MADAGASCAR
23eme SESSION
EXTRAORDINARE
DE
L’ASSEMBLEE GENERALE INTITULEE
“LES FEMMES EN L’AN 2000:
EGALITE DES SEXES,
DEVELOPPEMENT ET
PAIX POUR LE XXIEME SIECLE”
Allocution
de
son excellence
Madame NOELINE JAOTIDY
,
ministre de la population,
de la condition feminine et
de l’enfance
Monsieur le Président,
Honorables Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Permettez‑moi d'abord de saluer cette auguste
Assemblée au nom du Gouvernement et du peuple de Madagascar que j'ai l'honneur
de représenter pour ce sommet avec les autres membres de notre délégation.
Je voudrais également adresser nos remerciements les
plus chaleureux à tout le système des Nations Unies, et en particulier
‑son Secrétaire général,
‑la Présidente du Comité
préparatoire de la session
‑la Commission de la
condition de la femme qui s' est constituée en comité préparatoire de cette
session
auxquels nous devons la tenue de cette 23ème session
extraordinaire qui nous réunit tous aujourd'hui en tant qu'Etats membres et
observateurs.
Monsieur le Président,
Je m'associe aux différents orateurs qui m'ont
précédé pour présenter au nom du Gouvernement et de la délégation malgache, nos
vives félicitations pour votre élection.
Vingt‑cinq ans se sont déjà écoulés depuis la
première Conférence mondiale de l'Année internationale de la Femme. Vingt cinq
ans où les diverses conférences des Nations Unies sur les femmes ont fait d'un
nombre croissant d'hommes et de femmes, des partenaires actifs du Programme
d'Action Mondial pour l'égalité entre les sexes.
Elles ont stimulé la recherche, renforcé les
activités de plaidoyer et favorisé l'adoption des politiques de Promotion de la
Femme, et elles ont permis davantage la sensibilisation des populations aux
dimensions sexospécifiques de l'Égalité, du Développement et de la Paix.
Les documents de travail produits par la Commission
de la Femme relatant les synthèses des rapports des Etats membres provenant des
différentes concertations régionales, internationales et nationales ont servi
de base de discussion au sein des groupes de travail, tels que le Groupe des 77
et la Chine, l'Union Européenne et le Juscanz.
La principale approche novatrice est l'intégration
d'une stratégie visant à incorporer les préoccupations et les expériences des
femmes aussi bien que celles des hommes dans l'élaboration, la mise en oeuvre,
la surveillance et l'évolution des politiques et des programmes dans tous les
domaines : politique, économique et social, de manière à ce que les femmes et
les hommes bénéficient d' avantages égaux et que l' inégalité ne puisse plus se
perpétuer.
Monsieur le Président,
Honorables Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Si telle est la stratégie d'approche du Programme
d'Action de Beijing, qu'en est‑il de mon pays ?
Quarante années d' indépendance se sont écoulées,
quarante années où cette démarche soucieuse d'égalité entre les sexes est
présente dans toutes les Constitutions de la République de Madagascar et
continue de l'être aujourd'hui.
Celle‑ci est accentuée par l'instauration d'une République humaniste et écologique où
l'Homme et la Femme partenaires à égalitf; de chance dans tout développement,
sont les artisans du développement pour la maîtrise de la nature et
l'épanouissement de l'homme.
La lutte contre la pauvreté ainsi que la bonne
gouvernance constituent les lignes directrices des gouvernements successifs à
Madagascar avec un accent particulier sur les actions en faveur des groupes
vulnérables, dont les femmes et les enfants, et concrétisées par l'allocation
de 20% du budget national dans les domaines de l'éducation et de la santé. La
politique nationale de la santé, en particulier la matemité sans risque, a
permis une reduction du taux de mortalité maternelle et infantile (le taux
d'accés aux soins devrait passer de 50% en 2000 â 90% en 2015) ; en matière
d'éducation, après Beijing, le plan d'action national pour l'éducation des
filles a été mis en place dès octobre 1995, inspire largement des
recommandations du FAWE dont Madagascar est membre. Ainsi, on a obtenu une
nette amélioration du taux de scolarisation des fines 77% par rapport à 74,5%
de celui des garçons. Dans ce contexte, ma délégation saisit cette occasion
pour appuyer les priorités définies par le Secrétaire général de l'Organisation
des Nations Unies dans le rapport du millénaire A/54/2000 notamment en ce qui
concerne l'accE'.s des filles sur un pied d'égalité avec les garçons à tous les
cycles de l'enseignement d'ici en 2015.
La réalisation par le Gouvernement malgache de
l'objectif de croissance de 4,8% a permis d'améliorer le revenu par habitant.
Cette tendance positive s'est réflétée entre autres par
• une forte intensité de main
d'oeuvre qualifiée dans les
entreprises de
zones franches dont 90% détenues par les
femmes;
• une politique de micro‑finances
accessibles aux femmes telle la
mutuelle d'
épargne et de crédits.
En ce qui concerne la
participation effective de la femme dans la prise de décision, le processus de
mise en place des provinces autonomes â Madagascar favorise une gestion de
proximité qui a eu comme résultats un nombre plus important de femmes au
pouvoir
dans les communes en tant que maires et
conseilléres municipales ; dans l'appareil judiciaire 50% des magistrats sont
des femmes et 75% de postes de décideurs sont tenus par celles‑ci.
Par ailleurs, une mobilisation générale des entités
publiques et privées a été entreprise par mon Département depuis Beijing pour
la valorisation du statut juridique de la femme, c'est ainsi qu'une loi contre
la violence à l'égard des femmes va être adoptée très proch.ainement. A ce
sujet, Madagascar se félicite de l'adoption de la résolution 541134 par
laquelle l'Assemblée générale de l'ONU décide de proclamer le 25 novembre "Journée internationale pour
l'élimination de la violence à l'égard des femmes".
Monsieur
le President, Mesdames et Messieurs,
Cinq années se sont écoulées où le Gouvernement
malgache a fait siens la Déclaration et le Programme d'Action de Beijing et
établi un dispositif de suivi du Programme d'Action par le biais du Ministère
de la Population de la Condition Feminine et de l'Enfance dont j'ai l'honneur
d'être le premier responsable.
Cinq années de concertation entre les différents
partenaires du développement, tels que les ONG, les associations ou
groupements, les organisations internationales, la société civile qui ont mis
en exergue une démarche soucieuse d'égalité entre les hommes et les femmes.
Cette
volonté politique de l'État est concrétisée
• d'une part, par un vaste
programme de réforme du service public
incluant différents secteurs,
• et d' autre part, par l'
elaboration et la mise en oeuvre de
politiques,
strategies et programmes de développement.
Plus particulièrement, je citerai la Stratégie nationale de lutte contre la
pauvreté et le Premier programme national de population.
La Stratégie nationale de lutte contre
la pauvreté définit le cadre stratégique des actions â mener pour hitter
contre la paupérisation généralisée.
Le Programme
national de population adopté en 1997 apporte sa contribution à cette lutte
en incluant dans ses objectifs et ses strategies les recommandations des
différentes conférences internationales, notamment celles portant sur la
population et le développement du Caire, ‑‑ le développement social de
Copenhague, la Femme de Beijing.
La prise en compte de la variable
"Population" et la discrimination "Genre" est la principale
stratégie de ce Programme de population.
Monsieur
le President, Honorables Délégués, Mesdames et Messieurs,
Madagascar retrouve aujourd' hui le
chemin de la
croissance économique. Les acquis de 1997 dans ce domaine, particulièrement en
terme de croissance et d'inflation constituent une base solide pour progresser
dans la voie du développement.
Une meilleure répartition des fruits de cette
croissance est une des priorités du Gouvernement dans les prochaines années.
Ainsi, le devoir et la responsabilité de chaque entité, qu'elle soit publique
ou privée, est de continuer d' améliorer le programme de redressement afin
d'édifier un environnement plus propice à la promotion de la femme et au
développement humain durable.
Pour conclure, la délégation de Madagascar exprime
l' espoir que nos présentes délibérations seront guidées par notre commune
détermination de prendre des mesures concertées et concrètes qui nous
permettraient de relever les défis de ce nouveau millénaire.
Monsieur le Président,
Honorables Délégués,
Mesdames et Messieurs,
Je
vous remercie.