Centrafrique : suite aux violences, l'ONU annonce la création d'une zone sans armes à Bambar

Get monthly
e-newsletter

Centrafrique : suite aux violences, l'ONU annonce la création d'une zone sans armes à Bambar

UN News
Auteur: 
Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, lors d’une visite en République centrafricaine. Photo : ONU/Jean Claude Bitsure
Photo : ONU/Jean Claude Bitsure
Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, lors d’une visite en République centrafricaine. Photo : ONU/Jean Claude Bitsure

A l'issue d'une visite de trois jours en République centrafricaine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a annoncé mardi l'établissement d'une zone sans armes dans la ville de Bambari, où des affrontements meurtriers entre milices rivales ont forcé plusieurs milliers de personnes à fuir leur domicile au cours des dernières semaines.

« Dans le cadre de notre mandat, dont l'élément central est la protection des civils, nous avons pris aujourd'hui la décision d'établir à Bambari une zone sans armes. Ceci pour protéger les civils, assurer leur intégrité physique, permettre la libre circulation des populations, mais aussi garantir l'accès des travailleurs humanitaires aux populations vulnérables », a déclaré M. Ladsous lors d'une conférence de presse dans la capitale Bangui.

« Cette zone sans armes prendra effet aujourd'hui à 17 heures. Nous allons veillez à ce que cette mesure soit appliquée », a ajouté le Secrétaire général adjoint, qui s'était lui-même rendu à Bambari au cours de sa visite.

Des violences entre milices rivales sont en effet survenues au cours des dernières semaines suite à un regain de tensions intercommunautaires dans cette ville du sud de la République centrafricaine, après qu'un Musulman de 19 ans aurait été tué et décapité par des combattants anti-Balaka, donnant lieu à des représailles sanglantes.

M. Ladsous a pu constater lors de sa visite de la ville le sentiment d'exaspération de la population locale face à ces violences.

« Je leur dit très clairement, et je leur ai dit : aux groupes armés qui ne s'alignent pas du côté de la paix, vous allez vous exposer à des sanctions. […] Vous serez amené à en payer le prix un jour », a affirmé le Secrétaire général adjoint.

M. Ladsous a par ailleurs salué la nette amélioration de la situation à Bangui, avant d'insister sur la nécessité d'accompagner les autorités de la transition dans le bon déroulement des futures échéances électorales en République centrafricaine.

« Nous sommes clairement sur la dernière ligne droite. Ces élections doivent se tenir à bonne date, avant la fin de l'année et correctement », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu'il n'y aurait pas de troisième transition.

« Je crois que le mot transition a un sens bien précis, il y a un calendrier qui a été confirmé par la médiation, par les pays de la région, par les autorités du Conseil de Sécurité [de l'ONU]. Cette transition s'achève le 31 décembre 2015, on ne va pas jouer les prolongations », a précisé le Secrétaire général adjoint, tout en rappelant que, de façon exceptionnelle, les Nations Unies ont décidé de débloquer un million de dollars pour contribuer au financement des élections.

Afin de s'assurer du maintien de la mobilisation de la communauté internationale, M. Ladsous a par ailleurs annoncé qu'en marge de la 70ème Assemblée Générale des Nations Unies, le 1er octobre prochain, le Secrétaire Générale de l'ONU, Ban Ki-moon, organisera une réunion spécialement dédiée à la République centrafricaine.