"J'aime mon travail de parachutiste"

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"J'aime mon travail de parachutiste"

- Phelisa Frida Miya, 28 ans, parachutiste/fusilière Sud-Africaine servant dans la Mission de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Franck Kuwonu
27 Mai 2021
Auteur: 
Parachutiste/fusilière sud-africaine, Phelisa Frida Miya
Parachutiste/fusilière sud-africaine, Phelisa Frida Miya

L'une des rares femmes soldats dans un domaine dominé par les hommes, elle pense que sa position unique peut inspirer les autres.

Qu'est-ce que cela fait d'être une femme parachutiste dans une mission de maintien de la paix en RD Congo ?

Si je peux me permettre, en tant que première femme parachutiste qui se trouve vraiment en première ligne et qui est pour la première fois dans la FIB [Force Intervention Brigade], je me sens très bien parce que toute cette expérience me donne l'opportunité d'essayer de mettre en action tout ce sur quoi j'ai été formée. Cela me donne l'envie de m'assurer que je maintiens mes compétences et j'apprécie tout ce que nous faisons ici.

Qu'est-ce que ça fait d'être un parachutiste ?

Je peux dire que parfois c'est facile. Parfois, ce n'est pas facile. Mes homologues masculins essaient de me faciliter la tâche, mais le plus difficile, c'est que, dans un domaine bien connu pour être dominé par les hommes, à chaque fois et pour chaque tâche, je dois faire plus d'efforts que tous les autres membres de la compagnie en tant que femme parachutiste. Ainsi, dans chacune des activités auxquelles nous participons, que ce soit les patrouilles de nuit, les patrouilles de jour ou l'interaction avec la communauté locale, je dois donner le meilleur de moi-même, en me concentrant particulièrement sur les femmes et les filles de la RD Congo, pour les encourager et leur montrer que les femmes peuvent aussi réussir dans un domaine dominé par les hommes.

Lorsque vous rencontrez la population locale, comment réagit-elle en découvrant que vous êtes une parachutiste ? 

J'ai été très impressionnée parce qu'ils m'accueillent et se sentent plus en sécurité lorsqu'ils voient une femme en uniforme. En tant que femmes, nous avons notre propre façon d'approcher la communauté locale et de gagner son cœur et son esprit. Il devient plus facile pour nous d'interagir avec eux. Il m'est également facile de recueillir des informations auprès de la population locale, car la plupart du temps, c'est elle qui vient à moi. 

Comment vous sentez-vous lorsque vous avez cette réaction de la population locale ?

C'est une très bonne expérience d'être accueillie par la population locale, car cela facilite mon travail en tant que femme. Et en cela, il m'est plus facile de faire respecter le mandat de l'ONU, qui est de protéger les civils.

Vous êtes là depuis seulement six mois. Si vous deviez penser au moment le plus fier de votre séjour en RD Congo, quel serait-il ? 

Le moment dont je suis le plus fier en RD Congo est que j'ai eu l'opportunité de travailler dans la compagnie la plus dominée par les hommes. Dans une compagnie qui est la force de réaction rapide, où nous devons réagir à tout moment dans une situation très dangereuse. Cela m'encourage, ainsi que d'autres femmes, à croire que tout est possible. Vous savez, c'est le moment dont je suis le plus fier jusqu'à présent.