DECLARATION DE LA DELEGATION BENINOISE A LA CONFERENCE
DE
SIGNATURE DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES CONTRE LA
CORRUPTION
Présentée par Monsieur Dorothé C. SOSSA, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice,
de la Législation et des Droits
de l'Homme.
MERIDA, 9-11 DECEMBRE 2003
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi avant
tout, en mon nom propre et au
nom des membres de la
délégation qui m'accompagne, de remercier le peuple mexicain pour son accueil, son hospitalité et la remarquable organisation de la présente conférence.
Je profite également
de l'occasion pour adresser mes félicitations au Président ainsi
qu'aux membres de son
bureau pour leur
brillante élection à la direction
de nos travaux. Je tiens aussi à exprimer
une fois encore ma compassion pour
le décès de l'ex-ambassadeur colombien Hector Charry SAMPER qui a si intensément donné ses dernières
forces à la confection
de la Convention qui nous réunit ici
ce jour. Nous disons notre sympathie
à la famille et au gouvernement du pays de ce combattant pour un monde meilleur.
Comme vous le savez, l'Assemblée Générale des Nations Unies a, dans sa résolution
55/61 du 04 décembre 2000,
décidé d'élaborer un instrument juridique international contre la corruption.
Après sept (07) sessions tenues entre le 21 janvier
2002 et le l' octobre 2003, le texte
de la Convention des Nations
Unies a été adopté le
31 octobre par la résolution 58/04
des Nations Unies.
La République
du Bénin qui, consciente des ravages de la
corruption et de son effet
de frein à ses efforts de développement économique et social, a participé avec
assiduité à ces différentes sessions, se réjouit de cet
aboutissement et voudrait
porter à la connaissance de cette
auguste assemblée que,
depuis plus d'une décennie, elle s'est engagée résolument dans la lutte contre la corruption. Elle l'a fait d'abord par sa constitution du 11 décembre 1990 et, plus concrètement ensuite, en créant une Cellule de la Moralisation de la Vie Publique,
rattachée directement au Président de la République, et en renforçant les
structures de répression de la corruption.
Dans le cadre de cette lutte, plusieurs
dispositifs ont été mis en place:
- un code d'éthique et de moralisation des
marchés publics a été élaboré et permet de réduire sensiblement la
corruption dans les contrats conclus entre les entreprises privées et l'Etat ;
- un
guide des usagers de l'administration;
il s'agit d'un document
qui informe ceux-ci des conditions d'obtention des prestations de l'administration publique et des recours
dont ils disposent en cas de carence de celle-ci.
Par ailleurs,
des émissions éducatives
de masse radiotélévisées
sont organisées pour dénoncer les tares et dysfonctionnements de notre administration publique et pour
indiquer le strict respect des lois.
En un mot,
plusieurs initiatives
ont été prises
par le gouvernement et pour
couronner le tout, un
plan national stratégique de lutte contre la corruption a été élaboré. Ce plan a prévu la mise en place d'un observatoire pour donner l'impulsion nécessaire à toutes les structures de lutte contre la corruption et évaluer à terme leurs actions.
La plupart de ces actions sont répertoriées
sur le site Web de
la Cellule de la Moralisation de la Vie Publique
www.moralisation. ouv.bi.
Comme on pourra le constater
sur ce site, des résultats
très positifs et très appréciables ont pu ainsi
être obtenus.
L'historique Convention des Nations Unies contre la corruption facilitera la coopération judiciaire internationale et permettra de surmonter certaines difficultés internes ou internationales qui favorisent l'impunité.
Ainsi, grâce à cette Convention, il sera, entre autres, possible de:
- travailler
au plan planétaire à prévenir ce grave fléau ;
- bénéficier
de l'assistance technique,
collecter, échanger et analyser les informations sur la
corruption ;
- transférer
des procédures pénales ;
- transférer
les condamnés ;
- surmonter
les difficultés liées
au secret bancaire.
C'est donc tout
naturellement que mon
pays se félicite de la tenue effective de la présente conférence de signature de la convention des Nations Unies qui viendra
donc renforcer et soutenir les dispositions légales et réglementaires internes
qu'il a déjà mises en
place.
Le gouvernement
de la République du Bénin prend l'engagement
ferme de transmettre dans les meilleurs délais à l'Assemblée Nationale, pour ratification, la présente convention. Il démontrera ainsi, une fois encore, la volonté politique du Président de la République, Monsieur Mathieu KEREKOU
de faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
Je vous remercie.