La jeune ministre ouvre des portes aux femmes et aux filles

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La jeune ministre ouvre des portes aux femmes et aux filles

La Botswanaise Bogolo Kenewendo est aussi conseillère du Secrétaire général des Nations Unies pour la coopération numérique
Afrique Renouveau: 
9 Avril 2019
Bogolo Kenewendo of Botswana is also adviser to the UN Secretary-General on digital cooperation
Alamy Photo
Bogolo Kenewendo

Sur ses débuts, Bogolo Kenewendo parle d’une « enfance et d’une éducation botswanaises ordinaires ».

Posée et très attentive malgré son jeune âge, Mme Kenewendo est modeste : à 32 ans, elle est la plus jeune ministre du Botswana, chargée de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie.

Ses diplômes ? Un baccalauréat et une maîtrise en économie, avec une spécialisation en politique macroéconomique, gestion de la dette publique, développement des exportations et autres domaines liés aux questions commerciales.

Dès son enfance à Motopi, un petit village du centre du Botswana, Mme Kenewendo  se voyait jouer un rôle dans le développement de son pays.

En 2011, elle rencontre Michelle Obama, l’ancienne Première dame des États-Unis, à Washington alors qu’elle participe à la Young African Leaders Initiative, un programme de bourses créé en 2010 par le département d’État des États-Unis .

Ses débuts en politique remontent à 2017, quand l’ancien président Ian Khama la nomme membre d’un Conseil consultatif de haut niveau chargé d’aider le secteur privé botswanais à relever les défis auxquels il est confronté.

La même année, le président Khama la nomme au Parlement en vertu d’une disposition constitutionnelle lui permettant de procéder à une telle nomination.

Après des études au Royaume-Uni et l’obtention d’une maîtrise en économie internationale à l’Université du Sussex, Mme Kenewendo devient économiste au ministère ghanéen du Commerce et de l’Industrie. Avant cela, elle était consultante  économique chez Econsult Botswana, un organisme de recherche sur les politiques

« Comme je suis panafricaniste, j’ai aimé travailler au Ghana, dont l’histoire panafricaine est particulièrement riche », a-t-elle confié à Afrique Renouveau.

Après la passation de pouvoir de M. Khama à Mokgweetsi Masisi en avril 2018, le nouveau président nomme Mme Kenewendo au nouveau gouvernement  et lui confie la responsabilité de gérer les investissements, le commerce et l’industrie du pays –

une promotion bien méritée selon les partisans de l’égalité des sexes .

En tant que parlementaire, Mme Kenewendo a défendu les intérêts des femmes et des enfants,  en accordant une attention particulière à la représentation féminine, tous secteurs confondus. Elle a notamment parrainé une motion visant à faire passer l’âge du consentement sexuel au Botswana de 16 à 18 ans.

Sous sa direction , le ministère de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie du Botswana finalisera en mai 2019 la numérisation de l’enregistrement des entreprises qui doit permettre aux grandes comme aux petites entreprises de s’inscrire en ligne, une mesure censée faciliter la conduite des affaires au Botswana.

Sa mère est son modèle car, dit-elle,

« elle m’a appris à m’endurcir face à l’adversité».

À l’avenir, Mme Kenewendo compte créer une communauté virtuelle où les jeunes d’Afrique pourront  interagir et partager leurs expériences. Le projet viendra compléter le travail du Molaya Kgosi Trust, son programme de soutien au leadership féminin et à la jeunesse dans les écoles du Botswana.

Les diverses initiatives qu’elle a menées ont valu à Mme Kenewendo plusieurs prix, dont celui qui lui a été décerné en 2012 par la Junior Chamber International Botswana, une organisation à but non lucratif, qui l’a mise à l’honneur en déclarant qu’elle faisait partie des  « Dix jeunes d’exception » du Botswana. En 2016, elle a reçu deux autres prix, le Botswana Change Makers Award et le Formidable Woman Award pour ses contributions au monde des affaires et son leadership.

Au niveau international, Mme Kenewendo est membre du Groupe de haut niveau sur la coopération numérique créé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour proposer aux gouvernements, au secteur privé, à la société civile et à d’autres des moyens de collaborer dans l’espace numérique. Le comité est présidé par Melinda Gates, de la Fondation Bill & Melinda Gates, et par Jack Ma, président exécutif du groupe Alibaba.

En 2009, alors que, jeune déléguée, elle représentait son pays à la 64ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, elle a été désignée pour présenter une déclaration au Secrétaire général au nom de la jeunesse africaine.

Son conseil aux jeunes ? « Changez votre niveau de jeu. Si vous regardez de plus près, vous verrez que le leadership des jeunes en Afrique n’est pas un phénomène nouveau.