12 avril 2017 – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est félicitée mercredi d’une percée importante pour convenir de normes internationales en vue d’élaborer des programmes de documentation des prises visant à empêcher le poisson capturé illégalement d’atteindre l’étal du commerçant ou l’assiette du consommateur.

Le projet de directives volontaires sur les programmes de documentation des prises de poisson a été adopté à l’unanimité la semaine dernière lors d’une consultation d’experts mettant fin ainsi à cinq années de négociation, a précisé la FAO dans un communiqué de presse.

Ces directives doivent être adoptées par tous les Etats membres de la FAO lors de la prochaine Conférence biennale de l’Organisation, du 3 au 8 juillet 2017, à Rome.

Une fois approuvées par la Conférence, elles serviront de référence internationalement reconnue pour les gouvernements et les entreprises qui souhaitent établir des systèmes de suivi du poisson à partir de son point de capture et à travers toute la chaîne d’approvisionnement, autrement dit « de la mer à l’assiette », afin d’empêcher les poissons pêchés illégalement d’entrer sur le marché.

A l’échelle mondiale, environ 91 à 93 millions de tonnes de poisson sont capturées chaque année. Les produits de la mer sont parmi les produits alimentaires les plus vendus au monde, leurs exportations ayant atteint 142 milliards de dollars en 2016.

En outre, on estime que la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INDNR) arrache annuellement aux océans et aux mers jusqu’à 26 millions de tonnes supplémentaires de poissons, endommageant ainsi les écosystèmes marins et sabotant les efforts déployés pour gérer durablement les pêcheries.

Les programmes de documentation des prises (PDP) permettent de réduire le commerce du poisson pêché illégalement. Concept de base : les expéditions de poisson sont certifiées par les autorités nationales comme étant capturées légalement et en conformité avec les meilleures pratiques; la certification de la documentation imprimée accompagne ensuite les poissons lorsqu’ils sont traités et commercialisés à l’échelle nationale ou internationale. Seuls les poissons dotés d’une documentation valide peuvent être exportés ou échangés sur les marchés où est appliquée l’exigence PDP.

Jusqu’à récemment, seuls quelques programmes de ce genre avaient cours. Ils se concentrent principalement sur des espèces de grande valeur dont la surexploitation a suscité une préoccupation particulière. C’est le cas notamment du bar du Chili pêché dans les eaux de l’Antarctique ou du thon rouge du Sud.

Alors que le commerce des fruits de mer atteint des niveaux record et que la demande des consommateurs est toujours en hausse, les programmes de documentation des prises sont de plus en plus considérés comme un outil destiné à connaître une plus large application.

L’Union européenne utilise depuis 2010 un PDP qui couvre toutes les expéditions de poisson importé depuis l’étranger. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé, en 2016, leur propre programme, le Programme de surveillance des importations de fruits de mer.