6 juillet 2015 – Le nombre d’enfants et d’adolescents non scolarisés augmente et s’élevait à 124 millions à travers le monde en 2013, selon une étude publiée lundi par l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) et le Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous.

Cette étude montre que l’aide internationale en faveur de l’éducation reste inférieure aux niveaux de 2010 et qu’elle est largement insuffisante pour atteindre les nouvelles cibles de l’éducation visant à assurer l’accès universel à l’enseignement primaire et secondaire.

« Le Forum mondial sur l’éducation, qui s’est tenu en mai à Incheon, a dessiné une vision ambitieuse pour les quinze prochaines années, en promettant un accès gratuit et équitable à 12 années d’enseignement de qualité », a déclaré la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova. « Malgré l’importance des ressources nationales, cette nouvelle étude avertit que, si les pays ne prennent pas des engagements sérieux afin d’accroître l’aide lors des prochaines conférences à Oslo et Addis-Abeba, cette cible pourrait rester inaccessible pour des millions d’enfants et de jeunes ».

Les nouveaux chiffres de l’ISU indiquent qu’un enfant sur onze n’est pas scolarisé, ce qui représente au total 59 millions d’enfants en 2013, soit une augmentation de 2,4 millions depuis 2010. Parmi eux, 30 millions vivent en Afrique subsaharienne et 10 millions en Asie du Sud et de l’Ouest.

Selon les estimations de l’ISU, 24 millions d’enfants n’iront jamais à l’école. La moitié de l’ensemble des enfants non scolarisés en Afrique subsaharienne ne le seront jamais. Les filles sont les plus défavorisées, en particulier en Asie du Sud et de l’Ouest, où 80% des filles non scolarisées risquent de ne pas entrer à l’école, contre seulement 16% des garçons.

En outre, un adolescent sur six ne va pas à l’école, soit au total 65 millions en 2013. Un tiers vivent en Asie du Sud et de l’Ouest, un autre tiers en Afrique subsaharienne, où l’on dénombre plus d’adolescents non scolarisés aujourd’hui qu’en 2000.

Les conflits sont un énorme obstacle à l’éducation. « Les nouvelles données montrent l’impact dévastateur de la guerre civile en Syrie », a dit la Directrice de l’Institut de statistique de l’UNESCO, Silvia Montoya. « Avant le conflit, presque tous les enfants allaient à l’école primaire mais en 2013, près de deux millions d’enfants et d’adolescents étaient déscolarisés. Il n’aura fallu que deux années de guerre civile pour effacer tous les progrès accomplis dans l’éducation depuis le début du siècle ».

Parallèlement, le Rapport mondial de suivi sur l’EPT indique que, malgré une légère augmentation de 6% de l’aide consacrée à l’éducation, les niveaux actuels sont 4% inférieurs à ceux de 2010. En l’absence d’engagements renouvelés, l’aide continuera de stagner au moins jusqu’en 2017.

Environ 39 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires afin de fournir 12 années d’enseignement pour tous dans les pays à faible revenu et à revenu moyen inférieur. Pour combler ce déficit, les pays donateurs doivent accroître leur aide en faveur de l’éducation de 500%. Au lieu de cela, ils placent l’éducation plus loin dans leur liste de priorités : la moitié des pays donateurs ont réduit leur aide à l’éducation de base entre 2008 et 2010, et entre 2011 et 2013.

« L’aide doit monter en flèche, et non augmenter progressivement de quelques points de pourcentage. Le monde vient de se fixer l’objectif ambitieux de fournir 12 années d’enseignement gratuit. Cela ne se produira pas à moins que les donateurs ne se penchent sérieusement sur la question du financement », a déclaré le Directeur du Rapport mondial de suivi sur l’EPT, Aaron Benavot.

L’étude montre que l’aide ne va pas là où on en a le plus besoin. En 2013, un tiers seulement de l’aide en faveur de l’éducation de base a été allouée aux pays les plus pauvres. Bien que plus de la moitié des enfants non scolarisés vivent en Afrique subsaharienne, l’aide à l’éducation de base pour la région n’a représenté qu’un tiers du total des ressources.

Via le Centre d’actualités de l’ONU