13 juillet 2015 – A l’ouverture de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a salué lundi l’avènement d’une ère nouvelle de coopération, dont la première étape sera l’adoption dans la capitale éthiopienne d’un programme de financement capable de soutenir le développement durable et l’action climatique.

« L’année 2015 doit être celle de l’action globale », a déclaré M. Ban, rappelant que la communauté internationale adoptera en septembre à New York un ensemble d’objectifs de développement durable (ODD) pour les 15 prochaines années et en décembre à Paris le premier accord universel significatif sur le changement climatique.

« Mais sans ressources, ces engagements resteront à l’état de déclarations d’intention. C’est pourquoi il est rassurant que l’action commence ici, avec vous », a déclaré le Secrétaire général aux participants à l’événement.

Le programme d’action qui sera adopté à Addis-Abeba marquera le début d’une nouvelle ère de coopération et de partenariat global et fournira un cadre de financement de nature à soutenir le développement durable, a salué M. Ban.

« Les pays sont responsables de leur propre développement économique et social, mais leurs efforts nationaux doivent être soutenus par un environnement économique international favorable », a affirmé le chef de l’ONU.

Pour soutenir le besoin élevé de développement durable, a-t-il ajouté, les solutions doivent s’appuyer sur toutes les sources de financement existantes, aussi bien publiques et privées que nationales et internationales.

A cette fin, a-t-il précisé, le programme d’action qui sera adopté à Addis-Abeba incorporera des engagements concrets dans six domaines essentiels : la conclusion d’un nouveau pacte social pour l’investissement de qualité ; l’augmentation de l’aide publique au développement et la mise en œuvre d’une banque de licences de technologie d’ici 2017 pour les pays les moins avancés ; l’établissement de nouveaux mécanismes pour faciliter le développement, le transfert et la diffusion de technologies pertinentes dans le cadre de la réalisations des ODD ; une plus grande coopération internationale en matière fiscale pour endiguer l’augmentation des flux financiers illicites ; la reconnaissance de l’égalité des sexes au sein du programme de financement du développement ; et la protection de la planète, la biodiversité et le climat.

M. Ban a par ailleurs précisé que le principal enjeu pour la communauté internationale résidera dans sa capacité à respecter et mettre en œuvre le programme d’action d’Addis-Abeba, dont les termes faisaient toujours l’objet de négociations entre les pays à l’ouverture de la Conférence.

A ce titre, M. Ban a regretté que les Etats ne soient pas parvenus à un accord final avant la tenue de la Conférence, qui se déroulera jusqu’au 16 juillet.

« Mettons de côté ce qui nous divise et surmontons les intérêts égoïstes afin de travailler de concert pour le bien commun de l’humanité », a ainsi appelé le Secrétaire général, en vue de finaliser le programme d’action.

Plus tard dans la journée, M. Ban a participé à un événement organisé par la Banque mondiale, dans le cadre de la publication de son étude ‘Des milliards aux billions : transformer le financement du développement’ (‘From Billions to Trillions : Transforming Development Finance’).

Selon ce nouveau rapport, coréalisé par la Banque mondiale et les principales banques de développement régional, la communauté internationale doit convertir les milliards de dollars d’aide publique au développement actuels en billions de dollars d’investissement de toutes sortes (publics, privés, nationaux, internationaux) afin de réaliser les futurs ODD au cours des 15 prochaines années.

« Votre rapport conjoint ‘Des milliards aux billions’ est une contribution très appréciée au financement du développement », a déclaré M. Ban aux représentants de la Banque mondiale et des banques de développement régional présentes à l’événement.

« Il marque le début d’une période nouvelle et importante manifestée par une plus grande coordination entre les banques de développement et davantage d’accent mis sur la contribution au programme international de développement », a-t-il salué.

Les efforts conjoints du Groupe de la Banque mondiale et des banques régionales de développement, en coopération avec le système des Nations Unies, seront essentiels pour convertir les engagements pris dans le cadre du programme d’action d’Addis-Abeba en un partenariat mondial pour le développement durable, a estimé M. Ban.

Le Secrétaire général a notamment mentionné trois secteurs pour lesquels les milliards devront être convertis en billions de dollars : le financement des infrastructures, particulièrement en Afrique, pour réduire l’écart entre les pays les moins avancés et les autres ; la promotion de l’intégration régionale ; et l’augmentation des investissements en faveur de la lutte contre la faim et la malnutrition, y compris dans l’agriculture durable.

M. Ban a par conséquent appelé la Banque mondiale et les banques régionales de développement à aligner leurs objectifs avec ceux des ODD.

A l’occasion d’un autre événement organisé sur le thème du financement de la lutte contre le paludisme, le Secrétaire général a par ailleurs appelé les Etats membres à redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif final d’une éradication totale de la maladie dans le cadre des ODD.

« Nous avons parcouru un long chemin et accompli beaucoup de choses au cours des 15 dernières années, mais il nous reste encore beaucoup à faire », a déclaré M. Ban.

Via le Centre d’actualités de l’ONU