L’envol du tourisme marocain

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L’envol du tourisme marocain

Afrique Renouveau: 
8 Août 2019
Medina of Fez in Morocco is a UNESCO World Heritage Site frequented by tourists.
Davidlohr Bueso/Flickr
La Médina de Fès au Maroc, un site au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En avril 2018, c’est à Marrakech, au Maroc, que s’est rendue la crème de la crème d’Hollywood pour le mariage de la star britannique Idris Elba avec la mannequin canadienne et ex-Miss Vancouver, Sabrina Dhowre, dans le somptueux hôtel alhambresque Ksar Char-Bagh.    

L’actrice mexicano-kenyane Lupita Nyong’o, l’actrice américaine Jessica Alba, la star portugaise du football Cristiano Ronaldo et bien d’autres ont été séduits par le charme de la ville et son éventail d’attractions touristiques comme la très populaire place Jemaa el-Fnaa et le coloré Jardin Majorelle.   

Le Maroc attire des touristes des quatre coins du monde. On peut les voir déambuler sur la Corniche de Casablanca–une promenade face à l’océan où se succèdent restaurants, boîtes de nuit, théâtres et hôtels – ou dîner dans l’un des petits cafés de la ville tranquille d’Azemmour lors d’une visite sur la journée.

Adil El Fakir, directeur de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), indique que plus de 12 millions de touristes sont venus au Maroc en 2018, dont 2,4 millions  à Marrakech.

Les plages spectaculaires d’Essaouira, la ville côtière inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001, et les montagnes telles que l’Atlas et le Rif comptent parmi les attractions touristiques du Maroc.

“Le tourisme est un merveilleux outil d’exploitation des terres et notre territoire, de Tanger à Lagouira, est riche en activités, paysages, patrimoine culturel et gastronomie », déclare Mohamed Benamour, ancien président de la Fédération marocaine de tourisme.

Un carrefour culturel

Le pays est aussi d’une grande richesse culturelle qui reflète la diversité des origines des habitants : l’Afrique sub-saharienne, l’Europe et le Moyen-Orient. Un carrefour qui attire des designers de mode, des artistes, des réalisateurs et des amoureux de culture. En 2017, un musée Yves Saint-Laurent a ouvert ses portes.   

“Marrakech m’a appris la couleur. Avant tout était noir”, déclarait M. Saint-Laurent.

Plus d’une cinquantaine de productions hollywoodiennes ont été tournées dans le pays, dont L’homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock, Lawrence d’Arabie de David Lean, Othello d’Orson Welles, Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli ainsi que le dernier James Bond, Spectre.

Le pays attire aussi de plus en plus de conférences internationales du fait de sa proximité avec l’Europe, le Moyen-Orient, les Amériques et le reste de l’Afrique. La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a rassemblé près de 20 000 participants à Marrakech, s’y est tenue récemment.

L’an dernier, c’était le Forum mondial sur la migration et le développement ainsi que la conférence sur l’adoption du Pacte mondial sur les migrations avec des représentants de la plupart des Etats membres de l’ONU et d’ONG.   

En mars, la ville a accueilli la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique pour une rencontre organisé par la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU sur le thème « Politique budgétaire, commerce et secteur privé à l’ère numérique : une stratégie pour l’Afrique ».

Cette année, ce sera le premier Forum sur l’intelligence artificielle en Afrique organisé par l’UNESCO et le Sommet des jeunes leaders africains qui s’y tiendront.

Toutes ces conférences valorisent le pays et contribuent à son économie.

Au début de la décennie, l’industrie du tourisme au Maroc piétinait suite à l’attentat contre le café Argana en 2011. Le gouvernement a alors renforcé la sécurité. Le Maroc est d’ailleurs le seul pays d’Afrique du Nord a être classé à faible risque, selon Travel Risk Map (Carte des risques de voyage), que publie International SOS, une société qui réalise des estimations de risque pour les entreprises voulant s’implanter à l’étranger.    

Les revenus du tourisme représentent 11% du PIB, selon le ministère du tourisme. Les industries du secteur, tel que le transport aérien et terrestre, les services d’alimentation et d’hôtellerie, fournissent un nombre significatif d’emplois pour les jeunes. En 2016, le Maroc a été le pays d’Afrique le plus visité, avec 10,3 millions de touristes.

En dépit des potentiels du secteur, les effets du changement climatique se font sentir. En 2015, la croissance économique du Maroc a chuté de 1,5%, selon la Banque mondiale. Pour faire face à la situation, le pays construit à Agadir sur la côte Atlantique, la plus grande usine de désalinisation du monde.

Le pays s’est donné des objectifs ambitieux, dont celui de produire 52% de ses besoins en électricité par des énergies renouvelables d’ici à 2030 et d’améliorer la gestion des zones côtières.

Des réformes réglementaires adoptées en 2010 doivent faire du Maroc l’une des vingt premières destinations touristiques au monde d’ici à 2020. Le plan décennal Vision 2020 vise à créer huit nouvelles destinations touristiques et 470 000 emplois tout en doublant le nombre de visiteurs.

Cet objectif n’est pas utopique. Le pays vise une bonne part des 1,4 milliards de touristes voyageant à l’étranger chaque année, dont de nombreux Chinois. Suite à la visite du Roi Mohammed VI à Beijing en 2016, le nombre de touristes chinois au Maroc est passé de 42 000 en 2016 à 180 000 en 2018. Le Maroc aimerait atteindre les 500 000 d’ici à 2020, selon l’Office national marocain du tourisme.   

Investir dans le tourisme

Des investissements massifs dans de nouvelles infrastructures, tels les aéroports, les routes et les voies ferroviaires, ainsi que les facilités de paiements pour les ressortissants de certains pays comme la Chine ont contribué à la réussite du Maroc.

Grâce au nouveau terminal ouvert à Casablanca début 2019, l’aéroport peut maintenant gérer jusqu’à 14 millions de passagers par an. Un autre terminal a été construit à l’aéroport de Rabat-Salé dont la capacité est passée de 1,5 millions à 4 millions de passagers.

Les investissements dans les infrastructures aéroportuaires ont eu des retombées positives pour l’économie. L’agrandissement de l’aéroport de Rabat a contribué à la transformation de la ville voisine de Kenitra en pôle industriel, attirant des entreprises internationales comme le Groupe PSA, fabricant français de Peugeot et Citroën.

« La croissance économique dépasse nos attentes », indique le ministre de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy.

Avec l’amélioration de ses infrastructures et de sa sécurité, le Maroc est en passe de devenir une destination de choix pour les touristes.   

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