'un des rsultats les plus importants de la Confrence et l'une des principales raisons d'esprer que les population appuieront leurs dirigeants et qu'en effet elles risques de les devancer en ce qui concerne la volont d'appliquer ces rsultats. En termes concrets, les gouvernements ont approuv la Dclaration de Rio, Action 21, y compris bien entendu les mesures de financement ncessaires leur application, les transferts technologiques, les institutions, les principes relatifs aux forts et le processus de ngociation en vue d'une convention sur la dsertification. Et les conventions relatives aux changements climatiques et la biodiversit ont t signes par plus de 150 pays. Mais si nous avons de bonnes raisons de nous rjouir de ces rsultats, il ne nous appartient srement pas de devenir complaisants envers nous-mmes. La vraie mesure de notre succs dpendra de ce qui arrivera aprs notre dpart, dans nos propres pays, dans nos organisations, dans nos vies. Ce Sommet ne sera-t-il qu'un grand moment d'expression de bonnes intentions, d'enthousiasme et d'exaltation ou sera-t-il le dbut d'une transformation fondamentale absolument indispensable. Cela exige de nous que nous examinions ce que nous avons accompli ici et, trs brivement, ce que nous n'avons pu raliser. Nous avons maintenant entre les mains une Convention qui revt une extrme importance mais qui doit continuer voluer vers ce que beaucoup souhaitent, c'est- -dire une Charte de la Terre qui pourrait tre adopte l'occasion du cinquantime anniversaire de l'Organisation des Nations Unies en 1995. Action 21 a, bien entendu, souffert d'un affaiblissement tout en demeurant le programme d'action internationale le plus complet, le plus ambitieux et, s'il est appliqu, le plus efficace jamais adopt par la communaut internationale. Il ne constitue pas un programme dfinitif et achev et n'tait pas destin l'tre, mais il devra continuer voluer. Et je dois avouer que nous ne disposons pas de tous les moyens, il s'en faut, pour le raliser. En ce qui concerne les finances, nous sommes parvenus un accord quoique les engagements soient encore insuffisants. Nous avons nanmoins fait les premiers pas cet gard mais nous devons reconnatre que nous sommes loin de pouvoir satisfaire les besoins qu'implique une entire application d'Action 21. Dans le domaine des transferts technologiques nous avons obtenu un accord mais le niveau de l'engagement l'gard des principes essentiels de celui-ci continue voluer et nous ne pouvons encore dire quel point cet engagement sera solide. Quant aux institutions, nous avons prsent des recommandations que seule l'Assemble gnrale peut considrer. Et nous savons que le jugement que le monde portera sur cette Confrence dpendra, en dernire analyse, de l'efficacit et de la qualit des mesures qui seront prises en vue de son application. Pour ce qui est de la Convention sur les changements climatiques, nous avons fait un premier pas de dimension historique mais a n'est qu'un premier pas qui ne suffira pas. La stabilisation de la composition gazeuse de l'atmosphre est certainement le problme le plus urgent auquel nous allons faire face au cours des annes 90. Mais l'accord sign ne comporte ni objectifs ni calendrier. Il faut agir rapidement pour raliser l'alignement de la Convention et de ses protocoles avec les avertissements des scientifiques concernant les missions carboniques qui doivent tre rduites d'au moins 60 % si nous voulons mettre un cran d'arrt au rchauffement global. La Convention sur la diversit biologique n'a pas t accepte du fait d'au moins un des pays dont la participation est ncessaire son application efficace. Ce qui est encore plus grave c'est que les conditions qui sont l'origine de la crise de civilisation sur laquelle ce Sommet de la Terre devait se pencher n'ont connu aucune amlioration pendant notre sjour Rio. Il existe des perspectives de changement mais les modes de production et de consommation qui donnent lieu tant de risques mondiaux que nous nous efforons de traiter, demeurent. Les usines continuent cracher leurs fumes et la mme quantit de CO2 entre quotidiennement dans l'atmosphre pendant que nous sommes ici. Le processus de dgradation se poursuit. Deux cent soixante mille enfants sont ns tous les jours pendant nos travaux, pauvres pour la plupart et ns dans un monde o rgnent la faim et les privations, mais tous, riches et pauvres, faisant face un avenir incertain. A chaque minute de notre prsence ici, 28 personnes sont mortes de faim dont 3 enfants sur 4 de moins de 5 ans. Si les taux actuels de natalit et de mortalit devaient se maintenir, nous devrons nous battre pour accueillir 11 milliards d'individus sur notre plante au cours des 40 prochaines annes, c'est- -dire du vivant de nos enfants. Face tout ceci, que devons-nous donc faire? De retour dans nos pays, nous devrons srement construire sur les bases que nous avons jetes ici, c'est- -dire un nouveau partenariat mondial, ce partenariat indispensable l'application des dcisions que nous avons prises. En particulier, nous devrons toffer davantage la Convention sur les changements climatiques et celle sur la biodiversit, faire avancer rapidement les ngociations en vue d'une convention sur la dsertification et poursuivre celles relatives un rgime forestier qui soit acceptable pour tous, et enfin nous devrons passer de la Dclaration de Rio la Charte de la Terre. Quant Action 21, il vous appartient de faire en sorte que ce document et les dcisions prises au niveau global imprgnent vos propres politiques et pratiques nationales. Il est d'ailleurs encourageant d'observer que plusieurs d'entre vous ont indiqu leur intention d'y veiller. Et ceci doit se faire galement dans le cadre des Nations Unies et aux niveau rgional et local ainsi qu' celui des organisations et des individus. En ce qui concerne les aspects financiers, il faut tout prix que les indications encourageantes fournies par plusieurs se transforment en engagements concrets. Et j'espre qu'en particulier bon nombre des principaux pays donateurs s'engageront de cette sorte avant que l'Assemble gnrale n'examine ce point son ordre du jour lors de sa prochaine session. Nous devons aussi engager le processus qui nous permettra d'obtenir de nouvelles sources de financement car les mesures que nous avons prises seront insuffisantes pour faire face aux besoins les plus importants. Nous devrions, par exemple, envisager de nouvelles taxes et redevances des usagers, permis d'missions, financement par les citoyens, tout ceci sur la base du principe du "pollueur-payeur". Selon moi, les sommes provenant uniquement des fonds actuellement gaspills en subventions accordes des activits non rationnelles sur le plan de l'environnement, pourraient elles seules fournir l'argent ncessaire et servir d'investissement indispensable la scurit de l'environnement. En matire de transferts technologiques, nous devons nous attaquer immdiatement la tche qui consiste dvelopper les capacits. Et cet gard, nous accueillons et appuyons l'initiative du Prsident Collor en vue de la cration d'un centre de dveloppement international de classe mondiale Rio de Janeiro. Nous devrons aussi tendre le mode de participation qui nous a si bien servi ici. J'entends par l la participation des individus par l'intermdiaire d'organisations non gouvernementales pour l'application d'Action 21, notamment au sein des Nations Unies elle-mme. Je crois qu'il nous faut revoir entirement les arrangements qui existent l'intrieur des Nations Unies de manire assurer une plus grande participation de ces organisations. Enfin, le reste de la dcennie doit tre une priode de transition qui nous mnera dans la direction d'une conomie vritablement nouvelle. Au cours d'une conversation officieuse lors de sa dernire runion New York, le Prsident de l'une des grandes socits mondiales a dclar au Comit prparatoire que le systme conomique actuel ne correspondait plus du tout aux besoins. Ceci ne signifie pas qu'il faille s'en dfaire mais plutt qu'il doit tre radicalement rvis pour lui permettre de satisfaire aux ralits cologiques. Il nous faut progresser vers un systme co-nomique. Au cours de nos dbats, l'limination de la pauvret est apparue comme un objectif important. Mais peut-tre ne sommes-nous pas totalement engags faire en sorte qu'elle devienne un objectif central de la communaut mondiale alors que nous avanons vers le XXIe sicle. Le nouvel ordre mondial doit tous nous unir dans un partenariat global qui, bien entendu, doit respecter les souverainets nationales comme principe essentiel mais qui doit aussi reconnatre la souverainet transcendante de la nature et de notre Terre tous. La capacit de charge de notre Terre ne pourra subvenir aux besoins des gnrations actuelles et futures que si elle est gale par la capacit des peuples et de leurs dirigeants. Nous devons matriser les activits de notre espce non seulement pour notre propre survie mais pour celle de toute vie sur notre prcieuse plante. Grce vous, nous avons la possibilit d'y parvenir. Les dcisions que vous avez prises nous en fournissent la base. Nous avons l'obligation d'entreprendre cette route ds maintenant. L'exprience que nous avons faite Rio a t la fois historique et exaltante tout comme le chemin dj parcouru. La traverse sera longue, stimulante et enthousiasmante. Elle ouvrira une re toute nouvelle de promesses et de possibilits pour notre espce condition que nous changions de cap et que nous le fassions ds maintenant. En effet, je pense que vous conviendrez avec moi qu'il nous faut changer la direction qui est la ntre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous sommes ici. Les messages que nous ont livrs les enfants l'ouverture de nos travaux ce matin, rassembls au cours de 15 000 milles du Gaia et les voies de ces enfants que nous avons entendues l'autre soir alors que notre sance s'achevait, nous parlent tous et nous disent la raison pour laquelle nous travaillons - nous travaillons pour eux. Ils sont en droit de compter sur nous et ils nous demanderont des comptes de ce que nous ferons aprs Rio en ce qui concerne les dcisions que vous avez prises ici. L'autre soir, vous avez entendu une de mes compatriotes canadiennes, une charmante jeune fille de 12 ans du nom de Severn Suzuki. Je voudrais terminer mon intervention en vous rappelant ce qu'elle a dit qui, je crois, est inscrit dans le coeur de tous les enfants de la plante lorsqu'ils observent ce que nous avons accompli Rio. Cette jeune fille a dit : "Autrefois, les parents pouvaient rconforter leurs enfants en leur disant : 'Tout va bien se passer, nous faisons de notre mieux et a n'est pas la fin du monde.' Mais on ne peut plus dire cela maintenant. Notre plante va de mal en pis pour tous les enfants venir. Pourtant nous entendons les adultes ne parler que d'intrts locaux et de priorits nationales. Sommes-nous mme sur votre liste de priorits? Vous les grandes personnes, vous dites que vous nous aimez, mais nous vous mettons au dfi de rendre vos actes conformes vos paroles." Nous sommes tous mis au dfi dans le contexte de la responsabilit que nous emportons avec nous au moment de notre dpart de Rio, celle de faire en sorte que nos actes refltent les engagements que nous avons pris ici. ----- |
This document has been posted online by the United Nations Department of Economic and Social Affairs (DESA). Reproduction and dissemination of the document - in electronic and/or printed format - is encouraged, provided acknowledgement is made of the role of the United Nations in making it available.
Date last posted: 15 April 2000
13:50:10
Comments and suggestions: esa@un.org