Intervention de la Fédération Internationale des Sociétés
de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Présentée par Monsieur A.BANDIARF
Vice-Président
Conférence Mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la
xénophobie et l'intolérance qui y est associée
31 Août - 07 Septembre 2001
Durban - Afrique du Sud
Monsieur/ Madame le Président,
C'est dans le cadre du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, que
notre Fédération internationale des Sociétés de
la Croix-Rouge et du Croissant Rouge situe son action. A cet égard, nous
soutenons la position du Comité International de la Croix-Rouge.
L'histoire de l'humanité est jalonnée d'injustices dictées
par le racisme et la discrimination raciale, et chacun de nous compte parmi
ses ascendants des victimes, des coupables ou des témoins passifs de
semblables errements. Solidaires de ce passé, nous avons le devoir d'en
entretenir la mémoire et d'en tirer les leçons. Car, si nous oublions,
nous nous exposons au risque de voir Mistoire se répéter.
Le passé devrait nous aider à relever les défis actuels
et futurs. La guerre contre le racisme et la discrimination raciale n'est pas
encore gagnée. Bien que le nom même du pays hôte de cette
conférence évoque une victoire capitale dans cette lutte, il reste
encore beaucoup à faire.
En effet, la page honteuse du racisme n'est pas complètement refermée.
Des idées et des mentalités dépassées continuent
d'avoir cours, et des lois et pratiques discriminatoires demeurent fermement
enracinées en certains lieux. Ailleurs encore, les gens tolèrent
en silence des formes plus subtiles de discrimination; Des inégalités
cachées, dont nul ne veut admettre l'existence, qui font qu'il est plus
difficile pour certains groupes et individus que pour d'autres d'obtenir justice,
de jouir d'une représentation équitable, d'accéder à
l'emploi ou au logement, ou même de se faire délivrer un visa.
Le racisme et la discrimination raciale bafouent la dignité humaine.
Aucune rhétorique d'égalité et d'équité ne
saurait être crédible, si nous acceptons le racisme et la discrimination
raciale.
Nous devons regarder vers l'avenir et définir les meilleures stratégies
pour venir à bout des idées fausses qui engendrent le racisme
et la discrimination. La Fédération internationale des Sociétés
de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ses 177 Sociétés nationales
et leurs quelque 100 millions de volontaires et de membres ont le pouvoir de
changer les choses.
Chaque jour, nous mettons à profit notre formidable réseau et
notre présence quasiment universelle pour venir en aide aux personnes
vulnérables. Cette aide n'est pas seulement matérielle, elle englobe
aussi un combat permanent contre toutes les formes de discrimination. A travers
nos efforts d'éducation et d'information, nous luttons contre (ignorance
et l'intolérance qui font le lit du racisme et de la discrimination.
En agissant parmi les communautés, nous contribuons à bâtir
un monde plus tolérant.
Ce combat contre la discrimination n'est pas nouveau pour nous. Nous l'avons
engagé dès les débuts de notre Mouvement. Il est inscrit
dans l'un de ses Principes fondamentaux : le principe d'Impartialité.
Nous ne tolérons aucune discrimination. Ni dans notre travail, ni à
(intérieur de nos rangs.
Mais il ne suffit pas de clamer haut et fort notre position. Nous devons la
traduire en actes concrets. A cet effet, nous devons faire le meilleur usage
possible de notre plus précieux capital: nos volontaires. Omniprésents,
ils sont des membres connus et respectés de leurs propres communautés,
des exemples et des modèles pour leur entourage, des hommes et des femmes
qui sont écoutés et qui façonnent (opinion. Grâce
à eux, nous pouvons faire évoluer les attitudes et contribuer
à balayer les idées sur lesquelles se fonde le racisme.
Pour cela, nous avons besoin de toute la détermination des gouvernements,
de nos partenaires, de nos Sociétés nationales, et de nos volontaires.
Cette détermination nous est acquise. En effet, lors de la dernière
Conférence internationale de la Croix-Rouge et du CroissantRouge,tenue
à Genève en Novembre 1999, les Etats et les Sociétés
nationales se sont engagés à "coopérer et à
prendre des initiatives en vue de promouvoir la tolérance, la non-violence
au sein de la communauté et le respect de la diversité culturelle".
Nous avons d'ailleurs relevé que, dans les projets du Plan d'Action et
de la Déclaration finale de cette conférence, plusieurs points
soulevés ont déjà fait l'objet d'engagements des Etats
et des Sociétés nationales lors de cette même Conférence
Internationale.
La Fédération internationale a traduit cet engagement en stratégies
opérationnelles. Nous sommes dans une position unique pour faire avancer
les choses dans ce domaine grâce à notre mandat, à nos Principes
fondamentaux et à (estime dont jouissent nos emblèmes. Mais nos
seuls efforts ne suffiront pas à la tâche. Nous avons besoin d'un
appui constant de la part des gouvernements et d'une coopération accrue
avec le système des Nations Unies et avec nos autres partenaires.
C'est pour moi une grande fierté de constater que de jeunes membres de
notre Mouvement sont les initiateurs, les catalyseurs et les moteurs de nombreux
programmes de lutte contre le racisme, la discrimination raciale et (intolérance
qui y est associée. Qu'ils mettent tant de foi et de détermination
dans ce combat m'apparaît de très bon augure, car je sais qu'ils
ne se laisseront pas détourner de leur voie et qu'ils n'accepteront pas
l'inacceptable.
Dans le cadre de notre mandat, nous sommes prêts à nous engager
activement dans la mise en oeuvre de l'accord qui naîtra de la présente
conférence. Nous sommes convaincus qu'ensemble nous pouvons conforter
et préserver la dignité humaine et la tolérance.
Je vous remercie.