19 novembre 2015 – L’assainissement est un élément « essentiel pour la santé et la salubrité de l’environnement » mais aussi, pour chaque être humain, « un facteur de développement et de dignité », a affirmé jeudi le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans une déclaration à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes.

« Or, aujourd’hui, dans le monde, une personne sur trois vit dans des conditions de salubrité insatisfaisantes et une sur huit pratique la défécation à l’air libre », a-t-il déploré.

A travers le monde, 2,4 milliards de personnes n’ont pas accès à un système d’assainissement amélioré et 1 milliard de personnes pratiquent la défécation en plein air. Le manque d’assainissement accroît le risque de maladie et de malnutrition, particulièrement pour les femmes et les enfants. Les femmes et les filles font face aux risques d’agression et de viol car elles n’ont pas accès à des toilettes qui préservent leur intimité.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en septembre, prend acte du rôle central de l’assainissement dans le développement durable, a rappelé M. Ban. Dans cette logique, la Journée mondiale des toilettes est consacrée cette année au cercle vicieux qui lie l’insalubrité à la malnutrition. Le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement font en effet partie des principales causes de la malnutrition.

« Chaque année, l’insuffisance des structures d’assainissement provoque la mort d’un trop grand nombre d’enfants de moins de 5 ans ou change leur existence à tout jamais : plus de 800.000 enfants meurent de diarrhée et près de la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans sont dus à la sous-alimentation », a souligné le Secrétaire général. « Un quart de ces enfants souffrent d’un retard de croissance et une multitude d’autres, de même que des adultes, contractent des maladies graves dont les conséquences pour leur développement se font sentir longtemps, parfois même toute la vie. Parents et tuteurs en assument les conséquences. Les femmes surtout ».

Bien que l’amélioration de la salubrité soit un impératif moral et économique, elle est trop limitée et trop lente, a averti M. Ban.

« De l’avis de beaucoup, la cible des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relative à l’assainissement est celle pour laquelle on est le plus loin du but. C’est pourquoi l’Appel à l’action en faveur de l’assainissement a été lancé en 2013 et nous nous sommes fixé comme objectif de mettre un terme à la défécation à l’air libre d’ici à 2025 », a-t-il dit.

« Dans le Programme 2030, nous sommes invités à redoubler d’efforts pour améliorer l’assainissement partout dans le monde. Nous devons continuer d’éduquer et de protéger les populations les plus exposées, et de faire évoluer les mentalités et les pratiques anciennes auxquelles se heurte la quête de dignité. En travaillant main dans la main et en parlant de façon ouverte et franche de l’enjeu des toilettes et de l’assainissement, nous pouvons améliorer la santé et contribuer au bien-être d’au moins un tiers des membres de la famille humaine », a conclu M. Ban.