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REPUBLIQUE DU CAP-VERT


CABINET DU PREMIER MINISTRE
INSTITUT DE LA CONDITION FÉMININE



SUIVI DU
PROGRAMME D'ACTION DE LA
CONFÉRENCE MONDIALE SUR
LES FEMMES (Beijing, 4-15/09/1995)

EVALUATION A MI-PARCOURS
PRÉPARATOIRE DE LA
CONFERENCE REGIONALE AFRICAINE
SUR LA FEMME
ADDIS-ABEBA, 22 au 27 novembre 1999

République du Cap-Vert

Praia, septembre 1999

PREMIÈRE PARTIE

VUE D'ENSEMBLE DE L'ACTION EN FAVEUR
DE L'EGALITÉ ENTRE LES SEXES ET DE LA
PROMOTION DE LA FEMME

Compte rendu analytique de la mise en oeuvre du programme d'Action de Beijing:


La population du Cap-Vert s'élève à 341.491 habitants selon les données du recensement de 1990, soit 161.494 hommes et 179.997 femmes. Les femmes qui représentent 52,7% de la population du pays, jouent un r�le essentiel dans la famille et dans le domaine de l'emploi mais leur intégration dans le processus de décision dans une optique d'un développement durable et équilibré est nettement inférieur à celle des hommes. Les projections pour l'année 1999 ont indiqué un total estimé à environ 428.230 habitants, soit 204.433 hommes et 223.797 femmes.

Le taux moyen de croissance de la population a été de 1,4% entre 1980 et 1990, ce qui représente une augmentation d'environ 6,5% par rappport à la décennie 1970-1980. Le taux de croissance annuel est de 2.8%. La population du Cap-Vert se caractérise par un niveau élevé de croissance et par un déséquilibre dans la répartition par sexe et par âge avec un nombre élevé de jeunes.

Le nombre de femmes en âge de procréer (15-49 ans) a été estimé à 74.633 selon les données du dernier Recensement de la Population et de l'Habitat (1990), soit 41,5% de la population féminine. Les données récentes de l'Enquête Démographique et de Santé reproductive de 1998 indiquent une baisse significative du taux de fécondité en 10 ans en passant de 6,4 en 1988 à 4.0 enfants par femme en 1998.

Dans le contexte de pauvreté structurelle du pays, les caractéristiques de la structure familiale de la société capverdienne qui comporte un nombre élevé de femmes qui assument toutes seules la prise en charge des enfants et la gestion des ménages, le système monogamique de jure mais polygamique de facto, la fréquence de la non responsabilisation des hommes par rapport à leur progéniture aggravent les retombées négatives sur la situation socio-économique des femmes. En effet, elles se heurtent à de nombreux obstacles institutionnels et aux stéréotypes à différents niveaux dans leur efforts pour rompre le cycle de la pauvreté.

Une proportion significative de la population vit dans des conditions d'extrême pauvreté (environ 30%). Les femmes constituent le groupe le plus affecté par le phénomène de la pauvreté. Les difficultés économiques ont un impact négatif sur les conditions de vie et la qualité de vie de la population féminine. Les familles qui ont une femme à leur tête sont particulièrement touchées par la pauvreté. Celles-ci représentent 41,7% des familles selon le recensement de 1990 et elles représentent 32,1% des familles pauvres contre 28,9% des familles pauvres qui ont à leur tête un homme. Dans les familles qui ont une femme à leur tête se concentre un pourcentage élevé de la tranche de la population analphabète très pauvre. Les données des Services de la Promotion Sociale indiquent que 70% des assistés sont des femmes.

L'économie capverdienne a été considéré assez performante vers la fin des années 70 et le PIB a accusé une croissance d'environ 6,4% entre 1982 et 1985 et 5,1% entre 1986 et 1990. Selon le Rapport du Gouvernement (1998) qui s'appuie sur les données de l'Institut National de Statistiques, la croissance annuelle du PIB a été de 3% en 1992, de 7% en 1993, de 7,2% en 1994 et de 7,8% en 1995. Le taux d'inflation accumulé s'est situé à 7,9% en 1998. Le secteur des services est prédominant dans la structure du PIB contribuant à 65% tandis que les secteurs secondaires et terciaires contribuent à 22,3 et 12,7% respectivement au PIB. En ce qui concerne le Produit Nacional Brut (PNB) per capita, il est de US$ 1090 (dollars américains) ce qui situe le Cap-Vert dans une bonne position dans le contexte des autres pays de la sous-région africaine. Il faut reconnaitre toutefois que les tranferts de émigrés très attachés à leur pays d'origine et qui sont très nombreux para rapport à la population résidente d'une part et l'importance de l'appui international d'autre part ont été jusqu'à présent des facteurs cruciaux pour l'équilibre économique et social du pays.

Le taux de chomâge a été estime autour 25% en 1996 et pour les femmes à 25,5% . Les jeunes compris dans le groupe étaire 15-24 ans sont plus affectés par le chomâge. Dans les deux �les Santiago et S�o Vicente, le chomâge de longue durée s'élevait à 52,7% et 47,0% tandis que 37,9% et 47,0% respectivement des chomeurs étaient des femmes.

Au Cap-Vert, le mariage n'est pas l'unique forme socialement et juriquement acceptée pour les liens conjugaux. L'union de fait est une forme d'union conjugale encadrée juridiquement depuis 1978 et qui peut être reconnue légalement après 3 ans de vie em commun du couple si les conjoints le sollicitent. Mais le nombre des sollicitations pour la légalisation demeure très réduit et il s'agit d'une pratique conjugale très répandue dans la population. Outre le mariage civil, le mariage religieux, l'union de fait et les mères célibataires constituent aussi des formes de reproduction biologique, sociale et culturelle de la famille capverdienne.

La population est à 80% catholique. Les confessions religieuses condamnent la pratique de l'avortement et l'utilisation des méthodes modernes de contraception. Les structures religieuses catholiques dispensent des sessions de formation/d'information préparatoires au mariage aux fiancés comportant un volet sur l'utilisation des méthodes traditionnelles telles que le coit interrompu, l'abstinence durant la période d'ovulation de la femme. Des sessions de formation sont aussi dirigées aux jeunes sur la responsabilité parentale et autres thèmes relatifs à la famille.

Une grande part de la population contourne les dogmes religieux, l'exiguité du milieu et le manque de confidencialité qu'il comporte et des cas d'avortements clandestins surviennent. Ceux-ci sont à l'origine de divers problèmes de santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes filles. Le nombre d'avortements enregistrés dans les établissements du système de santé est passé de 1937 en 1995 à 1857 en 1996 et 1612 en 1997. La tendance à la réduction du nombre de cas ne traduit pas nécessairement que les avortements aient diminué. Le nombre de cas clandestins n'est pas connu et les conditions dans lesquels ils s'effectuent ne sont malheureusement pas adéquats.

Dans les deux principales villes, Praia (capitale) et Mindelo, environ 80% des enfants naissent hors du mariage. 22,6% des femmes capverdiennes vivent en mariage civil, 20,3% vivent en union de fait et 47% sont des célibataires. L'âge majeur du premier mariage est de 28 ans pour les hommes et de 25,7 ans pour les femmes. Le célibat définitif est de 13% chez les hommes et de 21,5% chez les femmes. Il ressort que la population capverdienne est en majorité célibataire, soit 61,3% des hommes et 57,3% des femmes sont célibataires d'une part et que d'autre part, on se marie tardivement.

Sur le plan des relations de Genre, on note que les femmes sont plus nombreuses que les hommes en ce qui concerne le choix des relations conjugales, d'o� l'existence d'un grand nombre de mères célibataires. En termes culturels, la responsabilisation d'un rapport conjugal implique la procréation. Ainsi les femmes sont obligées d'être les garantes de la reproduction biologique et sociale de la société. Les rapports de Genre déterminent une position dominante de l'homme o� le controle de la fertilité de la femme signifie une relation de pouvoir qui permet que l'homme exerce une certaine influence sur la fertilité de la femme en l'empêchant de recourrir à l'utilisation des méthodes de contraception et de planning familial ainsi que sur la ma�trise de sa sexualité. Malgré ces fortes contraintes socio-culturelles, des avancées significatives ont été enregistrées dans le cadre de la formulation et la mise en oeuvre des politiques du gouvernement tentant d'etablir un équilibre entre les genres en renfor�ant la protection légale des droits des femmes, notamment par:

- l'arrêté ministériel sur l'union de fait;
- l'arrêté ministériel sur l'interruption volontaire de la grossesse;
- l'arrêté ministériel sur le code de la famille,
- l'arrêté ministériel sur la protection des mineurs.

La pauvreté au Cap-Vert est de nature structurelle, celle-ci étant liée aux conditions de sècheresses cycliques auxquelles le pays est soumis avec un impact négatif sur l'agriculture, à la fragilité de la base productive et aux propres caractéristiques de l'économie du pays. La structure productive ne gère pas suffisamment d'emplois face à la poussée démographique d'une population essentiellement jeune et qualitativement limitée compte tenu sa faible formation professionelle et technique, surtout dans la couche féminine.

L'analphabétisme, le manque d'information, la fragilité et/ou l'absence de réseaux de solidarité en matière d'initiatives entrepreneuriales associés à la persistance d'une mentalité d'assistés limitent les perspectives des femmes. Leurs expériences et connaissances traditionnelles étroitement liées à leur vie familiale sont celles qui sont le plus souvent mises à profit dans les activités de formation professionnelle et de développpement d'activités génératrices de revenus et, là encore, dans les limites assez restreints d'une économie de subsistance familiale.

En milieu rural, elles représentent 97% des actifs dans les fronts à haute intensité de main d'oeuvre et elles se concentrent dans les fonctions n'exigeant aucune formation professionelle et pourtant les moins rémunérées par rapport à celles qu'exercent les hommes.

Dans le secteur primaire, elles occupent les exploitations agricoles soumises aux régimes d'exploitation les moins productifs, soit 42% des cultures pluviales, 23% des cultures irriguées, et 20% des cultures dites mixtes (pluviales et irriguées). 36% des exploitations agricoles sont dirigées par des femmes.


Les femmes sont particulièrement représentées dans le secteur informel o� elles constituent 80 à 90% des actifs du secteur, dans le commerce, la vente des produits de l'agriculture et de l'élevage ainsi que ceux de la pêche.

Le degré d'implication de la femme dans le secteur public et dans la gestion de la vie publique du pays est très élevé mais elle occupent le plus souvent des postes ou positions intermédiaires ou de bas échelon. En ce qui concerne les postes de décision au plus haut niveau, elles représentent par exemple 20% de la catégorie de ministres et 60% des Secrétaires d'Etat. Elles représentent 54% du total des cadres de la fonction publique. 44% sont des techniciens (supérieurs et moyens), 22% des cadres du corps diplomatique, 23,2% des membres des fonctions judiciaires (tribunaux). 11,1% des députés avec assise à l'Assemblée nationale sont des femmes.

Le diagnostique de la situation des femmes au Cap-Vert effectué dans le cadre du Plan d'Action National pour la promotion de la Femme - 1996-2000 - et élaboré par l'Institut de la Condition Féminine à la suite de la IVème Conférence Mondiale sur les Femmes (Beijing, 4-15 Septembre 1995) a permis d'axer les interventions autour des grandes stratégies suivantes : i) - Renforcement du cadre institutionnel de l'ICF et des ONGs féminines ; ii) - Promotion de l'égalité et de l'équité entre les sexes et de l'acquisition du pouvoir par les femmes ; iii) - Promotion de la condition des femmes dans les domaines du développement rural et des pêches ;
iv)- Education, formation et emploi ; v) - Santé et Droits de la Reproduction; v) - La Femme, l'Information et la Communication ;
vi) - la Femme et l'Emigration.

Ces grandes stratégies dégagées du Plan d'Action National pour la promotion de la Femme sur la base d'un consensus national ont figuré pour la première fois dans le Plan National de Développement (1997-2000) au niveau des programmes sectoriels. D'autre part un sous-programme spécifique de la "Promotion de la Femme" est désormais partie intégrante du Programme plus ample de la "Protection et Animation Sociale - Famille, Femme, Enfance et Adolescence" du Plan National de Développement.

A la suite des recommandations formulées lors du Sommet Mondial sur le Développement Social ( Copenhague, 6-12 mars 1995), dans le sens de l'élimination progressive du phénomène de l'exclusion sociale et situant les femmes au centre de toutes les attentions et préoccupations, le Programme National de Lutte contre la Pauvreté (PNLP, 1997) intègre l'analyse du genre de fa�on transversale à tous les niveaux. Le PNLP identifie la position prépondérante que la couche féminine de la population occupe dans la configuration de la structure de la pauvreté au niveau national. Dans les stratégies et actions préconisées les femmes constituent un partenaire prioritaire dans la poursuite de l'objectif de la réduction sensible des niveaux de la pauvreté en la bénéficiant à travers la concession de crédits pour la promotion d'activités génératrices de revenus, des activités de formation et d'information et communication en vue de renforcer leur intégration sociale, économique et culturelle dans le processus de développement auto-soutenu du pays. En outre, un chapitre spécifique de promotion de la condition des femmes incide toutes ses actions sur ce groupe-cible , en particulier, les femmes qui sont à la tête des ménages et qui sont les principaux acteurs sociaux vivant en dessous du seuil de la pauvreté.

Cette volonté politique du gouvernement du Cap-Vert qui s'est traduite par l'assomption à part entière des recommandations de la IVème Conférence Mondiale sur les Femmes et du Sommet Mondial sur le Développement Social, à savoir les stratégies et actions du Plan d'Action National pour la Femme, vise la poursuite des objectifs suivants :
i) - Assurer une plus grande participation des femmes dans le processus de développement et l'amélioration de l'exercice de leurs droits de citoyenneté; ii) - garantir la création des conditions effectives d'égalité d'opportunités, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'accès à la formation professionelle, à la santé et à l'exercice de l'activité publique ; iii) - renforcer les dispositifs légaux pour combattre la discrimination et la violence contre les femmes ; iv) - promouvoir l'autonomie économique de la femme à travers l'accès à l'emploi et aux crédits.

Les cibles sont les suivantes: i)- réduction du taux d'analphabétisme féminin et augmenter le nombre de femmes avec une formation technique et professionnelle ; ii) - réduction du chomâge entre les femmes et augmenter les revenus des familles; iii) - réduction de la maternité dans l' adolescence et faciliter l'accès aux centres de santé et de planification familiale; iv) - augmentation de la présence des femmes dans les instances décisionnelles du pouvoir et dans les postes de direction de l'administration publique et privée.

Les mesures préconisées sont : i) - promotion des services materno-infantils; ii) - promotion des activités génératrices de revenus entreprises par les femmes; iii) - renforcement de l'ICF et des ONGs féminines; iv) - introduction de la variable genre au niveau de la planification globale et sectorielle ; v) - intensification de l'enseignement extra-scolaire et promouvoir l'enseignement technique et professionnel.

Les indicateurs de résultats : i) - Taux de pénétration des services materno-infantils et taux de fécondité; ii) - Pourcentage des femmes dans les organes de pouvoir et dans les postes de direction; iii) - Taux d'analphabétisme ; iv) - Nombre de micro-entreprises constituées.

Si l'on tient compte des indicateurs de résultats définis dans le sous-programme "Promotion de la Femme" du Plan Nacional de Développement - 1997-2000, ceux-ci indiquent que le pays a connu des avancées en ce qui concerne l'égalité d'accès à l'Education et aux services de santé ainsi qu'au niveau du taux de fécondité qui a connu une baisse sensible. En ce qui concerne la présence des femmes au niveau des instances décisionnelles du pouvoir, on enregistre un certain progrès par rapport à la décennie 1980-1990. Toutefois le nombre des femmes demeure encore nettement inférieur à celui des hommes dans les organes des pouvoirs tant exécutif que législatif par exemple et dans les postes de direction de la fonction publique o� elles se concentrent surtout dans les secteurs sociaux, tels que la santé, l'éducation, la promotion sociale. Au niveau du pouvoir local, beaucoup reste encore à faire compte tenu leur faible représentativité au niveau des postes de décision des 17 mairies du pays.

Dans le domaine de la santé, les résultats sont satisfaisants mais ils se situent bien en de�à des objectifs tracés. En effet, les consultations de la planification familiale ont presque triplé en 5 ans. Le nombre de femmes est passé de 5.758 en 1991 à 16.125 en 1996. En ce qui concerne les vaccins, en 1997, 12.304, dans un univers de 15.200 avaient pris les deux premières doses de vaccins. De 12.304 femmes, à peine 15% avaient eu une consultation post-partum. Les accouchements à domicile atteignent environ 45 a 50 % et sont prédominants en milieu rural. Le taux de fécondité est passé de 6,4 enfants par femme en 1988 à 5,7 en 1990 et 4,0 en 1998.

Il est plus élevé en milieu rural (4,8 enfants) qu'en milieu urbain (3,1%), soit une différence de 1,7 enfants selon le milieu. Les taux les plus élevés sont enregistrés dans les groupes étaires des 20-24 ans et 25-29 ans.D'autre part, le taux de fécondité est de 7,0 enfants pour les femmes sans aucune instruction et de 2,2, enfants pour les femmes avec un niveau secondaire et post-secondaire d'instruction.Les projections des données censitaires indiquent un taux de prévalence de la contraception de 33,2% en 1997.

L'espérance de vie à la naissance a connu une augmentation de 2,6 ans durant la période 1990-1994. Selon les données provisoires du Ministère de la Santé, elle a été estimée en 1998 à 67,1 ans, soit 63.0 ans pour les hommes et 70,5 ans pour les femmes ce qui traduirait une amélioration des conditions de vie de la population en général.

La Santé des Adolescents est un des volets qui est partie intégrante du programme du Ministère de la Santé. En effet, à partir du constat de la nécessité de concevoir une politique de la santé sexuelle et reproductive et de la planification familiale ainsi qu'une stratégie nouvelle tenant compte des spécificités des sexes et des goupes d'âge dans la cellule familiale, le Ministère de la Santé a réorienté ses actions en direction aux groupes-cibles de la couche masculine adulte et des adolescents des deux sexes. C'est ainsi que des centres d'accueil et d'information pour les jeunes des deux sexes ont été ouverts dans quatre muncipalités en collaboration avec le Secretariat d'Etat de la Jeunesse. Le Ministère de la Santé est chargé d'assurer la prestation de services de prévention notamment de dépistage des maladies sexuellement transmissibles (MST) y compris le SIDA et le Secretariat d'Etat de la Jeunesse assure le councelling et offre des opportunités de loisirs dans ces centres. En ce qui concerne la fréquentation du point de vue du genre, on constate que certains centres sont plut�t fréquentés par des jeunes filles et d'autres en majorité par des jeunes hommes. Une étude du milieu a été recommandée en vue d'appréhender les causes de ces tendances qui se présentent en ce qui concerne la fréquentation de ces centres d'accueil.

Dans le domaine de l'Education, on a constaté en 1998 que le secteur a atteint un équilibre entre les sexes en ce qui concerne l'accès aux établissements scolaires des niveaux primaire et secondaire . Ainsi, au niveau de l'enseignement primaire, les taux d'accès sont de 51,1 % pour les gar�ons et 48,9% pour les filles tandis qu'au niveau de l'enseignement secondaire, ils sont de 49,2% pour les gar�ons et 50,7 % pour les filles. Selon les données de 1998, au niveau de l'enseignement supérieur, les étudiants boursiers à l'extérieur sont répartis de la manière suivante : 49% des jeunes filles et 51% des jeunes hommes.

Le secteur accorde une grande priorité à la réduction de l'analphabétisme surtout parmi les femmes. Le taux moyen d'analphabétisme au nivau national qui est passé de 38,3% en 1990 a 16,2 en 1997, est plus élevé au sein de la population féminine (63,6%) que de la couche masculine (36,3%). Cette population féminine analphabète se concentre davantage en milieu rural (65,9%) et dans le groupe d'âge 35-65 ans qui représente 10% contre 6,19% dans le groupe de 15-35 ans. Ainsi, selon les données du Ministère de l'Education, des Sciences, la Jeunesse et des Sports, durant la période comprise entre 1989 et 1994, 17.195 femmes ont été alphabétisées contre 12.963 hommes.

En ce qui concerne le développement des micro-entreprises, elles se concentrent dans le secteur informel qui est en franc essor faute de débouchés pour la population la plus démunie. Les femmes comptent avec l'appui des organisations non gouvernementales qui au niveau communautaire développent des programmes de soutien aux activités génératrices de revenus des femmes, de formation, d'information en gestion et système de financement de micro-crédits ainsi que par la concession de crédits en privilégiant les femmes célibataires à la tête des ménages. Selon les données fournies par l'Institut de l'Emploi et de la Formation Professionelle (IEFP), en 1998 des 53 micro-projets financés, 32 répondaient à des sollicitations des hommes et 21 à celles des femmes (39,6%). Il s'agit d'un domaine o� les femmes nécessitent d'un réel appui et qui doit être renforcé. Le Programme National de Lutte contre la Pauvreté accorde une priorité à la formation, l'information et à la concession de crédits pour le développement de micro-entreprises et d'activités génératrices de revenus en veu de promouvoir l'autonomie des femmes. Le programme ayant débuté récemment, il n'est pas encore possible de mesurer l'impact des interventions en cours sur la population féminine et sur la population masculine.

DEUXIÈME PARTIE

MESURES FINANCIÈRES ET INSTITUTIONNELLES


Les fonds attribués à l'Institut de la Condition Féminine sont réellement très réduits dans le cadre du Budget Ordinaire de l'Etat. Les résultats obtenus jusqu'à ce jour peuvent être davantage attribués aux investissements faits dans les différents secteurs et qui ont la population en général pour cible et qui ont également bénéficié les femmes sans que pour autant les spécificités de genre soient tenues em compte de fa�on systématique. Par exemple dans le domaine de l'éducation de nombreux investissements ont été faits dans les infrastructures, la réforme de l'enseignement, la capacitation des ressources humaines ainsi que l'attribution au secteur d'un budget représentant 17,7% du Budget Général de l'Etat auront certainement bénéficié les populations des deux sexes compte tenu que la Constitution de la République stipule l'egalité d'accès sans distinction en fontion du sexe.

L'appui des agences de coopération internationale bilatérale et multilatérale, bien qu'insuffisante face aux défis auxquels l'Institut est confronté ont permis de soutenir la mise en oeuvre du Plan d'Action National pour la promotion de la Femme - 1996-2000, en fournissant un appui au renforcement de l'ICF en termes d'acquisition de matériels, équipements, documentation, réalisation d'activités de formation, d' information, activités d'animation et de sensibilisation au niveau communautaire en Genre et Développement et autres thèmes relatifs à la famille, législation, mobilisation sociale, santé sexuelle et reproductive, environnement, capacitation des ressources humaines, études, enquêtes, réalisation de séminaires, édition de brochures et de matériels de difusion et divulgation, réalisation d'ateliers, participation aux rencontres internationales, expertise internationale en Genre, Population et Développement, entre autres.

L'Institut de la Condition Féminine a développé des relations de partenariat avec des organismes gouvernementaux, en particulier, la Direction Générale du Plan et l'Institut National des Statistiques (INE) placés sous la tutelle de la Vice-Primature dans le cadre de la mise en oeuvre de la Politique Nationale de la Population, avec le Ministère de la Santé, de l'Education, des Sciences, Jeunesse et Sports, le Ministère de la Culture et de la Communication sur la base de protocoles d'accords pour l'utilisation des mass-médias, le Ministère de l'Emploi, Formation et Integration Sociale, de l'Agriculture, Alimentation et Environnement et l'Assemblée Nationale.

Dans le cadre du partenariat avec les muncipalités, des antennes ont été créées au niveau des Cabinets Techniques Intermunicipaux pour le suivi de la promotion de la Femme et de l'égalité et l'équité entre les sexes.
Les principales organisations non gouvernementales avec lesquelles, l'Institut a agi en partenariat sont l'OMCV, la MORABI, l'Atelier-Mar, l'AMECV dans le cadre du projet �Genre, Population et Développement� dans la mise en oeuvre des activités de formation pour les opérateurs de terrain, d'information, d'animation et de sensibilisation au niveau communautaire et du grand public en milieu rural et urbain, ainsi qu'avec une ONG spécialisée dans le domaine des Droits de l'Homme, l'Association pour la Solidarité et le Développement "Zé Moniz".

Parmi les partenaires de la coopération internationale qui ont eu des relations de coopération technique et financière, de collaboration et concertation avec l'ICF, on retient au niveau de la coopération multilatérale, les Agences des Nations Unies, en particulier, le FNUAP qui, depuis 1995, a d'abord financé les déplacements des participants du pays à Beijing et de nombreuses activités dans le cadre du projet �Femmes et Développement� et poursuit son programme de coopération en soutenant le principal projet de l'ICF �Genre, Population et Développement� (1998-2000), l'UNICEF, l'UNIFEM qui ont co-financé une campagne médiatique d'un an sur la violence envers les femmes et la contribution des femmes à une culture de la paix. Au niveau de la coopération bilatérale, on retient la Coopération Fran�aise, la Coopération des Pays-Bas qui ont financé la mise en place d'un centre de documentation et une formation en Genre et Planification, l'USAID a financé des études et documents préparatoires de la Conférence de Beijing et des séminaires de divulgation de la Plateforme de Dakar ainsi que la Coopération Suisse.

L'Institut de la Condition Féminine (ICF) crée en 1994 est l'organisme rattaché à la Primature et qui a pour attribution promouvoir l'egalité et l'equité entre les sexes et l'intégration effective et visible de la femme dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique dans le développement du pays.

Il relève des compétences de l'Institut, notamment: i) - fonctionner comme un espace d'intégration et d'articulation horizontale des mesures sectorielles du gouvernement relatives à la problématique de la femme et du développement ainsi que de l'égalité d'opportunités entre les hommes et les femmes en contribuant à la définition de la stratégie et de la politique du gouvernement en la matière ; ii) - élaborer ou promouvoir l'élaboration et l'exécution des programmes, plans, actions et projets spécifiques de promotion de la femme dans la société ; iii) - créer des espaces de dialogue, coopération et concertation avec des associations et organisations de la société civile représentatives de la femme, visant la quête de consensus nationaux sur les questions fondamentales de la problématique de la femme et sur le développement d'iniciatives conjointes ou articulées de promotion féminine ; iv) - étudier, proposer les mesures à prendre en vue d'une adéquation permanente de la législation nationale relative à la condition féminine ; v) - développer des actions d'information et de sensibilisation de l'opinion publique en général et de la couche féminine en particulier, sur la condition féminine et les droits des femmes visant le renforcement de leur participation effective dans tous les domaines du développement du pays.

Ainsi, la mission de l'ICF consiste à assurer la coordination de toutes les interventions dans le domaine Genre et Développement, à veiller à la réelle intégration de l'approche Genre dans les politiques et Plans de développement, à assurer le suivi et l'évaluation de leur mise en oeuvre ainsi que d'entreprendre des actions en vue de promouvoir des changements tant au niveau des pratiques institutionnelles que des mentalités et l'élimination progressive des stéréotypes dans la société qui empêchent la pleine intégration des femmes dans le processus de développement national.

Les termes statutaires établissent que les organes de l'ICF sont la Présidence et le Conseil Général. La Présidente représente l'ICF et exerce tous les pouvoirs inhérents à la direction, à l'orientation et la gestion globale. La Présidente est appuyée et assistée dans la prise des décisions par un Conseil Technico-Administratif. Le Conseil Général est un organe de programmation, coordination et orientation générale des activités de l'ICF, assurant également un espace de participation et de concertation des départements gouvernementaux et des organisations non gouvernementales dans la définition et l'exécution des politiques relatives à la femme. Il est composé par : i) - la Présidente de l'ICF, ii) - cinq (5) représentants choisis parmi le personnel de direction des domaines de l'administration considérés d'intérêt compte tenu les objectifs de l'ICF, notamment de par l'incidence que leurs politiques respectives peuvent avoir sur la problématique de la femme, iii) - cinq (5) représentants des organisations privées représentatives des femmes et dont les objectifs s'accordent avec ceux de l'ICF, ou des organisations dont le champ d'action ou programme vise la promotion de la femme ou l'égalité.

Actuellement, l'Institut dispose de quatre cadres techniques de niveau universitaire dont la Présidente, une Directrice des Services, une journaliste, une sociologue. L'Institut dispose d'un centre de documentation informatisé et moderne et d'un documentaliste responsable du centre. Un comptable, une secrétaire, une standardiste, un chauffeur et une femme de ménage intègrent également l'équipe de l'ICF composée au total de 10 cadres qui sont tous impliqués dans la mise en oeuvre du Plan d'Action National.

L'ICF a pour mandat de pomouvoir l'intégration effective de l'approche Genre dans tous les plans sectoriels de développement et dans les politiques gouvernementales, d'en assurer le suivi et l'évaluation ainsi que d'orienter ses actions dans le sens de promouvoir des changements au niveau des pratiques institutionnelles et des mentalités dans la société en ce qui concerne les relations entre les genres.

Le concept du genre est un concept nouveau au Cap-Vert. L'introduction de cette variable dans toutes les analyses de situation des secteurs a été adoptée après la Conférence de Beijing. Pour ce faire de nombreuses actions ont été entreprises en vue de rendre effective l'intégration horizontale de l'approche genre dans tous les domaines. Entre 1998 et 1999, des activités de formation pour des cadres techniques des ministères et des opérateurs de terrain ont été conduites visant la mise en place d'instruments et de mécanismes de suivi de la mise en oeuvre du processus d'intégration de l'approche Genre dans tous les programmes, plans et politiques gouvernementaux. Des antennes et une équipe de suivi au niveau de chaque ministère ont été désignées. Un Plan d'Action Nacional axé sur le Genre est en cours d'élaboration impliquant les organismes et institutions gouvernementales et les ONGs.

Un état des lieux en matière de promotion de l'egalité et de l'équité entre les sexes s'est traduite en la réalisation et la divulgation de trois études, à savoir, une évaluation de la mise en oeuvre du Plan d'Action National pour la Promotion de la Femme, une étude en vue de l'élaboration du Rapport du pays sur la mise en oeuvre de la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination envers les Femmes qui, globalement, indique des avancées significatives en matière de renforcement du cadre législatif de protection des droits des femmes dans de nombreuses aires ainsi que des succès dans les domaines de la santé et de l'éducation. Toutefois, l'étude révèle la persistence des stéréotypes nuisibles au développement des femmes et recommande que ceux-ci méritent une attention particulière de toute la société dans le sens de promouvoir des changements dans les rapports hommes-femmes.

D'autre part une étude sur la violence pratiquée envers les femmes fournissant aux décideurs politiques et à la société en général des éléments pour appuyer leurs réflexions et leurs interventions en la matière a été conduite. La violence familiale affectant surtout les femmes et les enfants dans les ménages est une préoccupation qui selon l'étude, ne s'exprime pas dans les données des institutions sanitaires, judicaires, de la police d'ordre public entre autres puisque le nombre de plaintes continue insignifiant pour de nombreuses raisons socio-culturelles. Ces études ont également comblé un vide en ce sens qu'elles ont permis de systématiser, compiler les données désagrégées par sexe et âge existantes et d'identifier de nombreux domaines o� l'absence de ces données limitent une analyse de genre. Dans le domaine de l'agriculture par exemple, les données désagrégées par sexe datent de 1988 et un autre recensement à être réalisé l'année prochaine permettra de disposer des données quantitatives et qualitatives en la matière. Des stratégies sectorielles devront être tracées sur une base plus précise et qui devront tenir compte des spécificités de sexe de la population dans le cadre de l'elaboration du prochain Plan National de Développement.

Toujours dans le souci d'associer les hommes et les femmes à la réflexion de la problématique du déséquilibre entre les genres, de nombreuses activités de sensibilisation sont développées dans les mass-médias et au niveau communautaire en vue de promouvoir des changements dans la société en général sur la législation, les rapports entre les genres, les activités des ONGs opérant dans le domaine Femme et Développement, les droits des femmes et de la famille, la violence contre les femmes, la contribution des femmes à la construction d'une culture de la paix, la SMI/PF, la Santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes, la responsabilité parentale des deux sexes.

Le Ministère de l'Emploi, de la Formation Professionelle et de l'Intégration Sociale (MEFIS), à la suite du dernier remaniement ministériel (Mai 1998) par l'Arrêté Ministériel n� 67/98 du 31/12/98 s'est vu attribuer la mission de mettre en oeuvre la politique de promotion de la femme (Chapitre I - Dispositions Générales - Article 1 : Nature et Attributions: "Le Ministère de l'Emploi, Formation et Intégration Sociale est le département gouvernemental responsable pour la conception, la coordination, l'exécution et l'évaluation des politiques spécifiques définies par le gouvernement pour les secteurs du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle, de la protection des mineurs, de la promotion de la femme et de l'appui à la famille et la sécurité et l'intégration sociale").

A la suite des élections locales, en 1991 et ensuite en 1996, a permis la mise en place de chambre municipales indépendantes des maires chargés de la gestion des affaires municipales. Les pouvoirs de l'Etat sont transferés progressivement aux collectivités locales, mais parfois sans une préparation adéquate et sans les moyens indipensables pour faire face aux défis du développement local.

Sur le plan politique, la décentralisation est très avancée au Cap-vert du point de vue des options prises et des responsabilités transférées. Cependant, il faut constater que l'opérationnalisation de cette politique se heurte à de nombreux obstacles liés entre autres, aux compétences techniques et aux moyens financiers et matériels réellement disponibles dans les municipalités.

Au niveau décentralisé, les responsables des Services Municipaux de la Promotion Sociale et les services déconcentrés des ministères impliqués se chargent de désigner un cadre pour le suivi et la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement en matière de promotion de l'égalité et de l'équité entre les sexes et de la promotion de la condition de la femme.

Le soutien à la décentralisation de la politique de promotion de l'égalité et de l'équité entre les sexes prévoit la création de mécanismes de concertation et de coordination entre le gouvernement central, le pouvoir local et les ONGs visant la promotion de la participation communautaire. Le Conseil Général de l'ICF est l'un d'entre eux ainsi que les Cabinets Techniques Intermunicipaux qui regroupent différentes muncipalités sur la base de certains critères définis.

Les organisations des femmes du Cap-Vert sont regroupées autour de la "Plateforme des ONGs" qui compte environ 90 associations et organisations. Leurs activités de promotion du développement se concentrent dans différents secteurs, dont celui de la promotion de la femme, de l'enfance et de la jeunesse. Deux ONGs ont pour cible uniquement les femmes : Organisation des Femmes du Cap-Vert (OMCV) et Association des Femmes Entrepreneurs du Cap-Vert (AMECV). La MORABI (Association d'apui à l'auto-promotion de la femme dans le Développement) ne travaille pas exclusivement avec la population féminine mais les couches les plus pauvres de la population féminine sont le centre de leurs activités. Pour les ONGs comme la VerdeFam et la Caritas Capverdienne qui ont pour cible la famille, la femme est aussi un partenaire privilégié dans leurs interventions dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

- OMCV : a été créee le 27 mars 1981 à partir du constat des femmes de "la nécessité d'avoir un instrument de lutte à travers lequel elles pourraient participer dans la reconstruction nationale". Aujourd'hui 12.000 membres poursuivent encore les objectifs de lutter pour l'émancipation de la femme capverdienne et son intégration effective dans la société, en contribuant à la création d'un cadre juridique et légal de protection des droits de la femme, à l'elimination de certaines pratiques et coutumes conduisant à l'exclusion de la femme du processus de développement. Les principaux objectifs de l'OMCV sont : i) Identifier et aider les femmes dans la quête des solutions les plus appropriées à leurs problèmes liés à l'Egalité des droits dans la famille, dans l'Education, le Travail et l'accès aux soins de santé ; ii) contribuer à l'elimination de qualquer type de discrimination et violence dont la femme puisse être l'objet ; iii) appuyer les femmes dans la lutte pour leur indépendance économique, sociale et culturelle au sein de la famille et des communautés ; iv) promouvoir la solidarité entre les femmes ; v) fournir des services d'assistance technique et de consultance dans les domaines d'identification, négociation et suivi des projets concernant l'amélioration des conditions de vie des femmes ; collaborer avec toutes les organisations nationales régionales et internationales à vocation pour la promotion de la femme et sa participation au développement. Ses activités ont une portée au niveau national. L'OMCV poursuit ses efforts visant la promotion du développement comunautaire. Ses objectifs à moyen et long terme sont : i) créer des espaces d'intervention et de concertation avec différents intervenants dans la lutte contre la pauvreté ; ii) accorder la priorité aux femmes chefs de famille ; iii) chercher des voies et moyens favorisant une intervention plus effective de la femme dans les secteurs des petites et moyennes entreprises ; iv) promouvoir la formation des adolescentes en vue de leur intégration dans le marché de l'emploi. Les principales activités développées sont :
Santé : i) promouvoir des activités communautaires ciblant des jeunes de 13/19 ans ; ii) prévention de la grossesse précoce ; iii) - prévention des MST/Sida ; iv) planning familial; v) - hygiène individuelle et de l'environnement.
Education et Formation professionelle : i) dans les domaines de l'art ménager, couture, broderie, tisselage, céramique, gestion comerciale, comptabilité et marketing ; ii) gestion d'environ 90 écoles maternelles pour enfants âgés de 4-6 ans appuyant les femmes qui travaillent.
Economie : i) concession de crédits aux femmes pour la promotion d'activités génératrices de revenus.
Droits de la femme : i) Cabinet d'appui juridique aux femmes , ii) - Centre conseil pour femmes victimes de violence.

- MORABI : est une ONG de développement, créee en 1992 et constituée de 150 membres sans distinction de sexe, ouverte à toutes les personnes qui acceptent les statuts de l'Organisation. Les membres proviennent de tous les horizons et mettent à disposition de l'ONG des connaissances et des compétences trés diversifiées. L'équipe permanente est constituée de 9 personnes, appuyées par 16 techniciens volontaires à temps partiel.
Son but est de favoriser l'insertion et la position sociale des femmes capverdiennes et de promouvoir leur participation au développement économique, social, culturel et politique de leurs communautés et du pays, de manière à améliorer les conditions de vie des femmes et de leurs familles. Les actions de la Morabi se développent autour de 5 grands programmes: i) Progamme de développement socio-communautaire ;
ii) programme de réinsertion socio-économique de la femme ; iii) programme de promotion de la santé des femmes ; iv) programme de lutte contre la désertification et les effets de la sècheresse ; v) programme de promotion de la participation de la femme dans la vie publique et politique (mobilisation sociale).

Ces actions se traduisent en des actions de formation , renforcement de la capacité professionnelle, création de micro-entreprises, associativisme, gestion et comptabilité, techniques de conservation, transformation et commercialisation, animation et gestion de projets, cercles de culture, information, Education et comunication, organisation communautaire, habitations/logements adéquats, construction et gestion d'écoles maternelles, infrastructures communautaires telles que l'eau et l'assainissement, formation de formateurs de promoteurs de santé, formation de promoteurs de santé, unité mobile de prestation de services de santé reproductive et sociale et de sensibilisation en la matière, formation en genre et développement, formation en diagnostic participatif diffusion des droits de la femme au niveau communautaire, entre autres. Elle a une portée nationale.

- L'AMECV : créee en 1992, elle a son siège à Mindelo dans l'�le de S.Vicente. Elle concentre ses activités dans cette même �le. L'objectif de cette ONG est d' "appuyer à l'organisation des femmes entrepreneurs et professionelles". Ses objectifs se situent plus concrètement dans les domaines du développement communautaire, de l'enseignement scolaire, de la production, de la formation artisanale, du micro-crédit, de la santé, de la SMI/PF et de la citoyenneté.

Les principaux partenaires internationaux, multilatéraux et bilatéraux, et nationaux des ONGs sont : Le Fonds Canadien d'initiatives locales, l'Union Européenne, le PNUD/UNSO, l'UNICEF, l'IPPF, l'UNESCO, le FNUAP, la Coopération Suisse, la Coopération Fran�aise, la Coopération Espagnole, l'Ambassade des Etats Unis, l'USAID, l'ICEIDA, l'Ambassade des Pays-Bas.Les différents ministères du gouvernement, Santé, Coordination Economique, Agriculture, Animation et Environnement, Pêche, Education et Promotion Sociale, les Municipalités et certaines entreprises privées.

La Plateforme des ONGs constitue un centre d'information commun de toutes les ONGs du pays. Une feuille d'information est régulièrement publiée par la Plateforme des ONGs et par l'OMCV.


TROISIÈME PARTIE

ACTIONS ENTREPRISES DANS LES DOMAINES
CRITIQUES DU PROGRAMME D'ACTION
DE BEIJING


Femmes dans la prise de décision :

Les principales réformes adoptées depuis 1995 en vue d'améliorer la participation des femmes à la prise de décision au Cap-Vert consistent surtout en l'assomption à part entière par le gouvernement du Plan National d'Action pour la promotion de la Femme - 1996-2000 - élaboré après la Conférence de Beijing et sur la base d'un consensus national . La création de l'Institut de la Condition date de 1994 et son placement sous la tutelle de la primature est un précieux atout qui augmente sa capacité d'influencer les politiques gouvernementales au plus haut niveau.

Au niveau de la fonction publique, les femmes représentent 54% du total des fonctionnaires de tous niveaux. Elles sont 45% des cadres techniques des niveaux moyen et universitaire, 22% des cadres du corps diplomatique, 23,2% des membres avec des responsabilités au niveau des tribunaux.

Au niveau du pouvoir législatif, les femmes représentent 11,1% des Députés à l'Assemblée Nationale. Au niveau du pouvoir exécutif , la composition du Gouvernement actuellement est de 2 Ministres femmes sur un total de 10 Ministres(20% des Ministres) et 3 Secrétaires d'Etat femmes pour un total de 5 Secrétaires d'Etat (60% des Secrétaires d'Etat).

Le pays compte 17 mairies. Au niveau des mairies, il n'y a aucune femme Mairesse, ni aucune Présidente de l'Assemblée Municipale. Il y a 20 députées des chambres municipales et 13 adjointes au Maire

De nombreuses dispositions législatives et politiques respectent le principe de l'égalité entre Hommes et Femmes dans tous les domaines. Le cadre juridique et légal ainsi que les politiques et plans nationaux de développement du pays respectent le principe de l'egalité entre les hommes et les femmes. On peut affirmer qu'il n'existe dans le pays aucune forme de discrimination et/ou restriction formelle et légalement établie. Il n'existe pas non plus de registres officiels de recours aux tribunaux pour obtenir la décrétation ou la révogation de situation violant les droits de la femme.

La récente loi électorale reformulée et approuvée par le parlement definit que les listes proposées aux élections doivent comporter une représentation équilibrée des deux sexes. Il est également stipulé que la subvention électorale de l'Etat peut pénaliser ou accorder un prix aux partis politiques ou coligations de partis dont les listes sur le plan national dépassent ou non les 25% des membres élus de sexe féminin. Après cette mesure législative, il reviendra aux femmes de démontrer que indépendamment du principe de quotas, sa présence future dans les postes électifs ne se devra pas seulement aux faveurs découlant de sa condition sexuelle.

La violence à l'égard des femmes :

La violence conjugale est condamnée pénalement dans le pays. Récemment les femmes ont eu droit à davantage de protection en cas de violence domestique, l'article n� 4 do decrêt ministériel n� 4/97 du 28 avril, qui comble un vide jusqu'alors existant par rapport à la violence silencieuse, et en renfor�ant les garanties de défense des femmes lorsque soumises à des violences familiales de la part de leurs conjoints. Mais de toute fa�on, elle s'applique tant aux hommes qu'aux femmes dans la mesure o� elle stipule que la loi :

� Prévoit une punition avec une peine de 1 à 5 ans à quiconque inflige à son conjoint en union in facto dans les termes de la loi civile ou à celui qui vit dans des conditions analogues à des conjoints, de mauvais traitements physiques et psychiques. Si de ces faits il en résulte des offenses graves à l'intégrité physique l'agent est puni avec une peine de prison de 2 à 8 ans et s'il en résulte la mort ou l'incapacité physique permanente, l'agent est puni avec une peine de prison de 4 à 10 ans.� Une récente étude a mis en évidence un nombre assez important de conjoints condamnés pour des cas de violence avec homicide.

Au Cap-Vert, on assiste à une augmentation des dép�ts de plaintes de cas de femmes victimes des abus sexuels, ce qui ne signifie pas nécessairement que les cas aient augmenté. Culturellement, la femme ne fait pas l'objet d'une quelconque différence sur la base du sexe lorsque confrontée avec le mariage. La différence sexuelle est toutefois une préocupation lorsque qu'elle se manifeste à travers la violence familiale qui constitue une réalité de grand nombre de familles capverdiennes. En 1997, la procuration Générale de la République a enregistré 108 cas de procès qui ont été introduits dans l'année et par accumulation avec les cas déjà enregistrés, le nombre s'élèvait à 644 cas (viols, rapts, attentats à la pudeur, entre autres). Cette violence a été la cause de crimes et d'homicides ainsi que d'offenses corporelles graves de la part des femmes envers leurs maris, à la suite d'une perte de contr�le total face aux nombreuses situations de violences auxquelles elles sont soumises durant de longues périodes.

La suite réservée aux plaintes pour violence conjugale se caractérise pour la plupart du temps par la lenteur des procédures. L' OMCV en particulier, essaie de répondre aux nécessités des femmes en situation particulièment difficile, dans des centres de councelling mais là aussi, on se heurte à la lenteur des procédures judiciaires. Les Cabinets d'Appui Juridique et les Centres Conseils pour femmes victimes de violence ciblent uniquement les femmes et ne comportent pas de services d'acceuil pour les hommes qui est un public qui doit être ciblé aussi afin de les impliquer, d'attirer leur attention sur leur responsabilités dans cette problématique et promouvoir des changements de mentalités et de comportements.

Il n'y a pas de centres d'hébergement pour les femmes qui très souvent se retrouvent également expulsées de leur logis avec leur enfants. D'autre part, les services de la police d'ordre public ne possèdent pas toujours les compétences nécessaires pour répondre de fa�on appropriée � ce genre de situation. Des actions concertées de formation et d'information sont en cours avec le Ministère de la Justice et de l'Administration Interne en vue de former, d'informer les agents de la police d'ordre public dans l'acceuil le plus aproprié dans les cas de violence envers les femmes, d'autre part, il y a un efffort dans le sens d'incentiver les femmes à intégrer la police d'ordre public pour les spécialiser avec les hommes dans l'acceuil et le conseil aux femmes victimes de violence. La création d'une section de la Justice de la Famille est une des mesures adoptées en vue d'améliorer et d'accélérer les processus en rapport avec la situation des femmes et des enfants en situation de conflit familial.

On ne dispose pas encore d'une analyse des cas traités par les tribunaux du pays et basée sur les plaintes des femmes pour non respect de leurs droits sur le divorce et l'héritage.

Les femmes et la lutte contre la pauvreté :

La politique de développement que le Gouvernement a inscrit dans le IVème Plan National de Développement 1997-2000 (PND) vise une insertion dynamique du Cap-.Vert dans l'économie mondiale dans le cadre d'un modèle de développement économique et social auto-soutenu: "Les grandes options du PND établissent un cadre de la réalité internationale qui met en évidence les menaces et les opportunités qui se présentent au Cap-Vert. Il en ressort que la globalisation des économies tend à permettre l'extension du système économique mondial à d'autres espaces en créant des opportunités de développement. D'autre part, comme il a été référé auparavant, elle créera de nouveaux exclus tant en ce qui concerne les pays, les régions ou encore les couches sociales dans un pays et qui pourront être l'un des pays, régions, ou couches sociales déjà existant" ( renfor�ant leur l'exclusion).

C'est conscient des nombreux défis que pose l'option de développement adoptée dans le sens de l'insertion du pays dans l'économie mondiale et des effets négatifs que la quête de la simple croissance économique sans une perspective plus globale de développement peut entra�ner sur la population féminine que certains jalons ont déj� été posés.

On retient le Programme National de Lutte contre la Pauvreté mais il faut signaler également les nombreuses actions dans le cadre du développement du marché et de l'initiative privée, des mesures importantes comme la politique budgétaire, du taux de change, monnétaire et fiscale, la réforme du système de l'éducation, la promotion des ressources humaines, la promotion de l'investissement dans les secteurs des pêches et du tourisme qui sont autant de mécanismes privilégiés par le gouvernement pour promouvoir le bien-être économique, social, politique et culturel des citoyens.

Un suivi rigoureux de l'impact de toutes ces mesures sur certaines couches de la population s'impose. A travers d'études, d'enquêtes, et de la mise en place de tout un système de suivi et d'évaluation des incidences de la politique macro-économique le gouvernement, à travers l'Institut, se propose d'analyser l'évolution, à court, moyen et long terme, de la situation des femmes par rapport a celle des hommes dans tous les domaines. Dans une société qui stimule la compétivité il est pourtant indispensable que les femmes ma�trisent les compétences requises pour réduire certains effets négatifs qui pourraient l'exclure et empécher sa réelle intégration dans le processus de développement national.

Le Programme National de Lutte contre la Pauvreté (PNLP, 1997) au Cap-Vert a démarré récemment et les expériences menées ne sont pas encore susceptibles d'être évaluées quant à la portée de leur impact sur les populations. A partir du constat que la population féminine est une couche de la population particulièrement touchée par le problème de la pauvreté, le PNLP intègre l'approche du Genre de fa�on transversale dans toutes les stratégies et actions tracées et définit un chapitre spécifique de promotion des femmes en particulier celles chefs de famille qui figurent parmi les plus pauvres.

Education et Formation des femmes :

L'education est un des secteurs qui a connu de grands succès depuis l'indépendance du pays en 1975. En effet, en 24 ans, la réduction du taux d'analphabétisme est extrêmement encourageant en se situant à l'heure actuelle à 16,2%. La politique de l'éducation a pour référence la Conférence Mondiale sur l'Education pour Tous (Jomtien, 1990) et le Sommet Mondial de l'Enfance. En matière d'accès aux infrastructures scolaires, le déséquilibre entre les sexes est pratiquement insignifiant et seulement parmi certaines femmes adultes persistent encore des resistances à la fréquentation des cours d'éducation et d'alphabétisation des adultes. La révision des manuels scolaires est un des soucis des responsables du secteurs, ainsi que la formation en Genre et Santé Sexuelle et Reproductive dirigées au corps enseignant pour que soient introduits des changements dans les pratiques institutionnelles et dans le processus d'enseignement-apprentissage.

Toutes les formations dispensées par le Ministère compétent sont mixtes mais par exemple certaines formations sont essentiellement procurées par des filles ou par des gar�ons, comme le cas par exemple de la formation féminine (ménagère) de l'Ecole Technique de S.Vicente, o� les cours de broderie, culinaire et couture sont surtout fréquentés par des jeunes filles.

Les femmes et l'économie:

En milieu rural, les femmes représentent 97% des actifs dans les fronts à haute intensité de main d'oeuvre et elles se concentrent dans les fonctions n'exigeant aucune formation professionelle et pourtant les moins rémunérées par rapport à celles qu'exercent les hommes.

Dans le secteur primaire, elles occupent les exploitations agricoles soumises aux régimes d'exploitation les moins productifs, soit 42% des cultures pluviales, 23% des cultures irriguées, et 20% des cultures dites mixtes (pluviales et irriguées). 36% des exploitations agricoles sont dirigées par des femmes.

Les femmes sont particulièrement représentées dans le secteur informel o� elles constituent 80 à 90% des actifs du secteur, dans le commerce, la vente des produits de l'agriculture et de l'élevage ainsi que ceux de la pêche.

Les femmes ont droit au même pied d'égalité que les hommes à l'accès à l'emploi, à des conditions de travail adaptées et à l'accès au crédit.

Elles bénéficient au même titre que les hommes de l'accès � l'activité commerciale et il n'existe aucune disposition particulière les bénéficiant par rapport aux hommes.

Les femmes partagent des mêmes droits que les hommes à l'héritage et à l'ouverture d'un compte bancaire sans avoir à recourrir à l'autorisation du conjoint.

Il y a une loi sur le micro-crédit qui accorde la priorité aux femmes qui ont ou sont désireuses de développer des micro-entreprises une fois qu'elle justifient les investissements auxquels sont destinés les fonds sollicités. Par le biais des ONGs qui établisssent des contrats-programmes avec le Ministère des Affaires Economiques (Secretariat d'Etat des Finances) ou par les fonds de crédit des Municipalités, les femmes ont droit à accéder à un plafond établi par les ONGs. Elles n'ont pas besoin de l'autorisation du mari ou du père pour avoir accés aux crédits. Par ailleurs, comme très souvent elles se révèlent meilleures gestionnaires que les hommes, dans le contexte familial, elles sont indiquées par leur conjoint pour déposer les demandes de crédit auprès de autorités compétentes. En ce qui concerne les montants les plus réduits, les ONGs nationales assurent la concession, le suivi et l'évaluation des fonds octroyés en fonction des activités indiquées dans les demandes. La Banque nationale concède des montants pour des investissements de plus grande envergure.

La promotion de l'egalité et de l'équité entre les sexes au prochain millénaire:

Le Gouvernement du Cap-Vert envisage la promotion de l'égalité et de l'équité entre les sexes au cours du prochain millénaire comme une priorité dans le cadre du développement durable national.

C'est ainsi que la poursuite et le renforcement des actions entreprises à partir de 1995 dans le cadre des programmes et politiques du gouvernement en faveur d'un développement équilibré et d'un partage des responsabilités au niveau public et familial entre les hommes et les femmes devra se traduire par :

i) - le renforcement du cadre institutionnel existant, notamment de l'ICF et
des ONGs tant du point de vue des ressources humaines, matérielles et
financières ;

ii) - la formulation d'un plan d'action multisectoriel centré sur le genre
resituant les principaux domaines d'intervention prioritaires en tenant
compte des nécessités des groupes cibles différenciés par sexe;

iii) - la mise en oeuvre effective de tous les mécanismes de concertation et
de suivi de l'intégration de l'approche genre dans les politiques
nationales;

iv) - la prise en compte effective de l'approche Genre dans tous les
programmes, plans et politiques de développement national ;

v) - Le renforcement des moyens techniques, matériels et budgétaires pour
la mise en oeuvre du programme national de promotion de l'egalité et de
l'équité entre les sexes par la mobilisation de tous les parternaires du
développement tant nationaux publics et privés qu' internationaux;

vi) - Accorder une priorité à la Politique Nationale de Lutte contre la
Pauvreté et de la Promotion de la Femme en vue d'améliorer les
conditions de vie des femmes les plus démunies, en particulier dans le
milieu rural .

vii) - Intensifier les activités de formation, d'information et de sensibilisation
en vue de promouvoir le changement des mentalités et comportements
nuisibles au développement des femmes dans différents domaines.

viii) - Augmenter la capacité de prise de décision des femmes tant au niveau
public que privé et sa participation aux instances de décision
nationales et de leurs communautés.




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