14 mai 2017 – Au Forum de ‘la Ceinture et la Route’ qui se tient à Beijing, en Chine, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné dimanche que le « monde multipolaire » a besoin d’une coopération multilatérale pour faire face aux menaces communes et saisir les opportunités partagées.

« Le monde d’aujourd’hui est à un moment critique. Nous sommes confrontés à des défis sans précédent et à des opportunités uniques, avec le potentiel d’un avenir largement contrasté », a déclaré M. Guterres à l’ouverture du Forum international de deux jours organisé par le gouvernement chinois.

Le Secrétaire général a rappelé que le monde a fait des progrès remarquables dans le développement humain au cours des dernières décennies. « La proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de moitié. La Chine seule a extrait plus de 600 millions de personnes de la pauvreté », a-t-il donné pour exemple, citant également les progrès mondiaux effectués dans l’accès à l’eau potable, à l’éducation et la santé ainsi que dans le renforcement des réseaux grâce aux innovations technologiques.

« Pourtant, nous savons aussi que des millions de personnes sont laissées pour compte. (…) Pour beaucoup, le chemin de la prospérité s’est avéré difficile à atteindre », a souligné M. Guterres, faisant référence aux inégalités sources de tensions sociales et de conflits, à la dégradation rapide des écosystèmes de la planète, aux dangers du changement climatique et aux conflits anciens toujours non résolus.

Pour le chef de l’ONU, le défi consiste à revitaliser la coopération internationale pour le bien commun et à créer des vies de paix et de dignité pour tous.

« Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le monde dispose de ressources suffisantes et de technologies de pointe pour mettre fin à l’extrême pauvreté, réduire les inégalités et placer la planète sur une trajectoire durable », a souligné M. Guterres, se félicitant de la mise en place du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le changement climatique et du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.

Renforcer les liens entre l’initiative ‘la Ceinture et la Route’ et les ODD

Beijing, le Secrétaire général a souligné le « potentiel immense » d’intégration économique de l’initiative ‘la Ceinture et la Route’ – un plan de commerce et d’infrastructures proposé par la Chine pour connecter l’Asie à l’Europe et à l’Afrique.

« Si l’initiative ‘la Ceinture et la Route’ et le Programme 2030 sont différents dans leur nature et leur portée, les deux ont le développement durable comme objectif primordial », s’est félicité M. Guterres. « Les deux s’efforcent de créer des opportunités, des biens publics mondiaux et une coopération gagnant-gagnant. Et tous les deux visent à approfondir la « connectivité » entre les pays et les régions: connectivité dans les infrastructures, le commerce, les finances, les politiques et, peut-être, le plus important, parmi les peuples ».

Pour le chef de l’ONU il est essentiel de renforcer les liens entre l’initiative chinoise et les Objectifs de développement durable. « Ces 17 Objectifs peuvent guider les politiques et les actions de la ‘Ceinture et de la Route’ vers un véritable développement durable », a-t-il souligné.

Le Secrétaire général a saisi l’occasion du forum de Beijing pour saluer l’action de la Chine comme « pilier central du multilatéralisme », rappelant le rôle clé qu’elle a joué dans l’élaboration du Programme 2030, l’adoption de l’Accord de Paris ainsi que son soutien accru aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Depuis le forum, M. Guterres a également appelé à aider les pays à réussir leur transition vers des énergies propres et a exhorté les donateurs à respecter leurs engagements vis à vis du Plan d’action d’Addis-Abeba.

Pour M. Guterres, l’initiative ‘la Ceinture et la Route’ rappelle clairement l’ancienne route de la soie dont l’esprit doit être amené vers de nouveaux sommets pour le bénéfice de tous. « Comme le dit un dicton chinois, « construire la route est le premier pas vers la prospérité ». Le système des Nations Unies est prêt à parcourir cette route avec vous afin d’atteindre les objectifs de développement durable et de respecter notre promesse de ne laisser personne de côté », a-t-il conclu.