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Intervention

de

Son Excellence Dr. Djamel Ould Abbès

Ministre de la Solidarité Nationale

devant

la 23ème Session Extraordinaire

de l'Assemblée Générale

relative à

 

"L'examen et l'évaluation des progrés accomplis

daps l'application des 12 domaines critiques du

Programme d'Action de Beijing; nouvelles mesures

et initiatives visant à surmonter les obstacles à

l'application du Programme d'Action"

 

New York, le 9 Juin 2000

 

 

 

 


Monsieur le Président,

 

Permettez‑moi, avant tout, de vous dire combien ma délégation se réjouit de vows voir présider cette

session extraordinaire de l' Assemblée Générale consacrée à la femme et de vous expirer  notre sincère

reconnaissance pour l'engagement et le dévouement avec lesquels vous assumez votre noble charge.

 

Monsieur le Président,

 

Si au cours de la décennie qui s'achève, les rencontres internationales se sont succédées à un rythme soutenu, sanctionnées par des Déclarations et des Programmes d'Action, la Conférence de Beijing a constitué, pour sa part, un tournant décisif dans l' approche de la problématique centrale de la femme et un  jalon essentiel dans la prise de conscience sur l' exigence de solidarité internationale pour affronter les défis auxquels la femme, en Cant que personne et pilfer de la société, est confrontée. II est évident, en effet, que le rôle de la femme demeure le repère à l'aune duquel seront évaluées la disponibilité et la détermination avec lesquelles nos pays, pris individuellement ou collectivement, relèveront les défis du progrès dans toutes ses dimensions.

 

Cette conférence qui s' est tenue, voilà 5 ans, a permis de déboucher sur un programme d' action cohérent et ambitieux, de nature à consacrer le rôle essentiel des femmes dans le développement, à renforcer leur pouvoir d' action et à intégrer, de manière efficiente et tenant compte du respect des valeurs sociales et culturelles nationales, l'impératif de l'égalité des sexes Bans chaque processus de développement.

 

Nous nous retrouvons aujourd' hui à New York, pour faire le bilan des cinq années d' efforts en vue de la mise en oeuvre du Programme d'action issu de la Conférence de Beijing.

 

Ce bilan doit être un diagnostic franc et sans complaisance du chemin parcouru et des obstacles qui se dressent dans l'application pleine et scrupuleuse des engagements pris par nos gouvernements.

 

Dans ce contexte, si des avancées importantes dont nous ne pouvons que nous féliciter ont pu être réalisées, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'alphabétisation ou de la scolarisation des fines, il convient, toutefois, d'observer que dans bien des secteurs, nous n'avons pu atteindre les objectifs fixés en raison, souvent, de la faiblesse des ressources financières allouées aux programmes développement social. Quel autre diagnostic pourrait être, en effet, fait lorsque l' on sait que 1,5 milliard de personnes survivent avec un dollar ou moins par jour dont une majorité de femmes et que près de 600 millions de femmes ne savent ni lire, ni écrire au moment même où les nouvelles technologies de communication ouvrent des perspectives d'émancipation insoupçonnées à l'humanité ?

 

Ces quelques données statistiques suffisent à témoigner des obstacles et des pesanteurs qui continuent de contraries fondamentalement la transformation du statut des femmes. Elles nous rappellent que la bataille est loin d'être gagnée puisque, selon plusieurs rapports, des régressions sont même enregistrées, particulièrement dans les pays en développement où la seule volonté politique des Etats qui est pourtant bien r reelle se revele insuffisante pour relever les defis dela promotion du du role la et de la position  de la  femme dans la societe. Ce constat s impose avec une  gravite et et une acuite particiliere  en Afrique  ou  la dégradation des conditions  d'cxistence., aggravees  par divers fleaux atteint, en premier lien, les femmes et Ies autrcs groupes vulnérables de la société

 

Monsieur le President,

 

A Beijing, nous avons pris ensemble des engagements globaux consistant en une volonté communément proclamée de prendre des mesure  collectives afin d'améliorer la situation de la femme et de faciliter son intégration au processus de développcment

 

En dépit de toutes les contraintes, il est permis d' affirmer que le monde en développement a assuré, dans large mesure et de manière honorable, ses responsabilités internes dans le domaine qui nous concerne ici. Il est également permis d' affirmer que la formidable mobilisation des femmes a contribué de manière cruciale aux efforts qui ont pu être accomplis daps cette direction tant au niveau national qu'au plan international.

 

Vous me permettrez de saisir cette occasion pour rendre l'hommage qui leur est dû, à toutes ces femmes  et en particulier aux femmes africaines qui ont tenu récemment encore, lors de leur rencontre d'Algèr, en  novembre 1999, à réaffirmer avec foi et détermination, les revendications qu'elles nourrissent pour elles mêmes, leurs sociétés respectives et leur continent. .

 

Ces efforts ne peuvent cependant véritablement aboutir, que si sont réunies les ressources financières nécessaires à la mise en oeuvre du Programme d'Action de Beijing.

 

La Communauté des donateurs se doit d' assumer, en conséquence, la responsabilité contractée au Sommet mondial sur le développement social, en faveur de l'accélération du développement de l'Afrique et des pays les moins avancés et de soutenir encore plus fermement et plus résolument le continent africain en , général et la femme africaine en particulier.

 

Monsieur le Président,

 

Je voudrais saisir, à présent, l'opportunité qui m'est offerte, pour donner un bref aperçu des résultats enregistrés dans mon pays au titre du programme d' action de la Conférence de Beijing. L application de ce programme, au niveau national, s'est notamment traduite par

 

- l'engagement d' un processes de revision de la  législation familiale dans le sens d une plus grande prise en charge des revendications féminines ,

 

‑une plus grande scolarisation des filles, dont le taux dépasse les 80% pour les categories d'âges de 6 à I8 ans et avoisine actucllcrncnt les I 00% pour les enfants de 6 ans. Par ailleurs , la parité fille‑garçon est

 


La violence domestique est un problème auquel lafemme algérienne reste confrontée. S' il n' est pas plus répandu dans la société algérienne que dans d'autres sociétés, il n'en constitue pas moins une atteinte intolérable à la dignité physique et morale de la femme que la loi, dans toute sa rigueur, se charge de réprimer.

 

L'accent mis sur l'éducation, de même que les campagnes d'information et de sensibilisation menées par les pouvoirs publics et la société civile, et la sévérité dont font montre les tribunaux ont commencé à porter leurs fruits.

 

Enftn, la violence terroriste dont a souffert l' ensemble de la société algérienne, a particulièrement atteint la femme autant dans son intégrité physique que dans sa dignité morale. Les souffrances multiformes que la femme a dû subir du fait du terrorisme ont été d une rare gravité.

 

Avec l'élimination de ce phénomène, désormais circonscrit à quelques poches, et la prise en charge effective des victimes du terrorisme par les pouvoirs publics, disparaît progressivement un problème dont la femme algérienne a cruellement souffert.

 

La situation de crise qu'a connue le pays, bien que douloureuse, a ouvert la voie à de nouveaux équilibres sociaux fondés sur une meilleure intégration des femmes.

 

Une dynamique nouvelle consistant à impliquer davantage les femmes dans les différents processus de décision et partant, dans la définition des politiques, notamment Dans des secteurs qui leur étaient totalement fermés, s' est enclenchée dès le début des années 90 et s'est poursuivie en dépit des contraintes et de la situation d' adversité créée par le phénomène du terrorisme.

 

C'est ainsi que des mesures constructives qui fixent des priorités pour les femmes sont prévues pour consolider les dispositifs spécifiques déjà mis en place en matière de participation des femmes à la vie publique. Cette dynamique de promotion de la situation de la femme vise en même temps l' émergence d' un système de valeurs, davantage fondé sur l'esprit de solidarité, d' équité, de justice sociale et de paix dont la femme est porteuse.

 

La réalisation de quelques objectifs du programme d'action ne nous fait cependant pas oublier que le chemin est encore long. La volonté politique de l' État et l' engagement de la société algérienne de renforcer l'oeuvre accomplie en faveur de la femme restent fermes et entiers. A l'instar d'autres pays, l' Algérie voudrait, enf n, une fois de plus, solennellement réitérer son attachement et sa détennination pour la pleine application de la plate‑forme d'action de Beijing.

 

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

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