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RAPPORT DE LA CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR L'ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT* (Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992) * Le prsent document, publi en cinq volumes, est une version prliminaire du rapport de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement. La Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement et la section I (Dimensions conomiques et sociales) d'Action 21 font l'objet du volume I; la section II (Conservation et gestion des ressources aux fins du dveloppement) d'Action 21 figure dans le volume II; le volume III contient les sections III (Renforcement du rle des principaux groupes) et IV (Moyens d'excution) d'Action 21, ainsi que la dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viable de tous les types de forts; le volume IV contient les actes de la Confrence et les dclarations d'ouverture et de clture et le volume V les dclarations prononces au cours du Sommet. 92-38353 1469S 1470S (F) 021092 071092 /... TABLE DES MATIERES Page I. RESOLUTIONS ADOPTEES PAR LA CONFERENCE ..........................7 1. Adoption de textes sur l'environnement et le dveloppement ..7 Annexes I.Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement ...........................................8 II. Action 21 a/ ............................................13 III. Dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viable de tous les types de forts b/ 2. Expression de remerciements au peuple et au Gouvernement brsiliens b/ 3. Pouvoirs des reprsentants la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement b/ a/ Le prsent volume contient le prambule et la section I (Dimensions conomiques et sociales); pour la section II (Conservation et gestion des ressources aux fins du dveloppement), voir A/CONF.151/26 (Vol. II); pour la section III (Renforcement du rle des principaux groupes) et la section IV (Moyens d'excution), voir A/CONF.151/26 (Vol. III). b/ Voir A/CONF.151/26 (Vol. III). TABLE DES MATIERES (suite) II. PARTICIPATION ET ORGANISATION DES TRAVAUX c/ A. Dates et lieu de la Confrence B. Consultations pralables C. Participation D. Ouverture de la Confrence E. Election du Prsident F. Messages de chefs d'Etat G. Adoption du rglement intrieur H. Adoption de l'ordre du jour I. Election des membres du Bureau autres que le Prsident J. Organisation des travaux, y compris la constitution de la Grande Commission de la Confrence K. Nomination des membres de la Commission de vrification des pouvoirs III. DEBAT GENERAL c/ IV. RAPPORT DE LA GRANDE COMMISSION ET DECISIONS PRISES PAR LA CONFERENCE c/ A. Rapport de la Grande Commission B. Dcisions prises par la Confrence c/ Voir A/CONF.151/26 (Vol. IV). TABLE DES MATIERES (suite) V. RAPPORT DE LA COMMISSION DE VERIFICATION DES POUVOIRS c/ VI. SOMMET c/ VII. ADOPTION DU RAPPORT DE LA CONFERENCE c/ Annexes I. Liste des documents c/ II. Dclarations liminaires c/ III. Dclaration de clture c/ IV. Dclarations faites par des chefs d'Etat ou de gouvernement lors du Sommet d/ d/ Voir A/CONF.151/26 (Vol. V). Abrviations frquemment usites AIEA Agence internationale de l'nergie atomique APELL Sensibilisation et prparation aux accidents industriels au niveau local CEA Commission conomique pour l'Afrique CEAO Commission conomique et sociale pour l'Asie occidentale CEE Commission conomique pour l'Europe CEPALC Commission conomique pour l'Amrique latine et les Carabes CESAP Commission conomique et sociale pour l'Asie et le Pacifique CFC Chlorofluorocarbone CFPI Commission de la fonction publique internationale CGIAR Groupe consultatif de la recherche agricole internationale CIEM Conseil international pour l'exploration de la mer CILE Centre international de liaison pour l'environnement CILSS Comit permanent inter-Etats de lutte contre la scheresse dans le Sahel CIRC Centre international de recherche sur le cancer CIUS Conseil international des unions scientifiques CMA Conseil mondial de l'alimentation CNUCED Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement COI Commission ocanographique internationale FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FIDA Fonds international de dveloppement agricole FMI Fonds montaire international FNUAP Fonds des Nations Unies pour la population GATT Accord gnral sur les tarifs douaniers et le commerce GEMS Systme mondial de surveillance continue de l'environnement GEMS/EAU Programme mondial de surveillance de la qualit de l'eau GESAMP Groupe mixte d'experts charg d'tudier les aspects scientifiques de la pollution des mers GIPME Etude mondiale de la pollution dans le milieu marin (Unesco) GRID Base de donnes sur les ressources mondiales (GEMS) INFOTERRA Systme international d'information sur l'environnement IPCC Groupe intergouvernemental de l'volution du climat (OMM/PNUE) MARPOL Convention internationale pour la prvention de la pollution par les navires OCDE Organisation de coopration et de dveloppement conomiques OIT Organisation internationale du Travail OMI Organisation maritime internationale OMM Organisation mtorologique mondiale OMS Organisation mondiale de la sant ONUDI Organisation des Nations Unies pour le dveloppement industriel PCM Programme climatologique mondial (CIUS/OMM/Unesco) PIGB Programme international concernant la gosphre et la biosphre PNUD Programme des Nations Unies pour le dveloppement PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement RISCPT Registre international des substances chimiques potentiellement toxiques SGP Systme gnralis de prfrences SIG Systme d'information gographique SMO Systme mondial d'observation (OMM/VMM) UICN Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources UNDRO Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe Unesco Organisation des Nations Unies pour l'ducation, la science et la culture UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance UNU Universit des Nations Unies VAG Veille de l'atmosphre globale (OMM) VIH Virus de l'immunodficience humaine VMM Veille mtorologique mondiale (OMM) ZEE Zone conomique exclusive CHAPITRE I RESOLUTIONS ADOPTEES PAR LA CONFERENCE A sa 19e sance plnire, le 14 juin 1992, la Confrence a adopt la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement, Action 21 et la dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viable de tous les types de forts (rsolution 1). Elle a galement adopt une rsolution dans laquelle elle exprimait ses remerciements au peuple et au Gouvernement brsiliens (rsolution 2) et une rsolution relative aux pouvoirs des reprsentants la Confrence (rsolution 3). RESOLUTION I Adoption de textes sur l'environnement et le dveloppement La Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement, S'tant runie Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, 1. Note que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversit biologique ont t ouvertes la signature la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement et ont t signes Rio de Janeiro, la premire par 154 Etats et une organisation rgionale d'intgration conomique et la seconde par 156 Etats et une organisation rgionale d'intgration conomique; 2. Adopte la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement, Action 21 et la dclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorit, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation cologiquement viable de tous les types de forts, figurant en annexe la prsente rsolution; 3. Recommande l'Assemble gnrale des Nations Unies sa quarante-septime session, de faire siens les textes viss au paragraphe 2 ci-dessus, tels qu'ils ont t adopts. Annexe I Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement La Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement, Runie Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, Raffirmant la Dclaration de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement adopte Stockholm le 16 juin 1972 a/, et cherchant en assurer le prolongement, Dans le but d'tablir un partenariat mondial sur une base nouvelle et quitable en crant des niveaux de coopration nouveaux entre les Etats, les secteurs clefs de la socit et les peuples, Oeuvrant en vue d'accords internationaux qui respectent les intrts de tous et protgent l'intgrit du systme mondial de l'environnement et du dveloppement, Reconnaissant que la Terre, foyer de l'humanit, constitue un tout marqu par l'interdpendance, Proclame ce qui suit : Principe 1 Les tres humains sont au centre des proccupations relatives au dveloppement durable. Ils ont droit une vie saine et productive en harmonie avec la nature. Principe 2 Conformment la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, les Etats ont le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique d'environnement et de dveloppement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les activits exerces dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrle ne causent pas de dommages l'environnement dans d'autres Etats ou dans des zones ne relevant d'aucune juridiction nationale. Principe 3 Le droit au dveloppement doit tre ralis de faon satisfaire quitablement les besoins relatifs au dveloppement et l'environnement des gnrations prsentes et futures. a/ Rapport de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement, Stockholm, 5-16 juin 1972 (publication des Nations Unies, numro de vente : F.73.II.A.14), chap, I. Principe 4 Pour parvenir un dveloppement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intgrante du processus de dveloppement et ne peut tre considre isolment. Principe 5 Tous les Etats et tous les peuples doivent cooprer la tche essentielle de l'limination de la pauvret, qui constitue une condition indispensable du dveloppement durable, afin de rduire les diffrences de niveaux de vie et de mieux rpondre aux besoins de la majorit des peuples du monde. Principe 6 La situation et les besoins particuliers des pays en dveloppement, en particulier des pays les moins avancs et des pays les plus vulnrables sur le plan de l'environnement, doivent se voir accorder une priorit spciale. Les actions internationales entreprises en matire d'environnement et de dveloppement devraient galement prendre en considration les intrts et les besoins de tous les pays. Principe 7 Les Etats doivent cooprer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protger et de rtablir la sant et l'intgrit de l'cosystme terrestre. Etant donn la diversit des rles jous dans la dgradation de l'environnement mondial, les Etats ont des responsabilits communes mais diffrencies. Les pays dvelopps admettent la responsabilit qui leur incombe dans l'effort international en faveur du dveloppement durable, compte tenu des pressions que leurs socits exercent sur l'environnement mondial et des techniques et des ressources financires dont ils disposent. Principe 8 Afin de parvenir un dveloppement durable et une meilleure qualit de vie pour tous les peuples, les Etats devraient rduire et liminer les modes de production et de consommation non viables et promouvoir des politiques dmographiques appropries. Principe 9 Les Etats devraient cooprer ou intensifier le renforcement des capacits endognes en matire de dveloppement durable en amliorant la comprhension scientifique par des changes de connaissances scientifiques et techniques et en facilitant la mise au point, l'adaptation, la diffusion et le transfert de techniques, y compris de techniques nouvelles et novatrices. Principe 10 La meilleure faon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concerns, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dment accs aux informations relatives l'environnement que dtiennent les autorits publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activits dangereuses dans leurs collectivits, et avoir la possibilit de participer aux processus de prise de dcision. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les informations la disposition de celui-ci. Un accs effectif des actions judiciaires et administratives, notamment des rparations et des recours, doit tre assur. Principe 11 Les Etats doivent promulguer des mesures lgislatives efficaces en matire d'environnement. Les normes cologiques et les objectifs et priorits pour la gestion de l'environnement devraient tre adapts la situation en matire d'environnement et de dveloppement laquelle ils s'appliquent. Les normes appliques par certains pays peuvent ne pas convenir d'autres pays, en particulier des pays en dveloppement, et leur imposer un cot conomique et social injustifi. Principe 12 Les Etats devraient cooprer pour promouvoir un systme conomique international ouvert et favorable, propre engendrer une croissance conomique et un dveloppement durable dans tous les pays, qui permettrait de mieux lutter contre les problmes de dgradation de l'environnement. Les mesures de politique commerciale motives par des considrations relatives l'environnement ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction dguise aux changes internationaux. Toute action unilatrale visant rsoudre les grands problmes cologiques au-del de la juridiction du pays importateur devrait tre vite. Les mesures de lutte contre les problmes cologiques transfrontires ou mondiaux devraient, autant que possible, tre fondes sur un consensus international. Principe 13 Les Etats doivent laborer une lgislation nationale concernant la responsabilit de la pollution et d'autres dommages l'environnement et l'indemnisation de leurs victimes. Ils doivent aussi cooprer diligemment et plus rsolument pour dvelopper davantage le droit international concernant la responsabilit et l'indemnisation en cas d'effets nfastes de dommages causs l'environnement dans des zones situes au-del des limites de leur juridiction par des activits menes dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrle. Principe 14 Les Etats devraient concerter efficacement leurs efforts pour dcourager ou prvenir les dplacements et les transferts dans d'autres Etats de toutes activits et substances qui provoquent une grave dtrioration de l'environnement ou dont on a constat qu'elles taient nocives pour la sant de l'homme. Principe 15 Pour protger l'environnement, des mesures de prcaution doivent tre largement appliques par les Etats selon leurs capacits. En cas de risque de dommages graves ou irrversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prtexte pour remettre plus tard l'adoption de mesures effectives visant prvenir la dgradation de l'environnement. Principe 16 Les autorits nationales devraient s'efforcer de promouvoir l'internalisation des cots de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments conomiques, en vertu du principe selon lequel c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le cot de la pollution, dans le souci de l'intrt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l'investissement. Principe 17 Une tude d'impact sur l'environnement, en tant qu'instrument national, doit tre entreprise dans le cas des activits envisages qui risquent d'avoir des effets nocifs importants sur l'environnement et dpendent de la dcision d'une autorit nationale comptente. Principe 18 Les Etats doivent notifier immdiatement aux autres Etats toute catastrophe naturelle ou toute autre situation d'urgence qui risque d'avoir des effets nfastes soudains sur l'environnement de ces derniers. La communaut internationale doit faire tout son possible pour aider les Etats sinistrs. Principe 19 Les Etats doivent prvenir suffisamment l'avance les Etats susceptibles d'tre affects et leur communiquer toutes informations pertinentes sur les activits qui peuvent avoir des effets transfrontires srieusement nocifs sur l'environnement et mener des consultations avec ces Etats rapidement et de bonne foi. Principe 20 Les femmes ont un rle vital dans la gestion de l'environnement et le dveloppement. Leur pleine participation est donc essentielle la ralisation d'un dveloppement durable. Principe 21 Il faut mobiliser la crativit, les idaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manire assurer un dveloppement durable et garantir chacun un avenir meilleur. Principe 22 Les populations et communauts autochtones et les autres collectivits locales ont un rle vital jouer dans la gestion de l'environnement et le dveloppement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les Etats devraient reconnatre leur identit, leur culture et leurs intrts, leur accorder tout l'appui ncessaire et leur permetre de participer efficacement la ralisation d'un dveloppement durable. Principe 23 L'environnement et les ressources naturelles des peuples soumis oppression, domination et occupation doivent tre protgs. Principe 24 La guerre exerce une action intrinsquement destructrice sur le dveloppement durable. Les Etats doivent donc respecter le droit international relatif la protection de l'environnement en temps de conflit arm et participer son dveloppement, selon que de besoin. Principe 25 La paix, le dveloppement et la protection de l'environnement sont interdpendants et indissociables. Principe 26 Les Etats doivent rsoudre pacifiquement tous leurs diffrends en matire d'environnement, en employant des moyens appropris conformment la Charte des Nations Unies. Principe 27 Les Etats et les peuples doivent cooprer de bonne foi et dans un esprit de solidarit l'application des principes consacrs dans la prsente Dclaration et au dveloppement du droit international dans le domaine du dveloppement durable. Annexe II ACTION 21 TABLE DES MATIERES* Chapitre Paragraphes Page 1. Prambule ........................................... 1.1 - 1.614 SECTION I. DIMENSIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES 2. Coopration internationale visant acclrer un dveloppement durable dans les pays en dveloppement et politiques nationales connexes ................... 2.1 - 2.4316 3. Lutte contre la pauvret ............................ 3.1 - 3.1232 4. Modification des modes de consommation .............. 4.1 - 4.2739 5. Dynamique dmographique et durabilit ............... 5.1 - 5.6646 6. Protection et promotion de la sant ................. 6.1 - 6.4659 7. Promotion d'un modle viable d'tablissements humains ............................................. 7.1 - 7.8081 8. Intgration du processus de prise de dcisions sur l'environnement et le dveloppement ................. 8.1 - 8.54110 * Pour la section II (Conservation et gestion des ressources aux fins du dveloppement) voir A/CONF.151/26 (Vol. II); pour la section III (Renforcement du rle des principaux groupes) et la section IV (Moyens d'excution), voir A/CONF.151/26 (Vol. III). Chapitre 1 PREAMBULE* 1.1 L'humanit se trouve un moment crucial de son histoire. Nous assistons actuellement la perptuation des disparits entre les nations et l'intrieur des nations, une aggravation de la pauvret, de la faim, de l'tat de sant et de l'analphabtisme, et la dtrioration continue des cosystmes dont nous sommes tributaires pour notre bien-tre. Mais si nous intgrons les questions d'environnement et de dveloppement et si nous accordons une plus grande attention ces questions, nous pourrons satisfaire les besoins fondamentaux, amliorer le niveau de vie pour tous, mieux protger et mieux grer les cosystmes et assurer un avenir plus sr et plus prospre. Aucun pays ne saurait raliser tout cela lui seul, mais la tche est possible si nous oeuvrons tous ensemble dans le cadre d'un partenariat mondial pour le dveloppement durable. 1.2 Ce partenariat mondial doit se fonder sur les prmisses de la rsolution 44/228 de l'Assemble gnrale, en date du 22 dcembre 1989, qui a t adopte lorsque les nations du monde ont demand la convocation de la Confrence des Nations Unies sur l'environnement et le dveloppement, et sur la ncessit accepte d'une approche quilibre et intgre aux problmes de l'environnement et du dveloppement. 1.3 Action 21 aborde les problmes urgents d'aujourd'hui et cherche aussi prparer le monde aux tches qui l'attendent au cours du sicle prochain. C'est un programme qui reflte un consensus mondial et un engagement politique au niveau le plus lev sur la coopration en matire de dveloppement et d'environnement. La bonne application d'Action 21 est la premire et la plus importante des responsabilits des gouvernements. Les stratgies, plans, politiques et processus nationaux sont vitaux pour ce faire. La coopration internationale doit venir appuyer et complter les efforts nationaux. Dans ce contexte, le systme des Nations Unies a un rle essentiel jouer. D'autres organisations internationales, rgionales et sous-rgionales devront galement contribuer cet effort. Il faudrait de mme encourager la participation du public la plus large possible et la contribution active des organisations non gouvernementales et d'autres groupes. 1.4 Les objectifs d'Action 21 en matire de dveloppement et d'environnement ncessiteront un apport substantiel de ressources financires nouvelles et additionnelles aux pays en dveloppement, afin de couvrir le surcrot de dpenses entran par les mesures qu'ils devront prendre pour rsoudre des * Le terme "gouvernements" utilis ici est rput inclure la Communaut conomique europenne dans ses domaines de comptence. Dans tout le texte d'Action 21, l'expression "cologiquement rationnel(le)(s)" signifie "cologiquement sr(e)(s) et rationnel(le)(s)", en particulier lorsqu'elle s'applique aux expressions "sources d'nergie", "approvisionnement en nergie", "systmes nergtiques" ou "technologie/technologies". problmes cologiques de dimension mondiale et acclrer le dveloppement durable. Des ressources financires sont galement ncessaires aux fins de renforcer la capacit des institutions internationales pour la mise en oeuvre d'Action 21. A titre indicatif, on donne une valuation de l'ordre de grandeur des cots pour chacun des domaines d'activit. Cette valuation devra tre examine et affine par les institutions et organisations d'excution intresses. 1.5 En mettant en oeuvre des domaines d'activit pertinents dfinis dans Action 21, il y a lieu d'accorder une attention spciale la situation particulire des pays dont l'conomie est en transition. Il faut galement reconnatre qu'en transformant leur conomie, ces pays doivent faire face d'normes difficults parfois dans un climat de trs forte tension sociale et politique. 1.6 La description des domaines d'action qui constituent Action 21 est prsente selon les rubriques suivantes : principes d'action, objectifs, activits et moyens d'excution. Action 21 est un programme dynamique. Il sera men par les divers acteurs selon les situations, les capacits et les priorits diffrentes des pays et des rgions, dans le strict respect de tous les principes noncs dans la Dclaration de Rio sur l'environnement et le dveloppement. Il peut voluer avec le temps, en fonction des besoins et des circonstances. Ce processus marque la naissance d'un nouveau partenariat mondial pour le dveloppement durable. SECTION I. DIMENSIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES Chapitre 2 COOPERATION INTERNATIONALE VISANT A ACCELERER UN DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT ET POLITIQUES NATIONALES CONNEXES INTRODUCTION 2.1 Afin de relever les dfis que reprsentent l'environnement et le dveloppement, les Etats ont dcid d'tablir un nouveau partenariat mondial, qui exige que tous les Etats poursuivent un dialogue constructif, inspir par la ncessit de rendre l'conomie mondiale plus efficace et plus quitable, compte tenu de l'interdpendance croissante de la communaut des nations et de la ncessit de donner la priorit au dveloppement durable dans le programme d'action de la communaut internationale. Il est reconnu que, pour assurer le succs de ce nouveau partenariat, il est important de surmonter les affrontements et de promouvoir un climat de coopration et de solidarit vritable. Il est galement essentiel de renforcer les politiques nationales et internationales et la coopration afin de s'adapter aux nouvelles ralits. 2.2 La politique conomique de chaque pays et les relations conomiques internationales sont d'une grande pertinence pour le dveloppement durable. La relance et l'acclration du dveloppement supposent un climat conomique international la fois dynamique et favorable, et, l'chelon national, des politiques rsolues. En l'absence de l'une de ces conditions, cette relance tournerait court. Un climat conomique extrieur favorable est cet gard tout fait essentiel. Le dveloppement ne pourra pas s'acclrer si l'conomie mondiale manque la fois de dynamisme et de stabilit et est fragilise par l'incertitude. Le dveloppement ne pourra pas non plus s'acclrer si les pays en dveloppement sont paralyss par leur endettement extrieur, si les capitaux de dveloppement sont inadquats, si des obstacles limitent l'accs aux marchs et si les cours des produits de base et les termes de l'change des pays en dveloppement restent dprims. L'volution enregistre au cours des annes 80 a, pour l'essentiel, t ngative sur chacun de ces points et doit donc tre inverse. Les politiques suivre et les mesures prendre pour amnager un climat international qui soutienne puissamment les efforts de dveloppement de chaque pays sont donc essentielles. Dans ce domaine, la coopration internationale devrait tre conue pour complter et appuyer, et non pas pour entraver ou contrler, une politique conomique intrieure rationnelle dans les pays dvelopps comme dans les pays en dveloppement, condition d'un progrs global vers un dveloppement durable. 2.3 L'conomie internationale doit crer un climat international propice la ralisation des objectifs en matire d'environnement et de dveloppement : a) En encourageant le dveloppement durable par une libralisation du commerce; b) En faisant en sorte que le commerce et l'environnement se soutiennent mutuellement; c) Par des apports financiers adquats aux pays en dveloppement et par le rglement du problme de l'endettement international; d) En encourageant la mise en oeuvre de politiques macro-conomiques favorables l'environnement comme au dveloppement. 2.4 Les gouvernements reconnaissent qu'un nouvel effort est fait l'chelle mondiale pour lier les lments du systme conomique international et la ncessit pour l'humanit de vivre dans un environnement naturel sr et stable. C'est pourquoi les gouvernements sont rsolus poursuivre leurs efforts en vue de renforcer le consensus l'intersection des domaines relatifs l'environnement, au commerce et au dveloppement dans les instances internationales, de mme que dans la politique intrieure de chaque pays. DOMAINES D'ACTIVITE A. Promouvoir un dveloppement durable par le commerce Principes d'action 2.5 Un systme commercial multilatral ouvert, quitable, sr, non discriminatoire, prvisible, compatible avec les objectifs du dveloppement durable, et conduisant une rpartition optimale de la production mondiale selon les principes de l'avantage comparatif est bnfique pour tous les partenaires commerciaux. De plus, un meilleur accs des exportations des pays en dveloppement aux marchs des pays dvelopps, allant de pair avec des politiques macro-conomiques et environnementales rationnelles aurait sur l'environnement une incidence bnfique et apporterait de ce fait une contribution importante au dveloppement durable. 2.6 L'exprience a montr que le dveloppement durable supposait une volont de mettre en oeuvre des politiques conomiques et une gestion de l'conomie rationnelles, de conduire les affaires publiques de faon efficace et prvisible, d'intgrer le souci de l'environnement aux dcisions et de progresser vers des rgimes dmocratiques permettant la pleine participation de toutes les parties concernes, eu gard aux conditions propres chaque pays. Ces aspects conditionnent de faon essentielle la mise en oeuvre des grandes orientations et la ralisation des objectifs noncs ci-aprs. 2.7 Le secteur des produits de base domine l'conomie de beaucoup de pays en dveloppement, tant pour ce qui est de la production que de l'emploi et des recettes d'exportation. L'conomie mondiale des produits de base dans les annes 80 a t principalement caractrise par la prdominance de prix rels trs faibles et orients la baisse pour la plupart des produits de base, sur les marchs internationaux, d'o une forte contraction des recettes d'exportation de produits de base de nombreux pays producteurs. L'aptitude de ces pays mobiliser la faveur du commerce international les ressources dont ils ont besoin pour financer les investissements qu'appelle le dveloppement durable risque d'tre compromise par cette volution de mme que par les obstacles tarifaires et non tarifaires, notamment par la progressivit des droits de douane, qui limitent leur accs aux marchs d'exportation. Il est indispensable d'liminer les distorsions dans le commerce international. La ralisation de cet objectif requiert notamment une rduction substantielle et progressive des mesures de soutien et de protection en faveur de l'agriculture - englobant les rgimes internes, l'accs aux marchs et les subventions l'exportation - de mme que de l'industrie et d'autres secteurs afin d'viter des pertes importantes aux producteurs les plus efficaces, notamment dans les pays en dveloppement. Ainsi dans l'agriculture, l'industrie et d'autres secteurs, diverses initiatives pourraient tre prises en vue de promouvoir la libralisation du commerce et d'appliquer des mesures tendant faire en sorte que la production tienne mieux compte des besoins en matire de protection de l'environnement et de dveloppement. Il faudrait donc poursuivre la libralisation des changes sur une base intersectorielle au niveau mondial afin de contribuer au dveloppement durable. 2.8 L'environnement commercial international a t modifi par divers faits nouveaux qui ont fait natre la fois de nouveaux enjeux et de nouvelles possibilits et qui ont confr encore plus d'importance la coopration conomique multilatrale. Le commerce mondial a continu, ces dernires annes, de progresser plus rapidement que la production mondiale. Cependant, cette expansion des changes commerciaux internationaux a t ingale et seuls quelques pays en dveloppement ont pu sensiblement accrotre leurs exportations. Des pressions protectionnistes et des mesures unilatrales continuent de mettre en pril le fonctionnement d'un systme commercial multilatral ouvert, au dtriment tout spcialement des exportations qui prsentent un intrt pour les pays en dveloppement. Au cours des dernires annes, les processus d'intgration conomique se sont intensifis : ils devraient dynamiser les changes commerciaux mondiaux et accrotre les possibilits de commerce et de dveloppement des pays du tiers monde. En mme temps, un nombre croissant de ces pays ont adopt de courageuses rformes d'orientation comportant une libralisation ambitieuse et autonome du commerce, alors que des rformes d'envergure et une profonde restructuration avaient lieu dans les pays d'Europe centrale et orientale, devant conduire l'intgration de ces pays dans l'conomie mondiale et le systme commercial international. Une attention accrue est accorde au renforcement du rle des entreprises et la promotion de marchs comptitifs, avec l'adoption de politiques de concurrence. Le SGP s'est rvl tre un utile instrument de politique commerciale, bien que ses objectifs n'aient pas encore t pleinement raliss, et les stratgies de facilitation du commerce relatives l'change de donnes informatis (EDI) ont permis d'amliorer l'efficacit commerciale des secteurs public et priv. Les interactions entre les politiques de l'environnement et les questions commerciales sont multiples et n'ont pas encore t pleinement values. Un rsultat rapide, quilibr et positif des ngociations commerciales multilatrales d'Uruguay permettrait de poursuivre la libralisation et l'expansion du commerce mondial, de renforcer les perspectives en matire de commerce et de dveloppement des pays en dveloppement et d'accrotre la scurit et la prvisibilit du systme commercial international. Objectifs 2.9 Dans les annes qui viennent, et compte tenu des rsultats des ngociations commerciales multilatrales d'Uruguay, les gouvernements devraient continuer s'efforcer d'atteindre les objectifs suivants : a) Promouvoir un systme commercial multilatral ouvert, non discriminatoire et quitable, permettant tous les pays - en particulier aux pays en dveloppement - d'amliorer leurs structures conomiques et de relever le niveau de vie de leur population par un dveloppement conomique continu; b) Amliorer l'accs des exportations des pays en dveloppement aux marchs des pays dvelopps; c) Amliorer le fonctionnement des marchs des produits de base et mettre en oeuvre des politiques des produits de base qui soient rationnelles, compatibles et cohrentes aux chelons national et international dans le but d'optimiser la contribution du secteur des produits de base au dveloppement durable compte tenu des considrations d'environnement; d) Promouvoir et soutenir des politiques intrieures et internationales qui fassent que la croissance conomique et la protection de l'environnement se soutiennent mutuellement. Activits a) Coopration et coordination internationales et rgionales Promouvoir un systme commercial international tenant compte des besoins des pays en dveloppement 2.10 La communaut internationale doit donc avoir pour objectifs : a) D'arrter et d'inverser le protectionnisme pour stimuler la libralisation et l'essor du commerce mondial dans l'intrt de tous les pays, en particulier des pays en dveloppement; b) D'instaurer un systme commercial international quitable, sr, non discriminatoire et prvisible; c) De faciliter, dans les meilleurs dlais, l'intgration de tous les pays dans l'conomie mondiale et dans le systme commercial international; d) De garantir la synergie des politiques environnementales et commerciales, en vue d'assurer un dveloppement durable; e) De renforcer le systme commercial international, grce la conclusion rapide et un rsultat quilibr, global et positif des ngociations commerciales multilatrales d'Uruguay. 2.11 La communaut internationale devrait chercher des moyens d'assurer un meilleur fonctionnement et une plus grande transparence des marchs des produits de base, une diversification du secteur des produits de base dans les conomies en dveloppement dans un cadre macro-conomique qui prennent en considration la structure de l'conomie, la dotation de ressources et les possibilits commerciales d'un pays, ainsi qu'une meilleure gestion des ressources naturelles qui tienne compte des besoins du dveloppement durable. 2.12 Tous les pays devraient donc appliquer les engagements prcdemment pris de juguler et refouler le protectionnisme et de continuer largir l'accs aux marchs, en particulier dans les domaines qui intressent les pays en dveloppement. Cette amlioration de l'accs aux marchs sera facilite par un ajustement structurel appropri dans les pays dvelopps. Les pays en dveloppement devraient poursuivre la rforme de leur politique commerciale et leur ajustement structurel. C'est pourquoi il est urgent d'amliorer les conditions d'accs aux marchs pour les produits de base, notamment par l'limination progressive des obstacles aux importations de produits de base, l'tat brut ou transform, en provenance notamment des pays en dveloppement, et la rduction sensible et progressive des mesures de soutien qui favorisent une production non comptitive, telles que les subventions la production et l'exportation. b) Activits de gestion Suivre des politiques intrieures qui maximisent les avantages de la libralisation du commerce en vue d'un dveloppement durable 2.13 Pour tirer profit de la libralisation du systme commercial international, les pays en dveloppement devraient suivre, selon ce qui leur convient, les politiques suivantes : a) Crer des conditions intrieures qui favorisent un quilibre entre la production destine au march national et la production exporter, liminer ce qui fausse les exportations et ne pas encourager remplacer les importations par une production intrieure inefficace; b) Crer le cadre directif et les infrastructures ncessaires pour accrotre l'efficience du commerce extrieur et amliorer le fonctionnement des marchs intrieurs. 2.14 S'agissant des produits de base, les pays en dveloppement devraient, en prservant la productivit du march, adopter les politiques suivantes : a) Dvelopper les activits de transformation et la distribution, amliorer les mthodes de commercialisation et rendre le secteur des produits de base plus comptitif; b) Diversifier l'conomie pour la rendre moins tributaire des exportations de produits de base; c) Faire en sorte que les prix des produits de base traduisent une utilisation efficiente et durable des facteurs de production et refltent galement le cot de cette production du point de vue de l'environnement et des ressources et sur le plan social. c) Donnes et information Encourager la collecte de donnes et la recherche 2.15 Le GATT, la CNUCED et d'autres organisations comptentes devraient continuer rassembler des lments d'information et des donnes sur le commerce. Le Secrtaire gnral de l'ONU est invit renforcer le Systme d'information sur les mesures de rgulation du commerce gr par la CNUCED. Instaurer une meilleure coopration internationale dans le commerce des produits de base et diversifier davantage ce secteur 2.16 Pour ce qui est du commerce des produits de base, les gouvernements, directement ou par l'intermdiaire des organisations internationales, devraient, selon ce qui leur convient : a) Chercher amliorer le fonctionnement des marchs de produits de base, entre autres par une plus grande transparence, grce des changes de vues et d'informations sur les plans d'investissement, les perspectives et les dbouchs des diffrents produits. Les ngociations de fond entre producteurs et consommateurs devraient se poursuivre en vue d'arriver des accords internationaux viables et plus efficaces qui tiennent compte des tendances du march, ou d'autres arrangements, ainsi que de crer des groupes d'tude. A cet gard, il conviendrait de s'occuper en particulier des accords sur le cacao, le caf, le sucre et les bois tropicaux. Il importe que les consommateurs et les producteurs participent totalement et activement aux accords et arrangements internationaux de produit. Il faudrait tenir compte des questions de prvention des accidents du travail et des maladies professionnelles, du transfert de technologie, des services associs la production, la commercialisation et la promotion des produits de base, ainsi que des considrations relatives l'environnement; b) Continuer mettre en oeuvre des moyens de compenser l'insuffisance des recettes provenant de l'exportation des produits de base des pays en dveloppement afin d'encourager la diversification; c) Aider les pays en dveloppement qui le demandent dfinir et suivre des politiques des produits de base et collecter et utiliser l'information concernant les marchs; d) Soutenir les efforts que font les pays en dveloppement pour se doter du cadre directif et des infrastructures qui rendront leur commerce extrieur plus efficient; e) Appuyer les initiatives que les pays en dveloppement prennent aux chelons national, rgional ou international pour diversifier le secteur des produits de base. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 2.17 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 8,8 milliards de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Cration de capacits 2.18 Les activits de coopration technique mentionnes plus haut ont pour but de renforcer la capacit qu'a un pays de dfinir et d'appliquer une politique des produits de base, d'exploiter et de grer les ressources nationales et de runir et utiliser l'information concernant les marchs. B. Le commerce et l'environnement au service l'un de l'autre Principes d'action 2.19 Les politiques commerciales et les politiques de l'environnement devraient s'tayer mutuellement. Un systme d'changes multilatral, caractre ouvert, permet d'allouer et utiliser plus efficacement les ressources, contribuant ainsi accrotre la production et les recettes et allger la pese exerce sur l'environnement; il permet donc de dgager les ressources supplmentaires ncessaires pour assurer la croissance conomique et le dveloppement et pour mieux protger l'environnement. A son tour, un environnement sain gnre les richesses cologiques et autres ncessaires une croissance durable et un dveloppement soutenu des changes. Un systme d'changes comme celui qui est prconis ici aurait des incidences positives sur l'environnement et contribuerait un dveloppement durable. 2.20 La coopration internationale s'intensifie dans le domaine de l'environnement. Il est plusieurs fois arriv que les dispositions commerciales d'accords multilatraux conclus dans ce domaine aient une place dans l'action mene face certains problmes d'environnement qui se posent l'chelle mondiale. C'est ainsi qu'on a parfois jug ncessaire de recourir des mesures commerciales pour pouvoir mieux faire respecter des rglementations visant protger l'environnement. Une rglementation de cette nature, pour ne pas imposer aux changes commerciaux des restrictions qui ne se justifient pas, devrait viser les causes premires de la dgradation de l'environnement. Il s'agit d'assurer la cohsion des politiques commerciales et des politiques de l'environnement, qui doivent permettre de mieux asseoir les bases d'un dveloppement durable. Il ne faut pas oublier cependant que des rgles de protection de l'environnement qui conviennent aux pays dvelopps peuvent avoir dans les pays en dveloppement des consquences conomiques et sociales injustifiables. Objectifs 2.21 Les gouvernements, oeuvrant par le canal des instances multilatrales comptentes, notamment le GATT, la CNUCED et d'autres organisations internationales, devraient : a) Faire en sorte que les politiques internationales de l'environnement et celles qui concernent le commerce s'tayent mutuellement de faon favoriser un dveloppement durable; b) Prciser le rle du GATT, de la CNUCED et d'autres organisations internationales face aux problmes de commerce et aux questions ayant un rapport avec l'environnement, y compris, le cas chant, en ce qui concerne la procdure de conciliation et le rglement des diffrends; c) Encourager la productivit et la concurrence sur le plan international et inciter l'industrie jouer un rle constructif face aux questions d'environnement et de dveloppement. Activits Elaboration d'un programme d'action concernant les rapports entre environnement et commerce et le dveloppement 2.22 Les gouvernements devraient encourager le GATT, la CNUCED et d'autres organisations conomiques internationales rgionales tudier, dans le cadre de leur mandat respectif et dans leur domaine de comptence, les propositions et principes ci-aprs : a) Effectuer les tudes qui conviennent pour mieux comprendre, afin de favoriser un dveloppement durable, les rapports entre commerce et environnement; b) Encourager le dialogue entre les milieux qui s'occupent respectivement du commerce, du dveloppement et de l'environnement; c) Lorsqu'on prend des mesures commerciales qui se rapportent l'environnement, veiller la transparence et ce que ces mesures soient compatibles avec les obligations internationales; d) En luttant contre les causes profondes des problmes d'environnement et de dveloppement, viter d'adopter, pour protger l'environnement, des mesures qui imposeraient sans ncessit des restrictions aux changes; e) S'efforcer d'viter de recourir aux mesures qui restreignent ou faussent les changes et aux subventions pour compenser les diffrences de cots rsultant de diffrences entre les normes et rglements en matire d'environnement, car cela pourrait fausser les conditions du commerce et renforcer les tendances protectionnistes; f) Veiller ce que les normes et rglements faisant intervenir les conditions de l'environnement, notamment les normes de sant et de scurit, ne servent pas exercer une discrimination arbitraire ou injustifie, ou ne soient pas une faon dguise d'imposer des restrictions au commerce; g) Faire en sorte que les facteurs particuliers qui ont des incidences sur les politiques de l'environnement et les politiques commerciales des pays en dveloppement soient pris en considration lorsque l'on applique des rgles de protection de l'environnement ou des mesures commerciales de quelque nature que ce soit. Il convient de rappeler que des normes qui sont valables pour la plupart des pays avancs peuvent ne pas convenir des pays en dveloppement, ou y avoir sur le plan social des effets ngatifs injustifiables; h) Encourager les pays en dveloppement participer des accords multilatraux grce des dispositifs tels que des rgles spciales de transition; i) Eviter toute action unilatrale pour faire face des problmes cologiques hors de la juridiction des pays importateurs. Les mesures de protection de l'environnement visant remdier des problmes environnementaux transfrontires ou plantaires devraient, dans toute la mesure du possible, reposer sur un accord international. Des mesures internes visant atteindre certains objectifs en matire d'environnement peuvent avoir besoin, pour tre efficaces, d'tre tayes par des mesures commerciales. Si des mesures commerciales se rvlaient ncessaires pour assurer l'application de politiques de protection de l'environnement, elles pourraient tre soumises certains principes et certaines rgles, notamment les suivants : principe de non-discrimination; principe selon lequel les mesures prises ne devraient restreindre les changes que dans la mesure strictement ncessaire pour atteindre les objectifs viss; obligation d'assurer la transparence de l'application des mesures commerciales lies l'environnement, ainsi que de signaler comme il convient les rgles nationales; et ncessit de tenir compte des conditions et des besoins particuliers des pays en dveloppement qui s'emploient atteindre les objectifs convenus l'chelle internationale en matire d'environnement; j) Prciser lorsqu'il y a lieu et clairer les rapports entre les dispositions de l'Accord gnral sur les tarifs douaniers et le commerce et certaines des mesures multilatrales adoptes dans le domaine de l'environnement; k) Faire en sorte que le public puisse tre associ l'laboration, la ngociation et l'application des politiques commerciales, de faon introduire davantage de transparence en tenant compte des conditions propres du pays; l) Faire en sorte que les politiques de l'environnement constituent le cadre juridique et institutionnel qui convient pour pouvoir protger l'environnement contre les nouveaux dangers qui peuvent rsulter de l'volution de la production et de la spcialisation des changes. C. Fourniture d'apports financiers adquats aux pays en dveloppement Principes d'action 2.23 Les pays en dveloppement ont besoin d'investissements afin de pouvoir raliser la croissance conomique voulue pour amliorer le bien-tre de leurs populations et rpondre durablement leurs besoins fondamentaux sans endommager ou puiser la base de ressources qui soutient le dveloppement. Un dveloppement durable exige une augmentation des investissements, ce qui requiert des ressources financires d'origine intrieure et extrieure. L'investissement tranger priv et le rapatriement des capitaux fugitifs devraient permettre de dgager d'importantes ressources financires, condition qu'il existe un climat propice aux investissements. De nombreux pays en dveloppement ont connu une dcennie de transferts nets ngatifs de ressources financires pendant laquelle leurs recettes ont t infrieures aux paiements qu'ils avaient effectuer, en particulier au titre du service de la dette. De ce fait, des ressources mobilises sur le plan intrieur ont d tre transfres l'tranger au lieu d'tre investies sur place pour promouvoir un dveloppement conomique durable. 2.24 Pour nombre de pays en dveloppement, la relance du dveloppement n'aura lieu que si l'on parvient rsoudre rapidement et de faon durable les problmes de la dette extrieure dont la charge pse lourdement sur leur conomie. Le fardeau impos par le service de leur dette a gravement limit leurs possibilits de relancer la croissance et d'liminer la pauvret, et il s'est traduit par une contraction de leurs importations, de leurs investissements et de leur consommation. La dette extrieure est devenue l'un des principaux facteurs de leur stagnation conomique. La mise en oeuvre continue et vigoureuse d'une stratgie internationale relative la dette qui ne cesse d'voluer vise rtablir la viabilit financire extrieure des pays dbiteurs; en effet, la reprise de la croissance et du dveloppement de ces pays contribuerait assurer une croissance et un dveloppement durables. Dans ce contexte, des ressources financires additionnelles en faveur des pays en dveloppement et l'utilisation rationnelle de ces ressources revtent un caractre essentiel. Objectifs 2.25 Les diffrents lments ncessaires l'excution des programmes sectoriels et intersectoriels figurant dans Action 21 sont examins dans le cadre des programmes pertinents et au chapitre 33 intitul "Ressources et mcanismes financiers". Activits a) Ralisation des objectifs internationaux en matire d'aide publique au dveloppement 2.26 Ainsi qu'il est dit au chapitre 33, des ressources nouvelles et supplmentaires devraient tre fournies l'appui des programmes d'Action 21. b) Question de la dette 2.27 En ce qui concerne la dette extrieure contracte envers des banques commerciales, il y a lieu de reconnatre les progrs raliss dans le cadre de la stratgie renforce relative la dette et d'encourager une mise en oeuvre plus rapide de cette stratgie. Quelques pays ont dj bnfici d'une rduction de cette dette ou de mesures quivalentes, associes des politiques judicieuses d'ajustement. La communaut internationale encourage : a) D'autres pays ayant une lourde dette envers les banques commerciales ngocier avec leurs cranciers des mesures analogues de rduction; b) Les parties une telle ngociation tenir dment compte des besoins des pays dbiteurs la fois en matire de rduction de la dette moyen terme et de nouveaux crdits; c) Les institutions multilatrales participant activement l'excution de la stratgie internationale renforce relative la dette continuer d'appuyer les ensembles de mesures de rduction de la dette concernant la dette commerciale afin de faire en sorte que le volume de ce financement soit compatible avec l'volution de la stratgie; d) Les banques crancires participer la rduction de l'encours et du service de la dette; e) Des politiques plus nergiques pour attirer des investissements directs, viter un niveau d'endettement intolrable et promouvoir le retour des capitaux fugitifs. 2.28 Pour ce qui est de la dette contracte envers les cranciers officiels bilatraux, il y a lieu de se fliciter des mesures prises rcemment par le Club de Paris afin d'accorder des conditions d'allgement plus gnreuses aux pays lourdement endetts les plus pauvres. Les efforts actuellement dploys pour appliquer des mesures dcoulant des conditions de la Trinit-et-Tobago en accord avec la capacit de paiement de ces pays et de faon telle qu'il en rsulte un appui supplmentaire aux efforts de rforme conomique des pays considrs sont apprciables. Enfin, il y a lieu de se fliciter des fortes rductions de la dette bilatrale accorde par quelques pays cranciers et d'encourager d'autres, en mesure de le faire, agir dans le mme sens. 2.29 Les mesures prises par les pays faible revenu lourdement endetts qui continuent, au prix de lourds sacrifices, assurer le service de leur dette en s'employant conserver leur rputation de solvabilit sont dignes de louanges. Il faudrait accorder une attention particulire leurs besoins en matire de ressources. D'autres pays en dveloppement trs lourdement endetts, qui font des efforts considrables pour continuer d'assurer le service de leur dette et s'acquitter de leurs obligations financires extrieures, mritent galement de retenir toute l'attention voulue. 2.30 En ce qui concerne la dette multilatrale, il est instamment demand qu'une attention srieuse soit accorde la poursuite des travaux visant trouver des solutions axes sur la croissance aux graves problmes rencontrs par les pays en dveloppement en matire de service de la dette, y compris les pays principalement endetts l'gard de cranciers publics ou d'institutions financires multilatrales. Le soutien de ces institutions sous la forme de nouveaux crdits et de l'utilisation de leurs ressources des conditions de faveur est vivement apprci, en particulier dans le cas des pays faible revenu ayant entrepris des rformes conomiques. Il faudrait continuer de recourir des groupes de soutien pour obtenir des ressources permettant d'ponger les arrirs des pays s'engageant dans de vigoureux programmes de rforme conomique appuys par le FMI et par la Banque mondiale. Des mesures de la part des institutions financires multilatrales telles que le refinancement des intrts sur les prts aux conditions du march au moyen de remboursements effectus l'IDA - "cinquime dimension" - sont accueillies avec satisfaction. Moyens d'excution Financement et valuation des cots* D. Promotion de politiques conomiques favorables un dveloppement durable Principes d'action 2.31 L'environnement extrieur dfavorable dont souffrent les pays en dveloppement rend d'autant plus importantes la mobilisation des ressources intrieures et une affectation et une utilisation judicieuses des ressources propres dans le sens de la promotion d'un dveloppement durable. Certains pays doivent appliquer des politiques visant redresser et rorienter les dpenses publiques, rduire les importants dficits budgtaires et autres dsquilibres macro-conomiques, les politiques restrictives et les distorsions dans les domaines des taux de change, de l'investissement et des finances, ainsi que les obstacles la cration d'entreprises. Dans les pays * Voir chap. 33 (Ressources et mcanismes financiers). dvelopps, une rforme et un ajustement continus des politiques, y compris des taux d'pargne appropris, aideraient gnrer des ressources pour financer le passage un dveloppement durable sur le plan intrieur ainsi que dans les pays en dveloppement. 2.32 Une bonne gestion, c'est- -dire une administration publique remplissant ses fonctions d'une manire efficace, honnte, quitable, responsable et compatible avec la promotion des droits et des chances de l'individu, constitue un lment essentiel d'un dveloppement durable et participatif, et d'une bonne performance conomique tous les niveaux. Tous les pays doivent redoubler d'efforts pour combattre et liminer la mauvaise gestion des affaires publiques et prives, notamment la corruption, en tenant compte des facteurs qui sont l'origine de ce phnomne et des agents qui y sont impliqus. 2.33 De nombreux pays en dveloppement endetts sont engags dans des programmes d'ajustement structurel lis au rchelonnement de la dette ou l'octroi de nouveaux prts. Ces programmes, qui sont certes ncessaires pour quilibrer les budgets et la balance des paiements, ont eu, dans certains cas, des effets sociaux et environnementaux ngatifs, se traduisant notamment par des restrictions budgtaires dans les domaines de la sant, de l'ducation et de la protection de l'environnement. Il faut veiller ce que les programmes d'ajustement structurel n'aient pas d'effets ngatifs sur l'environnement et le dveloppement social et ce qu'ils soient plus conformes aux objectifs du dveloppement durable. Objectifs 2.34 Il importe de mettre en place, en tenant compte de la situation propre chaque pays, des rformes conomiques gnrales favorisant la planification et l'utilisation efficaces des ressources en vue du dveloppement durable en appliquant de bonnes politiques conomiques et sociales, en encourageant l'esprit d'entreprise et la comptabilisation des cots environnementaux dans le prix des ressources, et en liminant les sources de distorsion dans les domaines du commerce et des investissements. Activits a) Activits de gestion Promotion de politiques conomiques efficaces 2.35 Les pays industrialiss et les autres pays qui sont en mesure de le faire devraient redoubler d'efforts pour : a) Encourager l'instauration d'un environnement conomique international stable et prvisible, en particulier pour ce qui est de la stabilit montaire, des taux d'intrt rels et des fluctuations des principaux taux de change; b) Encourager l'pargne et rduire les dficits budgtaires; c) Faire en sorte que l'on coordonne les politiques en tenant compte des intrts et des proccupations des pays en dveloppement, et en particulier de la ncessit de promouvoir une action positive l'appui des efforts que les pays les moins avancs dploient pour mettre fin leur marginalisation par rapport l'conomie mondiale; d) Mettre en oeuvre l'chelon national des politiques macro-conomiques et structurelles appropries qui visent promouvoir la croissance sans inflation, rduire leurs principaux dsquilibres externes et accrotre la capacit d'ajustement de leur conomie. 2.36 Les pays en dveloppement devraient envisager de redoubler d'efforts pour appliquer des politiques conomiques saines : a) Qui assurent la discipline montaire et financire qu'exigent la stabilit de prix et l'quilibre extrieur; b) Qui garantissent des taux de change ralistes; c) Propres relever l'pargne et l'investissement intrieurs ainsi que la rentabilit des investissements. 2.37 Plus prcisment, tous les pays devraient laborer des politiques permettant d'amliorer l'efficacit de l'affectation des ressources et tirant pleinement parti des possibilits offertes par le nouvel environnement conomique mondial. Les pays devraient en particulier, le cas chant, en tenant compte des stratgies et des objectifs nationaux : a) Eliminer les entraves au progrs que constituent l'impritie administrative, les contraintes d'ordre bureaucratique, les contrles inutiles et la mconnaissance des conditions du march; b) Promouvoir la transparence dans la gestion et la prise de dcisions; c) Encourager le secteur priv et favoriser l'esprit d'entreprise en encourageant les facilits d'ordre institutionnel qui favorisent la cration d'entreprises et l'accs aux marchs; l'objectif principal devrait tre de simplifier ou d'liminer les restrictions, les rglementations et formalits administratives qui compliquent, allongent et rendent plus coteuses la cration et l'exploitation d'entreprises dans de nombreux pays en dveloppement; d) Promouvoir et appuyer l'investissement et la mise en place des infrastructures ncessaires la croissance conomique durable et la diversification conomique sur une base durable et rationnelle d'un point de vue cologique; e) Permettre le fonctionnement d'instruments conomiques efficaces, y compris les mcanismes du march, tout en poursuivant les objectifs du dveloppement durable et en s'efforant de rpondre aux besoins fondamentaux; f) Promouvoir le fonctionnement de rgimes fiscaux et de secteurs financiers efficaces; g) Donner aux petites entreprises agricoles et non agricoles ainsi qu'aux populations et aux collectivits locales la possibilit de contribuer pleinement la ralisation d'un dveloppement durable; h) Eliminer les partis pris contre les exportations et en faveur d'importations inefficaces de substitution et mettre en place des politiques permettant de tirer pleinement parti des courants d'investissements trangers dans le cadre des objectifs nationaux, sociaux, conomiques et de dveloppement; i) Promouvoir la cration d'un climat conomique interne favorable l'instauration d'un quilibre optimal entre la production et les marchs internes et d'exportation. b) Coopration et coordination internationales et rgionales 2.38 Les gouvernements des pays dvelopps et des autres pays qui sont en mesure de le faire devraient, directement ou par l'intermdiaire des organisations internationales et des institutions de prt internationales comptentes, mieux s'attacher fournir aux pays en dveloppement une assistance technique accrue en vue : a) De renforcer leurs capacits nationales, sur leur demande, en matire de conception et d'application de politiques conomiques; b) D'laborer et de mettre en pratique des rgimes fiscaux, des systmes comptables et des secteurs financiers efficaces; c) D'encourager l'esprit d'entreprise. 2.39 Les institutions financires et les organismes internationaux de dveloppement devraient revoir leurs politiques et leurs programmes en tenant compte de l'objectif du dveloppement durable. 2.40 Le renforcement de la coopration conomique entre les pays en dveloppement est considr depuis longtemps comme un lment important des efforts visant promouvoir la croissance conomique et le potentiel technologique du monde en dveloppement et acclrer son expansion. La communaut internationale doit donc encourager et continuer d'appuyer les efforts dploys par les pays en dveloppement pour promouvoir leur coopration conomique mutuelle. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 2.41 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 50 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Renforcement des capacits 2.42 Les changements d'orientation mentionns plus haut dans les pays en dveloppement supposent de gros efforts au niveau national en vue de constituer des capacits dans les domaines de l'administration publique, des banques centrales, de l'administration fiscale, des institutions d'pargne et des marchs financiers. 2.43 L'excution des quatre domaines d'activit mentionns dans le prsent chapitre requerra des efforts particulirement intenses dans les pays les moins avancs qui connaissent des problmes d'environnement et de dveloppement particulirement graves. Chapitre 3 LUTTE CONTRE LA PAUVRETE DOMAINE D'ACTIVITE Permettre aux pauvres d'avoir des moyens d'existence durables Principes d'action 3.1 La pauvret est un problme complexe et multidimensionnel dont les origines sont aussi bien nationales qu'internationales. Il n'existe aucune solution uniforme qui puisse s'appliquer l'chelle mondiale. Il est en revanche essentiel, pour rsoudre ce problme, de mettre en place des programmes de lutte particuliers chaque pays et d'appuyer l'action nationale par des efforts internationaux, tout en crant un environnement international favorable. L'limination de la pauvret et de la faim, la rpartition plus quitable des revenus et la valorisation des ressources humaines restent partout des enjeux d'importance majeure. La lutte contre la pauvret est une tche commune qui incombe tous les pays. 3.2 Une politique d'environnement qui, tout en assurant une gestion rationnelle des ressources, vise essentiellement conserver et protger celles-ci doit tenir dment compte de ceux qui en dpendent pour assurer leur existence. Elle pourrait, s'il en tait autrement, aggraver encore la pauvret et nuire aux chances de succs long terme de la prservation des ressources et de l'environnement. De mme, une politique de dveloppement qui aurait pour but principal d'accrotre la production de biens, sans s'occuper de la durabilit des ressources qui en constituent la base, entranerait tt ou tard une baisse de productivit, susceptible elle aussi d'accentuer la pauvret. Une stratgie visant lutter spcifiquement contre la pauvret est donc l'une des conditions essentielles pour assurer un dveloppement durable. Pour tre efficace, une stratgie dont le but serait de rsoudre simultanment les problmes de la pauvret, du dveloppement et de l'environnement devrait tre axe ds le dpart sur les ressources, la production et la population et devrait englober les questions dmographiques, l'amlioration des soins de sant et de l'ducation, les droits de la femme, le rle des jeunes, des populations autochtones et des collectivits locales, ainsi qu'un processus de participation dmocratique s'alliant une meilleure administration. 3.3 Cette action, outre l'appui international dont elle a besoin, doit intgrer la ncessit de promouvoir dans les pays en dveloppement une croissance conomique qui soit la fois soutenue et durable, ainsi que des mesures directes visant liminer la pauvret par le renforcement des programmes de cration d'emplois et de revenus. Objectifs 3.4 L'objectif long terme consistant donner la population tout entire la possibilit de jouir de moyens d'existence durables devrait constituer un facteur d'intgration permettant aux politiques adoptes de faire face simultanment aux problmes soulevs par le dveloppement, la gestion durable des ressources et l'limination de la pauvret. Les buts atteindre dans ce domaine d'activit sont les suivants : a) Fournir d'urgence tous la possibilit d'avoir des moyens d'existence durables; b) Appliquer des politiques et des stratgies qui favorisent des niveaux de financement appropris et mettent l'accent sur des politiques de dveloppement humain intgres, y compris la cration de revenus, le renforcement du contrle local sur les ressources, la consolidation des institutions et des capacits locales et la participation accrue des organisations non gouvernementales et des administrations locales en tant qu'agents d'excution; c) Elaborer, pour toutes les rgions dshrites, des stratgies et des programmes intgrs concernant la gestion rationnelle et durable de l'environnement, la mobilisation des ressources, la rduction et l'limination de la pauvret et la cration d'emplois et de revenus; d) Mettre l'accent, dans les plans et budgets nationaux de dveloppement, sur les investissements dans le capital humain en prvoyant des politiques et des programmes spciaux destins aux zones rurales, aux populations urbaines pauvres, aux femmes et aux enfants. Activits 3.5 Les activits qui contribueront promouvoir de faon intgre l'obtention de moyens d'existence durables et la protection de l'environnement englobent toute une gamme d'interventions sectorielles faisant appel un grand nombre d'acteurs, aussi bien sur la scne locale que sur la scne mondiale; elles sont essentielles tous les niveaux, en particulier aux chelons communautaire et local. Des mesures de facilitation seront ncessaires sur le plan national et international, compte pleinement tenu des conditions rgionales et sous-rgionales, pour appuyer une dmarche d'inspiration locale et la mesure de chaque pays. D'une manire gnrale, les programmes devraient : a) Permettre aux collectivits et aux groupes locaux, par l'attribution des pouvoirs, des responsabilits et des ressources au niveau le plus appropri, d'tre en mesure de veiller ce que les programmes correspondent bien aux conditions gographiques et cologiques existantes; b) Prvoir des mesures immdiates permettant aux groupes susmentionns d'attnuer la pauvret et de renforcer la durabilit; c) Comporter une stratgie long terme visant crer, aux fins d'un dveloppement durable sur le plan local, rgional et national, les meilleures conditions possibles pour liminer la pauvret et rduire les ingalits entre les divers secteurs de la population. Les programmes devraient venir en aide aux groupes les plus dfavoriss - en particulier les femmes, les enfants et les jeunes qui en font partie -, et aux rfugis. Ces groupes devraient comprendre les petits exploitants pauvres, les leveurs, les artisans, les communauts de pcheurs, les paysans sans terre, les populations autochtones, les migrants et le secteur urbain non structur. 3.6 L'accent devrait tre mis cet gard sur des mesures spcifiques intressant tous les secteurs - en particulier l'ducation de base, les soins de sant primaires, la sant maternelle et la promotion de la femme. a) Moyens ncessaires pour l'intervention des collectivits 3.7 Le dveloppement durable doit tre ralis tous les chelons de la socit. Les organisations populaires, les groupes de femmes et les organisations non gouvernementales constituent d'importantes sources d'innovation et d'intervention au niveau local et disposent visiblement des capacits voulues pour promouvoir - comme ils s'y emploient activement - l'obtention de moyens d'existence durables. Les gouvernements, en coopration avec les organisations internationales et non gouvernementales appropries, devraient appuyer une dynamique communautaire de la durabilit, qui consisterait notamment : a) Permettre aux femmes de participer pleinement la prise des dcisions; b) Respecter l'intgrit culturelle et les droits des populations et des collectivits autochtones; c) Promouvoir ou crer des mcanismes au niveau de base pour que les leons de l'exprience et les connaissances puissent tre changes entre les collectivits; d) Assurer aux collectivits une large participation la gestion durable et la protection des ressources naturelles locales afin de renforcer leur capacit productive; e) Crer un rseau de centres d'acquisition de savoir fonds sur la collectivit pour le renforcement des capacits et le dveloppement durable. b) Activits relatives la gestion 3.8 Les gouvernements, avec l'aide et la coopration des organisations internationales, non gouvernementales et locales appropries, devraient laborer des mesures qui permettraient, directement ou indirectement, de : a) Crer des emplois rmunrateurs et des possibilits d'activits professionnelles productives correspondant aux apports factoriels dont dispose chaque pays, une chelle suffisante pour prendre en compte l'accroissement prvu de la population active et pour combler les retards; b) Dvelopper, au besoin avec un appui international, l'infrastructure, les ressources humaines et les systmes de commercialisation, de technologie, de crdit et autres afin d'appuyer les mesures vises plus haut et d'largir la gamme des options l'intention de ceux qui manquent de ressources. Une priorit leve devrait tre accorde l'ducation de base et la formation professionnelle; c) Assurer un accroissement considrable de la productivit rentable des ressources et prendre des mesures pour que la population locale tire dment avantage de l'utilisation des ressources; d) Donner les pouvoirs voulus aux organisations communautaires et la population pour leur permettre d'avoir des moyens d'existence durables; e) Crer un systme efficace de soins de sant primaires et de sant maternelle qui soient accessibles tous; f) Envisager d'tablir ou de renforcer les cadres juridiques ncessaires pour la gestion des terres, l'accs aux ressources foncires et la proprit - en particulier l'intention des femmes - et pour la protection de ceux qui louent la terre; g) Remettre en tat les ressources endommages dans la mesure du possible et adopter des mesures gnrales visant promouvoir l'utilisation durable des ressources afin de rpondre aux besoins fondamentaux de l'homme; h) Crer de nouveaux mcanismes base communautaire et renforcer les mcanismes existants afin de permettre aux collectivits d'accder de faon suivie aux ressources dont ont besoin les pauvres pour surmonter leurs problmes; i) Mettre en oeuvre des mcanismes favorisant la participation populaire - en particulier des pauvres et plus spcialement des femmes - aux groupes communautaires locaux afin de promouvoir un dveloppement durable; j) Mettre en oeuvre d'urgence, en tenant compte de la situation et des systmes juridiques existant dans chaque pays, des mesures visant garantir aux femmes et aux hommes le mme droit de dcider librement et de faon responsable du nombre de leurs enfants et de l'espacement de leurs naissances, d'avoir accs l'information et l'ducation et, le cas chant, aux moyens leur permettant d'exercer ce droit dans des conditions qui s'accordent avec leur libert, leur dignit et leurs valeurs personnelles, et en tenant compte des facteurs thiques et culturels. Les gouvernements devraient prparer activement l'adoption de programmes visant mettre en place des services de soins prvenifs et curatifs - ou renforcer les services existants - dans lesquels les femmes puissent bnficier de soins gnsiques axs sur les femmes, grs par les femmes et offrant toutes les garanties de scurit et d'efficacit ainsi que, le cas chant, des services accessibles et abordables de planification responsable de la taille de la famille qui s'accordent avec la libert, la dignit et les valeurs personnelles, et en tenant compte des facteurs thiques et culturels. Ces programmes devraient tre centrs sur la prestation de toute la gamme des soins de sant, y commris les soins prnatals, l'ducation et l'information sur les questions de sant et de procrattion responsable, et ils devraient donner toutes les femmes la possibilit de nourrir leurs enfants exclusivement au sein, au moins pendant les quatre premiers mois suivant l'accouchement. Ces programmes devraient appuyer pleinement le rle des femmes dans la production et la reproduction ainsi que leur bien-tre, compte tenu en particulier de la ncessit de fournir tous les enfants, sur un pied d'galit, des soins de sant amliors, et de rduire les risques de mortalit et de morbidit maternelles et infantiles; k) Adopter des politiques intgres visant assurer la gestion durable des centres urbains; l) Entreprendre des activits visant promouvoir la scurit alimentaire et, le cas chant, l'autosuffisance alimentaire dans le contexte de l'agriculture durable; m) Appuyer les travaux de recherche sur les mthodes traditionnelles de production qui se sont rvles cologiquement durables, ainsi que l'intgration de ces mthodes; n) Chercher activement reconnatre et intgrer dans l'conomie les activits du secteur non structur en liminant les rglementations et les obstacles l'gard de ces activits; o) Envisager de fournir des lignes de crdit et d'autres facilits au secteur non structur et d'amliorer l'accs de la terre ceux qui en sont dpourvus, de faon que les pauvres puissent acqurir des moyens de production et accder de manire sre aux ressources naturelles. Dans bien des cas, les femmes doivent faire l'objet d'un traitement particulier. Des valuations pralables rigoureuses sont ncessaires l'gard des emprunteurs afin d'viter le surendettement; p) Assurer aux pauvres l'accs l'eau potable et l'hygine; q) Assurer aux pauvres l'accs l'enseignement primaire. c) Donnes, informations et valuation 3.9 Les gouvernements devraient amliorer la collecte d'informations portant sur les groupes cibles et les domaines viss afin de faciliter la mise au point de programmes et d'activits spcifiques qui soient compatibles avec les besoins et les aspirations des groupes en question. L'valuation de ces programmes devrait tablir une distinction entre hommes et femmes, tant donn que celles-ci constituent un groupe particulirement dfavoris. d) Coopration et coordination internationales et rgionales 3.10 Les organismes comptents des Nations Unies, en coopration avec les Etats Membres et les organisations internationales et non gouvernementales appropries, devraient accorder un rang de priorit lev la rduction de la pauvret et devraient : a) Aider les gouvernements, sur leur demande, formuler et raliser des programmes d'action nationaux consacrs la rduction de la pauvret et au dveloppement durable. Une attention particulire devrait tre accorde cet gard aux activits orientation pratique se rapportant aux objectifs susmentionns, tels que les projets et programmes renforcs, le cas chant, par une aide alimentaire et l'appui la cration d'emplois et de revenus qui devrait tre spcialement encourage; b) Promouvoir la coopration technique entre pays en dveloppement aux fins d'activits visant liminer la pauvret; c) Renforcer les structures actuelles des organismes des Nations Unies afin de coordonner les mesures relatives l'limination de la pauvret, par le biais notamment de la cration d'un centre d'change d'informations ainsi que de l'laboration et de l'excution de projets pilotes transposables pour lutter contre la pauvret; d) Dans le cadre du suivi de l'excution d'Action 21, donner une haute priorit l'examen des progrs accomplis dans l'limination de la pauvret; e) Examiner le cadre conomique international, y compris les flux de ressources et les programmes d'ajustement structurel, afin de veiller ce que les proccupations d'ordre social et environnemental soient prises en compte, et procder un examen des politiques des organismes internationaux, y compris les institutions financires, pour veiller ce que des services de base continuent tre fournis aux pauvres et aux ncessiteux; f) Promouvoir la coopration internationale afin de faire face aux causes fondamentales de la pauvret. Le processus de dveloppement stagnera si les pays en dveloppement sont entravs par l'endettement extrieur, si les capitaux destins au dveloppement sont insuffisants, si des obstacles limitent l'accs aux marchs et si les prix des produits de base et les termes de l'change restent dprims pour les pays en dveloppement. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 3.11 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 30 milliards de dollars par an, montant qui serait financ hauteur de 15 milliards de dollars environ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Ces estimations recouvrent celles figurant dans d'autres parties d'Action 21. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Renforcement des capacits 3.12 Le renforcement des capacits nationales pour l'excution des activits susmentionnes est indispensable et devrait recevoir une haute priorit. Il est particulirement important de mettre l'accent cet gard sur les collectivits locales afin d'appuyer une dynamique communautaire de la durabilit et de renforcer ou de crer les mcanismes ncessaires pour que les leons de l'exprience et les connaissances puissent tre changes entre les collectivits aux niveaux national et international. Les besoins concernant ces activits sont considrables et se rapportent aux diffrents secteurs pertinents d'Action 21, et un appui financier et technologique appropri doit tre assur cet gard sur le plan international. Chapitre 4 MODIFICATION DES MODES DE CONSOMMATION 4.1 Le prsent chapitre porte sur les deux domaines d'activit suivants : a) Examen des modes de production et de consommation insoutenables terme; b) Elaboration de politiques et stratgies nationales visant encourager la modification des modes de consommation insoutenables. 4.2 Comme la question de modification des modes de consommation comprend de trs nombreux aspects, elle est traite dans plusieurs parties d'Action 21, notamment celles qui concernent l'nergie, les transports et les dchets, ainsi que dans les chapitres relatifs aux instruments conomiques et au transfert de technologie. Le prsent chapitre doit tre rapproch du chapitre "Dynamique dmographique et durabilit". DOMAINES D'ACTIVITE A. Examen des modes de production et de consommation insoutenables terme Principes d'action 4.3 Il existe un lien troit entre la pauvret et la dgratation de l'environnement. Si la pauvret provoque en gnral certaines formes d'agression environnementale, la cause principale de la dgradation continue de l'environnement mondial est un schma de consommation et de production non viable, notamment dans les pays industrialiss, qui est extrmement proccupant dans la mesure o il aggrave la pauvret et les dsquilibres. 4.4 Les mesures prendre l'chelle internationale en vue de protger et d'amliorer l'environnement doivent tenir pleinement compte des dsquilibres actuels dans les schmas de consommation et de production au niveau mondial. 4.5 Il conviendrait d'accorder une attention particulire la demande de ressources naturelles rsultant d'une surexploitation et l'utilisation efficace de ces ressources en vue de diminuer le plus possible leur puisement et de rduire la pollution. Si la consommation est trs forte dans certaines rgions du monde, les besoins essentiels d'une grande partie de l'humanit ne sont pas satisfaits. Ceci entrane des demandes excessives et encourage, parmi les groupes les plus riches, des modes de vie non viables terme, qui imposent des contraintes considrables l'environnement. Les groupes les plus dfavoriss sont en revanche incapables de satisfaire leurs besoins en matire d'alimentation, de soins de sant, de logement et d'ducation. La modification des modes de consommation exigera de mettre en place une stratgie plusieurs objectifs, axe sur la demande, la satisfaction des besoins essentiels des groupes les plus dfavoriss et la rduction de gaspillage et de l'utilisation de ressources limites dans le processus de production. 4.6 Mme si l'on s'accorde de plus en plus reconnatre la ncessit de traiter les questions de consommation, on n'est pas encore parvenu saisir toutes les incidences du problme. Certains conomistes remettent en question les notions traditionnelles de croissance conomique, soulignant la ncessit de poursuivre des objectifs conomiques qui tiennent compte de la valeur du capital constitu par les ressources naturelles. Il faudrait examiner plus en dtail le rle de la consommation par rapport la croissance conomique et la dynamique de la population, de manire pouvoir formuler des politiques internationales et nationales cohrentes. Objectifs 4.7 Des mesures devront tre prises afin d'atteindre les grands objectifs ci-aprs : a) Promouvoir des schmas de consommation et de production de nature rduire l'agression environnementale et de rpondre aux besoins essentiels de l'humanit; b) Mieux comprendre le rle de la consommation et des moyens de rationaliser davantage les modes de consommation. Activits a) Activits lies la gestion Adoption d'une approche internationale en vue d'tablir des modes de consommation durables 4.8 Les pays devraient en principe poursuivre les objectifs de base ci-aprs dans les efforts qu'ils font pour traiter la question de la consommation et des modes de vie dans le contexte de l'environnement et du dveloppement : a) Tous les pays devraient s'efforcer de promouvoir des modes de consommation durables; b) Les pays dvelopps devraient tre les premiers tablir des schmas de consommation soutenables terme; c) Les pays en dveloppement devraient s'efforcer de mettre en place des schmas de consommation rationnels dans le cadre de leur processus de dveloppement, garantissant la satisfaction des besoins essentiels des groupes les plus dfavoriss, tout en vitant les schmas insoutenables terme - en particulier ceux tablis par les pays industrialiss -, dont on reconnat en gnral qu'ils sont par trop cologiquement dangereux, inefficients et peu conomiques. Cela exigera de la part des pays industrialiss la fourniture d'apports techniques et autres plus importants. 4.9 Dans le cadre du suivi de l'application d'Action 21, un rang de priorit lev devrait tre accord l'examen des progrs raliss dans l'tablissement de schmas de consommation soutenables terme. b) Donnes et information Ralisation d'tudes sur la consommation 4.10 Afin d'appuyer cette vaste stratgie, les gouvernements et/ou les instituts privs spcialiss dans la recherche et la science de la dcision, avec l'assistance d'organisations conomiques et environnementales rgionales et internationales, devraient conjuguer leurs efforts pour : a) Dvelopper ou promouvoir les bases de donnes sur la production et la consommation et mettre au point des mthodologies pour les analyser; b) Evaluer les rapports entre la production et la consommation, l'environnement, l'adaptation aux innovations technologiques, la croissance conomique et le dveloppement, et les facteurs dmographiques; c) Examiner l'impact des changements en cours dans la structure des conomies industrielles modernes qui abandonnent la notion de croissance forte intensit d'apports matriels; d) Etudier comment les pays peuvent dvelopper leur conomie et prosprer tout en rduisant la consommation d'nergie et de matriaux et la production de matires nocives; e) Identifier des modes de consommation quilibrs qui soient soutenables long terme l'chelle mondiale. Cration de nouveaux concepts de croissance conomique et de prosprit durables 4.11 Il faudrait galement examiner les concepts actuels de croissance conomique et la ncessit de crer de nouveaux concepts de richesse et de prosprit permettant d'amliorer les conditions de vie en modifiant les modes de vie et qui soient moins tributaires des ressources limites de la plante et plus en harmonie avec sa capacit de charge. Ces lments devraient tre reflts dans l'laboration de nouveaux systmes de comptabilit nationale et autres indicateurs d'un dveloppement durable. c) Coopration et coordination internationales 4.12 Il existe des processus internationaux pour l'examen des facteurs relatifs l'conomie, au dveloppement et la population, mais il conviendrait d'accorder plus d'attention aux questions lies aux schmas de consommation et de production, l'tablissement de modes de vie cologiquement viables et l'environnement. 4.13 Dans le cadre du suivi de l'application d'Action 21, un rang de priorit lev devrait tre accord l'examen du rle et de l'impact de schmas de production et de consommation et des modes de vie insoutenables terme et de leurs rapports avec un dveloppement durable. Financement et valuation des cots 4.14 Le secrtariat de la Confrence a estim peu probable que l'excution de ce programme exige des ressources financires nouvelles importantes. B. Elaboration de politiques et stratgies nationales propres encourager la modification des modes de production et de consommation insoutenables terme Principes d'action 4.15 La ralisation des objectifs relatifs la qualit de l'environnement et au dveloppement durable exigera d'accrotre la productivit et de modifier les schmas de consommation afin d'utiliser les ressources de la manire la plus rationnelle et de rduire au minimum le gaspillage. Dans de nombreux cas, cela ncessitera une rorientation des modes de production et de consommation dvelopps par les socits industrielles qui sont maintenant reproduits dans de nombreux pays. 4.16 Des progrs peuvent tre faits dans ce domaine en renforant les tendances et orientations positives qui se font jour dans le cadre d'un processus visant modifier sensiblement les modes de consommation des entreprises industrielles, des gouvernements, des mnages et des particuliers. Objectifs 4.17 Au cours des annes venir, les gouvernements, en coopration avec les organisations comptentes, devraient s'efforcer d'atteindre les grands objectifs ci-aprs : a) Promouvoir l'efficacit des procds de fabrication et rduire les gaspillages lis la croissance conomique, compte tenu des besoins de dveloppement des pays en dveloppement; b) Mettre en place un plan directeur au niveau des pays, qui encouragera l'volution vers des schmas de production et de consommation plus viables; c) Renforcer la fois les valeurs encourageant l'adoption de schmas de production et de consommation viables et les politiques favorisant le transfert de technologies cologiquement rationnelles vers les pays en dveloppement. Activits a) Promouvoir une meilleure utilisation de l'nergie et des ressources 4.18 La rduction de la quantit de l'nergie et des matriaux utiliss par unit pour la production de biens et services peut contribuer la fois attnuer les contraintes pesant sur l'environnement et augmenter la productivit conomique et industrielle tout en renforant la capacit deconcurrence. Les gouvernements, en coopration avec les entreprises industrielles, devraient donc intensifier leurs efforts afin d'utiliser les ressources et l'nergie de manire cologiquement rationnelle et rentable, en prenant les mesures suivantes : a) Encourager la diffusion des technologies cologiquement rationnelles; b) Promouvoir la recherche-dveloppement dans le domaine des cotechnologies; c) Aider les pays en dveloppement utiliser ces techniques de manire efficace et mettre au point des technologies adaptes leur situation particulire; d) Encourager l'utilisation cologiquement rationnelle des sources d'nergie nouvelles et renouvelables; e) Encourager l'utilisation cologiquement viable et durable des ressources naturelles renouvelables. b) Rduire au minimum la production de dchets 4.19 Paralllement, la socit doit mettre au point des moyens efficaces afin de rsoudre le problme de l'limination des quantits croissantes de dchets et produits rsiduaires. Les gouvernements devraient conjuguer leurs efforts avec les milieux industriels, les mnages et le public, afin de rduire la production des dchets et produits rsiduaires en prenant les mesures suivantes : a) Encourager le recyclage dans les processus industriels et au niveau des consommateurs; b) Rduire les emballages superflus de produits; c) Encourager la fabrication de produits plus respectueux de l'environnement. c) Orienter les choix des particuliers et des mnages vers des produits cologiquement rationnels 4.20 L'apparition rcente, dans de nombreux pays, d'un public de consommateurs plus sensibiliss l'environnement, allie au souci croissant de la part de certaines industries de fournir des produits de consommation cologiquement rationnels, est un phnomne important qu'il convient d'encourager. Les gouvernements et les organisations internationales devraient, en collaboration avec le secteur priv, mettre au point des critres et mthodes permettant d'valuer l'impact sur l'environnement et les besoins en matire de ressources pendant toute la dure de vie des produits et procds. Les rsultats de ces valuations devraient permettre d'tablir des indicateurs prcis afin d'informer les consommateurs et les responsables. 4.21 Les gouvernements, en coopration avec les milieux industriels et autres groupes intresss, devraient encourager la spcification des caractristiques cologiques et autres programmes d'information sur les produits ayant trait l'environnement, de manire aider les consommateurs choisir en toute connaissance de cause. 4.22 Ils devraient galement encourager l'apparition d'un public de consommateurs bien inform et aider les particuliers et les mnages oprer des choix cologiquement judicieux, en prenant notamment les mesures suivantes : a) Diffuser des informations sur les consquences des choix et comportements en matire de consommation afin d'encourager la demande et l'utilisation de produits cologiques; b) Sensibiliser les consommateurs l'impact que les produits peuvent avoir sur la sant et l'environnement, par le biais de rglementations visant protger le consommateur et de la spcification des caractristiques cologiques; c) Encourager des programmes spcifiques axs sur le consommateur, tels que le recyclage et les systmes de consigne. d) Orienter la consommation par le biais des marchs publics 4.23 Les gouvernements eux-mmes jouent galement un rle dans la consommation, notamment dans les pays o le secteur public reprsente une part importante de l'conomie, et peuvent avoir une influence considrable tant sur les dcisions des entreprises que sur les perceptions du public. Ils devraient donc rexaminer les politiques d'achat de fournitures de leurs organismes et dpartements afin d'amliorer si possible l'lment environnement de leurs procdures d'acquisition, sans prjudice des principes du commerce international. e) S'orienter vers des systmes cologiquement rationnels de fixation des prix 4.24 Si les prix et autres indicateurs conomiques ne refltent pas clairement au niveau des producteurs et des consommateurs les cots pour l'environnement qu'entranent la consommation d'nergie, de matriaux et de ressources naturelles et la production de dchets qui en dcoule, il est peu probable que des changements majeurs interviendront dans les schmas de consommation et de production bref dlai. 4.25 Certains progrs ont dj t enregistrs dans l'utilisation des instruments conomiques appropris pour influencer le comportement du consommateur. On mentionnera notamment les rgimes de taxes et redevances au profit de l'environnement, les systmes de consigne, etc. Cette tendance devrait tre encourage compte tenu des conditions particulires de chaque pays. f) Renforcer les valeurs propres favoriser des modes de consommation rationnels 4.26 Les gouvernements et les organisations du secteur priv devraient encourager l'adoption d'attitudes plus positives l'gard des modes de consommation rationnels par le biais de programmes d'ducation et de sensibilisation du public et autres moyens comme la publicit positive pour des produits et services utilisant des technologies cologiquement rationnelles ou encourageant des modes de production et de consommation soutenables terme. Il faudra, dans le cadre de l'examen des mesures prises pour donner suite Action 21, accorder l'attention voulue l'valuation des progrs raliss dans l'laboration de ces politiques et stratgies nationales. Moyens d'excution 4.27 L'objectif essentiel de ce programme est de modifier les schmas intenables de consommation et de production et de promouvoir les valeurs encourageant le passage des schmas de consommation et modes de vie viables. Son excution requerra les efforts conjugus des gouvernements, des consommateurs et des producteurs. Une attention particulire devrait tre accorde au rle important jou par les femmes et les mnages en tant que consommateurs et l'impact potentiel de leur pouvoir d'achat combin sur l'conomie. Chapitre 5 DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET DURABILITE 5.1 Ce chapitre comprend les domaines d'activit suivants : a) Dveloppement et diffusion des connaissances concernant les tendances et facteurs dmographiques et le dveloppement durable; b) Formulation de politiques nationales intgres en matire d'environnement et de dveloppement, en tenant compte des tendances et des facteurs dmographiques; c) Mise en oeuvre de programmes intgrs relatifs l'environnement et au dveloppement au niveau local, en tenant compte des tendances et des facteurs dmographiques. DOMAINES D'ACTIVITE A. Dveloppement et diffusion des connaissances concernant les tendances et facteurs dmographiques et le dveloppement durable Principes d'action 5.2 Les tendances et facteurs dmographiques et le dveloppement durable sont en rapport synergique. 5.3 La croissance de la population et de la production mondiales, jointe des modes de consommation non viables, impose des contraintes de plus en plus lourdes aux capacits nourricires de notre plante. Ces processus interactifs ont des incidences sur l'utilisation des sols, de l'eau, de l'air, de l'nergie et d'autres ressources. A moins qu'elles ne soient bien gres, les villes croissance rapide se heurtent de trs graves problmes cologiques. La croissance des villes, tant en nombre qu'en dimensions, exige que l'on porte une plus grande attention aux questions d'administration locale et de gestion municipale. L'lment humain constitue un facteur dterminant dans cet cheveau serr de relations de cause effet et doit tre dment pris en considration dans les politiques globales de dveloppement durable. Ces politiques doivent tenir compte des liens entre les tendances et facteurs dmographiques, l'utilisation des ressources, la diffusion des techniques appropries et le dveloppement. La politique dmographique devrait galement reconnatre le rle des tres humains dans les problmes cologiques et de dveloppement. Il faudrait que les dcideurs tous les niveaux soient davantage conscients de cet aspect du problme et disposent de meilleures informations sur lesquelles fonder leurs politiques nationales et internationales, ainsi que d'une grille de lecture qui leur permette d'interprter ces informations. 5.4 Il est ncessaire d'laborer des stratgies pour attnuer tant l'effet nocif des activits humaines sur l'environnement que celui du changement cologique sur les populations humaines. On prvoit que la population mondiale dpassera les 8 milliards d'habitants en l'an 2020. Actuellement, 60 % de cette population vivent dans des rgions ctires et 65 % des villes de plus de 2,5 millions d'habitants sont situes le long des ctes, plusieurs d'entre elles se trouvant dj au niveau de la mer ou en dessous de ce niveau. Objectifs 5.5 Les objectifs suivants devraient tre atteints aussi rapidement que faire se pourra : a) Intgration des tendances et des facteurs dmographiques l'analyse globale des questions d'environnement et de dveloppement; b) Meilleure comprhension des liens entre dynamique dmographique, technologie, comportement culturel, ressources naturelles et systmes d'entretien de la vie; c) Analyse de la vulnrabilit humaine dans les zones cologiquement sensibles ou fortement peuples afin de dfinir les priorits d'action tous les niveaux, en tenant pleinement compte des besoins dfinis au niveau communautaire. Activits Recherches sur les interactions entre tendances et facteurs dmographiques et dveloppement durable 5.6 Les institutions internationales, rgionales et nationales comptentes devraient envisager de mener les activits dcrites ci-aprs : a) Cerner les interactions existant entre les processus dmographiques, les ressources naturelles et les systmes d'entretien de la vie, en tenant compte des variations rgionales et sous-rgionales imputables notamment des niveaux diffrents de dveloppement; b) Intgrer les tendances et facteurs dmographiques l'tude en cours du changement cologique, en faisant appel aux comptences des rseaux de recherche internationaux, rgionaux et nationaux et des collectivits locales pour tudier d'abord la dimension humaine du changement cologique et, dans un second temps, recenser les rgions vulnrables; c) Dfinir les secteurs prioritaires d'action et laborer des stratgies et programmes pour attnuer l'effet nocif du changement cologique sur les populations humaines et vice versa. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 5.7 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 10 millions de dollars, montant financer par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Renforcement des programmes de recherche qui intgrent la population, l'environnement et le dveloppement 5.8 Afin d'inscrire l'analyse dmographique dans la perspective plus large des sciences sociales appliques l'environnement et au dveloppement, il conviendrait d'intensifier la recherche interdisciplinaire. Les institutions et les rseaux d'experts internationaux devraient amliorer leur potentiel scientifique compte pleinement tenu de l'exprience et des connaissances des collectivits, et diffuser l'exprience qu'ils ont acquise en matire de pluridisciplinarit et en ce qui concerne le passage de la thorie la pratique. 5.9 Il faudrait amliorer les capacits de modlisation aux fins de recenser tous les rsultats possibles des activits humaines actuelles, et en particulier les effets conjugus des tendances et facteurs dmographiques, de l'utilisation des ressources par habitant et de la distribution des richesses, ainsi que des grands courants migratoires que les vnements climatiques de plus en plus frquents ne manqueront pas de provoquer et des effets cumulatifs des changements environnementaux qui risquent de dtruire localement les moyens d'existence de certaines populations. c) Information et sensibilisation du public 5.10 Il conviendrait de compiler l'information sociodmographique sous une forme telle qu'elle puisse tre mise en concordance avec les donnes physiques, biologiques et socio-conomiques. Il faudrait mettre au point des chelles spatiales et temporelles compatibles, des systmes de collecte d'informations sur une base transnationale et par des sries chronologiques, ainsi que des indicateurs du comportement, en tirant les leons des perceptions et des attitudes des collectivits locales. 5.11 Il faudrait mieux sensibiliser le public la ncessit d'optimiser l'utilisation rationnelle des ressources grce une gestion efficace tenant compte des besoins en matire de dveloppement des populations des pays en dveloppement. 5.12 Il conviendrait de mieux faire connatre les liens fondamentaux entre l'amlioration de la condition de la femme et la dynamique dmographique, en particulier grce l'accs des femmes l'ducation, des programmes de sant primaires et de soins de sant reproductive, l'indpendance conomique et l'accs une participation effective et quitable tous les niveaux de la prise de dcisions. 5.13 Il conviendrait de diffuser les rsultats de la recherche sur les questions relatives au dveloppement durable, par l'intermdiaire de rapports techniques, de revues scientifiques, des mdias, de colloques, de sminaires ou d'autres moyens, de faon permettre aux dcideurs tous les niveaux d'utiliser ces rsultats et sensibiliser davantage le grand public ces questions. d) Dveloppement et/ou renforcement des capacits et de la collaboration institutionnelles 5.14 Il conviendrait d'intensifier la collaboration et l'change d'informations entre les institutions de recherche et les organismes internationaux, rgionaux et nationaux et tous les autres secteurs (y compris le secteur priv, les collectivits locales, les organisations non gouvernementales et les tablissements scientifiques) tant dans les pays industrialiss que dans les pays en dveloppement, selon qu'il conviendra. 5.15 Il faudrait redoubler d'efforts pour promouvoir les capacits des administrations nationales et locales, du secteur priv et des organisations non gouvernementales dans les pays en dveloppement pour rpondre la ncessit de plus en plus pressante d'amliorer la gestion des zones urbaines en croissance rapide. B. Formulation de politiques nationales intgres en matire d'environnement et de dveloppement, en tenant compte des tendances et des facteurs dmographiques Principes d'action 5.16 Les plans de dveloppement durable tiennent gnralement compte des tendances et facteurs dmographiques, y voyant un lment qui dtermine largement les modes de consommation, la production, les styles de vie et la viabilit long terme. Il faudra cependant y accorder encore plus d'attention l'avenir, lors de la formulation des politiques gnrales et de l'laboration des plans de dveloppement. Pour ce faire, tous les pays devront amliorer leurs capacits d'valuer comment leurs tendances et facteurs dmographiques influent sur l'environnement et le dveloppement. Ils devront galement formuler et appliquer au besoin des politiques et des programmes d'action appropris. Ces politiques devraient tre conues en fonction de l'accroissement invitable de la population lie la dynamique dmographique, mais comporter aussi des mesures propres assurer la transition dmographique. Elles devraient intgrer les considrations cologiques et dmographiques dans une optique globale du dveloppement ayant pour objectifs ultimes d'attnuer la pauvret, d'assurer tous un gagne-pain, d'amliorer la sant et la qualit de la vie de la population, d'amliorer la condition des femmes - en assurant leur accs l'ducation et la formation professionnelle, en leur permettant d'accrotre leurs revenus et de raliser leurs aspirations personnelles - et enfin donner davantage voix au chapitre aux individus et aux collectivits. Reconnaissant que les villes crotront considrablement en nombre et en taille dans n'importe quel scnario probable d'volution dmographique, il faudrait travailler plus activement amliorer la gestion municipale et l'administration locale, en particulier pour pouvoir rpondre aux besoins des femmes et des enfants. Objectifs 5.17 Il faudrait continuer d'incorporer pleinement les considrations d'ordre dmographique dans la planification, la politique et la prise de dcisions au niveau national. Il conviendrait d'envisager des politiques et programmes dmographiques, compte pleinement tenu des droits des femmes. Activits 5.18 Les gouvernements et les autres parties intresses pourraient entre autres entreprendre les activits suivantes, avec l'assistance ventuelle d'organismes d'aide, et rendre compte des progrs raliss la Confrence internationale sur la population et le dveloppement qui se tiendra en 1994, en particulier son comit de la population et de l'environnement. a) Evaluation des incidences des tendances et des facteurs dmographiques nationaux 5.19 Il faudrait analyser les relations existant entre les tendances et facteurs dmographiques et le changement cologique, et entre la dgradation de l'environnement et les composantes de la dynamique dmographique. 5.20 Il faudrait mener des recherches sur l'influence rciproque des facteurs cologiques et des facteurs socio-conomiques sur les migrations. 5.21 Il faudrait identifier les groupes de population vulnrables (travailleurs ruraux sans terre, minorits ethniques, rfugis, migrants, personnes dplaces, femmes chefs de mnage) dont les changements dans la structure dmographique risquent d'avoir des incidences spcifiques sur le dveloppement durable. 5.22 Il conviendrait d'valuer les incidences de la structure par ge de la population sur la demande de ressources et les charges familiales, allant des dpenses d'ducation des jeunes aux soins de sant et au soutien des personnes ges, et sur les revenus des mnages. 5.23 Il faudrait valuer, l'chelon national, la densit maximale de population dans le contexte de la satisfaction des besoins humains et dudveloppement durable, et accorder une attention spciale aux ressources essentielles comme l'eau et la terre ainsi qu'aux facteurs cologiques comme l'tat des cosystmes et la diversit biologique. 5.24 Il faudrait tudier l'incidence des tendances et facteurs dmographiques nationaux sur les modes de vie traditionnels des groupes autochtones et des collectivits locales, y compris les changements intervenus dans l'utilisation traditionnelle des terres en raison des pressions dmographiques internes. b) Cration et renforcement d'une base d'information nationale 5.25 Il conviendrait d'tablir et/ou de renforcer les bases de donnes nationales sur les tendances et facteurs dmographiques et l'environnement, en ventilant les donnes par rgions cologiques (approche cosystmique) et tablir les profils de population et d'environnement par rgion. 5.26 Il faudrait dvelopper les mthodes et instruments permettant d'identifier les rgions dans lesquelles la viabilit est ou risque d'tre menace par les effets cologiques des tendances et facteurs dmographiques, en tenant compte la fois des donnes dmographiques actuelles et prospectives lies aux processus cologiques naturels. 5.27 Il conviendrait de raliser des monographies sur les ractions locales de diffrents groupes la dynamique dmographique, en particulier dans les rgions soumises un stress cologique et les centres urbains en dtrioration. 5.28 Il faudrait ventiler les donnes dmographiques notamment par sexe et par ge afin de tenir compte des incidences de la division du travail par sexe sur l'utilisation et la gestion des ressources naturelles. c) Tenir compte des facteurs dmographiques dans les politiques et les plans 5.29 En formulant la politique en matire d'tablissements humains, il convient de prendre en considration les besoins en ressources, la production de dchets et la viabilit des cosystmes. 5.30 Dans les programmes relatifs l'environnement et au dveloppement, il faudrait tenir compte, s'il y a lieu, des effets directs et indirects des mouvements de la population et valuer l'impact des facteurs dmographiques. 5.31 Il faudrait suivre une politique dmographique nationale qui soit compatible avec les plans nationaux relatifs l'environnement et au dveloppement durable et qui respecte la libert, la dignit et les valeurs personnelles des individus. 5.32 Il convient de formuler une politique socio-conomique approprie en faveur des jeunes et des personnes ges, leur assurant un soutien au niveau la fois de la famille et des services publics. 5.33 Il faudrait dfinir des politiques et des programmes pour faire face aux migrations qui sont le rsultat ou la cause de perturbations de l'environnement, en accordant une attention particulire aux femmes et aux groupes vulnrables. 5.34 Les organismes internationaux et rgionaux comptents devraient tenir compte, dans leurs programmes de dveloppement durable, des proccupations d'ordre dmographique, notamment au niveau des migrants et des personnes dplaces pour des raisons cologiques. 5.35 Il faudrait, au niveau national, mener des enqutes et surveiller l'intgration des politiques dmographiques aux stratgies nationales relatives au dveloppement et l'environnement. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 5.36 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 90 millions de dollars, montant financer par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Faire mieux comprendre les interactions entre la dmographie et le dveloppement durable 5.37 Il faudrait faire mieux comprendre tous les segments de la socit les interactions entre les facteurs et les tendances dmographiques et le dveloppement durable. L'accent devrait tre mis sur les mesures prises aux niveaux local et national. Les programmes d'enseignement la fois scolaire et non scolaire devraient aborder de manire coordonne les questions de population et le dveloppement durable. La diffusion de connaissances dmographiques, notamment parmi les femmes, devrait bnficier d'une attention particulire. Il faudrait faire ressortir le lien entre ces programmes, les mesures lmentaires de protection de l'environnement et les soins de sant primaires. c) Renforcer les institutions 5.38 Les structures nationales, rgionales et locales devraient tre mieux mme de traiter des questions de population et de dveloppement durable. Il faudrait donc renforcer les organes nationaux responsables des questions dmographiques pour qu'ils puissent laborer des politiques conformes aux perspectives nationales de dveloppement durable. Il faudrait en outre queles gouvernements, les tablissements de recherche nationaux, les organisations non gouvernementales et les collectivits locales collaborent davantage l'valuation des problmes et des politiques. 5.39 Il faudrait donner aux organismes des Nations Unies, aux organes intergouvernementaux internationaux et rgionaux et aux organisations non gouvernementales les moyens de mieux aider les pays, sur leur demande, laborer des politiques de dveloppement durable et, le cas chant, venir en aide aux migrants et aux personnes dplaces pour des raisons cologiques. 5.40 L'appui interinstitutions l'excution de politiques et programmes nationaux de dveloppement devrait tre renforc par une meilleure coordination des activits concernant la population et l'environnement. d) Mettre en valeur les ressources humaines 5.41 Les institutions scientifiques internationales et rgionales devraient aider les gouvernements, sur leur demande, intgrer la formation des dmographes et des spcialistes des questions de population et d'environnement les considrations relatives aux interactions entre la population et l'environnement au niveau mondial et au niveau des cosystmes et des microsystmes. Il faudrait galement assurer une formation aux mthodes de recherche sur les interactions et l'laboration de stratgies intgres. C. Mise en oeuvre de programmes intgrs relatifs l'environnement et au dveloppement, au niveau local, en tenant compte des tendances et des facteurs dmographiques Principes d'action 5.42 Les programmes dmographiques sont plus efficaces s'ils sont excuts en conjonction avec des politiques intersectorielles appropries. Pour obtenir des rsultats durables au niveau local, il faut adopter un nouveau cadre, qui intgre les facteurs et les tendances dmographiques avec d'autres facteurs - sant des cosystmes, technologie, tablissements humains - et avec les structures socio-conomiques et l'accessibilit des ressources. Les programmes dmographiques doivent tre compatibles avec la planification socio-conomique et environnementale. Les programmes intgrs de dveloppement durable doivent associer troitement les interventions concernant les tendances et les facteurs dmographiques, des activits de gestion des ressources et des objectifs de dveloppement qui rpondent aux besoins des peuples concerns. Objectif 5.43 Il convient d'excuter les programmes dmographiques en mme temps que des programmes locaux de gestion et de mise en valeur des ressources naturelles propres assurer une exploitation durable des ressources naturelles et amliorer la qualit de vie de la population ainsi que la qualit de l'environnement. Activits 5.44 Compte tenu des plans, des objectifs, des stratgies et des priorits dfinis l'chelon national, les gouvernements, les communauts locales, y compris les organisations de femmes dans ces communauts, et les organisations nationales non gouvernementales pourraient entre autres entreprendre les activits suivantes, en collaboration avec des organisations internationales, s'il y a lieu. Les gouvernements pourraient faire part de leur exprience dans l'application d'Action 21 la Confrence internationale sur la population et le dveloppement qui se tiendra en 1994, en particulier son comit de la population et de l'environnement. a) Elaborer un cadre d'action 5.45 Il convient d'instituer et d'appliquer, avec tous les groupes de population intresss, un mcanisme de consultation efficace, toutes les composantes du programme tant formules et adoptes l'issue de consultations l'chelle du pays - runions communautaires, ateliers rgionaux et sminaires nationaux, selon le cas. Il faut veiller tenir compte dans la conception des programmes au mme titre des vues des hommes et des femmes sur les besoins, les perspectives et les contraintes et adopter des solutions dictes par l'exprience concrte, tout en privilgiant, dans ce processus, les pauvres et les plus dfavoriss. 5.46 Il convient d'appliquer une politique dfinie l'chelon national en faveur de programmes intgrs et multiformes, faisant une place particulire aux femmes, aux populations les plus pauvres vivant dans des zones critiques ainsi qu'aux autres groupes vulnrables, en s'assurant la participation des groupes particulirement bien placs pour tre des agents de changement et de dveloppement durable. Il faut accorder une importance particulire aux programmes qui permettent d'atteindre des objectifs multiples, favorisent le dveloppement conomique durable et attnuent les effets ngatifs des tendances et des facteurs dmographiques tout en vitant les dgts cologiques long terme. Ces programmes devront porter notamment sur la scurit alimentaire, la scurit des baux, le logement de base ainsi que l'infrastructure essentielle, l'ducation, le bien-tre de la famille, les soins gnsiques, les systmes de crdit familial, les programmes de reboisement, les mesures lmentaires de protection de l'environnement, et l'emploi des femmes. 5.47 Il faudrait dvelopper un cadre analytique pour recenser les aspects complmentaires des politiques relatives au dveloppement durable ainsi que les mcanismes nationaux qui permettront de surveiller et d'valuer leurs effets sur la dynamique de la population. 5.48 Il convient d'accorder une attention particulire au rle clef des femmes dans les programmes concernant la population et l'environnement et dans la ralisation d'un dveloppement durable. Les projets devraient tirer parti des possibilits de rapprocher les avantages sociaux, conomiques et cologiques pour les femmes et leur famille. Il est indispensable de donner aux femmes les moyens de participer au dveloppement et de leur assurer cette fin l'accs l'ducation, la formation, l'exercice de leurs droits juridiques (droit de possder des biens, droits fondamentaux et droits civils), l'accs aux techniques allgeant leur charge de travail, aux possibilits d'emploi et la prise de dcisions. Les programmes dmographiques et cologiques doivent servir de catalyseurs pour mobiliser les femmes, rduire le travail qui leur est impos et leur permettre de devenir la fois des agents et des bnficiaires du dveloppement socio-conomique. Il convient de prendre des mesures concrtes pour rduire l'cart entre les taux d'analphabtisme chez les hommes et chez les femmes. b) Soutenir les programmes qui favorisent une volution des tendances et des facteurs dmographiques dans le sens d'une plus grande viabilit 5.49 Il convient d'instituer et de renforcer, le cas chant, des programmes et des services gnsiques visant rduire la mortalit maternelle et infantile toutes causes confondues et permettre aux femmes et aux hommes de raliser leurs aspirations personnelles quant la taille de leur famille, dans le respect de leur libert et de leur dignit et de leurs valeurs personnelles. 5.50 Les gouvernements devraient s'attacher activement mettre en oeuvre d'urgence, en tenant compte de la situation et des systmes juridiques existant dans chaque pays, des mesures visant garantir aux femmes et aux hommes le mme droit de dcider librement et de faon responsable du nombre de de leurs enfants et de l'espacement de leurs naissances, d'avoir accs l'information et l'ducation et, le cas chant, aux moyens leur permettant d'exercer ce droit dans des conditions qui s'accordent avec leur libert, leur dignit et leurs valeurs personnelles, et en tenant compte des facteurs thiques et culturels. 5.51 Les gouvernements devraient prparer activement l'adoption de programmes visant mettre en place des services de soins prventifs et curatifs - ou renforcer les services existants - dans lesquels les femmes puissent bnficier de soins gnsiques axs sur les femmes, grs par les femmes et offrant toutes les garanties de scurit et d'efficacit ainsi que, le cas chant, des services accessibles et abordables de planification responsable de la taille de la famille qui s'accordent avec la libert, la dignit et les valeurs personnelles, et en tenant compte des facteurs thiques et culturels. Ces programmes devraient tre centrs sur la prestation de toute la gamme des soins de sant, y compris les soins prnatals, l'ducation et l'information sur les questions de sant et de procration responsable, et ils devraient donner toutes les femmes la possibilit de nourrir leurs enfants exclusivement au sein, au moins pendant les quatre permiers mois suivant l'accouchement. Ces programmes devraient appuyer pleinement le rle des femmes dans la production et la reproduction ainsi que leur bien-tre, compte tenu en particulier de la ncessit de fournir tous les enfants, sur un pied d'galit, des soins de sant amliors, et de rduire les risques de mortalit et de morbidit maternelles et infantiles. 5.52 Compte tenu des priorits nationales, il convient de dvelopper des programmes d'information et d'ducation inspirs du patrimoine culturel et transmettant aux hommes et aux femmes un message de sant gnsique qui soit facile comprendre. c) Crer un cadre institutionnel appropri 5.53 Il convient d'encourager la mise en place, selon les besoins, de groupes d'appui et d'un cadre institutionnel qui facilitent les activits dmographiques. Il faut pour cela bnficier du soutien actif des autorits politiques, naturelles, religieuses et traditionnelles, du secteur priv et de la communaut scientifique nationale. Les pays devraient associer la mise en place de ce cadre institutionnel leurs structures nationales en faveur des femmes. 5.54 Il convient de coordonner l'assistance dans le domaine de la population avec les donateurs bilatraux et multilatraux, de manire rpondre aux besoins de tous les pays en dveloppement, en respectant pleinement la responsabilit gnrale des pays bnficiaires en matire de coordination ainsi que leurs choix et leurs stratgies. 5.55 Il faudrait renforcer la coordination aux niveaux local et international. Il convient d'amliorer les mthodes de travail en vue d'utiliser au mieux les ressources disponibles, de tirer parti de l'exprience collective et d'amliorer l'excution des programmes. Le FNUAP et les autres organes comptents devraient renforcer la coordination des activits de coopration internationale avec les pays bnficiaires et donateurs pour assurer que les fonds ncessaires soient disponibles pour rpondre des besoins croissants. 5.56 Il faudrait laborer des propositions de programmes locaux, nationaux et internationaux en matire de population et d'environnement, compte tenu des exigences spcifiques rsultant du souci de viabilit. Le cas chant, il convient de modifier les institutions de manire ce que les personnes ges ne soient pas entirement tributaires de leur famille. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 5.57 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 7 milliards de dollars, montant qui serait financ hauteur de 3,5 milliards de dollars par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Recherche 5.58 La recherche doit viser laborer des programmes d'action prcis; il faudra tablir un ordre de priorit entre les diffrents domaines. 5.59 Une recherche sociodmographique sur la faon dont les populations ragissent un environnement en volution est ncessaire. 5.60 Il convient d'amliorer la comprhension des facteurs socioculturels et politiques qui peuvent contribuer faire accepter les instruments appropris de politique dmographique. 5.61 Il faudrait entreprendre des tudes sur les changements dans les services requis en matire de planification responsable de la taille de la famille, qui tiennent compte des diffrences l'intrieur des groupes socio-conomiques et des rgions gographiques. c) Mettre en valeur les ressources humaines et renforcer les capacits 5.62 Les secteurs de la mise en valeur des ressources humaines et du renforcement des capacits, compte tenu en particulier de la formation des femmes, sont d'une importance critique et doivent tre privilgis dans l'excution des programmes dmographiques. 5.63 Il faudrait organiser des ateliers pour aider les directeurs de programmes et de projets rattacher les programmes dmographiques aux autres objectifs en matire de dveloppement et d'environnement. 5.64 Il faudrait crer du matriel ducatif, y compris des guides et des manuels, l'intention des planificateurs et dcideurs et autres agents des programmes de population, environnement et dveloppement. 5.65 Il convient de dvelopper la coopration entre les gouvernements, les tablissements scientifiques et les organisations non gouvernementales d'une rgion et leurs homologues dans d'autres rgions. Il faut encourager la coopration avec les organismes locaux de manire favoriser la prise de conscience, excuter des projets de dmonstration et faire rapport sur l'exprience acquise. 5.66 Les recommandations formules dans le prsent chapitre ne doivent en aucune manire prjuger des dbats de la Confrence internationale sur la population et le dveloppement (1994) qui sera l'instance approprie pour les questions de population et dveloppement, compte tenu des recommandations de la Confrence internationale sur la population qui a eu lieu Mexico en 1984 1/, et des Stratgies prospectives d'action pour la promotion de la femme 2/, adoptes par la Confrence mondiale charge d'examiner et d'valuer les rsultats de la Dcennie des Nations Unies pour la femme, qui s'est tenue Nairobi en 1985. Notes 1/ Rapport de la Confrence internationale sur la population, Mexico, 6-14 aot 1984 (publication des Nations Unies, numro de vente : F.84.XIII.8), chap. I. 2/ Rapport de la Confrence mondiale charge d'examiner et d'valuer les rsultats de la Dcennie des Nations Unies pour la femme : galit, dveloppement et paix, Nairobi, 15-26 juillet 1985 (publication des Nations Unies, numro de vente : F.84.IV.10), chap. I, sect. A. Chapitre 6 PROTECTION ET PROMOTION DE LA SANTE INTRODUCTION 6.1 La sant et le dveloppement sont troitement lis. Un dveloppement insuffisant dbouchant sur la pauvret tout comme un dveloppement inadquat entranant une consommation excessive allant de pair avec l'expansion de la population mondiale peuvent se traduire par de graves problmes d'hygine de l'environnement tant dans les pays en dveloppement que dans les pays dvelopps. Les programmes d'activit prvus dans le cadre d'Action 21 doivent traiter des besoins sanitaires de base de la population mondiale, car la satisfaction de ces besoins fait partie intgrante de la ralisation des objectifs que sont le dveloppement durable et le souci primaire de l'environnement. Les liens qui existent entre la sant, l'environnement et l'amlioration de la situation socio-conomique ncessitent des efforts intersectoriels. De tels efforts, qui reposent sur l'ducation, le logement, les travaux publics et les groupes communautaires, notamment les milieux d'affaires, les coles et universits et les organisations religieuses, civiques et culturelles, visent permettre la population des diffrentes collectivits d'assurer un dveloppement durable. Il importe tout particulirement de mettre en place des programmes prventifs plutt que de se contenter de mesures correctives et curatives. Les pays devraient laborer des plans d'action prioritaires s'inspirant des domaines d'activit dont il est question dans le prsent chapitre, et reposant sur la planification concerte aux divers niveaux des pouvoirs publics, des organisations non gouvernementales (ONG) et des collectivits locales. Une organisation internationale approprie, telle que l'OMS, devrait coordonner ces activits. 6.2 Le prsent chapitre porte sur les domaines d'activit ci-aprs : a) Satisfaction des besoins en matire de soins de sant primaires, en particulier dans les zones rurales; b) Lutte contre les maladies transmissibles; c) Protection des groupes vulnrables; d) Sant des populations urbaines; e) Rduction des risques pour la sant dus la pollution et aux menaces cologiques. DOMAINES D'ACTIVITE A. Satisfaction des besoins en matire de soins de sant primaires, en particulier dans les zones rurales Principes d'action 6.3 La sant dpend, en dernire analyse, de la capacit de grer, de faon satisfaisante, l'interaction entre le cadre de vie et l'environnement spirituel, biologique, conomique et social. Il n'est pas de dveloppement viable sans une population saine; pourtant, la plupart des activits de dveloppement psent d'une manire ou d'une autre sur l'environnement, lequel, son tour, aggrave les problmes de sant ou en cre de nombreux autres. Inversement, c'est l'absence mme de dveloppement qui a des effets nocifs sur la sant de nombreuses personnes, que seul le dveloppement peut permettre d'attnuer. Le secteur de la sant ne peut, lui seul, satisfaire des besoins et objectifs fondamentaux : il est tributaire du dveloppement social, conomique et spirituel auquel, par ailleurs, il contribue directement. Il dpend galement d'un environnement sain, et notamment de l'approvisionnement en eau salubre, de l'assainissement et de la promotion d'une alimentation saine et d'une nutrition approprie. Il faudrait accorder une attention particulire la scurit alimentaire en donnant la priorit aux lments ci-aprs : limination de la contamination des produits alimentaires; instauration de politiques globales et durables de gestion de l'eau visant assurer la fourniture d'une eau potable salubre et de bonnes conditions d'hygine de manire prvenir la contamination d'origine microbienne et chimique; et promotion de l'ducation sanitaire, de l'immunisation et de la fourniture de mdicaments essentiels. Une action d'ducation et la prestation de services appropris concernant la planification responsable de la dimension de la famille, qui s'accordent avec les impratifs culturels, religieux et sociaux, les exigences de la libert et de la dignit, les valeurs individuelles et des aspects thiques, contribueraient galement la bonne excution de ces activits intersectorielles. Objectifs 6.4 Il faudrait, dans le cadre de la stratgie globale de la sant pour tous d'ici l'an 2000, pourvoir aux besoins de sant de base des populations rurales, priurbaines et urbaines; fournir les services spcialiss d'hygine du milieu ncessaires; et coordonner la participation des particuliers, du secteur de la sant, des secteurs connexes et des secteurs non sanitaires appropris (milieux d'affaires et institutions sociales, ducatives et religieuses) la solution des problmes de sant. Il faudrait en priorit assurer la couverture sanitaire des groupes de population les plus dshrits, en particulier de ceux qui vivent dans les zones rurales. Activits 6.5 Compte tenu de la situation et des besoins spcifiques de chaque pays, les gouvernements et les collectivits locales devraient, avec l'appui des organisations non gouvernementales et organisations internationales comptentes, renforcer leurs programmes dans le secteur de la sant, compte particulirement tenu des besoins des zones rurales, de faon : a) Mettre en place des infrastructures sanitaires et des mcanismes de surveillance et de planification de la sant : i) Offrir et renforcer des systmes de soins de sant primaires qui soient pratiques, organiss l'chelon des collectivits, scientifiquement valides, socialement acceptables, adapts leurs besoins et permettant de rpondre aux besoins en matire de sant de base sous forme d'eau propre, d'aliments salubres et de conditions d'hygine satisfaisantes; ii) Encourager l'utilisation et le renforcement de mcanismes de nature amliorer la coordination entre le secteur de la sant et les secteurs connexes tous les niveaux appropris du gouvernement, l'chelon des collectivits et au sein des organisations comptentes; iii) Elaborer et appliquer les principes de rationalit et d'accessibilit de prix lors de la cration et de l'entretien des installations sanitaires; iv) Assurer et, selon les besoins, renforcer l'appui aux services sociaux; v) Elaborer des stratgies et des indicateurs de sant fiables pour suivre l'volution des programmes de sant et en valuer l'efficacit; vi) Examiner les moyens d'assurer le financement du systme sanitaire, en se fondant sur l'valuation des ressources ncessaires, et dfinir les diffrentes possibilits de financement; vii) Promouvoir l'ducation sanitaire l'cole, l'change de renseignements, l'appui technique et la formation; viii) Appuyer les initiatives d'autogestion de services prises par les groupes vulnrables; ix) Intgrer les connaissances et expriences traditionnelles dans les systmes sanitaires nationaux, selon que de besoin; x) Encourager la mise sur pied des dispositifs logistiques ncessaires aux activits d'approche, en particulier dans les zones rurales; xi) Encourager et renforcer les activits de radaptation des personnes handicapes l'chelon des collectivits rurales; b) Appuyer la recherche et l'laboration d'une mthodologie : i) Mettre en place des mcanismes de participation soutenue des collectivits aux activits de promotion de l'hygine du milieu et, notamment, utiliser au mieux les ressources financires et humaines des communauts; ii) Mener des travaux de recherche sur l'hygine du milieu et, notamment, tudier les comportements et les moyens d'largir la porte des services et d'en faire bnficier davantage les populations marginales, insuffisamment desservies ou vulnrables, de manire promouvoir des services de prvention et des soins de sant de qualit; iii) Mener des travaux de recherche sur la connaissance traditionnelle des pratiques sanitaires prventives et curatives. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 6.6 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 40 milliards de dollars par an, y compris un montant d'environ 5 milliards de dollars qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 6.7 Il faudrait mettre l'essai de nouvelles mthodes de planification et de gestion des systmes et installations de soins de sant et encourager la recherche sur les moyens d'intgrer des techniques appropries aux infrastructures de sant. La mise au point de techniques sanitaires viables sur le plan technique devrait rendre les mcanismes plus adaptables aux besoins des communauts et plus faciles entretenir au moyen des ressources locales, et notamment simplifier l'entretien et la rparation du matriel sanitaire utilis. Il faudrait laborer des programmes visant simplifier le transfert et la mise en commun des donnes et des comptences, et notamment les mthodes de communication et les matriaux pdagogiques. c) Mise en valeur des ressources humaines 6.8 Il faudrait modifier la formation des agents de sant dans une optique intersectorielle afin que ce personnel soit adapt aux impratifs de la stratgie de la "Sant pour tous". Il faudrait pauler les efforts destins renforcer les comptences en matire de gestion au niveau des districts dansl'optique d'un dveloppement constant et d'une exploitation efficace du systme de sant de base. Il faudrait laborer des programmes de formation intensifs, de brve dure et vocation pratique mettant l'accent sur les techniques de communication, l'organisation communautaire et le changement des comportements afin de prparer le personnel local participant au dveloppement social dans tous les secteurs s'acquitter du rle qui lui est dvolu. En coopration avec le secteur de l'enseignement, il faudrait mettre au point des programmes d'ducation sanitaire spciaux mettant l'accent sur le rle des femmes dans les soins de sant. d) Renforcement des capacits 6.9 Les gouvernements devraient envisager d'adopter des stratgies d'appui et de facilitation pour encourager les collectivits subvenir leurs propres besoins tout en contribuant directement la prestation des services sanitaires. Ils devraient s'efforcer, notamment, de prparer le personnel sanitaire et parasanitaire des collectivits participer l'ducation en matire de sant au niveau des communauts en mettant l'accent sur le travail d'quipe, la mobilisation sociale et l'appui des autres agents du dveloppement. Les programmes nationaux devraient porter sur les systmes sanitaires de district dans les zones urbaines, priurbaines et rurales; l'excution de programmes sanitaires au niveau des districts; et la mise en place de services d'orientation vers des tablissements spcialiss et l'appui ces services. B. Lutte contre les maladies transmissibles Principes d'action 6.10 Des progrs dans la mise au point de vaccins et de substances chimiothrapiques ont permis d'enrayer nombre de maladies transmissibles. Beaucoup d'autres cependant, et non des moindres, persistent et il est indispensable de prendre des mesures au niveau de l'environnement, s'agissant notamment de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement. Il s'agit notamment des maladies suivantes : cholra, maladies diarrhiques, leishmaniose, paludisme et schistosomiase. Qu'elles soient prises dans le cadre des soins de sant primaires ou en dehors du secteur de la sant, ces mesures constituent, avec l'ducation sanitaire, un lment essentiel des stratgies pidmiologiques globales, si elles n'en sont pas la seule composante. 6.11 Le nombre de personnes sropositives tant appel atteindre 30 40 millions d'ici l'an 2000, la pandmie du SIDA devra avoir un impact socio-conomique considrable pour tous les pays et touchera de plus en plus les femmes et les enfants. Les cots sanitaires directs seront certes considrables, mais ils paratront minimes au regard des cots indirects - essentiellement les cots associs la perte de revenus et la baisse de productivit de la main-d'oeuvre. La pandmie freinera la croissance des secteurs des services et de l'industrie et accrotra substantiellement le cot du renforcement des capacits et du recyclage. Etant forte intensit de main-d'oeuvre, le secteur agricole est particulirement touch. Objectifs 6.12 Divers objectifs ont t formuls dans le cadre de vastes consultations dans diffrentes instances internationales, avec la participation de pratiquement tous les gouvernements, des organismes comptents des Nations Unies (notamment l'OMS, l'UNICEF, le FNUAP, l'Unesco, le PNUD et la Banque mondiale) et nombre d'organisations non gouvernementales. Il est recommand tous les pays concerns de se donner les buts noncs ci-aprs - sans que cette liste soit limitative - en les adaptant leurs situations respectives (chelonnement, normes, priorits et ressources disponibles), en respectant les impratifs culturels, religieux et sociaux et en tenant compte des exigences de la libert et de la dignit, des valeurs individuelles et des aspects ethniques. Les pays devraient ajouter d'autres buts, se rapportant plus particulirement leur situation propre, leurs plans d'action nationaux (Plan d'action pour l'application de la Dclaration mondiale en faveur de la survie, de la protection et du dveloppement de l'enfant dans les annes 90 1/). Dans l'excution de ces plans d'action nationaux, les activits de coordination et de surveillance devraient tre confies au secteur de la sant publique. Parmi les principaux objectifs, on peut citer : a) Eliminer la dracunculose (maladie cause par le ver de Guine) d'ici l'an 2000; b) Eliminer la polio d'ici l'an 2000; c) Juguler l'onchocercose (ccit des rivires) et la lpre d'ici l'an 2000; d) Rduire de 95 % la mortalit due la rougeole et rduire de 90 % l'incidence de la rougeole par rapport des populations non immunises d'ici 1995; e) Poursuivre l'ducation sanitaire et continuer oeuvrer pour assurer tous l'accs l'eau potable et des moyens hyginiques de traitement des excrments, ce qui rduirait considrablement l'incidence des maladies transmissibles par l'eau, comme le cholra et la schistosomiase, et rduirait : i) De 50 70 %, d'ici l'an 2000, le nombre de dcs dus la diarrhe infantile dans les pays en dveloppement; ii) D'au moins 25 50 %, d'ici l'an 2000, l'incidence de la diarrhe infantile dans les pays en dveloppement; f) Lancer, d'ici l'an 2000, des programmes d'ensemble visant rduire d'au moins un tiers la mortalit due aux affections respiratoires aigus chez les enfants de moins de 5 ans, particulirement dans les pays mortalit infantile leve; g) D'ici l'an 2000, permettre 95 % de la population enfantine mondiale de recevoir, dans la communaut mme ou dans un centre un peu plus grand, des soins pour des affections respiratoires aigus; h) D'ici l'an 2000, mettre en place dans tous les pays fortement impaluds des programmes antipaludiques et empcher une nouvelle impaludation des zones dcontamines; i) D'ici l'an 2000, lancer des programmes d'intervention sanitaire dans les pays o les principales infections parasitaires de l'homme sont endmiques et rduire la prvalence de la schistosomiase et des autres infestations par des trmatodes de 40 % et 25 % respectivement par rapport 1984 et rduire sensiblement l'incidence, la prvalence et la gravit des filarioses; j) Mobiliser les pays et la communaut internationale contre le SIDA et unifier leurs efforts afin de prvenir l'infection par le VIH et d'en rduire les consquences personnelles et sociales; k) Enrayer la rsurgence de la tuberculose, en s'attachant en particulier aux formes rsistant aux antibiotiques multiples; l) Acclrer la recherche sur des vaccins amliors et utiliser aussi largement que possible des vaccins pour prvenir des maladies. Activits 6.13 Chaque gouvernement devrait, compte tenu de ses plans en matire de sant publique, de ses priorits et de ses objectifs, envisager d'laborer, avec l'aide et le soutien ncessaires de la communaut internationale, un plan d'action national pour la sant o figureraient au moins les lments ci-aprs : a) Sant publique : i) Elaborer des programmes visant dfinir les facteurs environnementaux susceptibles de dclencher des maladies transmissibles; ii) Mettre en place des systmes de surveillance des donnes pidmiologiques permettant de prvoir l'apparition, la propagation ou l'aggravation de maladies transmissibles; iii) Lancer des programmes d'intervention, y compris des mesures conformes aux principes noncs dans la stratgie mondiale de lutte contre le SIDA; iv) Mettre au point des vaccins pour la prvention de maladies transmissibles; b) Information et ducation sanitaire : Diffuser des informations sur les dangers des maladies transmissibles endmiques et sur les mthodes cologiques de lutte contre les maladies transmissibles en vue de permettre aux collectivits de jouer un rle dans cette action; c) Coopration et coordination intersectorielles : i) Dtacher des spcialistes de la sant expriments auprs des secteurs pertinents, tels que la planification, le logement et l'agriculture; ii) Formuler des directives en vue d'une bonne coordination dans les domaines de la formation professionnelle, de l'valuation des risques et de la mise au point de techniques d'intervention; d) Lutte contre les facteurs cologiques qui interviennent dans la propagation de maladies transmissibles : Prendre des mesures pour prvenir et combattre les maladies transmissibles : surveillance de l'approvisionnement en eau et des conditions d'hygine, lutte contre la pollution de l'eau, contrle de la qualit des aliments, lutte antivectorielle intgre, ramassage et vacuation des ordures et pratiques d'irrigation cologiquement rationnelles; e) Soins de sant primaires : i) Renforcer les programmes de prvention en s'attachant en particulier au rgime alimentaire, qui doit tre adquat et quilibr; ii) Renforcer les programmes de dpistage et amliorer les moyens de prvention et de traitement rapide; iii) Protger contre le VIH les femmes et les enfants qu'elles concevraient; f) Recherche et mthodologie : i) Intensifier et largir la recherche pluridisciplinaire, notamment sur les moyens d'attnuer les effets des maladies tropicales et de les combattre par une action sur le milieu; ii) Mener des tudes sur les moyens d'intervention afin d'asseoir l'action prventive sur une base pidmiologique solide et d'valuer l'efficacit d'autres options; iii) Entreprendre des tudes parmi la population et les agents sanitaires pour dterminer l'influence de facteurs culturels, comportementaux et sociaux sur l'action prventive; g) Mise au point et diffusion de technologies : i) Mettre au point de nouvelles techniques efficaces de lutte contre les maladies transmissibles; ii) Promouvoir des tudes sur la meilleure faon de diffuser les rsultats des recherches; iii) Veiller la fourniture d'une assistance technique notamment par la mise en commun des connaissances et des donnes d'exprience. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 6.14 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 4 milliards de dollars par an, y compris un montant d'environ 900 millions de dollars qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 6.15 Dans le cadre de l'action mene pour prvenir et combattre les maladies transmissibles, il faudrait explorer des bases pidmiologiques, sociales et conomiques permettant de mettre au point des stratgies nationales plus efficaces de lutte intgre contre ces maladies. L'action sur l'environnement devrait tre conomique et adapte au niveau de dveloppement local. c) Mise en valeur des ressources humaines 6.16 Les tablissements nationaux et rgionaux de formation devraient encourager une vaste action intersectorielle dans la prvention des maladies transmissibles et en particulier la formation (pidmiologie, intervention au niveau de la communaut, immunologie, biologie molculaire et utilisation de nouveaux vaccins). Il faudrait mettre au point des matriaux pdagogiques l'intention des agents des collectivits ainsi que des mres en vue de la prvention et du traitement des maladies diarrhiques au foyer. d) Renforcement des capacits 6.17 Le secteur de la sant devrait acqurir des donnes suffisantes sur la prvalence des maladies transmissibles et se doter des moyens institutionnels d'y faire face et de collaborer avec d'autres secteurs pour prvenir et attnuer les maladies transmissibles et en rduire le risque par la protection de l'environnement. Il faudrait rallier cette cause les dirigeants et les dcideurs, se mnager l'appui de la socit, et notamment des spcialistes, et organiser les collectivits dans le sens d'une plus grande autosuffisance. C. Protection des groupes vulnrables Principes d'action 6.18 Le dveloppement durable exige certes la satisfaction des besoins essentiels en matire de sant, mais aussi la protection et l'ducation des groupes vulnrables, en particulier les nourrissons, les jeunes, les femmes, les peuples autochtones et les plus dmunis. Il faudrait aussi accorder une attention particulire aux besoins en matire de sant des personnes ges et des personnes dplaces. 6.19 Nourrissons et enfants. Les enfants de moins de 15 ans constituent prs du tiers de la population mondiale. Au moins 15 millions d'entre eux meurent chaque anne de maladies dont les causes pourraient tre prvenues - traumatisme no-natal, asphyxie no-natale, affections respiratoires aigus, malnutrition, maladies transmissibles et diarrhe, par exemple. La malnutrition et des facteurs ambiants nfastes attaquent plus gravement la sant des enfants que celle d'autres groupes de population, et nombre d'enfants risquent d'tre exploits comme main-d'oeuvre bon march ou comme prostitus. 6.20 Les jeunes. Comme tous les pays en ont fait historiquement l'exprience, les jeunes ptissent tout particulirement des problmes associs au dveloppement conomique, qui souvent affaiblit les formes traditionnelles de soutien social essentielles leur dveloppement et leur sant. L'urbanisation et l'volution des moeurs ont augment la toxicomanie, les grossesses non dsires et les maladies sexuellement transmissibles, notamment le SIDA. A l'heure actuelle, plus de la moiti de la population mondiale est constitue de jeunes de moins de 25 ans, dont quatre sur cinq vivent dans les pays en dveloppement, et c'est pourquoi il importe de veiller ce que l'exprience de l'histoire ne se rpte pas. 6.21 Les femmes. Dans les pays en dveloppement, l'tat de sant des femmes reste relativement mdiocre et la pauvret qui a svi dans les annes 80 n'a fait qu'aggraver la malnutrition et l'incidence des maladies chez ce groupe de population. Dans ces pays, la plupart des femmes n'ont pas encore un accs suffisant aux moyens d'ducation de base ni aux moyens de protger leur sant, de matriser de manire responsable leur vie en tant que procratrices et d'amliorer leur condition socio-conomique. Il faudrait accorder une attention particulire la prestation de soins prnatals dans l'intrt de la sant des nourrissons. 6.22 Peuples autochtones et leurs communauts. Les peuples autochtones et leurs communauts reprsentent un pourcentage important de la population mondiale. Il existe entre eux beaucoup de similarits dans leur exprience en ce sens que la base de leur relation avec leurs terres traditionnelles a t fondamentalement modifie. Ils ont tendance tre de manire disproportionne victimes du chmage, de la pnurie de logements, de la pauvret et de la mauvaise sant. Dans beaucoup de pays, la population autochtone augmente plus rapidement que le reste de la population. Il importe donc de prvoir des initiatives sur le plan de la sant en faveur des peuples autochtones. Objectifs 6.23 S'agissant de la protection des groupes vulnrables, les objectifs gnraux consistent veiller ce que chaque individu ait la possibilit de dvelopper pleinement son potentiel (ce qui englobe un dveloppement physique, mental et spirituel sain); de faire en sorte que les jeunes se dveloppent sainement et continuent de vivre en bonne sant; de permettre aux femmes de jouer le rle essentiel qui leur est dvolu dans la socit; et de venir en aide aux peuples autochtones grce des moyens ducatifs, conomiques et techniques. 6.24 Les grands objectifs de la survie, du dveloppement et de la protection de l'enfant qui ont t adopts lors du Sommet mondial pour les enfants sont galement valables pour le programme Action 21. Les objectifs complmentaires et sectoriels concernent la sant et l'ducation des femmes, la nutrition, la sant des enfants, l'eau et l'assainissement, l'ducation de base et les enfants vivant dans des conditions difficiles. 6.25 Les gouvernements devraient s'attacher activement mettre en oeuvre d'urgence, en tenant compte de la situation et des systmes juridiques existant dans chaque pays, des mesures visant garantir aux femmes et aux hommes le mme droit de dcider librement et de faon responsable du nombre de leurs enfants et de l'espacement de leurs naissances, d'avoir accs l'information et l'ducation et, le cas chant, aux moyens leur permettant d'exercer ce droit dans des conditions qui s'accordent avec leur libert, leur dignit et leurs valeurs personnelles, et en tenant compte des facteurs thiques et culturels. 6.26 Les gouvernements devraient prparer activement l'adoption de programmes visant mettre en place des services de soins prventifs et curatifs - ou renforcer les services existants - dans lesquels les femmes puissent bnficier de soins gnsiques axs sur les femmes, grs par les femmes et offrant toutes les garanties de scurit et d'efficacit ainsi que, le cas chant, des services accessibles et abordables de planification responsable de la taille de la famille qui s'accordent avec la libert, la dignit et les valeurs personnelles, et en tenant compte des facteurs thiques et culturels. Ces programmes devraient tre centrs sur la prestation de toute la gamme des soins de sant, y compris les soins prnatals, l'ducation et l'information sur les questions de sant et de procration responsable, et ils devraientdonner toutes les femmes la possibilit de nourrir leurs enfants exclusivement au sein, au moins pendant les quatre premiers mois suivant l'accouchement. Ces programmes devraient appuyer pleinement le rle des femmes dans la production et la reproduction ainsi que leur bien-tre, compte tenu en particulier de la ncessit de fournir tous les enfants, sur un pied d'galit, des soins de sant amliors, et de rduire les risques de mortalit et de morbidit maternelles et infantiles. Activits 6.27 En coopration avec les organisations locales et non gouvernementales, les gouvernements devraient lancer des programmes dans les domaines suivants ou renforcer ceux qui existent : a) Nourrissons et enfants : i) Renforcer, dans le cadre de la prestation des soins de sant primaires, les services pdiatriques de base, notamment les soins prnatals, l'allaitement maternel et les programmes de vaccination et de nutrition; ii) Gnraliser l'ducation des adultes dans les domaines de la rhydratation par voie orale en cas de diarrhe, du traitement des affections respiratoires et de la prvention des maladies transmissibles; iii) Encourager l'adoption, la modification et l'application de mesures lgislatives pour protger les enfants contre l'exploitation sexuelle et sur les lieux de travail; iv) Protger les enfants contre les effets des substances toxiques prsentes dans l'environnement ou auxquelles ils sont exposs leur lieu de travail; b) Jeunes : Renforcer les services de sant, d'ducation et de protection sociale destins aux jeunes de manire amliorer l'information, l'ducation, les conseils et le traitement concernant certains problmes de sant, dont la toxicomanie; c) Femmes : i) Faire participer les groupes fminins la prise de dcisions aux niveaux national et communautaire s'agissant de dterminer les risques pour la sant et d'incorporer les questions de sant aux programmes d'action nationaux concernant les femmes et le dveloppement; ii) Prendre des mesures d'incitation concrtes pour encourager la participation et l'assiduit des femmes de tous les ges aux cours scolaires et d'ducation des adultes, notamment dans le domaine de l'ducation sanitaire et de la formation aux soins de sant primaires, aux soins dispenss domicile et la protection maternelle; iii) Raliser des enqutes et des tudes de caractre gnral sur les connaissances, les attitudes et les pratiques en matire de sant et de nutrition des femmes, pendant toute leur vie, notamment en ce qui concerne leurs relations avec l'environnement et les ressources disponibles; d) Peuples autochtones et leurs communauts : i) Renforcer les services de sant prventifs et thrapeutiques en fournissant des ressources et en encourageant l'autogestion; ii) Intgrer les connaissances et l'exprience traditionnelles dans les systmes de sant. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 6.28 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 3,7 milliards de dollars par an, y compris un montant d'environ 400 millions de dollars qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 6.29 Il faudrait renforcer les tablissements d'ducation, de sant et de recherche afin d'aider amliorer la sant des groupes vulnrables, largir le champ de la recherche sociale sur les problmes particuliers ces groupes et rechercher des mthodes permettant de mettre en oeuvre des solutions pragmatiques et souples mettant l'accent sur la prvention. Les gouvernements, institutions et organisations non gouvernementales de jeunes, de femmes et de peuples autochtones oeuvrant dans le secteur de la sant devraient bnficier d'un appui technique. c) Mise en valeur des ressources humaines 6.30 Dans le cadre de la mise en valeur des ressources humaines au service de la sant des enfants, des jeunes et des femmes, on devrait accrotre les moyens des tablissements d'enseignement, favoriser l'adoption de mthodes interactives d'ducation sanitaire et utiliser davantage les mdias pour diffuser une information aux groupes cibles. Pour cela, il faudrait former davantage d'agents sanitaires des collectivits, d'infirmires, de sages-femmes, de mdecins, de sociologues et d'enseignants, duquer les mres, les familles et les communauts et renforcer les ministres de l'ducation, de la sant et de la population, notamment. d) Renforcement des capacits 6.31 Les gouvernements devraient promouvoir, selon les besoins : i) l'organisation, au niveau des pays, entre les pays et l'chelon des rgions, de colloques et autres runions afin que les organismes et les groupes qui s'occupent de la sant des enfants, des jeunes, des femmes et des peuples autochtones puissent changer des renseignements et ii) les organisations fminines, les groupes de jeunes et les organisations de peuples autochtones aux fins de la promotion de la sant et pour les consulter sur la cration, la modification et l'application de cadres juridiques propres assurer un environnement sain aux enfants, aux jeunes, aux femmes et aux peuples autochtones. D. Sant des populations urbaines Principes d'action 6.32 Les conditions de vie prcaires dans les zones urbaines et priurbaines sont fatales la vie, la sant et aux valeurs sociales et morales de centaines de millions de personnes. Distance par la croissance urbaine, la socit est devenue incapable de satisfaire aux besoins de l'homme, laissant des centaines de millions d'individus en manque de revenu, de nourriture, de logement et de services. L'talement des villes, qui expose les populations de graves dangers lis l'environnement, dpasse les capacits des collectivits locales de pourvoir aux besoins des populations en matire d'assainissement. L'urbanisation n'est que trop souvent associe des effets destructeurs sur le cadre de vie et les ressources ncessaires au dveloppement durable. La pollution de l'environnement dans les zones urbaines est lie une morbidit et une mortalit excessives. Enfin, le surpeuplement et un logement insuffisant contribuent aux maladies respiratoires, la tuberculose, la mningite et d'autres affections. Bien des facteurs influant sur la sant des populations urbaines ne relvent pas du secteur de la sant. L'amlioration de la sant de ces populations requerra donc une intervention coordonne de l'administration tous les niveaux, des services de sant, des milieux d'affaires, des groupes religieux, des institutions sociales, des tablissements d'enseignement et du public en gnral. Objectifs 6.33 Il s'agit d'amliorer la sant et le bien-tre de tous les citadins afin qu'ils puissent contribuer au dveloppement conomique et social. L'objectif global est d'amliorer de 10 40 % les indicateurs de sant d'ici l'an 2000. Ce mme taux d'amlioration devrait tre atteint pour les indicateurs de l'environnement, du logement et des services de sant, en fixant des objectifs quantitatifs dans les domaines ci-aprs : mortalit infantile, mortalit maternelle, pourcentage de nouveau-ns atteints d'insuffisance pondrale la naissance et indicateurs spcifiques (comme la tuberculose en tant qu'indicateur de logements surpeupls; les maladies diarrhiques en tant qu'indicateurs du manque d'eau et d'hygine; le nombre d'accidents du travail et de la circulation, qui semble indiquer la possibilit de prvenir un certain nombre de blessures, et les problmes sociaux comme la toxicomanie, la violence et la criminalit, rvlatrices de perturbations sociales). Activits 6.34 Avec l'appui appropri des gouvernements et des organisations internationales, les collectivits locales devraient tre encourages prendre des mesures efficaces pour entreprendre ou renforcer les activits ci-aprs : a) Elaborer et mettre en oeuvre des plans de sant au niveau des communes et des autres collectivits locales : i) Mettre en place ou renforcer des comits intersectoriels, aux niveaux aussi bien politique que technique, et collaborer activement l'tablissement de liens entre institutions scientifiques, culturelles, religieuses, mdicales, sociales ou autres en milieu urbain, y compris les milieux d'affaires, au moyen de rseaux; ii) Adopter ou renforcer, au niveau des communes, et des autres collectivits locales, des "stratgies d'appui" qui mettent l'accent sur la participation plutt que sur l'assistance et crent un environnement favorable la sant; iii) Veiller dispenser un enseignement dans le domaine de la sant publique dans les coles, sur les lieux de travail, par les organes d'information ou par d'autres moyens, ou renforcer cet enseignement; iv) Encourager les collectivits sensibiliser la population aux soins de sant primaires et offrir une formation individuelle dans ce domaine; v) Promouvoir, au niveau des collectivits, les activits de radaptation des handicaps et des personnes ges vivant dans les zones urbaines et priurbaines, et renforcer celles qui existent dj ; b) Suivre au besoin l'tat de sant ainsi que les conditions sociales et cologiques dans les villes, et tablir une documentation sur les diffrences intra-urbaines; c) Renforcer les services d'hygine du milieu; i) Adopter des mthodes d'valuation de l'impact sur la sant et l'environnement; ii) Dispenser au personnel en place et aux nouvelles recrues une formation de base et une formation en cours d'emploi; d) Mettre en place et entretenir des rseaux urbains de collaboration et d'change de formules de russite. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 6.35 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 222 millions de dollars par an, y compris un montant d'environ 22 millions de dollars qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 6.36 Il faudrait affiner les modles de prise de dcisions et en gnraliser l'exploitation afin d'valuer les cots des diffrentes techniques et stratgies ainsi que leurs impacts sur la sant et l'environnement. Pour amliorer l'urbanisation et la gestion des villes, il faut obtenir de meilleures statistiques nationales et municipales fondes sur des indicateurs concrets et normaliss. On s'attachera, en priorit, laborer des mthodes de mesure des variations de l'tat de sant des populations et de l'environnement d'une ville l'autre et d'un district l'autre, ainsi que des techniques d'application de ces renseignements la planification et la gestion. c) Mise en valeur des ressources humaines 6.37 Les programmes doivent prvoir l'orientation et la formation de base du personnel municipal ncessaire aux programmes d'assainissement des villes. Il faudra aussi que les agents des services d'hygine reoivent une formation de base et une formation en cours d'emploi. d) Renforcement des capacits 6.38 Ce programme vise amliorer les moyens de planification et de gestion des communes et des autres collectivits locales et de leurs partenaires au sein du gouvernement central, du secteur priv et des universits. Il faudrait s'efforcer d'obtenir des renseignements suffisants, d'amliorer les mcanismes de coordination entre tous les secteurs clefs et de mieux utiliser les instruments et les ressources disponibles pour la mise en oeuvre. E. Rduction des risques pour la sant dus la pollution et aux menaces cologiques Principes d'action 6.39 Dans de nombreux endroits, le milieu naturel (l'air, l'eau et le sol) ainsi que les lieux de travail, voire les habitations individuelles, sont si fortement pollus que la sant de centaines de millions de personnes en ptit. Cette situation tient l'volution passe et prsente des modes de consommation et de production et des modes de vie, de la production et de l'exploitation de l'nergie dans l'industrie et les transports notamment, sans pratiquement tenir compte de la protection de l'environnement. Certes, des amliorations sensibles ont t enregistres dans certains pays, mais l'environnement continue de se dgrader. Le manque de ressources entrave considrablement la capacit des pays de s'attaquer aux problmes en matire de pollution et de sant. Les mesures de lutte contre la pollution et de protection de la sant n'ont que rarement suivi le rythme du progrs conomique. Dans les pays nouvellement industrialiss, l'hygine du milieu est fortement menace par les activits lies au dveloppement. Par ailleurs, dans une analyse rcente, l'OMS a clairement tabli l'interdpendance entre les facteurs sant, environnement et dveloppement, et rvl que la plupart des pays n'intgraient pas ces lments, d'o l'absence de mcanismes efficaces de lutte contre la pollution 2/. Sans prjuger des critres qui pourraient tre arrts par la communaut internationale ou des normes qui devront tre fixes au niveau national, il sera dans tous les cas indispensable de tenir compte de l'chelle des valeurs propre chaque pays et de se demander dans quelle mesure des normes qui sont valables pour la plupart des pays avancs peuvent tre appliques par les pays en dveloppement, o elles risquent d'entraner des cots sociaux excessifs et injustifis. Objectifs 6.40 L'objectif gnral est de rduire les risques au minimum et de prserver l'environnement un niveau qui ne compromette ni ne mette en danger la sant de l'tre humain et sa scurit, tout en encourageant le dveloppement. Les objectifs particuliers sont les suivants : a) D'ici l'an 2000, incorporer des mesures de protection de l'environnement et de la sant appropries dans les programmes nationaux de dveloppement de tous les pays; b) D'ici l'an 2000, mettre en place dans tous les pays, selon que de besoin, des infrastructures et programmes nationaux appropris permettant de surveiller les atteintes l'environnement et les risques et de les doter de moyens antipollution; c) D'ici l'an 2000, mettre en place, si ncessaire, des programmes intgrs permettant de s'attaquer la pollution la source et sur les sites d'limination en concentrant les efforts sur les mesures de rduction dans tous les pays; d) Recenser et rassembler au besoin les renseignements statistiques ncessaires sur les effets pathologiques pour tayer les analyses cot-avantage, en ce qui concerne notamment les tudes d'impact sur l'hygine du milieu en vue d'adopter des mesures de matrise, de prvention et de rduction de la pollution. Activits 6.41 Avec l'assistance et l'appui que fournirait au besoin la communaut internationale, les programmes d'action nationaux dans ce domaine, dont l'excution serait coordonne l'chelon international, devraient consister : a) Pollution de l'air en milieu urbain : i) Mettre au point des techniques antipollution appropries en se fondant sur les tudes de risque et la recherche pidmiologique en vue de lancer des procds de production cotechnologiques et d'adopter des moyens de transport en commun qui soient appropris et srs; ii) Mettre en place dans toutes les grandes villes des mcanismes de lutte contre la pollution atmosphrique mettant l'accent sur les programmes d'application et utilisant des rseaux de surveillance, selon que de besoin; b) Pollution de l'air l'intrieur des locaux : i) Appuyer les programmes de recherche-dveloppement portant sur l'application des mthodes de prvention et d'intervention destines rduire la pollution de l'air l'intrieur des locaux, et notamment prvoir des mesures conomiques d'incitation l'installation des techniques appropries; ii) Organiser et mener, notamment dans les pays en dveloppement, des campagnes d'ducation sanitaire afin de rduire l'impact sur la sant de la combustion, par les mnages, de la biomasse et du charbon; c) Pollution des eaux : i) Mettre au point des techniques appropries de lutte contre la pollution des eaux sur la base de l'valuation des risques pour la sant; ii) Mettre en place des moyens de lutte contre la pollution des eaux dans les grandes villes; d) Pesticides : Mettre au point des mcanismes permettant de contrler la distribution et l'utilisation des pesticides afin de rduire au minimum les risques pour la sant en ce qui concerne le transport, le stockage, l'application et les effets rsiduels des pesticides utiliss dans l'agriculture et pour la conservation des aliments; e) Dchets solides : i) Mettre au point des techniques permettant d'liminer les dchets solides compte tenu de l'valuation des risques pour la sant; ii) Mettre en place des capacits d'limination dans les grandes villes; f) Etablissements humains : Elaborer des programmes en vue d'amliorer les conditions sanitaires dans les tablissements humains, notamment dans les bidonvilles et les tablissements non cds bail, compte tenu de l'valuation des risques pour la sant; g) Bruit : Mettre au point des critres rgissant les niveaux maximaux autoriss de bruit qui soient sans risque pour la sant et favoriser l'intgration, dans les programmes d'hygine du milieu, de l'valuation du bruit et de la lutte antibruit; h) Rayonnements ionisants et non ionisants : Elaborer et mettre en oeuvre, au niveau national, des lois, normes et modalits d'application en s'appuyant sur les directives internationales en vigueur; i) Effets des rayonnements ultraviolets : i) Entreprendre d'urgence des recherches sur les risques que l'accroissement des rayonnements ultraviolets, qui atteignent la surface terrestre la suite de l'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphrique, peut prsenter pour la sant; ii) Envisager, partir des rsultats de ces recherches, de prendre les mesures correctives appropries en vue d'attnuer les risques susmentionns; j) Industrie et production d'nergie : i) Etablir des procdures d'tude de l'impact sur l'hygine du milieu pour la planification et l'exploitation d'industries et installations de production nergtique nouvelles; ii) Incorporer une analyse des risques pour la sant dans tous les programmes nationaux de lutte contre la pollution et de gestion de ce phnomne, en accordant une attention particulire aux substances toxiques comme le plomb; iii) Mettre en place, dans toutes les grandes industries, des programmes d'hygine du travail, afin de surveiller l'exposition des ouvriers aux risques sanitaires; iv) Promouvoir l'introduction d'cotechnologies dans les secteurs de l'industrie et de l'nergie; k) Surveillance et valuation : Mettre en place, si ncessaire, des moyens appropris afin de surveiller la qualit de l'environnement et l'tat de sant des populations; l) Surveillance et rduction des atteintes la sant : i) Appuyer, au besoin, la mise au point de systmes permettant de surveiller l'incidence et la cause de ces atteintes afin d'laborer des stratgies d'intervention/de prvention correctement cibles; ii) Mettre au point, conformment aux plans nationaux, des stratgies dans tous les secteurs (industrie, circulation, etc.) en accord avec les programmes de l'OMS relatifs la scurit des villes et des communauts, afin de rduire la frquence et la gravit des atteintes la sant; iii) Mettre l'accent sur les stratgies prventives afin de rduire le nombre des maladies professionnelles et de celles causes par la toxicit du lieu de travail et de l'environnement et d'amliorer la scurit des travailleurs; m) Appui la recherche et laboration d'une mthodologie : i) Appuyer l'laboration de mthodes nouvelles d'valuation quantitative des avantages pour la sant et des cots lis aux diffrentes stratgies antipollution; ii) Mener des travaux de recherche interdisciplinaire sur les effets pathologiques conjugus de l'exposition des risques cologiques multiples, y compris des tudes pidmiologiques sur les expositions prolonges de faibles niveaux de polluants et l'utilisation de marqueurs biologiques permettant d'estimer l'exposition de l'homme, les effets nfastes et la sensibilit aux agents environnementaux. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 6.42 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 3 milliards de dollars par an, y compris un montant d'environ 115 millions de dollars qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 6.43 Si la solution d'un certain nombre de problmes peut se faire facilement l'aide des techniques de prvention ou de rduction de la pollution, la mise au point de programmes et de politiques appelle, de la part des pays, une recherche dans un cadre intersectoriel, en collaboration avec le secteur priv. Les mthodes d'analyse cot-effet et d'valuation de l'impact sur l'environnement devraient tre mises au point par des programmes internationaux concerts et appliques l'tablissement des priorits et stratgies dans le domaine de la sant et de ses relations avec le dveloppement. 6.44 En ce qui concerne les activits numres aux alinas a) m) du paragraphe 6.41 ci-dessus, les efforts des pays en dveloppement devraient tre facilits par l'accs aux technologies, savoir-faire et informations, et leur transfert, par les dtenteurs de ces connaissances et techniques, comme il est indiqu au chapitre 34. c) Mise en valeur des ressources humaines 6.45 On devrait laborer des stratgies nationales d'ensemble pour combler le manque de ressources humaines qualifies, qui constitue un obstacle majeur tout progrs dans la protection de la sant contre les risques lis l'environnement. La formation devrait viser les responsables de l'environnement et de la sant tous les niveaux, depuis les cadres jusqu'aux inspecteurs. On mettra davantage l'accent sur l'inscription de la question de l'hygine du milieu aux programmes des coles secondaires et des universits ainsi que sur l'information du public. d) Renforcement des capacits 6.46 Chaque pays devrait se doter des connaissances thoriques et pratiques ncessaires pour prvoir et reconnatre les risques pathologiques lis l'environnement ainsi que des moyens de rduire ces risques. Il est indispensable, notamment, que les pays aient les connaissances ncessaires concernant les problmes lis l'hygine du milieu et que les dirigeants, particuliers et spcialistes soient conscients de ces problmes; qu'ils disposent des mcanismes oprationnels de coopration intersectorielle et intergouvernementale en matire de planification et de gestion du dveloppement et de lutte contre la pollution; qu'ils prennent les mesures ncessaires pour faire participer le secteur priv et les collectivits la solution des problmes sociaux; et qu'ils dlguent des pouvoirs aux collectivits intermdiaires et locales et leur distribuent des ressources afin de leur donner les moyens de faire face aux besoins lis l'hygine du milieu. Notes 1/ A/45/625, annexe. 2/ Rapport de la Commission Sant et Environnement de l'OMS (Genve, paratre). Chapitre 7 PROMOTION D'UN MODELE VIABLE D'ETABLISSEMENTS HUMAINS INTRODUCTION 7.1 Dans les pays industrialiss, les schmas de consommation des villes font peser de srieuses contraintes sur l'cosystme mondial, tandis que dans les pays en dveloppement, les tablissements humains ont besoin de quantits accrues de matires premires et d'nergie et d'un dveloppement conomique plus pouss simplement pour remdier leurs problmes conomiques et sociaux fondamentaux. Dans de nombreuses rgions du monde, et en particulier dans les pays en dveloppement, les tablissements humains connaissent une dtrioration qui tient principalement la faiblesse des investissements effectus dans ce secteur par suite de la pnurie gnrale de ressources que connaissent ces pays. Dans les pays faible revenu pour lesquels on dispose de donnes rcentes, les gouvernements ne consacrent en moyenne que 5,6 % des dpenses publiques au logement, aux quipements collectifs, la scurit sociale et la protection sociale 1/. Les dpenses des organismes internationaux d'appui et de financement sont galement trs faibles. Ainsi, en 1988, 1 % seulement des dpenses totales effectues sous forme de dons par les organismes des Nations Unies ont t consacres aux tablissements humains 2/, alors qu'en 1991, les prts de la Banque mondiale et de l'Association internationale de dveloppement (IDA) pour le dveloppement urbain, l'alimentation en eau et les rseaux d'assainissement reprsentaient respectivement 5,5 et 5,4 % du montant total de leurs prts 3/. 7.2 Par ailleurs, les informations dont on dispose indiquent que les activits de coopration technique dans le domaine des tablissements humains donnent lieu des investissements considrables, tant dans le secteur public que priv. Par exemple, chaque dollar que le PNUD a consacr aux dpenses de coopration technique pour les tablissements humains en 1988 a entran un investissement induit de 122 dollars, soit plus que pour aucun autre secteur d'aide du PNUD 4/. 7.3 C'est sur ce principe que se fonde la politique de "facilitation" prconise pour le secteur des tablissements humains. L'assistance extrieure aidera obtenir les ressources ncessaires sur le plan national pour amliorer les conditions de vie et de travail de tous d'ici l'an 2000 et au-del , y compris du groupe de plus en plus nombreux constitu par les chmeurs, c'est- -dire ceux qui ne disposent pas de revenus. Simultanment, il faudrait que tous les pays reconnaissent les incidences du dveloppement urbain et abordent la question dans une optique intgre, la priorit tant accorde aux besoins des pauvres des zones urbaines et rurales, des chmeurs et de ceux, de plus en plus nombreux, qui ne disposent d'aucune source de revenus. Objectif poursuivre en matire d'tablissements humains 7.4 L'objectif gnral poursuivre en matire d'tablissements humains consiste amliorer, du point de vue social, conomique et cologique, la qualit de ces tablissements et les conditions de vie et de travail de tous, en particulier des pauvres des zones urbaines et rurales. Ces amliorations devraient reposer sur des activits de coopration technique, sur l'instauration de liens d'association entre les secteurs public, priv et communautaire et sur la participation au processus dcisionnel des groupes communautaires et des groupes d'intrt spciaux tels que les femmes, les peuples indignes, les personnes ges et les handicaps. Ces approches devraient constituer les principes de base des stratgies suivies en matire d'tablissements humains nationaux. Lors de la mise au point de ces stratgies, les pays devront dfinir des rangs de priorit entre les huit secteurs de programme figurant dans le prsent chapitre conformment leurs plans et objectifs nationaux et en tenant pleinement compte de leurs moyens d'action sociaux et culturels. En outre, les pays devraient prendre les mesures appropries pour suivre l'impact de leurs stratgies sur les groupes marginaux et privs du droit de vote, en s'attachant tout particulirement aux besoins des femmes. 7.5 Les secteurs d'action de ce chapitre d'Action 21 sont les suivants : a) Un logement adquat pour tous; b) Pour une meilleure gestion des tablissements humains; c) Pour une planification et une gestion durables des ressources foncires; d) Pour une infrastructure environnementale intgre : eau, assainissement, drainage et gestion des dchets solides; e) Pour une politique viable de l'nergie et des transports au service des tablissements humains; f) Promotion de la planification et de la gestion des tablissements humains dans les zones sujettes des catastrophes naturelles; g) Promotion d'une production durable de l'industrie de la construction; h) Promotion de la valorisation des ressources humaines et de la mise en place de moyens de dveloppement des tablissements humains. DOMAINES D'ACTIVITE A. Un logement adquat pour tous Principes d'action 7.6 L'accs un logement sr et sain est essentiel au bien-tre physique, psychologique, social et conomique de chacun et devrait tre un lment fondamental de l'action entreprise aux niveaux national et international. Le droit un logement adquat en tant que droit fondamental de la personne humaine est consacr par la Dclaration universelle des droits de l'homme ainsi que par le Pacte international relatif aux droits conomiques, sociaux et culturels. Pourtant, on estime qu' l'heure actuelle, au moins un milliard d'individus ne disposent pas d'un logement sr et sain et que, faute de mesures appropries, ce nombre augmentera dans des proportions dramatiques d'ici la fin du sicle et au-del . 7.7 L'un des grands programmes mondiaux mis en place pour traiter cette question est la Stratgie mondiale du logement jusqu' l'an 2000 adopte par l'Assemble gnrale en dcembre 1988 (rsolution 43/181, annexe). La Stratgie, bien que faisant l'objet d'un vaste consensus, devrait toutefois bnficier d'un appui politique et financier beaucoup plus important pour que puisse tre atteint l'objectif consistant offrir tous, d'ici la fin du sicle et au-del , un logement adquat. Objectif 7.8 L'objectif est de donner un logement adquat des populations en augmentation rapide et aux pauvres des zones urbaines et rurales qui en sont actuellement dpourvus, par le biais d'une politique d'encouragement la construction et la rnovation des logements qui soit cologiquement rationnelle. Activits 7.9 Il faudrait entreprendre les activits suivantes : a) En tant que premire tape vers la ralisation de l'objectif consistant fournir "un logement adquat pour tous", tous les pays devraient prendre immdiatement des mesures visant fournir un logement ceux parmi leurs pauvres qui sont sans abri, et de leur ct, la communaut internationale et les institutions financires devraient entreprendre des initiatives visant appuyer les efforts des pays en dveloppement en vue de fournir un logement aux pauvres; b) Tous les pays devraient adopter des stratgies nationales du logement ou renforcer celles qui existent dj en les assortissant des objectifs voulus fonds sur les principes et les recommandations contenus dans la Stratgie mondiale du logement jusqu' l'an 2000. Les individus devraient tre protgs par la loi contre toute viction injuste de leur logis ou de leurs terres; c) Tous les pays devraient, selon que de besoin, aider les pauvres des zones urbaines et rurales, les chmeurs et ceux qui ne disposent pas de revenus se procurer un logement en adoptant des codes et rglements ou en adaptant ceux qui existent dj , en les aidant obtenir des terres, des moyens de financement et des matriaux de construction peu coteux et en s'employant activement rgulariser et amliorer les tablissements spontans et les taudis urbains en tant que mesure opportune et susceptible d'apporter une solution pragmatique au problme pos par la pnurie de logements urbains; d) Tous les pays devraient, selon que de besoin, faciliter l'accs au logement des pauvres des zones urbaines et rurales en adoptant et en appliquant des programmes de logement et de financement et de nouveaux mcanismes novateurs adapts leurs possibilits; e) Tous les pays devraient appuyer et mettre en place des stratgies du logement cologiquement compatibles aux niveaux national, tatique/provincial et municipal en crant des liens d'association entre les secteurs priv, public et communautaire et avec le concours des organisations communautaires; f) Tous les pays, et en particulier les pays en dveloppement, devraient, selon que de besoin, laborer et mettre en oeuvre des programmes visant rduire les rpercussions du phnomne d'exode rural grce l'amlioration des conditions de vie en milieu rural; g) Tous les pays, selon que de besoin, devraient laborer et mettre en oeuvre des programmes de rinstallation qui soient axs sur les problmes propres aux populations dplaces dans leurs pays respectifs; h) Tous les pays devraient, selon que de besoin, suivre et documenter la mise en oeuvre de leurs stratgies nationales du logement en s'appuyant notamment sur les principes directeurs adopts par la Commission des tablissements humains et sur les indicateurs du Centre des Nations Unies pour les tablissements humains (Habitat) et de la Banque mondiale en matire de logement; i) La coopration bilatrale et multilatrale devrait tre renforce de manire faciliter la mise en oeuvre des stratgies nationales du logement des pays en dveloppement; j) Des rapports mondiaux de situations englobant toutes les activits menes sur le plan national ainsi que les activits d'appui des organisations internationales et des donateurs bilatraux devraient tre tablis et diffuss tous les deux ans, comme il est demand dans la Stratgie mondiale du logement jusqu' l'an 2000. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.10 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 75 milliards de dollars par an, montant qui serait financ hauteur de 10 milliards de dollars environ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernemenets dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 7.11 Les besoins en la matire sont examins dans chacun des autres secteurs d'action numrs dans le prsent chapitre. c) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.12 Les pays dvelopps et les organismes d'appui et de financement devraient fournir aux pays en dveloppement une assistance visant expressment leur permettre d'adopter une politique de "facilitation" du logement pour tous, y compris le groupe des personnes prives de tout revenu, et qui comprendrait des institutions de recherche et des activits de formation l'intention des responsables gouvernementaux, des cadres, des collectivits et des organisations non gouvernementales ainsi qu'en renforant la capacit locale de mise au point de technologies appropries. B. Pour une meilleure gestion des tablissements humains Principes d'action 7.13 D'ici la fin du sicle, la majorit des habitants de la plante vivront dans des villes. Or, si les tablissements urbains, surtout dans les pays en dveloppement, prsentent de nombreux symptmes de la crise mondiale de l'environnement et du dveloppement, ils n'en produisent pas moins 60 % du produit national brut et, s'ils sont bien administrs, pourraient devenir mieux mme de maintenir la productivit, d'amliorer les conditions de vie des habitants et de grer de faon durable les ressources naturelles. 7.14 Certaines zones urbaines englobent plusieurs entits politiques et/ou administratives (comts et municipalits), tout en formant un systme urbain continu. Dans de nombreux cas, cette htrognit politique entrave l'excution de programmes de gestion globale de l'environnement. Objectif 7.15 L'objectif est d'assurer une gestion durable de tous les tablissements urbains, surtout dans les pays en dveloppement, pour qu'ils soient mieux en mesure d'amliorer les conditions de vie des citadins, en particulier des marginaux et des exclus, et contribuent ainsi la ralisation des objectifs nationaux de dveloppement conomique. Activits a) Une meilleure gestion urbaine 7.16 Il existe un cadre global d'action, le Programme de gestion urbaine du Programme des Nations Unies pour le dveloppement, de la Banque mondiale et du Centre des Nations Unies pour les tablissements humains (Habitat), lequel reprsente un effort mondial concert pour aider les pays en dveloppement trouver des solutions aux problmes de la gestion des villes. Au cours de la priode 1993-2000, il devrait tre tendu tous les pays intresss. Tous les pays devraient, selon le cas, conformment leurs plans, objectifs et priorits nationaux et avec l'aide des organisations non gouvernementales et des reprsentants des autorits locales, entreprendre les activits suivantes aux niveaux national, tatique/provincial et local, avec le concours des programmes et organismes d'appui habilits : a) Adopter et appliquer des orientations relatives la gestion des villes : gestion des terrains, de l'environnement urbain et des infrastructures, finances et administration communales; b) Redoubler d'efforts pour attnuer la pauvret dans les villes grce des mesures visant notamment : i) Crer des emplois pour les pauvres des zones urbaines, en particulier les femmes, et mettre en place pour ce faire des quipements collectifs et des services dans les villes, les exploiter et les moderniser et, par ailleurs, soutenir les activits du secteur non structur de l'conomie, notamment les rparations, le recyclage, les services et le petit commerce; ii) Fournir une assistance spcifique aux pauvres des zones urbaines les plus dfavoriss en crant notamment des services d'aide sociale pour ceux qui ont faim et sont sans abri et en offrant des services municipaux adquats; iii) Encourager la cration d'organisations communautaires autochtones, d'organisations bnvoles prives ainsi que d'autres formes d'entit non gouvernementale dont l'aide pourrait tre utile dans la lutte contre la pauvret et pour l'amlioration de la qualit de la vie des familles faible revenu; c) Adopter des stratgies novatrices de planification urbaine dans le but de traiter les questions environnementales et sociales : i) En rduisant les subventions accordes aux collectivits aises et en leur faisant supporter le cot intgral des services de haute qualit, cologiques et autres (par exemple, distribution d'eau, assainissement, enlvement des ordures, voirie, tlcommunications) qui leur sont fournis; ii) Amliorer les infrastructures et les services dans les zones urbaines pauvres; d) Mettre au point des stratgies locales d'amlioration de la qualit de la vie et de l'environnement, intgrer les dcisions concernant l'occupation des sols et la gestion des terrains, investir dans les secteurs public et priv et mobiliser les ressources humaines et matrielles en favorisant ainsi une cration d'emplois cologiquement rationnelle et protgeant la sant. b) Renforcer les dispositifs de gestion des donnes urbaines 7.17 Au cours de la priode 1993-2000, tous les pays devraient lancer dans certaines villes, au besoin avec la participation active du secteur priv, des projets pilotes de collecte, de traitement et, ultrieurement, de diffusion des donnes urbaines, notamment des tudes d'impact sur l'environnement, aux niveaux local, tatique/provincial, national et international, lesquels prvoiraient la mise en place de dispositifs de gestion des donnes urbaines 5/. Des organismes des Nations Unies tels qu'Habitat, le PNUE et le PNUD pourraient fournir des avis techniques et des modles de dispositifs de gestion des donnes. c) Mesures visant encourager le dveloppement des villes moyennes 7.18 Afin d'allger la pression qui s'exerce sur les grandes agglomrations urbaines des pays en dveloppement, il faudrait appliquer des politiques et stratgies visant encourager le dveloppement des villes moyennes qui donnent aux chmeurs des zones rurales des possibilits d'emploi et soutiennent les activits conomiques en milieu rural, quoiqu'une gestion urbaine rationnelle soit essentielle pour faire en sorte que l'extension du tissu urbain n'aggrave pas la dgradation des ressources sur une superficie toujours plus grande et n'augmente pas les pressions tendant convertir les terrains non utiliss et urbaniser les terres agricoles/tampon. 7.19 Aussi, tous les pays devraient, selon qu'il conviendra, tudier les processus et les politiques d'urbanisation afin d'valuer l'impact de la croissance sur l'environnement et conduire des politiques de planification et de gestion urbaines adaptes aux besoins, aux ressources et aux caractristiques de leurs villes moyennes de plus en plus nombreuses. Selon le cas, leurs activits devraient aussi viser, d'une part, faciliter la transition vers un mode de vie et un type de logement urbains pour les populations rurales et, d'autre part, encourager les petites activits conomiques, en particulier la production de denres alimentaires, rmunratrices sur le plan local ainsi que la production de biens intermdiaires et la fourniture de services aux zones rurales de l'arrire-pays. 7.20 Toutes les villes, en particulier celles qui se heurtent de graves problmes de dveloppement durable, devraient, conformment aux lois et rglements nationaux, laborer et renforcer des programmes visant rsoudre ces problmes et s'orienter vers un modle de dveloppement durable. Certaines initiatives dj prises sur le plan international pour soutenir ces efforts, comme l'illustre le programme "Cits viables" d'Habitat et le programme "Cits sant" de l'OMS devraient tre appuyes. Il y aurait lieu de renforcer et de coordonner d'autres initiatives auxquelles participent la Banque mondiale, les banques rgionales de dveloppement et les organismes bilatraux ainsi que d'autres parties intresses, en particulier les reprsentants des autorits locales aux plans national et international. Les villes devraient prendre, s'il y a lieu, les mesures suivantes : a) Institutionnaliser une politique de participation dans le domaine du dveloppement urbain durable, sur la base d'un dialogue permanent entre les agents du dveloppement urbain (secteur public, secteur priv et collectivits), en particulier les femmes et les populations autochtones; b) Amliorer l'environnement urbain en favorisant l'organisation sociale et la sensibilisation aux problmes de l'environnement par le biais de la participation des collectivits locales la dtermination des besoins en matire de services publics, la cration des infrastructures urbaines, au renforcement des quipements collectifs et la protection et/ou la restauration des immeubles anciens, des quartiers historiques et monuments culturels. En outre, des programmes d'"emplois cologiques" devraient tre lancs pour crer des activits de dveloppement humain autonome et des possibilits d'emploi tant dans le secteur structur que dans le secteur non structur pour les citadins faible revenu; c) Renforcer les capacits des administrations locales pour leur permettre de faire face plus efficacement la vaste gamme de problmes de dveloppement et d'environnement qu'entrane une croissance urbaine rapide et stable en appliquant des politiques globales de planification qui reconnaissent les besoins individuels des villes et qui soient fondes sur des pratiques d'architecture urbaine cologiquement rationnelle; d) Participer des rseaux internationaux de "cits viables" de manire changer leurs expriences et mobiliser un appui technique et financier tant national qu'international; e) Promouvoir la formulation de programmes touristiques cologiquement rationnels et tenant compte des particularits culturelles comme stratgie de dveloppement durable des tablissements urbains et ruraux et comme moyen de dcentraliser le dveloppement urbain et de rduire les carts entre rgions; f) Crer avec l'aide des organismes internationaux pertinents des mcanismes permettant de mobiliser des ressources en faveur des initiatives locales d'amlioration de la qualit de l'environnement; g) Donner aux groupes communautaires, aux ONG et aux individus les moyens de prendre la direction et la responsabilit de la gestion et du renforcement de leur environnement immdiat par le biais des instruments, techniques et politiques de participation consacrs par la notion de proccupation environnementale. 7.21 Les villes des pays en dveloppement devraient cooprer davantage entre elles et avec les villes des pays dvelopps, sous l'gide d'organisations non gouvernementales qui exercent des activits dans ce domaine, telles que l'Union internationale des villes et pouvoirs locaux (UIV), le Conseil international pour les initiatives locales en matire d'environnement et la Fdration mondiale des villes jumeles. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.22 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 100 milliards de dollars par an, montant qui serait financ hauteur de 15 milliards de dollars environ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.23 Les pays en dveloppement devraient, avec une aide approprie de la communaut internationale, envisager de concentrer leurs efforts sur la formation et la mise en place d'un personnel d'encadrement (gestionnaires, techniciens, administrateurs et autres personnels qualifis) capable de grer une croissance et un dveloppement urbains cologiquement rationnels et ayant les comptences requises pour analyser et adapter les expriences novatrices ralises dans d'autres villes. Il faudrait pour ce faire recourir toute la gamme des mthodes de formation, de l'enseignement de type classique l'utilisation des mdias, en passant par l'apprentissage pratique. 7.24 Les pays en dveloppement devraient galement encourager la formation et la recherche technologiques par les efforts communs des donateurs, des organisations non gouvernementales et du secteur priv, dans des domaines comme la rduction des dchets, la qualit de l'eau, les conomies d'nergie, la fabrication de produits chimiques dans des conditions de scurit et en vue de l'utilisation de moyens de transport moins polluants. 7.25 Les activits de renforcement des capacits menes dans tous les pays, avec l'aide de la communaut internationale, ne devraient pas se limiter la formation de personnes et de groupes professionnels, mais englober galement les arrangements institutionnels, les procdures administratives, les liens interorganisations, la circulation de l'information et les processus de consultation. 7.26 La communaut internationale devrait en outre continuer, comme dans le cadre du Programme de gestion urbaine, en coopration avec les organismes bilatraux et multilatraux, aider les pays en dveloppement laborer des mcanismes de participation en mobilisant les ressources humaines du secteur priv, des ONG et des pauvres, notamment les femmes et les catgories les plus dfavorises. C. Promotion de la planification et de la gestion rationnelles de l'utilisation des sols Principes d'action 7.27 L'accs aux ressources en sols est indispensable au maintien de modes de vie ayant un faible impact sur l'environnement. Les ressources foncires constituent la base des systmes vivants (tres humains) et fournissent des sols, de l'nergie, de l'eau, offrant l'homme la possibilit de mener les activits les plus diverses. Dans les zones urbaines croissance rapide, il devient de plus en plus difficile de se procurer des terrains en raison de la concurrence qui s'exerce entre l'industrie, le logement, le commerce, l'agriculture et la ncessit de mnager des espaces ouverts. Par ailleurs, du fait que le prix des terrains augmente en milieu urbain, les catgories les plus dfavorises de la population ne parviennent pas avoir accs aux terrains qui leur seraient ncessaires. Dans les zones rurales, les pratiques intenables terme telles que l'exploitation des terres marginales, le dfrichage illicite de forts et l'empitement sur des zones cologiquement fragiles, qui sont le fait de groupes d'intrts commerciaux ou de paysans sans terre, se soldent par la dgradation de l'environnement ainsi que par la diminution des revenus des populations rurales pauprises. Objectif 7.28 L'objectif vis est de fournir les ressources foncires ncessaires au dveloppement des tablissements humains, par le biais d'une planification et d'une utilisation des sols cologiquement rationnelles, afin d'assurer l'accs la terre tous les mnages, et, le cas chant, par la promotion de la proprit et de la gestion communautaires et collectives des terres 6/. Pour des raisons conomiques et culturelles, il faudrait accorder une attention particulire aux besoins des femmes et des populations autochtones. Activits 7.29 Tous les pays devraient envisager, selon que de besoin, de dresser un inventaire national complet de leurs ressources foncires afin d'tablir un systme d'information sur les terres qui classerait celles-ci selon le meilleur usage en faire et identifierait les zones cologiquement fragiles ou particulirement sujettes des catastrophes naturelles, qui doivent faire l'objet de mesures de protection spciales. 7.30 Par la suite, tous les pays devraient envisager d'laborer des plans nationaux de gestion des ressources foncires afin d'en orienter le dveloppement et l'utilisation, et, cette fin, devraient : a) Etablir au besoin une lgislation nationale afin d'orienter la mise en oeuvre de politiques d'amnagement urbain, d'utilisation des sols et du logement qui soient cologiquement rationnelles et de mesures visant amliorer la gestion de la croissance urbaine; b) Crer au besoin des marchs fonciers accessibles permettant de rpondre aux besoins de dveloppement communautaire, notamment en amliorant les systmes cadastraux et en simplifiant les procdures rgissant les transactions foncires; c) Octroyer des avantages fiscaux et adopter des mesures de contrle de l'occupation des sols, notamment par un amnagement de l'espace qui permette une utilisation plus rationnelle de ressources foncires limites et ne portant pas atteinte l'environnement; d) Encourager le partenariat entre les secteurs public, priv et communautaire pour la gestion des ressources foncires ncessaires au dveloppement des tablissements humains; e) Renforcer les pratiques communautaires de protection des ressources foncires dans les zones rurales et dans les agglomrations urbaines; f) Mettre au point des rgimes fonciers offrant tous des garanties d'occupation et, en particulier, aux populations autochtones, aux femmes, aux collectivits locales et aux populations urbaines et rurales faible revenu; g) Intensifier les efforts visant promouvoir l'accs la proprit foncire des populations urbaines et rurales dfavorises, notamment en leur octroyant des prts pour l'achat de terrains et pour la mise en place/l'acquisition de btiments, infrastructures et services appropris ou pour leur amlioration; h) Dvelopper et appuyer l'application de pratiques amliores en matire de gestion des terrains qui traitent globalement les problmes de concurrence potentielle des besoins dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie, des transports, de l'amnagement urbain, des espaces verts, des rserves et autres aspects essentiels; i) Mieux faire comprendre aux responsables les consquences nfastes de l'implantation non planifie d'tablissements dans des zones cologiquement vulnrables et la ncessit d'tablir cette fin des politiques appropries aux niveaux national et local en matire d'occupation des sols et d'tablissements. 7.31 Sur le plan international, les divers programmes et organismes bilatraux et multilatraux, comme le PNUD, la FAO, la Banque mondiale, les banques rgionales de dveloppement, d'autres organisations intresses et le Programme de gestion urbaine mis en oeuvre par le PNUD, la Banque mondiale et l'Habitat devraient renforcer la coordination globale de leurs activits en matire de gestion des ressources financires et des mesures devraient tre prises pour promouvoir les transferts de donnes d'exprience applicables concernant les pratiques rationnelles en matire de gestion des terrains vers les pays en dveloppement et entre eux. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.32 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 3 milliards de dollars par an, montant qui serait financ hauteur de 300 millions de dollars environ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 7.33 Tous les pays, et notamment les pays en dveloppement, devraient avoir accs, individuellement ou dans le cadre de groupements sous-rgionaux ou rgionaux, aux techniques modernes de gestion des ressources foncires, telles que les systmes d'information gographique, les photographies et images transmises par satellite et d'autres techniques de tldtection. c) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.34 Des activits de formation soucieuses de l'environnement devraient tre entreprises par tous les pays dans le domaine de la planification et de la gestion rationnelles des ressources foncires, les pays en dveloppement devant recevoir une assistance par le biais des organisations internationales d'aide et de financement, afin : a) De renforcer la capacit des tablissements nationaux, aux niveaux des Etats et des provinces, et locaux de formation et de recherche, de dispenser des cours organiss aux spcialistes et techniciens de la gestion des sols; b) D'aider rpertorier les ministres et les organismes responsables des questions foncires, de manire mettre au point des mcanismes plus efficaces de gestion des sols et organiser rgulirement des stages de recyclage en cours d'emploi l'intention des cadres et du personnel desdits ministres et organismes afin de les familiariser avec les techniques avances dans ce domaine; c) De doter, si ncessaire, les organismes en question d'quipements modernes comme les logiciels et matriels informatiques et les quipements ncessaires pour effectuer des levs de terrain; d) De renforcer les programmes existants et de promouvoir les changes d'informations et d'expriences aux niveaux international et interrgional, en crant des associations professionnelles et en organisant des colloques et des sminaires consacrs la gestion des sols. D. Pour une infrastructure environnementale intgre : eau, assainissement, drainage et gestion des dchets solides Principes d'action 7.35 La viabilit de l'urbanisation est dtermine par diffrents paramtres ayant trait l'approvisionnement en eau, la qualit de l'air et la mise en place d'une infrastructure environnementale pour l'assainissement et la gestion des dchets. Etant donn la densit des utilisateurs, l'urbanisation, si elle est bien gre, offre des possibilits extraordinaires de crer une infrastructure environnementale viable en instituant une politique judicieuse des prix, des programmes ducatifs et des mcanismes d'accs quitables qui soient satisfaisants la fois conomiquement et cologiquement. Or, dans la plupart des pays en dveloppement, l'tat de sant gnralement peu satisfaisant et un grand nombre de dcs qui auraient pu tre vits chaque anne s'expliquent par une infrastructure environnementale inadquate, voire inexistante. Dans ces pays, la situation se dtriore parce que les besoins dpassent de plus en plus la capacit d'intervention des gouvernements. 7.36 Adopter une approche intgre pour doter les tablissements urbains et ruraux d'une infrastructure cologiquement rationnelle, en particulier l'intention des populations pauvres, c'est investir dans un dveloppement viable; on pourrait ainsi accrotre la productivit, amliorer la sant, rduire le fardeau des investissements consacrs la mdecine curative et attnuer la pauvret. 7.37 La plupart des activits dont la gestion se trouverait amliore par l'adoption d'une approche intgre sont numres dans Action 21 : chapitres 6 (Protection et promotion de la sant); 9 (Protection de l'atmosphre), 18 (Protection des ressources en eau douce et de leur qualit) et 21 (Gestion cologiquement rationnelle des dchets solides et questions relatives aux eaux uses). Objectif 7.38 L'objectif est de faire en sorte que tous les tablissements humains soient dots d'une infrastructure environnementale adquate d'ici l'an 2025. Il faudra pour cela que tous les pays en dveloppement incorporent leur stratgie nationale des programmes de renforcement des capacits ncessaires techniques, financires et humaines de manire mieux intgrer l'infrastructure et la planification cologique d'ici l'an 2000. Activits 7.39 Tous les pays devraient valuer l'adaptation de l'infrastructure de leurs tablissements humains l'environnement, dfinir des objectifs nationaux en matire de gestion viable des dchets et utiliser des technologies cologiquement rationnelles pour la protection de l'environnement, de la sant humaine et de la qualit de la vie. Avec le concours d'organismes bilatraux et multilatraux, ils devraient renforcer l'infrastructure des tablissements humains ainsi que les programmes cologiques visant promouvoir une dmarche intgre dans la planification, la mise en place, l'entretien et la gestion de l'infrastructure environnementale (eau, assainissement, drainage et gestion des dchets solides). Il faudrait par ailleurs renforcer la coordination entre les organismes en question, avec le concours de reprsentants internationaux et nationaux des autorits locales, du secteur priv et des programmes d'activits. Tous les services qui contribuent l'infrastructure environnementale devraient, chaque fois que possible, concevoir les tablissements humains comme un cosystme ou comme une zone mtropolitaine et leurs activits devraient inclure la surveillance, la recherche applique, le renforcement des capacits, le transfert des techniques appropries et la coopration technique. 7.40 Il faudrait aider les pays en dveloppement, aux niveaux national et local, adopter une approche intgre dans l'approvisionnement en eau et nergie, l'assainissement, le drainage et la gestion des dchets solides et les organismes de financement extrieur devraient veiller ce que cetteapproche soit suivie, s'agissant notamment d'amliorer l'infrastructure environnementale des tablissements spontans, dans le respect de normes et rglements formuls compte tenu des conditions de vie et des ressources des communauts desservies. 7.41 Dans la mise en place d'une infrastructure environnementale, tous les pays devraient, selon que de besoin : a) Adopter des politiques qui limitent, chaque fois que possible, les atteintes l'environnement dfaut de les viter totalement; b) Veiller ce que les dcisions pertinentes ne soient prises qu'aprs une valuation de l'impact sur l'environnement et compte tenu des cots de toute consquence cologique qu'elles pourraient avoir; c) Encourager un dveloppement qui soit en accord avec les pratiques de la population locale et adopter des technologies adaptes la situation locale; d) Encourager les politiques visant recouvrer le cot rel des services d'infrastructure tout en reconnaissant la ncessit de trouver une formule approprie (y compris des subventions) pour que tous les mnages bnficient des services de base; e) Rechercher conjointement des solutions aux problmes cologiques touchant plusieurs rgions. 7.42 Il faudrait faciliter et encourager la diffusion parmi les pays et organismes locaux intresss des enseignements tirs des programmes existants. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.43 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 50 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 7.44 Il faudrait, chaque fois que possible, coordonner les moyens scientifiques et techniques disponibles dans le cadre des programmes existants et : a) Intensifier les travaux de recherche consacrs l'intgration des programmes et projets d'infrastructure environnementale sur la base d'une analyse cots-avantages et d'une valuation de l'impact sur l'environnement; b) Promouvoir la mise au point de mthodes d'valuation de la "demande effective" utilisant les donnes sur l'environnement et le dveloppement comme critre dans le choix des technologies. c) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.45 Avec l'aide des organismes de financement, tous les pays devraient mettre en place, selon que de besoin, des programmes de formation et de participation populaire visant : a) Sensibiliser le public et, en particulier, les populations autochtones, les femmes, les groupes faible revenu et les pauvres, aux moyens et mthodes permettant de crer des infrastructures environnementales et aux avantages qu'elles prsentent; b) Constituer un noyau de spcialistes ayant les comptences voulues dans le domaine de la planification intgre de l'infrastructure environnementale et de la maintenance de systmes rationnels, cologiques et socialement acceptables; c) Renforcer les moyens institutionnels dont sont dots les autorits locales et les administrateurs pour assurer la prestation intgre de services adquats en matire d'infrastructure, en collaboration avec les collectivits locales et le secteur priv; d) Adapter les instruments juridiques et rglementaires voulus, et notamment prendre des dispositions concernant l'octroi de subventions mixtes, afin que les groupes de populations non desservis, en particulier les plus dfavoriss d'entre eux, puissent bnficier d'une infrastructure environnementale adquate et abordable. E. Pour une politique viable de l'nergie et des transports au service des tablissements humains Principes d'action 7.46 La plus grande partie de l'nergie commerciale et non commerciale produite de nos jours est utilise par les tablissements humains, et une part non ngligeable de celle-ci est consomme par les mnages. Les pays en dveloppement doivent tout la fois accrotre leur production d'nergie, afin d'acclrer le dveloppement et augmenter le niveau de vie de leur population, et endiguer les cots de cette production ainsi que la pollution qu'elle entrane. Dans toute action autre prise pour protger l'environnement urbain, il faut s'attacher en priorit utiliser plus efficacement l'nergie afin d'en rduire les effets polluants et promouvoir l'utilisation de sources d'nergie renouvelables. 7.47 Les pays dvelopps, qui sont les principaux consommateurs d'nergie, doivent planifier et grer l'nergie, promouvoir les sources d'nergie nouvelles et renouvelables, et valuer ce que cotent, durant leur cycle de vie, les systmes et pratiques actuels auxquels sont imputables les problmes gnraliss de qualit de l'air (ozone, particules et oxyde de carbone) que connaissent beaucoup de zones mtropolitaines. Les causes en sont pour une bonne part des imperfections technologiques et la consommation croissante de carburant due l'insuffisance du rendement nergtique, de fortes concentrations dmographiques et industrielles et l'expansion rapide du parc automobile. 7.48 Le secteur des transports absorbe environ 30 % de la consommation d'nergie commerciale et environ 60 % de la consommation totale de combustible liquide. Dans les pays en dveloppement, la croissance rapide du parc automobile et l'insuffisance des investissements dans la planification des transports urbains, la gestion de la circulation et l'infrastructure routire entranent des difficults de plus en plus srieuses (accidents, sant, bruit, embouteillages et perte de productivit), analogues celles que connaissent beaucoup de pays dvelopps. Les citadins, notamment les groupes faible revenu ou sans revenu, en subissent fortement le contrecoup. Objectifs 7.49 Les objectifs sont d'offrir aux tablissements humains des technologies plus haut rendement nergtique et d'amliorer leur approvisionnement en nergies nouvelles ou renouvelables et d'attnuer les effets ngatifs de la production et de la consommation d'nergie sur la sant et l'environnement. Activits 7.50 Les principales activits relevant de ce domaine sont numres au chapitre 9 (Protection de l'atmosphre), domaine d'activit B, au sous-programme 1 (Dveloppement de l'nergie, efficacit nergtique et consommation d'nergie) et au sous-programme 2 (Transports). 7.51 Envisag dans une perspective globale, le dveloppement des tablissements humains devrait comporter, dans tous les pays, une politique viable de l'nergie : a) Les pays en dveloppement, en particulier, devraient : i) Formuler des programmes d'action nationaux pour promouvoir et financer le reboisement et la rgnration des forts nationales en vue de satisfaire de faon durable les besoins en nergie de la biomasse, les groupes faible revenu en zone urbaine et des pauvres en zone rurale, notamment des femmes et des enfants; ii) Formuler des programmes d'action nationaux pour promouvoir le dveloppement intgr de technologies conomes en nergie et utilisant des sources d'nergie renouvelables, notamment l'nergie solaire, hydrolectrique, olienne et de la biomasse; iii) Favoriser, par des mesures appropries, entre autres budgtaires, et des mcanismes de transfert de technologie, une large diffusion et la commercialisation des technologies utilisant les sources d'nergie renouvelables; iv) Mener des programmes d'information et de formation l'intention des industriels et des usagers afin de promouvoir des techniques d'conomie de l'nergie et des appareils haut rendement nergtique; b) Les organisations internationales et les donateurs bilatraux devraient : i) Aider les pays en dveloppement excuter leurs programmes nergtiques nationaux afin de gnraliser l'utilisation de technologies conomes en nergie et utilisant des sources d'nergie renouvelables, en particulier l'nergie solaire, olienne, hydrolectrique et de la biomasse; ii) Assurer l'accs aux rsultats de la recherche-dveloppement en vue d'assurer une utilisation plus efficace de l'nergie dans les tablissements humains. 7.52 Dans tous les pays, il faudrait envisager la planification et la gestion des transports urbains dans une perspective globale consistant promouvoir des systmes de transports urbains efficaces et cologiques. A cette fin, tous les pays devraient : a) Intgrer la planification de l'utilisation des terres et la planification de l'infrastructure des transports afin d'encourager des modles de dveloppement qui rduisent la demande de transport; b) Adopter, selon qu'il conviendra, des programmes de transports urbains qui privilgient les vhicules forte densit d'occupation; c) Encourager, selon qu'il conviendra, le recours aux modes de transport non motoriss en mnageant dans les centres urbains et les banlieues des pistes cyclables et des voies pour pitons prsentant des garanties de scurit; d) Accorder une attention particulire la gestion efficace de la circulation, au bon fonctionnement des transports publics et l'entretien de l'infrastructure des transports; e) Faciliter l'change d'informations entre pays et entre reprsentants locaux ou de zones mtropolitaines; f) Rvaluer les modes de consommation et de production actuels en vue de rduire la consommation d'nergie et de ressources nationales. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.53 Le secrtariat de la Confrence a estim le montant des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine dans le chapitre 9 (Protection de l'atmosphre). b) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.54 Afin d'amliorer les comptences des institutions et des personnes s'occupant d'nergie et de transport, tous les pays devraient : a) Dispenser une formation en cours d'emploi et autre aux responsables ainsi qu'aux spcialistes de la planification, de la circulation et de la gestion dans le domaine de l'nergie et des transports; b) Sensibiliser le public aux incidences du transport et des habitudes de transport sur l'environnement en organisant des campagnes mdiatiques et appuyer l'action mene par des organisations non gouvernementales et les initiatives locales en faveur du recours des moyens de transport non motoriss, de la mise en commun de vhicules et de l'amlioration de la scurit routire; c) Renforcer les institutions, publiques ou prives, qui dispensent, aux niveaux rgional, national, et des Etats ou provinces, des cours et des stages de formation dans le domaine de la planification et de la gestion de l'nergie et des transports publics urbains. F. Promotion de la planification et de la gestion des tablissements humains dans les zones sujettes des catastrophes naturelles Principes d'action 7.55 Les catastrophes naturelles entranent des pertes en vies humaines, perturbent l'activit conomique et la productivit urbaine, notamment parmi les groupes faible revenu qui sont les plus exposs, causent l'environnement des dommages tels que la perte de terres agricoles fertiles et la pollution des ressources en eau, et peuvent occasionner la rinstallation de populations trs nombreuses. On estime que pendant les deux dcennies coules, elles ont tu 3 millions de personnes et ont eu des consquences dsastreuses pour 800 millions d'autres. D'aprs le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe, le montant total des pertes conomiques se situe entre 30 et 50 milliards de dollars par an. 7.56 Dans sa rsolution 44/236, l'Assemble gnrale a proclam les annes 90 Dcennie internationale de la prvention des catastrophes naturelles. Le prsent secteur de programme correspond aux buts de la Dcennie 7/. 7.57 En outre, il faut s'employer d'urgence prvenir les catastrophes anthropiques et celles causes entre autres par les industries, par la production d'nergie nuclaire dans de mauvaises conditions de scurit et par les dchets toxiques, ainsi que d'en attnuer les effets (voir chapitre 6 d'Action 21). Objectif 7.58 L'objectif est de permettre tous les pays, en particulier ceux qui sont sujets aux catastrophes naturelles, d'attnuer les consquences ngatives des catastrophes naturelles et anthropiques pour les tablissements humains, l'conomie des pays et l'environnement. Activits 7.59 Au titre du prsent secteur de programme, on a prvu trois catgories d'activit distinctes, savoir l'introduction d'une "culture de la scurit", la planification en prvision des catastrophes et le relvement qui suit la catastrophe. a) Introduire une culture de la scurit 7.60 Afin de promouvoir une "culture de la scurit" dans tous les pays, en particulier ceux qui sont sujets aux catastrophes naturelles, il faudrait entreprendre les activits ci-aprs : a) Mener bien des tudes nationales et locales sur la nature et l'apparition des catastrophes naturelles, leurs incidences sur la population et l'activit conomique, les rpercussions de techniques de construction inadaptes et d'une utilisation inadquate des sols dans les zones risques, et les avantages conomiques et sociaux d'une bonne planification pralable; b) Lancer des campagnes de sensibilisation aux niveaux national et local, en faisant appel tous les mdias disponibles et en condensant les connaissances ci-dessus en informations facilement accessibles au grand public et aux populations directement exposes aux risques; c) Mettre sur pied des systmes d'alerte rapide mondiaux, rgionaux, nationaux et locaux et renforcer ceux qui existent dj , afin de pouvoir prvenir la population de l'imminence d'une catastrophe; d) Recenser aux chelons national et international les zones o se sont produites des catastrophes cologiques caractre industriel et mettre en oeuvre des stratgies pour remettre ces zones en tat, entre autres par les moyens suivants : i) Restructurer l'activit conomique et favoriser la cration d'emplois dans des secteurs non nuisibles l'environnement; ii) Favoriser une collaboration troite entre autorits gouvernementales et locales, collectivits locales, organisations non gouvernementales et secteur priv; iii) Elaborer des normes de protection de l'environnement rigoureuses et veiller ce qu'elles soient respectes. b) Instaurer une planification en prvision des catastrophes 7.61 La planification en prvision des catastrophes doit tre partie intgrante de la planification des tablissements humains dans tous les pays. Il faudrait notamment : a) Entreprendre des travaux de recherche sur tous les risques responsables de la vulnrabilit des tablissements humains et des infrastructures associes, en particulier dans les domaines de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement, et les rseaux de communication et de transport, car en rduisant un certain risque, on peut accrotre la vulnrabilit des tablissements humains vis- -vis d'un autre risque (par exemple, une maison parasismique faite en bois sera plus vulnrable aux vents de tempte); b) Elaborer des mthodes permettant de dterminer le risque et le degr de vulnrabilit dans le cadre d'tablissements humains prcis, et tenir compte de la rduction du risque et de la vulnrabilit dans le processus de planification et de gestion des tablissements humains; c) Rorienter vers des zones sans risque les nouveaux amnagements et tablissements humains contre-indiqus; d) Elaborer des directives concernant l'implantation, la conception et le fonctionnement d'industries et d'activits pouvant prsenter un risque; e) Elaborer les outils (juridiques, conomiques, etc.) de promotion d'un dveloppement tenant compte du risque de catastrophe, notamment les moyens permettant de garantir que les limites fixes aux options en matire de dveloppement ne soient pas prohibitives pour les propritaires ou prvoient une indemnisation; f) Dvelopper et diffuser l'information sur les matriaux et techniques de construction rsistant aux catastrophes naturelles pour les btiments et les travaux publics en gnral; g) Elaborer des programmes de formation l'intention des entrepreneurs et des constructeurs sur les mthodes de construction permettant de rsister aux catastrophes. Certains programmes devraient viser tout particulirement les petites entreprises, qui assurent la construction de la grande majorit des logements et autres btiments de petites dimensions dans les pays en dveloppement, ainsi que les populations rurales qui construisent leurs propres logements; h) Elaborer, l'intention des responsables de zones sinistres, des ONG et des groupes communautaires, des programmes de formation portant sur tous les aspects de l'attnuation des effets des catastrophes, y compris les oprations de recherche et de sauvetage en zone urbaine, les communications en cas d'urgence, les techniques d'alerte rapide et la planification pralable; i) Mettre au point des procdures et des pratiques permettant aux collectivits locales de recevoir des informations sur les installations ou situations dangereuses dans leur rgion, et faciliter la participation desdites collectivits aux procdures et aux plans d'alerte rapide, de rduction des effets des catastrophes et d'intervention; j) Prparer des plans d'action pour la reconstruction des tablissements humains, et surtout la reconstruction des rseaux vitaux pour la collectivit. c) Instituer une planification de la reconstruction et du relvement aprs la catastrophe 7.62 En tant que partie prenante de la reconstruction et du relvement aprs une catastrophe, la communaut internationale doit veiller ce que les pays touchs bnficient au mieux des crdits allous en entreprenant les activits ci-aprs : a) Recherches sur l'exprience accumule en ce qui concerne les aspects conomiques et sociaux de la reconstruction aprs une catastrophe et adoption de stratgies et de directives efficaces en matire de reconstruction aprs une catastrophe, en veillant ce que les ressources limites dont on dispose pour la reconstruction soient affectes en priorit des stratgies centres sur le dveloppement, et en mettant l'accent sur les possibilits qu'offre la reconstruction aprs une catastrophe d'introduire des types d'tablissements viables; b) Elaboration et diffusion de directives internationales concernant l'adaptation aux besoins nationaux et locaux; c) Soutien aux efforts dploys par les gouvernements pour mettre en place des plans d'intervention, avec la participation des collectivits sinistres, pour assurer la reconstruction et le relvement aprs la catastrophe. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.63 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 50 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 7.64 Les scientifiques et ingnieurs spcialiss dans cette branche dans les pays en dveloppement et les pays dvelopps devraient collaborer avec les responsables de l'amnagement urbain et de la planification rgionale en vue de fournir les connaissances et moyens de base permettant d'attnuer les pertes dues aux catastrophes et aux activits de dveloppement cologiquement non rationnelles. c) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.65 Les pays en dveloppement devraient organiser des programmes de formation aux mthodes de construction rsistant aux catastrophes naturelles l'intention des entrepreneurs et constructeurs qui construisent la majorit des logements dans ces pays. Ces programmes devraient donc s'adresser avant tout aux reprsentants des petites entreprises. 7.66 Les fonctionnaires et planificateurs nationaux et les organisations communautaires et non gouvernementales devraient bnficier de programmes de formation sur tous les aspects de l'attnuation des effets des catastrophes naturelles tels que les techniques d'alerte rapide, la planification pralable et la construction, la construction et le relvement aprs la catastrophe. G. Promotion d'une production durable de l'industrie de la construction Principes d'action 7.67 Le secteur de la construction est un lment vital de la ralisation des objectifs nationaux de dveloppement conomique et social lis au logement, aux quipements collectifs et l'emploi. Toutefois, il peut constituer une source importante de dgradation de l'environnement, qui prend les formes suivantes : appauvrissement des ressources naturelles, dgradation d'cosystmes fragiles, pollution d'origine chimique et emploi de matriaux de construction nocifs pour l'homme. Objectifs 7.68 Il s'agit en premier lieu d'adopter des politiques et des techniques permettant au secteur de la construction d'atteindre les objectifs de dveloppement des tablissements humains tout en vitant les effets secondaires nuisibles pour l'homme et la biosphre et d'changer des donnes sur cet aspect, et, en second lieu, d'amliorer la capacit de cration d'emplois dans ce secteur. A cette fin, les gouvernements doivent collaborer troitement avec le secteur priv. Activits 7.69 Tous les pays devraient, selon le cas et conformment leurs plans, objectifs et priorits : a) Crer des industries de matriaux de construction locaux qui utilisent, autant que possible, les ressources naturelles localement disponibles, et renforcer celles qui existent dj ; b) Formuler des programmes de promotion des matriaux locaux auprs du secteur de la construction en largissant l'appui technique et les plans d'incitation permettant de renforcer les capacits et la rentabilit des petits entrepreneurs et des reprsentants du secteur non structur qui utilisent ces matriaux et des techniques de construction traditionnelles; c) Adopter des normes et autres mesures de rglementation qui favorisent la mise en oeuvre de plans et techniques haut rendement nergtique et l'utilisation durable des ressources naturelles et ce de faon conomique et cologiquement rationnelle; d) Dfinir des politiques appropries d'utilisation des terres et adopter des normes de planification visant tout particulirement la protection des zones cologiquement vulnrables contre toute perturbation physique imputable des activits de construction; e) Promouvoir l'utilisation de techniques de construction et d'entretien fort coefficient de main-d'oeuvre, qui crent des emplois dans le secteur de la construction pour la main-d'oeuvre sous-employe que l'on rencontre dans la plupart des grandes villes tout en encourageant la formation professionnelle dans le secteur de construction; f) Mettre au point des politiques et principes de promotion du btiment dans le secteur informel et le logement indpendant, en adoptant des mesures propres rendre plus abordable le cot des matriaux de construction pour les pauvres des villes et des campagnes, notamment des plans de crdit et d'achat en vrac concernant des matriaux de construction vendre aux petits constructeurs et aux collectivits. 7.70 Tous les pays devraient : a) Encourager l'change de donnes sur tous les aspects cologiques et sanitaires des activits de construction, y compris la mise en place et la diffusion sur les effets nocifs pour l'environnement des matriaux de construction, grce une action concerte des secteurs public et priv; b) Promouvoir la mise en place et la diffusion de bases de donnes sur les effets nocifs pour l'environnement et la sant des matriaux de construction et adopter une lgislation et des mesures d'incitation financire aux fins de promouvoir le recyclage des matriaux nergivores dans l'industrie du btiment ainsi que la conservation de l'nergie des dchets dans les mthodes de production de matriaux de construction; c) Promouvoir l'utilisation d'instruments conomiques tels que la taxation de produits dtermins pour dcourager l'utilisation des matriaux et des produits de construction qui sont cause de pollution durant leur cycle de vie; d) Promouvoir l'change d'informations et le transfert de technologies appropries entre tous les pays, en accordant une attention particulire aux pays en dveloppement, aux fins de la gestion des ressources dans le domaine de la construction, en particulier des ressources non renouvelables; e) Promouvoir la recherche sur l'industrie du btiment et les activits connexes, et crer et dvelopper les institutions ncessaires dans ce domaine. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.71 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 40 milliards de dollars par an, y compris un montant d'environ 4 milliards de dollars qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Mise en valeur des ressources humaines et renforcement des capacits 7.72 Les pays en dveloppement devraient recevoir l'appui de la communaut internationale et des institutions de financement pour amliorer les capacits techniques et gestionnelles des petits entrepreneurs et la formation professionnelle des ouvriers spcialiss et des agents de matrise dans l'industrie des matriaux de construction; on devrait utiliser cette fin diverses mthodes de formation. Ces pays devraient galement recevoir une assistance dans le cadre de programmes de dveloppement tendant encourager l'utilisation de techniques sans dchets et non polluantes dans le cadre d'un transfert de technologie appropri. 7.73 Des programmes d'enseignement gnral doivent tre mis au point dans tous les pays, selon le cas, pour mieux faire connatre aux entrepreneurs les techniques cologiquement viables existantes. 7.74 Les autorits locales sont appeles jouer un rle pionnier dans la promotion du recours des matriaux et des techniques de construction qui mnagent l'environnement, notamment en adoptant des politiques d'achat novatrices. H. Promotion de la valorisation des ressources humaines et de la mise en place de moyens de dveloppement des tablissements humains Principes d'action 7.75 En plus de la pnurie de main-d'oeuvre spcialise dans les domaines du logement, de la gestion des tablissements humains, de la gestion des terres, des quipements collectifs, de la construction, de l'nergie, des transports et de la planification pralable aux catastrophes et de la reconstruction, la plupart des pays souffrent de trois handicaps de caractre intersectoriel en ce qui concerne la mise en valeur des ressources humaines et la cration de capacits. Le premier est l'absence d'une politique de facilitation tendant intgrer les ressources et les activits du secteur public, du secteur priv et des collectivits ou secteur social; le deuxime est la faiblesse des institutions de formation et de recherche spcialises; et le troisime est l'insuffisance des moyens dont ils disposent en matire de formation et d'assistance technique l'intention des collectivits faible revenu, tant urbaines que rurales. Objectif 7.76 L'objectif poursuivi consiste valoriser les ressources humaines et crer des capacits dans tous les pays en renforant les capacits personnelles et institutionnelles de tous ceux qui interviennent dans le processus du dveloppement des tablissements humains, les populations indignes et les femmes en particulier. A ce propos, il faudrait tenir compte des pratiques culturelles traditionnelles des populations indignes et de leur relation avec l'environnement. Activits 7.77 Chacun des secteurs du programme dont il est question dans le prsent chapitre comporte des activits concrtes de valorisation des ressources humaines et de cration de capacits. Mais d'une faon gnrale, il faudrait prendre des mesures supplmentaires pour renforcer ces activits. A cette fin, tous les pays devraient s'employer : a) A valoriser les ressources humaines et renforcer les capacits des institutions publiques grce une assistance technique et la coopration internationale, de faon assurer, d'ici l'an 2000, des amliorations sensibles dans le fonctionnement de l'appareil administratif; b) A crer un environnement favorable l'association entre le secteur public, le secteur priv et les collectivits; c) A fournir une plus grande assistance technique aux tablissements dispensant une formation l'intention des techniciens, des professionnels et des administrateurs, ainsi qu'au personnel de l'administration locale (personnes dsignes, lues ou occupant des postes techniques), et renforcerles moyens dont ils disposent pour rpondre aux besoins prioritaires en matire de formation, en particulier pour ce qui est des aspects socio-conomiques et cologiques du dveloppement des tablissements humains; d) A fournir une assistance directe en vue du dveloppement des tablissements humains au niveau des collectivits, en prenant notamment les mesures ci-aprs : i) Renforcer et promouvoir des programmes de mobilisation sociale et de sensibilisation au potentiel des femmes et des jeunes pour ce qui est des activits relatives aux tablissements humains; ii) Promouvoir la coordination des activits des femmes, des jeunes, des groupes communautaires et des organisations non gouvernementales en matire de dveloppement des tablissements humains; iii) Promouvoir la recherche concernant les programmes en faveur des femmes ou d'autres groupes et valuer les rsultats obtenus pour identifier les goulets d'tranglement et l'assistance apporter; e) Encourager l'inclusion d'une gestion intgre de l'environnement aux activits gnrales de l'administration locale. 7.78 Les organisations internationales comme les organisations non gouvernementales devraient appuyer les activits susmentionnes, notamment en renforant les tablissements sous-rgionaux de formation, en fournissant du matriel de formation moderne et en diffusant les rsultats d'activits, de programmes et de projets relatifs la valorisation des ressources humaines et la cration de capacits qui ont donn de bons rsultats. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 7.79 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 65 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 7.80 Il faudrait associer les deux types de programmes de formation, organiss et spontans, en matire de valorisation des ressources humaines et de cration de capacits, mettre en oeuvre des mthodes de formation personnalises et utiliser des matriels de formation et des systmes de communication audio-visuelle modernes. Notes 1/ On ne dispose pas de chiffres globaux pour les dpenses publiques ou l'aide publique au dveloppement consacres aux tablissements humains. Toutefois, les donnes prsentes dans le Rapport sur le dveloppement dans le monde, 1991 pour 16 pays en dveloppement faible revenu montrent que le pourcentage des dpenses consacres par l'administration centrale au logement, aux amnagements usage collectif et la scurit et la protection sociales s'est lev en moyenne 5,6 % en 1989, et est all jusqu' 15,1 % dans le cas de Sri Lanka, qui a lanc un programme ambitieux de construction de logements. Dans les pays industrialiss membres de l'OCDE, le pourcentage des dpenses publiques consacres la mme anne au logement, aux amnagements usage collectif et la scurit et la protection sociales s'est chelonn entre un minimum de 29,3 % et un maximum de 49,4 %, soit 39 % en moyenne [Banque mondiale, Rapport sur le dveloppement dans le monde, 1991, Indicateur du dveloppement dans le monde, tableau 11 (Washington, D. C., 1991)]. 2/ Voir le rapport du Directeur gnral au dveloppement et la coopration conomique internationale contenant des donnes statistiques prliminaires relatives aux activits oprationnelles du dveloppement du systme des Nations Unies pour 1988 (A/44/324-E/1989/106/Add.4, annexe). 3/ Banque mondiale, Rapport annuel, 1991 (Washington, D. C., 1991). 4/ PNUD, "Reported investment commitments related to UNDP-assisted projects, 1988" (Engagements d'investissement notifis en ce qui concerne les projets bnficiant de l'assistance du PNUD, 1988), tableau 1, "Sectoral distribution of investment commitment in 1988-1989" (Distribution sectorielle des engagements d'investissement en 1988-1989). 5/ Un programme pilote de ce type, le Programme de donnes urbaines (PDU), fonctionne dj au Centre des Nations Unies pour les tablissements humains (Habitat) : il vise la production et la diffusion auprs des villes participantes d'un micrologiciel d'application permettant de stocker, traiter et rechercher les donnes urbaines aux fins d'change et de diffusion aux niveaux local, national et international. 6/ Pour atteindre cet objectif, il faudra appliquer des politiques intgres de gestion des terres, qui font l'objet du chapitre 19 d'Action 21 (Conception intgre de la planification et de la gestion des ressources terrestres). 7/ Les buts de la Dcennie internationale de la prvention des catastrophes naturelles noncs dans la rsolution 44/236 de l'Assemble gnrale, sont les suivants : a) Rendre chaque pays mieux mme d'attnuer rapidement et efficacement les effets des catastrophes naturelles, en veillant particulirement aider les pays en dveloppement valuer les dgts possibles en cas de catastrophe et se doter, selon les besoins, de systmes d'alerte rapide et de structures rsistant aux catastrophes; b) Mettre au point des orientations et stratgies appropries pour appliquer les connaissances scientifiques et techniques actuelles, en tenant compte des particularits culturelles et conomiques des nations; c) Encourager les initiatives scientifiques et techniques de nature parfaire les connaissances et rduire ainsi les pertes en vies humaines et en biens matriels; d) Diffuser des informations sur les techniques courantes et nouvelles concernant les mesures prendre pour valuer et prvoir les catastrophes naturelles et en attnuer les effets; e) Mettre au point des mesures pour valuer, prvoir, prvenir les catastrophes naturelles et en attnuer les effets au moyen de programmes d'assistance technique et de transfert de technologie, de projets de dmonstration et d'activits ducatives et formatrices conus en fonction de catastrophes spcifiques et des sites vulnrables et valuer l'efficacit de ces programmes. Chapitre 8 INTEGRATION DU PROCESSUS DE PRISE DE DECISIONS SUR L'ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT INTRODUCTION 8.1 Le prsent chapitre comprend les domaines d'activit suivants : a) Intgration de l'environnement et du dveloppement aux niveaux de l'laboration des politiques, de la planification et de la gestion; b) Mise en place d'un cadre juridique et rglementaire efficace; c) Utilisation efficace d'instruments conomiques et d'incitations, entre autres les incitations de march; d) Mise en place de systmes de comptabilit cologique et conomique intgre. DOMAINES D'ACTIVITE A. Intgration de l'environnement et du dveloppement aux niveaux de l'laboration des politiques, de la planification et de la gestion Principes d'action 8.2 De nombreux pays ont tendance considrer sparment les facteurs conomiques, sociaux et environnementaux, que ce soit au niveau de l'laboration des politiques, de la planification ou la gestion. Cela influence l'action de tous les lments de la socit, entre autres les pouvoirs publics, l'industrie et les particuliers, et a des effets importants sur l'efficacit et la durabilit du dveloppement. Un ajustement, voire une restructuration fondamentale, de l'approche en fonction des conditions propres chaque pays est peut-tre ncessaire si l'on veut que les considrations relatives l'environnement et au dveloppement soient au centre des dcisions conomiques et politiques, et soient ainsi pleinement intgres. Ces dernires annes, certains gouvernements ont aussi commenc modifier considrablement leurs structrures institutionnelles afin que dans les dcisions concernant les divers secteurs (conomie, affaires sociales, budget, nergie, agriculture, transports, commerce, etc.), il soit tenu compte plus systmatiquement de l'environnement et des incidences que ces dcisions peuvent avoir sur ce secteur particulier. De nouvelles formes de dialogue s'instaurent aussi entre les pouvoirs publics aux chelons national et local, les milieux industriels et scientifiques, les groupes cologiques et le public afin de trouver comment aborder plus efficacement la question de l'intgration de l'environnement au dveloppement. C'est aux gouvernements qu'il incombe de susciter le changement, en oeuvrant pour cela avec le secteur priv et les pouvoirs locaux et en s'assurant la collaboration d'organisations nationales,rgionales, et internationales, notamment le PNUE, le PNUD et la Banque mondiale. Les changes de donnes d'exprience entre divers pays pourront aussi jouer un rle important. Une telle intgration s'inscrit dans le cadre gnral constitu par les plans, buts et objectifs, rgles, rglementations et lgislations nationaux et la situation propre chaque pays. Il convient de garder l'esprit le fait que les cots conomiques et sociaux risquent d'tre particulirement levs si les normes cologiques taient uniformment appliques aux pays en dveloppement. Objectifs 8.3 L'objectif d'ensemble est de restructurer le processus dcisionnel afin d'intgrer pleinement les considrations socio-conomiques et les questions d'environnement et d'obtenir une plus large participation du public. Etant entendu que les pays dfiniront leurs priorits en fonction des conditions et des besoins qui leur sont propres et conformment leurs plans, politiques et programmes nationaux, il est propos de : a) Veiller l'intgration progressive des questions d'environnement et de dveloppement dans les politiques, stratgies et plans conomiques, sectoriels et environnementaux tablis l'chelle nationale; b) Renforcer les structures institutionnelles afin de permettre la pleine intgration des questions d'environnement et de dveloppement tous les niveaux du processus dcisionnel; c) Mettre en place des mcanismes, ou renforcer ceux qui existent, pour faciliter la participation des particuliers, groupes et organismes intresss au processus dcisionnel tous les niveaux; d) Formuler l'chelon national des procdures pour intgrer les questions d'environnement et de dveloppement dans le processus dcisionnel. Activits a) Amliorer le processus dcisionnel 8.4 Il s'agit d'abord d'intgrer les questions d'environnement l'action de dveloppement. Pour ce faire, les gouvernements devraient faire le point de la situation l'chelle nationale et amliorer au besoin leurs processus dcisionnels afin d'y intgrer pleinement les questions conomiques, sociales et environnementales et d'assurer ainsi un dveloppement qui soit la fois rel du point de vue conomique, quitable sur le plan social et cologiquement rationnel. Ils devraient, en dfinissant leurs priorits conformment leurs plans, politiques et programmes, entreprendre les actions ci-aprs : a) Faire en sorte que les considrations conomiques, sociales et environnementales soient intgres dans le processus dcisionnel tous les niveaux et dans tous les secteurs de l'administration; b) Adopter pour servir de base aux dcisions une politique-cadre qui reflte une perspective long terme et une approche intersectorielle, et prenne en considration les diffrents aspects politiques, conomiques, sociaux et environnementaux du dveloppement et les liens entre ces aspects; c) Etablir des moyens qui permettent d'assurer l'harmonisation des orientations, plans et instruments des politiques sectorielles et des politiques conomique, sociale et environnementale, y compris mesures fiscales et budgtaires; ces mcanismes devraient jouer aux diffrents niveaux et permettre tous ceux qui s'intressent au processus de dveloppement d'oeuvrer ensemble; d) Suivre et valuer systmatiquement le processus de dveloppement, en examinant priodiquement o en est la mise en valeur des ressources humaines, les conditions et tendances conomiques et sociales et l'tat de l'environnement et des ressources naturelles; on pourrait procder en outre des bilans annuels du double point de vue de l'environnement et du dveloppement, afin d'valuer les rsultats concourant un dveloppement durable obtenus par les divers secteurs de l'administration; e) Veiller ce que les incidences cologiques des politiques conomiques et sectorielles et les responsabilits en la matire soient bien claires; f) Faire en sorte que le public ait accs aux informations pertinentes, puisse aisment faire connatre ses vues et participe effectivement. b) Amliorer les systmes de planification et de gestion 8.5 Pour faciliter la prise en compte de tous les lments pertinents dans les dcisions, il peut s'avrer ncessaire d'amliorer les systmes de donnes et les mthodes d'analyse sur lesquels ces dcisions reposent. Les gouvernements, collaborant au besoin avec des organisations nationales et internationales, devraient examiner l'tat de leur systme de planification et de gestion et ventuellement modifier et renforcer les mthodes utilises de manire pouvoir considrer tous les problmes sociaux, conomiques et environnementaux. Les pays devraient, en dfinissant eux-mmes leurs priorits en fonction de leurs plans, politiques et programmes propres, entreprendre les actions suivantes : a) Mieux exploiter les donnes et les informations tous les stades de la planification et de la gestion, en utilisant simultanment, de faon systmatique, les donnes sociales, conomiques, cologiques et environnementales et les donnes sur le dveloppement; l'analyse devrait souligner les interactions et les effets de synergie; il faudrait encourager l'utilisation de mthodes diverses d'analyse, afin de disposer de points de vue diffrents; b) Adopter des mthodes d'analyse d'ensemble permettant d'valuer les effets des dcisions avant et pendant leur application, y compris leurs effets conomiques, sociaux et environnementaux; ces mthodes devraient s'appliquer non seulement aux projets, mais aussi aux politiques et aux programmes; l'analyse devrait comporter une valuation des cots, des avantages et des risques; c) Adopter des mthodes souples et intgres de planification permettant d'envisager des objectifs multiples ou d'oprer des ajustements en fonction de l'volution des besoins; il pourrait tre utile de le faire par zone, par exemple, au niveau d'un cosystme ou d'un bassin versant; d) Adopter des systmes de gestion intgrs, en particulier pour la gestion des ressources naturelles; il conviendrait d'tudier les mthodes traditionnelles ou locales et d'en tenir compte chaque fois qu'elles ont fait leurs preuves; le rle traditionnel des femmes ne devrait pas tre marginalis par l'introduction de nouveaux systmes de gestion; e) Adopter des mthodes intgres de dveloppement durable l'chelon rgional, y compris dans les rgions transfrontires, en tenant compte des circonstances et des besoins particuliers; f) Mettre les instruments directifs (juridiques, rglementaires et conomiques) au service de la planification et de la gestion, pour introduire des critres d'efficacit dans les dcisions; il conviendrait de rexaminer et d'adapter priodiquement ces instruments pour s'assurer qu'ils demeurent efficaces; g) Dlguer des responsabilits de planification et de gestion l'chelon le plus bas o les pouvoirs publics restent capables d'agir efficacement; il conviendrait en particulier d'examiner les avantages d'une participation effective et quitable des femmes; h) Dfinir des moyens d'associer les collectivits locales l'laboration de plans d'urgence en prvision d'accidents cologiques et industriels et entretenir un courant d'information franche sur les risques ce niveau. c) Donnes et informations 8.6 Les pays pourraient laborer des systmes de surveillance et d'valuation des progrs accomplis dans le sens d'un dveloppement durable, en adoptant des indicateurs qui permettent de mesurer les changements dans les domaines conomique, social et environnemental. d) Adopter une stratgie nationale de dveloppement durable 8.7 Les gouvernements, cooprant au besoin avec des organisations internationales, devraient adopter une stratgie nationale de dveloppement durable qui concrtise, notamment, les dcisions prises la Confrence,en particulier en ce qui concerne Action 21. Cette stratgie devrait tre inspire des diffrents plans et politiques sectoriels, conomiques, sociaux et cologiques appliqus dans le pays et les fondre en un ensemble cohrent. Il conviendrait d'exploiter pleinement dans une stratgie nationale de dveloppement durable l'exprience acquise dans le cadre d'activits de planification telles que celles faisant l'objet des rapports nationaux la Confrence, ou les stratgies et plans d'action nationaux pour la conservation de l'environnement. Cette stratgie devrait avoir pour objectif d'assurer un progrs conomique quitable sur le plan social tout en prservant la base de ressources et l'environnement pour les gnrations futures. Elle devrait tre labore avec la participation la plus large possible et s'appuyer sur une valuation dtaille de la situation et des tendances actuelles. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 8.8 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 50 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Recherches sur les interactions entre l'environnement et le dveloppement 8.9 Les gouvernements, avec la coopration de la communaut scientifique nationale et internationale et des organisations internationales, s'il y a lieu, devraient intensifier l'analyse des interactions qui existent entre les facteurs sociaux, conomiques et environnementaux et au sein de chacun de ces domaines. Ces recherches devraient avoir pour but exprs d'aider aux dcisions de politique gnrale et de fournir des recommandations sur la manire d'amliorer la gestion. c) Renforcement de l'ducation et de la formation 8.10 Les pays, cooprant au besoin avec des organisations nationales, rgionales ou internationales, devraient veiller ce qu'existent, ou puissent tre mises en place, les ressources humaines indispensables pour assurer l'intgration des questions d'environnement l'action de dveloppement diffrents stades du processus dcisionnel et de l'application des mesures. A cette fin, ils devraient amliorer la qualit de l'enseignement et de la formation technique, notamment des femmes et des jeunes filles, en introduisant si ncessaire des approches interdisciplinaires dans les programmes d'enseignement technique, professionnel, universitaire et autre. Ils devraient aussi assurer la formation systmatique du personnel, desplanificateurs et des gestionnaires de l'administration et accorder la priorit aux approches axes sur l'intgration et aux techniques de planification et de gestion qui sont ncessaires et adaptes aux conditions spcifiques des pays. d) Sensibilisation du public 8.11 Les pays, en coopration avec des institutions et groupes nationaux, les mdias et la communaut internationale, devraient sensibiliser le grand public et les milieux spcialiss l'importance qu'il y a considrer les questions d'environnement lorsqu'on travaille au dveloppement, et crer des mcanismes qui facilitent un change direct d'informations et de vues avec le public. Il conviendrait d'insister cet gard sur les responsabilits et sur les contributions potentielles des diffrents groupes sociaux. e) Renforcement de la capacit institutionnelle nationale 8.12 Les gouvernements, en cooprant au besoin avec des organisations internationales, devraient renforcer le potentiel et la capacit des institutions nationales afin que celles-ci puissent mieux intgrer les questions sociales, conomiques et environnementales aux questions de dveloppement tous les niveaux du processus dcisionnel et de l'excution de l'oeuvre de dveloppement. Il faudrait veiller substituer aux approches sectorielles troites une coordination et coopration compltes entre les divers secteurs. B. Mise en place d'un cadre juridique et rglementaire efficace Principes d'action 8.13 Des lois et rglementations adaptes la situation particulire de chaque pays figurent parmi les instruments les plus importants pour assurer l'application des politiques de l'environnement et du dveloppement, non seulement en raison de leur caractre obligatoire mais aussi de par leur effet normatif sur la planification conomique et les instruments du march. Cependant, bien que les textes juridiques soient de plus en plus nombreux dans ce domaine, une grande partie d'entre eux ont t tablis au coup par coup en fonction des circonstances ou n'ont pas t assortis des structures de l'autorit institutionnelles ncessaires pour tre appliqus, et adapts en temps utile. 8.14 Tous les pays sont certes dans la ncessit de procder en permanence des rformes juridiques, mais de nombreux pays en dveloppement, en particulier, ont souffert des insuffisances de leurs lois et rglementations. Si l'on veut que les questions d'environnement soient vritablement intgres l'action de dveloppement dans les politiques et dans la pratique de chaque pays, il est indispensable d'laborer et d'appliquer des lois et rglementations intgres, efficaces, que l'on puisse faire respecter et qui s'appuient sur de bons principes sociaux, cologiques, conomiques etscientifiques. Il est galement capital de mettre au point des programmes ralisables pour imposer et surveiller le respect des lois, des rglementations et des normes adoptes. De nombreux pays peuvent avoir besoin, pour atteindre ces objectifs, d'un appui technique, par exemple services consultatifs, services d'information juridique ou activits de nature renforcer la capacit qu'ont ces pays assurer la formation spcialise et se doter de structures. 8.15 Il est indispensable aussi de promulguer et faire respecter des lois et rglementations aux niveaux rgional, national, provincial ou local, de manire pouvoir appliquer les accords internationaux touchant l'environnement et le dveloppement, comme en tmoigne l'obligation faite dans maints traits d'indiquer les mesures lgislatives adoptes. L'tude de ces accords entreprise dans le cadre des prparatifs de la Confrence a rvl de graves manquements cette obligation et la ncessit d'une meilleure application l'chelle nationale et, le cas chant, de l'assistance technique correspondante. Les pays ne devraient pas oublier leurs obligations internationales lorsqu'ils tablissent leurs propres priorits. Objectifs 8.16 L'objectif gnral est de favoriser, compte tenu de la situation particulire de chaque pays, l'intgration des politiques d'environnement et de dveloppement en utilisant les moyens juridiques et rglementaires - principes directeurs, instruments, mcanismes d'application - appropris aux niveaux cits plus haut. Etant donn que chaque pays formulera ses priorits selon ses besoins propres et selon les plans, orientations et programmes nationaux, et ventuellement rgionaux, il est propos de : a) Diffuser l'information ncessaire sur les innovations juridiques et rglementaires efficaces en matire d'environnement et de dveloppement - y compris les instruments appropris et les incitations s'y conformer -, afin d'encourager l'adoption et l'application la plus large possible de ces innovations aux niveaux national, provincial et local; b) Aider les pays qui le demandent moderniser et renforcer le cadre directif et juridique de leur action visant assurer un dveloppement durable, compte dment tenu des valeurs sociales et des infrastructures du pays intress; c) Inciter laborer et mettre en oeuvre aux niveaux national, provincial et local des programmes qui permettent de juger de l'application des accords internationaux, encouragent respecter ceux-ci et prvoient des mesures appropries en cas de non-respect. Activits a) Renforcer l'efficacit des lois et rglementations 8.17 Avec l'appui des organisations internationales comptentes, s'il y a lieu, les gouvernements devraient procder une valuation priodique des lois et rglementations en vigueur en matire d'environnement et de dveloppement durable, ainsi que des mcanismes administratifs et institutionnels d'application aux niveaux local et national, en vue d'obtenir des rsultats tangibles. Pour ce faire, l'on pourrait notamment sensibiliser le public, laborer et diffuser la documentation ncessaire et assurer la formation des fonctionnaires chargs d'laborer et d'appliquer et faire appliquer les lois et rglementations, formation qui pourrait notamment prendre la forme d'ateliers, de sminaires, de programmes ducatifs et de confrences. b) Etablir des procdures administratives et judiciaires 8.18 Gouvernements et lgislateurs devraient, ventuellement avec l'appui des organisations internationales comptentes, dfinir les procdures administratives et judiciaires ncessaires pour que tout acte ayant une incidence sur l'environnement et le dveloppement, et qui est illgal ou viole des droits juridiquement tablis, soit sanctionn et donne lieu rparation; ils devraient galement ouvrir ces procdures aux particuliers, associations et organisations dont il est reconnu qu'ils ont un droit faire valoir. c) Fournir des services d'information et d'appui juridiques 8.19 Les organisations intergouvernementales et non gouvernementales comptentes devraient prter de concert une assistance aux gouvernements et aux lgislateurs qui le demandent en fournissant aux institutions juridiques et administratives nationales concernes un ensemble intgr de services juridiques (droit de l'environnement et droit du dveloppement durable) soigneusement adapts leurs besoins. Il serait utile cet gard d'aider les institutions intresses tablir un inventaire critique de l'ensemble du systme juridique national. L'exprience acquise dans ce domaine indique qu'il est utile de combiner information juridique spcialise et conseils d'experts. Une coopration plus troite entre tous les organismes concerns des Nations Unies aurait l'avantage d'viter de constituer des bases de donnes faisant double emploi et faciliterait la division du travail. Les organismes en question pourraient tudier s'il y a lieu et s'il est possible d'analyser certains systmes juridiques nationaux. d) Crer un rseau de formation au droit du dveloppement durable 8.20 Les universits et institutions internationales comptentes pourraient, dans le cadre d'arrangements convenus entre elles, prter leur concours en organisant, en particulier l'intention de stagiaires des pays en dveloppement, des programmes spcialiss de droit de l'environnement considr dans le contexte du dveloppement durable et en fournissant lematriel ducatif ncessaire une formation en cours d'emploi. Ces programmes devraient porter sur l'application effective et l'amlioration progressive des lois applicables, dvelopper les aptitudes des stagiaires rdiger, ngocier et arbitrer, et permettre de former des formateurs. Les organisations intergouvernementales et non gouvernementales oprant dj dans ce domaine pourraient aider les tablissements universitaires concerns harmoniser leurs programmes et offrir aux gouvernements intresss et aux bailleurs de fonds potentiels une large gamme d'options. e) Mettre au point des programmes nationaux efficaces, permettant de vrifier et d'assurer le respect des lois relatives l'environnement et au dveloppement, adoptes aux niveaux national, local ou autre 8.21 Il faudrait que chaque pays, avec l'aide d'organisations internationales et, au besoin, d'autres pays, mette au point une stratgie intgre pour faire respecter le plus possible ses lois et rglementations qui sont conues pour favoriser un dveloppement durable. De telles stratgies pourraient comporter notamment les lments suivants : a) Des lois, rglementations et normes efficaces et que l'on puisse faire respecter, fondes sur des principes sains des points de vue conomique, social et environnemental et sur une valuation approprie des risques, et prvoyant des sanctions destines censurer les violations, imposer des rparations leurs auteurs et dissuader les ventuels contrevenants ultrieurs; b) Des mcanismes pour encourager le respect des lois, rglementations et normes en question; c) Des moyens institutionnels permettant de recueillir des informations sur le respect des lois, rglementations et normes, de faire rgulirement le point, de dtecter les violations, tablir des priorits en matire de mise en application, d'entreprendre celle-ci de manire efficace et enfin d'valuer priodiquement l'efficacit des programmes visant persuader ou contraindre de respecter les lois, les rglementations et les normes; d) Des mcanismes permettant aux particuliers et aux associations de participer comme il convient l'laboration et l'application des lois et rglementations relatives l'environnement considr dans le contexte du dveloppement. f) Observation de la suite donne par les pays sur le plan juridique aux instruments internationaux 8.22 Les parties signataires des accords internationaux, en consultation le cas chant avec les secrtariats des conventions appropries, devraient amliorer les mthodes et pratiques suivies pour recueillir des informations sur les mesures juridiques et rglementaires prises. Elles pourraient entreprendre des enqutes par sondage sur la suite donne par les pays, sous rserve de l'accord des Etats souverains concerns. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 8.23 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 6 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Moyens scientifiques et techniques 8.24 Le programme vise essentiellement poursuivre le travail entrepris, c'est- -dire rassembler, traduire et valuer les donnes juridiques. Il est permis d'esprer qu'une coopration plus troite dans l'exploitation des bases de donnes se traduira par une meilleure division du travail (par exemple au niveau de la couverture gographique des journaux officiels nationaux et d'autres sources d'information de rfrence) ainsi que par une standardisation plus pousse et une meilleure compatibilit des donnes. c) Mise en valeur des ressources humaines 8.25 La formation devrait bnficier aux professionnels des pays en dveloppement et renforcer les possibilits offertes aux femmes dans ce domaine. On sait que la demande est trs forte pour ce type de formation suprieure et pour la formation en cours d'emploi. Les sminaires, ateliers et confrences qui ont eu lieu jusqu' prsent ont t trs suivis et ont eu beaucoup de succs. Le but de ces efforts est de disposer de ressources ( la fois ressources humaines et structures) suffisantes pour mettre au point et raliser des programmes efficaces permettant d'apprcier et de faire appliquer en permanence les lois, rglements et normes adopts aux niveaux national et local pour favoriser un dveloppement durable. d) Renforcement de la capacit juridique et institutionnelle 8.26 Le programme devrait avoir en grande partie pour objet de renforcer les moyens juridiques et institutionnels dont disposent les pays pour rsoudre les problmes de gestion et les problmes lis l'adoption et l'application de lois touchant l'environnement et le dveloppement durable. On pourrait dsigner des centres rgionaux d'excellence et les aider constituer des bases de donnes spcialises et organiser des cours pour les diffrents groupes culturels et linguistiques parmi les systmes juridiques. C. Utilisation efficace d'instruments conomiques et d'incitations, entre autres les incitations de march Principes d'action 8.27 Les lois et rglementations relatives l'environnement ont leur importance mais ne peuvent rgler elles seules les problmes de l'environnement considr dans le contexte du dveloppement. Les prix, les caractristiques du march et les politiques budgtaire et conomique des gouvernements jouent galement un rle dans la formation des attitudes et des comportements l'gard de l'environnement. 8.28 Depuis quelques annes, de nombreux gouvernements - essentiellement dans les pays industrialiss mais aussi dans les pays d'Europe centrale et orientale et dans les pays en dveloppement - ont de plus en plus tendance adopter une approche conomique, y compris une approche de march. On peut citer par exemple le principe pollueur-payeur et, plus rcemment, la notion selon laquelle l'utilisateur des richesses naturelles doit rgler la facture. 8.29 Dans un contexte conomique international et national favorable, et lorsqu'existe le cadre juridique et rglementaire ncessaire, les approches conomiques et les mcanismes de march peuvent dans de nombreux cas permettre de mieux traiter les questions d'environnement et de dveloppement - ce quoi on parviendra en appliquant des solutions rentables, en intgrant la prvention et la lutte antipollution, en encourageant les innovations technologiques, en modifiant les comportements vis- -vis de l'environnement, et en apportant les ressources financires ncessaires pour atteindre les objectifs d'un dveloppement durable. 8.30 Il faut faire l'effort d'explorer, amliorer et gnraliser l'utilisation des approches conomiques et des mcanismes de march dans un cadre d'ensemble constitu par une politique de dveloppement et des lois et rglements adapts aux conditions spcifiques du pays, et ce, dans le plus large contexte d'une transition vers des politiques conomiques et environnementales qui se compltent. Objectifs 8.31 Etant entendu que chaque pays tablira ses priorits selon ses besoins et ses plans, politiques et programmes propres, il s'agit de faire au cours des annes venir des progrs notables dans la ralisation de trois objectifs fondamentaux : a) Inclure le cot pour l'environnement dans les dcisions des producteurs et consommateurs, au lieu de considrer l'environnement comme un "bien gratuit" et de faire payer sa destruction d'autres secteurs de la socit, d'autres pays ou aux gnrations futures; b) Progresser de manire plus dcisive vers la prise en compte des cots sociaux et environnementaux dans les activits conomiques, de faon que les prix refltent rellement la relative raret et la valeur absolue des ressources tout en dcourageant la dgradation de l'environnement; c) Introduire chaque fois que ncessaire le principe de la loi du march dans la conception des instruments et politiques conomiques destins favoriser un dveloppement durable. Activits a) Amliorer ou rorienter les politiques gouvernementales 8.32 A court terme, les gouvernements devraient, en mettant davantage profit leur exprience des instruments conomiques et des mcanismes de march, rorienter leurs politiques, sans perdre de vue leurs plans, priorits et objectifs nationaux, de manire : a) Combiner efficacement des mesures conomiques, rglementaires et autorgulatrices; b) Supprimer ou rduire les subventions qui ne favorisent pas les objectifs d'un dveloppement durable; c) Rformer ou refondre la structure actuelle des incitations conomiques et fiscales en fonction des objectifs en matire d'environnement et de dveloppement; d) Etablir un plan directeur encourageant la cration de nouveaux marchs dans les domaines de la lutte contre la pollution et de la gestion cologiquement plus rationnelle des ressources; e) S'orienter vers une politique des prix qui favorise un dveloppement durable. 8.33 En cooprant au besoin avec les entreprises et l'industrie, les gouvernements devraient en particulier dterminer l'efficacit des instruments conomiques et des mcanismes du march dans les domaines suivants : a) Questions concernant l'nergie, les transports, l'agriculture et la sylviculture, l'eau, les dchets, la sant, le tourisme et les services; b) Questions mondiales et transfrontires; c) Mise au point et introduction de techniques cologiques; adaptation, diffusion et transfert de ces techniques aux pays en dveloppement conformment au chapitre 34. b) Tenir compte de la situation particulire des pays en dveloppement et des pays en transition 8.34 Avec l'aide des organisations et des instituts de recherche privs oeuvrant l'chelle rgionale et internationale dans les domaines conomique et cologique, il faudrait s'efforcer d'adapter les instruments conomiques et les mcanismes de march aux besoins particuliers des pays en dveloppement et des pays en transition. A cette fin, il faudrait : a) Fournir ces pays un appui technique en matire d'application des instruments conomiques et des mcanismes de march; b) Encourager l'organisation de sminaires rgionaux et, ventuellement, la cration de centres rgionaux spcialiss. c) Dresser un inventaire mondial des applications russies des instruments conomiques et des mcanismes de march 8.35 Les instruments conomiques et les mesures d'incitation tant d'un usage encore relativement rcent, on devrait promouvoir l'change des donnes d'exprience dans ce domaine entre les diffrents pays. A cet gard, les gouvernements devraient encourager l'utilisation des possibilits offertes en matire d'change d'informations en vue de dterminer les applications russies des instruments conomiques. d) Mieux faire comprendre le rle des instruments conomiques et des mcanismes de march 8.36 Avec l'aide et l'appui des organisations, des universits et des instituts de recherche privs rgionaux et internationaux comptents, les gouvernements devraient aussi encourager l'tude des applications russies des instruments et des incitations conomiques, et en particulier : a) L'utilit d'une redevance au profit de l'environnement, qui rponde aux besoins nationaux; b) Les consquences des instruments et des incitations conomiques pour la comptitivit et le commerce international, et la ncessit d'envisager une coordination et une harmonisation l'chelle internationale; c) Les ventuelles incidences sociales et distributives de l'utilisation de certains instruments conomiques. e) Etablir un mcanisme spcial pour la fixation des prix 8.37 Les avantages thoriques d'une politique de fixation des prix qui tiendrait compte des facteurs cologiques ne sauraient faire ngliger la prise en considration de ses consquences pratiques. Il faudrait donc crer des mcanismes nationaux et internationaux, en coopration avec les entreprises et l'industrie, les grandes socits industrielles, les socits transnationales et, au besoin, d'autres partenaires sociaux, en vue d'examiner : a) Les consquences concrtes de l'orientation vers une politique cologiquement rationnelle des prix sur la ralisation des objectifs convenus pour le dveloppement durable; b) Les incidences sur la fixation des prix des matires premires en ce qui concerne les pays exportateurs, en particulier lorsqu'il s'agit de pays en dveloppement; c) Les mthodes utilises pour valuer les cots de protection de l'environnement. f) Mieux faire comprendre l'conomie axe sur le dveloppement durable 8.38 Considrant qu'on s'intresse davantage aux instruments conomiques et aux mcanismes de march, un effort concert s'impose pour mieux faire comprendre l'conomie axe sur le dveloppement durable en : a) Encourageant les tablissements d'enseignement suprieur modifier leurs programmes et toffer leur cursus relatif l'conomie axe sur le dveloppement durable; b) Incitant les organisations conomiques et les instituts de recherche non gouvernementaux rgionaux et internationaux comptents organiser des cours de formation et des sminaires l'intention des fonctionnaires nationaux. c) Encourageant les entreprises et l'industrie, notamment les grandes socits industrielles et les socits transnationales qui ont des comptences techniques dans le domaine de l'environnement, organiser des programmes de formation l'intention du secteur priv et d'autres groupes. Moyens d'excution 8.39 Le programme dcrit ci-dessus implique des ajustements ou une rorientation des politiques gouvernementales ainsi que la participation d'organisations et organismes conomiques rgionaux et internationaux, y compris les socits transnationales, qui s'intressent l'environnement et sont comptents dans ce domaine. a) Financement et valuation des cots 8.40 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 5 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. D. Mise en place de systmes de comptabilit cologique et conomique intgre Principes d'action 8.41 Pour que la notion de durabilit puisse tre intgre aux mthodes de gestion conomique, il faudra d'abord mieux dterminer le rle crucial de l'environnement comme source de capital l'tat naturel et comme dpt des rsidus de la production humaine de capital et d'autres activits humaines. Le dveloppement durable ayant des dimensions sociales, conomiques et cologiques, il importe galement que les systmes de comptabilit nationale ne servent pas seulement quantifier la production des biens et services rmunrs d'une manire conventionnelle. En consquence, il faut mettre en place un cadre commun permettant de comptabiliser dans des comptes satellites toutes les contributions conomiques et sociales qui ne sont pas comptabilises dans les comptes nationaux conventionnels, dans la mesure o cela semble judicieux du point de vue thorique et pratique. Le programme propos ci-aprs vise crer des systmes nationaux de comptabilit cologique et conomique intgre dans tous les pays. Objectifs 8.42 L'objectif principal du programme consiste dvelopper les systmes actuels de comptabilit conomique en y intgrant des donnes cologiques et sociales de faon que le cadre comptable commun susvis comprenne pour le moins des systmes satellites de comptabilit des ressources naturelles de tous les Etats membres. Les systmes de comptabilit cologique et conomique intgre qui devront ainsi tre mis en place par tous les Etats membres dans les plus brefs dlais devraient tre considrs comme un complment des mthodes traditionnelles de comptabilit nationale plutt que comme un substitut ces mthodes et seraient conus comme des instruments de prise de dcisions en matire de dveloppement. Les organismes comptables nationaux devraient travailler en troite collaboration avec les services nationaux de statistiques sur l'environnement, ainsi qu'avec les services chargs des tudes gographiques et des ressources naturelles. Dans tous les pays la notion de population active pourrait tre largie de manire englober les personnes excutant un travail productif non rmunr. On pourrait ainsi quantifier comme il convient leur contribution conomique et la prendre en compte dans les processus de dcision. Activits a) Renforcer la coopration internationale 8.43 Le Bureau de statistique du Secrtariat devrait : a) Distribuer tous les Etats membres le Manuel de comptabilit cologique et conomique intgre pour qu'ils en appliquent les mthodes dans leur systme de comptabilit nationale; b) En collaboration avec les autres organismes des Nations Unies concerns, continuer laborer, tester, affiner et standardiser les notions et mthodes provisoires proposes dans le Manuel de comptabilit cologique et conomique intgre, en tenant les Etats membres informs de l'avancement des travaux tout au long de ce processus; c) Organiser, en troite coopration avec d'autres organisations internationales, la formation, en petits groupes, des comptables, statisticiens de l'environnement et techniciens chargs d'instituer et de parfaire les systmes nationaux de comptabilit cologique et conomique intgre. 8.44 Le Dpartement des affaires conomiques et sociales internationales du Secrtariat devrait, en troite collaboration avec les autres organismes des Nations Unies concerns : a) Favoriser, dans tous les Etats membres, l'emploi d'indicateurs de dveloppement durable dans leurs programmes de planification conomique et sociale dans leurs processus de prise de dcisions et afin que les administrations nationales concernes se servent efficacement des systmes de comptabilit cologique et conomique intgre; b) Encourager l'adoption d'un meilleur systme de collecte des donnes cologiques, conomiques et sociales. b) Renforcer les systmes de comptabilit nationale 8.45 Au niveau national, le programme, qui a pour but d'aider les analystes et les responsables planifier l'conomie, pourrait tre utilis essentiellement par les organismes chargs de la comptabilit nationale, agissant en troite coopration avec les services de statistiques sur l'environnement et les ressources naturelles. Lesdits organismes auraient un rle dterminant, non seulement en tant que dpositaires du systme, mais aussi en tant qu'utilisateurs chargs de l'adapter et d'en assurer l'instauration et l'utilisation continue. Les donnes concernant des travaux productifs non rmunrs comme le travail domestique et les soins aux enfants devraient tre incluses selon que de besoin dans des comptes et des statistiques conomiques satellites. Des enqutes portant sur l'emploi du temps des personnes effectuant ces travaux pourraient constituer la premire tape du processus de mise au point de ces comptes satellites. c) Mettre en place un processus d'examen 8.46 Au niveau international, la Commission de statistique devrait faire la synthse de l'exprience acquise et conseiller les Etats membres sur les questions techniques et mthodologiques lies la mise au point et l'application des systmes de comptabilit cologique et conomique intgre. 8.47 Les gouvernements devraient envisager l'adoption de mesures pour corriger les distorsions de prix causes par les programmes cologiques qui touchent les ressources en eau, l'nergie et les autres ressources naturelles. 8.48 Les gouvernements devraient encourager les socits : a) A fournir, au moyen de rapports clairement tablis, des informations pertinentes sur l'environnement aux actionnaires, aux cranciers, aux employs, aux pouvoirs publics, aux consommateurs et au public; b) A mettre au point et appliquer des mthodes et des normes de comptabilit axes sur le dveloppement durable. d) Amliorer la collecte des donnes et de l'information 8.49 Les gouvernements pourraient envisager de procder la ncessaire amlioration de la collecte des donnes utilises dans leurs systmes de comptabilit cologique et conomique intgre afin de contribuer sur le plan pratique une saine gestion macro-conomique. Ils devraient en particulier rassembler le plus de donnes et d'informations cologiques possible et les intgrer leurs donnes conomiques, y compris les donnes ventiles par sexe. Ils devraient galement s'efforcer de crer des comptes relatifs au cadre de vie. Par ailleurs, la planification du dveloppement durable devant reposer sur des renseignements prcis, fiables et pertinents et tre adapte aux conditions nationales, les organismes donateurs internationaux devraient financer la cration de banques de donnes intersectorielles. e) Renforcer la coopration technique 8.50 En troite collaboration avec les organismes des Nations Unies concerns, le Bureau de statistique devrait renforcer les mcanismes de coopration technique entre pays dvelopps et pays en dveloppement. Cette coopration devrait notamment permettre auxdits pays d'changer des donnes d'exprience concernant l'instauration de systmes de comptabilit cologique et conomique intgre, en particulier pour ce qui a trait l'valuation des ressources naturelles non commercialises et la standardisation des mthodes de collecte des donnes. Il convient galement de chercher s'assurer la coopration des entreprises et de l'industrie, notamment des grandes socits industrielles et des socits transnationales ayant acquis de l'exprience en matire d'valuation de ces ressources. Moyens d'excution a) Financement et valuation des cots 8.51 Le secrtariat de la Confrence a estim que le montant total des dpenses affrentes la mise en oeuvre des activits relevant du prsent domaine pour la priode 1993-2000 se chiffrerait en moyenne environ 2 millions de dollars par an, montant qui serait financ par la communaut internationale sous forme de dons ou des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que d'estimations approximatives donnes titre indicatif, qui n'ont pas t examines par les gouvernements. Les dpenses effectives et les conditions financires, y compris les conditions non concessionnelles, dpendront notamment des stratgies et programmes spcifiques que les gouvernements dcideront de mettre en oeuvre. b) Renforcement des institutions 8.52 Pour mettre en place les systmes de comptabilit cologique et conomique intgre : a) Il faudrait renforcer les administrations nationales des pays en dveloppement de manire qu'elles puissent effectivement intgrer les considrations relatives l'environnement et au dveloppement dans leurs processus de planification et de dcision; b) Le Bureau de statistique devrait apporter aux Etats membres l'appui technique dont ils ont besoin en tenant dment compte du processus analytique qui doit tre mis au point par la Commission de statistique; il devrait fournir l'appui ncessaire la cration des systmes de comptabilit cologique et conomique intgre en collaboration avec les organismes des Nations Unies concerns. c) Utilisation accrue des technologies d'information 8.53 Il faudrait mettre en place des mcanismes de transfert des technologies d'information au profit des pays en dveloppement et laborer les directives ncessaires cette fin. L'utilisation efficace et gnralise des systmes de comptabilit cologique et conomique intgre passe ncessairement par l'application de technologies performantes de gestion des donnes. d) Renforcement des capacits nationales 8.54 Avec l'appui de la communaut internationale, les gouvernements devraient renforcer leur capacit institutionnelle en matire de collecte, de stockage, d'organisation, d'valuation et d'utilisation des donnes lors de la prise de dcisions. L'ensemble du personnel appel travailler dans tous les domaines lis la cration des systmes de comptabilit cologique et conomique intgre devra recevoir une formation, en particulier dans les pays en dveloppement. Cette formation s'appliquera notamment au personnel employ dans les services d'analyse cologique et conomique, de collecte des donnes et de comptabilit nationale, ainsi qu'aux dcideurs qui devront utiliser ces informations sur le plan pratique. ----- |
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Date last posted: 15 April 2000
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