New York

25 April 2015

Le Secrétaire général - Message publié à l’occasion de la Journée mondiale du paludisme

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

Selon des informations publiées l’an dernier par l’Organisation mondiale de la Santé, le taux de mortalité due au paludisme a été pratiquement divisé par deux depuis le début du siècle.


Ce progrès notable s’explique en partie par la banalisation des moustiquaires imprégnées. En effet, en 2013, dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles, près de 50 % des personnes exposées au paludisme en Afrique subsaharienne avaient accès à une moustiquaire imprégnée, contre à peine 3 % en 2004.
L’amélioration considérable de l’accès à des tests de diagnostic fiables et à des traitements efficaces contre le paludisme a aussi été pour beaucoup dans les progrès enregistrés. En 2013, le nombre de tests de diagnostic rapide du paludisme livrés dans le monde a atteint 319 millions d’unités, contre 46 millions en 2008. La même année, 392 millions de doses de combinaison thérapeutique à base d’artémisinine
– un traitement déterminant contre le paludisme – ont été livrées, contre 11 millions en 2005.
Grâce à cela, de moins en moins de personnes sont contaminées par le paludisme, et celles qui le sont encore sont de plus en plus nombreuses à recevoir les médicaments dont elles ont besoin. Ce succès remarquable est la preuve patente que nous pouvons gagner la lutte mondiale contre le paludisme. Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires, mais nous avons encore un effort d’investissement à fournir pour qu’ils parviennent à un bien plus grand nombre de personnes. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réduire encore le nombre de contaminations par le paludisme et de décès enregistrés chaque année.
Nous devons de toute urgence procurer des moustiquaires imprégnées à toutes les personnes exposées en Afrique subsaharienne, pas seulement à la moitié d’entre elles. Nous devons régler le problème de la diminution récente de la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent, un autre moyen déterminant de lutter contre l’apparition de nouveaux cas. Nous devons faire plus pour les millions de personnes qui ne peuvent toujours pas bénéficier d’un test de diagnostic ou d’un traitement contre le paludisme. Nous devons également agir de façon décisive face au problème de la résistance aux insecticides et aux médicaments.
Cela signifie qu’il faut investir davantage dans les méthodes sûres et éprouvées de prévention et de traitement du paludisme, renforcer les systèmes de santé des pays les plus pauvres et redoubler d’efforts pour mettre au point de nouveaux outils et de nouvelles stratégies.
En cette Journée mondiale du paludisme de 2015, je demande à la communauté internationale de faire sien le slogan « Investir dans l’avenir. Vaincre le paludisme ». Nous avons une réelle possibilité d’éradiquer cette terrible maladie. Ne laissons pas passer cette chance.