Centrafrique : l'ONU appelle la communauté internationale à rester engagée

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Centrafrique : l'ONU appelle la communauté internationale à rester engagée

Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, lors de la cérémonie d’intronisation du nouveau Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, le 30 mars 2016. Photo : MINUSCA
Photo : MINUSCA
Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, lors de la cérémonie d’intronisation du nouveau Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, le 30 mars 2016. Photo : MINUSCA

8 juillet 2016 – Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en République centrafricaine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a exhorté vendredi la communauté internationale à maintenir son engagement dans le pays afin d'empêcher une reprise du conflit.

Le Secrétaire général adjoint a rappelé que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a été établie en avril 2014, à un moment où le pays traversait une crise profonde. « Le pays a fait depuis des progrès considérables grâce à l'appui de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale ainsi que des pays de la région », a-t-il salué, ajoutant que le déploiement des forces internationales, dont la MINUSCA, a également contribué à ces progrès.

Au titre de ces avancées, M. Ladsous a noté qu'après deux années de transition, les Centrafricains se sont rendus aux urnes en début d'année pour voter dans le cadre d'élections présidentielles et législatives au niveau national. « Ces élections se sont déroulées de façon largement pacifique et démocratique », a-t-il noté, soulignant que l'élection du Président Touadéra et la formation d'un nouveau gouvernement ont ouvert une période d'espoir et nourri des attentes élevées parmi les Centrafricains pour un progrès durable.

« Malgré les gains de la transition, la République centrafricaine continue de faire face à des défis considérables, y compris un climat sécuritaire qui reste fragile et réversible », a toutefois déclaré le Secrétaire général adjoint. Il a noté que, dans de nombreuses parties du pays, les capacités étatiques restaient faibles, voire inexistantes.

« Les divisions provenant de marginalisation et d'exclusion de long terme persistent », a-t-il par ailleurs ajouté, mentionnant aussi la faiblesse du développement économique, le manque d'accès aux services de base et l'absence d'un dispositif sécuritaire capable de fournir une sécurité de base.

« De plus, et peut-être encore plus important, des groupes armés continuent de contrôler de vastes zones dans le pays », a dit M. Ladsous.

Afin de soutenir une paix durable et d'empêcher une reprise du conflit, il a indiqué que l'objectif stratégique le plus important pour la MINUSCA au cours des deux ou trois années à venir devait être le soutien à la réduction durable de la présence des groupes armés.

A ce titre, le Secrétaire général adjoint a recommandé au Conseil de proroger pour une période de 18 mois le mandat de la MINUSCA et de maintenir le niveau actuel de ses effectifs maximum.

Il a par ailleurs déploré la récente flambée de violence durant le mois de juin dans le pays, notamment dans la capitale Bangui, où six policiers ont été détenus pendant six jours par un groupe local d'auto-défense. « Au-delà de la capitale, nous disposons de rapports troublant concernant des efforts pour réunifier l'ex-Séléka sous la direction d'Adam Nouredine, chef du Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) », a indiqué M. Ladsous.

Dans le même temps, a-t-il ajouté, les mouvements de transhumance contribuent à la reprise d'affrontements entre et au sein des factions ex-Séléka, impliquant principalement le FPRC, le Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC) et l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC).

« Parallèlement à ces développements, de plus en plus de rapports font état de harcèlement et restrictions de la liberté de mouvement des populations musulmanes dans la capitale et ailleurs », a-t-il ajouté.

Afin de s'assurer que le pays reste sur la voie de la paix durable, M. Ladsous a estimé essentiel de faire en sorte que le gouvernement dans son ensemble maintienne une approche inclusive et un esprit de réconciliation. « Il ne peut y avoir de 'solutions rapides' qui soient militaires pour traiter des causes profondes politiques et sociales du pays », a-t-il dit.

Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs regretté que, par le passé, l'attention internationale sur la République centrafricaine se soit souvent rapidement estompée une fois passées les crises immédiates.

« J'exhorte la communauté internationale à maintenir son engagement de manière cohérente, parallèlement à l'engagement continu du Gouvernement pour un progrès durable », a-t-il dit.