Afrique en bref

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Parlement panafricain : un pas de plus
Africa Renewal
Afrique Renouveau: 

En novembre, le Sénégal a été le vingt-quatrième membre de l'Union africaine (UA) à ratifier le protocole de création du premier Parlement panafricain du continent, qui est ainsi entré en vigueur. La session inaugurale de cet organe devrait avoir lieu en début d'année 2004 au siège de l'UA à Addis-Abeba (Ethiopie).

A ce jour, aucun pays n'a encore obtenu le droit d'accueillir le parlement, mais l'Egypte, la Libye et l'Afrique du Sud se sont déclarées intéressées. Le parlement ne sera doté que de pouvoirs consultatifs pendant ses cinq premières années. "Avec cette période d'essai de cinq ans, nous essayons d'éviter les problèmes que rencontrent d'autres parlements du même type", a déclaré le porte-parole de l'UA, Desmond Orjiako.

Il est ensuite prévu que cet organisme devienne l'organe délibérant de l'UA doté de pleins pouvoirs législatifs, à l'image du parlement de l'Union européenne. Chaque Etat membre de l'UA disposera de cinq membres au parlement, dont au moins un devra être une femme.

"Chaque Etat membre élira ses représentants", explique M. Orjiako. Immédiatement après la ratification du protocole par le Sénégal, l'Afrique du Sud a été le premier pays à sélectionner ses cinq représentants, dont trois sont des femmes.

Le Président de l'UA Alpha Oumar Konaré a déclaré que le parlement s'emploierait à promouvoir la participation du peuple et la gouvernance démocratique. C'est l'un des dix principaux organes de l'UA, qui compte également une Banque centrale, une Cour de justice et un Conseil de paix et de sécurité. L'UA succède à l'Organisation de l'unité africaine.

 

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Des membres de l'OMC appellentà la reprise des négociations

Contre toute attente, l'Union européenne s'est associée au Groupe des 21, une coalition de pays en développement avec laquelle elle était précédemment entrée en conflit, pour appeler à la reprise rapide des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Lors de la réunion ministérielle de l'OMC qui a échoué à Cancun (Mexique) en septembre dernier, le G-21, qui comprend le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud, était en désaccord avec l'UE notamment sur la réduction des subventions agricoles.

A la suite de cet échec, les négociations devaient reprendre le 15 décembre. Quelques jours avant cette échéance, l'UE a déclaré conjointement avec le G-21, lors d'une réunion organisée au Brésil, qu'il était "généralement accepté que nous devions intensifier les négociations au début de l'année 2004", ce qui revenait à renoncer à l'échéance du 15 décembre. L'objectif consiste toujours à achever d'ici à 2005 le cycle de négociations commerciales en cours. "J'ai l'impression que nous [l'UE et le G-21] voulons poursuivre les négociations, mais également faire preuve d'une certaine souplesse", a déclaré le Commissaire au commerce de l'UE, Pascal Lamy. "Si nous reprenons au stade où nous nous trouvions [après Cancun], nous n'y parviendrons pas."

Des différends subsistent cependant quant aux questions fondamentales. "Après deux mois de consultation, explique l'Ambassadeur de Maurice à l'OMC, Jaynarin Meetoo, nous ne sommes parvenus à aucun accord sur le cadre de l'agriculture ou de l'accès aux marchés non agricoles."

 

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Santé : l'écart se creuse entre riches et pauvres

Les femmes des pays les plus pauvres ont 250 fois plus de risques de mourir en couches que les femmes des pays riches. Dans les pays en développement, une seule personne sur 20 ayant besoin de médicaments contre le VIH/sida y a accès. Ces statistiques illustrent l'écart croissant en matière de santé entre le Nord nanti et le Sud appauvri, explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le Rapport de 2003 sur la santé dans le monde, et soulignent la nécessité de privilégier à l'échelle mondiale les soins de santé primaire pour tous.

D'après le rapport, les conditions de santé en Afrique sont particulièrement préoccupantes. Le VIH/sida est aujourd'hui la principale cause de mortalité et les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans sont plus élevés qu'il y a dix ans.

 

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Report de questions controversées 
au Sommet de l'information

 

Les dirigeants des 176 pays qui se sont réunis en décembre à l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information ont décidé d'établir un groupe d'études chargé de réfléchir à la création d'un Fonds de solidarité numérique qui financerait le développement des technologies de l'information et de la communication dans les pays pauvres. Ce groupe, dont les membres seront nommés en début d'année par le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, examinera les mécanismes permettant déjà de financer le développement de ces technologies et étudiera la faisabilité de ce fonds. Le Président sénégalais Abdoulaye Wade a fait campagne en faveur d'un tel fonds qui comblerait la "fracture numérique" entre les pays industriels et les pays en développement. Cependant, les pays industrialisés s'opposent à la création d'un mécanisme de financement mondial de plus.


Le Président du Sénégal Abdoulaye Wade a proposé de créer un "Fonds de solidarité numérique".

 

Photo : ©Nations Unies


 

Le groupe d'études présentera un rapport lors du prochain sommet qui se tiendra en Tunisie en 2005. "Nous avons un an pour procéder à cet examen, et c'est à nous de convaincre ceux qui ne voient pas la nécessité d'établir ce fonds, principalement les pays industrialisés, pour que nous puissions parvenir à un consensus à Tunis en 2005", explique M. Adama Samassekou, président du Comité préparatoire du Sommet.

"Les téléphones ne nourriront pas les pauvres et les ordinateurs ne remplaceront pas les manuels scolaires", a déclaré à des délégués Yoshio Utsumi, Secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications, lors de la réunion qui s'est tenue à Genève du 10 au 12 décembre. "Mais ces technologies peuvent être utilisées à bon escient dans le cadre des différents moyens dont on dispose pour remédier aux problèmes mondiaux."

La gestion d'Internet a été une autre source de controverse à Genève. Actuellement, les principales décisions relatives aux noms et adresses de domaines sont prises par un organisme privé des Etats-Unis. Redoutant la domination de ce moyen d'information par les Etats-Unis, un groupe de pays en développement, comprenant notamment l'Afrique du Sud, préconise que la "gouvernance" d'Internet soit confiée à un organisme neutre, comme les Nations Unies. Il a été décidé à Genève de créer un autre groupe chargé d'étudier la question et de proposer une solution lors du sommet de 2005.

Des délégués ont également débattu des logiciels libres : les gouvernements devraient-ils les préférer aux logiciels commerciaux comme Windows de Microsoft ? M. Samuel Guimarães, Secrétaire exécutif du Ministère des affaires étrangères du Brésil, a déclaré que les logiciels libres (que l'on peut librement partager) sont essentiels pour les pays les plus pauvres, qui pourraient ainsi développer leurs propres technologies, au lieu de les acheter.

Deux projets africains, Time to Market et le réseau Women of Uganda Network (WOUGNET) ont obtenu des prix d'excellence décernés lors du sommet à 40 finalistes. Time to Market se sert de téléphones mobiles pour transmettre au Sénégal des informations sur les marchés dans les domaines de l'agriculture et de la pêche et WOUGNET est un centre d'information en ligne sur les questions relatives aux femmes.