4 décembre 2015 – Certaines initiatives innovantes ont prouvé leur capacité de mobiliser les investissements nécessaires à la mise en place dans les villes d’infrastructures à faible teneur en carbone afin de rendre ces villes résilientes face aux changements climatiques, et elles doivent être développées à l’échelle mondiale, affirme un rapport des Nations Unies.

Ce rapport, intitulé « L’état du financement climatique pour la ville » (The State of City Climate Finance) a été présenté vendredi par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et des partenaires internationaux, lors d’une réunion de dirigeants locaux sur le climat à la mairie de Paris, en marge de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP21, qui se déroule au Bourget, dans la banlieue parisienne.

Il s’agit du premier rapport de la CCFLA (Cities Climate Finance Leadership Alliance), une coalition de plus de 40 banques, gouvernements et organisations de la société civile lancée par M. Ban lors d’un Sommet sur le climat en septembre à New York.

Le but de cette Alliance est d’accélérer l’investissement dans les infrastructures urbaines à faible émission de gaz à effet de serre et résilientes vis-à-vis des changements climatiques, un domaine qui jusqu’ici pâtit d’un manque de fonds.

« Il est urgent d’investir massivement dans l’action relative au climat dans les villes », a déclaré M. Ban. « Les recommandations de ce rapport, si elles sont mises en place, peuvent aider à débloquer le capital nécessaire », a-t-il ajouté, invitant à l’action la communauté internationale.

Le rapport contient cinq recommandations pour mobiliser l’investissement dans les infrastructures urbaines à faibles émissions de gaz à effet de serre et résilientes vis-à-vis du changement climatique. Il analyse les obstacles auxquels de nombreuse villes se heurtent pour obtenir le financement dont elles ont besoin, y compris les incertitudes concernant les politiques fiscales, le manque d’expérience en matière de développement de projets et de contrôle sur sur les plans d’infrastructure, les coûts élevés des transactions et l’absence de modèles de financement ayant fait leurs preuves aux niveaux municipal et régional.

Selon l’ONU, les zones urbaines sont responsables de plus de 70% des émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie et les villes de la planète produisent près de la moitié du total des des émissions de gaz à effet de serre. Les villes sont également en première ligne en ce qui concerne les effets des changements climatiques et elles doivent de toute urgence renforcer leur résilience.

« Il sera impossible de maintenir (la hausse de la température moyenne de la planète) à deux degrés ou à 1,5 degré Celsius sans édifier, vivre et nous déplacer dans des villes d’une manière très différente de ce que nous faisons aujourd’hui », a déclaré Rachel Kyte, Envoyée spéciale pour les changements climatiques du Groupe de la Banque mondiale, dans un entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU.

Lors d’un autre événement, organisé par la Convention des Etats et des régions, M. Ban a déclaré que le monde avait besoin de « davantage de Gouverneurs, de Premiers ministres et de leaders qui investissent dans un développement à faible teneur en carbone et résilient ».

« Aujourd’hui, la Convention lance une nouvelle initiative mondiale appelée Les Régions S’adaptent (Regions Adapt), dans laquelle ses membres s’engagent à élaborer des plans d’adaptation aux changements climatiques et à rendre compte de leurs progrès », a-t-il dit. « Et puis, a-t-il ajouté, il y a le mouvement Under2MOU, dans lequel 57 dirigeants régionaux et d’Etat ont placé la barre encore plus haut : ils s’engagent à réduire les émissions de 80% d’ici à 2050. »

  1. Ban a décrit cet engagement comme étant à ce jour l’un des plus ambitieux de la part d’Etats et de provinces et a estimé qu’il « pourrait être un élément déterminant ».