Modifier l’usage des pesticides en Afrique de l’Ouest : une réalité pour la FAO

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Modifier l’usage des pesticides en Afrique de l’Ouest : une réalité pour la FAO

UN News
Auteur: 
Afrique de l'Ouest
Photo: FAO/Paballo Thekiso
Photo: FAO/Paballo Thekiso

19 février 2014 – Les champs écoles de producteurs qui forment les agriculteurs aux méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs sont parvenus à quasiment éliminer le recours aux pesticides toxiques au sein d'une communauté de cultivateurs de coton au Mali, selon une nouvelle étude de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

L'étude, qui a été publiée cette semaine par la Royal Society de Londres, portait sur deux secteurs - la région de Bla au sud du Mali, où la FAO a mis en place un programme de champs écoles de producteurs en 2003, et la zone de Bougouni, où le programme n'était pas encore opérationnel.

Si seulement 34% de tous les cultivateurs de coton de la région ont pris part au programme, l'utilisation de pesticides dans toutes les fermes cotonnières de Bla - soit plus de 4.300 ménages - a affiché une baisse stupéfiante de 92%, et ce, sans constatation d'effets négatifs sur les rendements.

Durant la même période de huit ans, la zone de Bougouni, où la formation n'a pas encore démarré, n'a vu aucun changement dans l'utilisation de pesticides. Cela laisse entendre que la connaissance de méthodes supplétives de lutte contre les ravageurs s'est propagée à d'autres agriculteurs de la région de Bla grâce aux participants au programme, soulignant que les champs écoles de producteurs permettent de faciliter la diffusion de nouvelles méthodes.

En réduisant l'utilisation de produits chimiques et en passant aux "biopesticides" comme l'extrait de neem, les cultivateurs du groupe de Bla ont restreint leurs coûts individuels moyens de production.

En renonçant à appliquer plus de 47.000 litres de pesticides toxiques, les agriculteurs ont économisé près d'un demi-million de dollars au cours de la période à l'étude.

La formation des agriculteurs aux techniques alternatives de lutte contre les ravageurs s'est avérée trois fois plus rentable qu'acheter et utiliser des pesticides de synthèse, selon l'analyse de la FAO. Plus de 20.000 cultivateurs de coton ont participé aux écoles de terrain au Mali.

"Nous devons tirer parti de l'expérience des agriculteurs. Une formation de terrain centrée sur les agriculteurs peut – et doit – jouer un rôle clé pour renforcer l'agriculture dans une optique plus durable", a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva. "Au bout du compte, l'intensification durable sera le fruit de l'action collective de millions de petits agriculteurs qui, par leurs décisions quotidiennes, déterminent la trajectoire des écosystèmes agricoles dans le monde entier".

La FAO mène à bien ses travaux sur la gestion des pesticides en Afrique de l'Ouest dans le cadre de partenariats étroits avec les gouvernements de la région, ainsi qu'avec des organisations telles que le Laboratoire CERES-Locustox et ENDA-Pronat au Sénégal, et le Centre de protection intégrée des plantes de l'Université de l'Oregon (Etats-Unis).

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