Brazzaville

06 December 2012

Message du Secrétaire général au 35eme Réunion Ministérielle du Comitérielle du Comité Consultatif Permanent Chargé des Questions de Sécurité en Afrique Centrale

M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l’Afrique centrale (UNOCA)

Je tiens tout d’abord à adresser mes sincères remerciements au Gouvernement de la République du Congo, hôte de la 35ème réunion ministérielle du Comité consultatif permanent chargé des questions de sécurité en Afrique centrale ainsi que de la célébration du 20ème anniversaire du Comité.

C’est l’occasion d’adresser mes vives félicitations aux Etats membres du Comité pour avoir su maintenir un dialogue permanent sur les questions de diplomatie préventive en Afrique centrale  au cours des deux dernières décennies.

Alors que nous fêtons les vingt ans de votre Comité, on ne peut manquer de noter que cette célébration a lieu  au moment où la sous-région d’Afrique centrale continue de faire face à d'importants défis à sa paix et à sa sécurité. La recrudescence des groupes armés dans certains pays membres du Comité et leurs conséquences sécuritaires et humanitaires pour toute la région, la montée des activités terroristes dans le Sahel voisin et leur impact sur l’Afrique centrale, le crime organisé transnational et les trafic en tous genres, y compris le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains, notamment celui des enfants et des jeunes filles, la prolifération des armes légères et de petit calibre, la montée de l’insécurité transfrontalière et du grand banditisme le long des grands axes routiers reliant les pays de la sous-région, la piraterie et le vol à main armée en haute mer dans le Golfe de Guinée, ainsi que la persistance des conflits internes dans certains Etats, sont autant de questions urgentes qui interpellent aujourd’hui votre Comité .

Je salue les efforts que vous déployez pour répondre efficacement à ces défis. Sur la prolifération d'armes légères et de petit calibre en Afrique centrale, vous avez adopté un important instrument, la Convention de Kinshasa. Je  vous encourage à accélérer le processus de ratification et de mise en œuvre de cette Convention.

Je me réjouis également de l’attention que vous accordez à la question de la piraterie et de l’insécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Votre réunion se tient à un moment où des avancées significatives ont été enregistrées dans la mise en œuvre de la résolution 2039 du Conseil de Sécurité, en date du 29 février 2012, sur la piraterie et la lutte contre les vols à mains armées en haute mer  dans le Golfe de Guinée. Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (l’UNOCA) continue d’apporter son appui à la sous-région  et à ses institutions dans leurs efforts de mise en œuvre des importantes recommandations de cette résolution, en particulier, l’organisation d’un Sommet des Chef d’État du Golfe de Guinée. Il est important de saluer ici la décision de la dernière réunion du Comité de Pilotage, préparatoire au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, qui s'est tenue à Libreville le 23 octobre 2012, de confier l’organisation de ce Sommet au Cameroun en avril 2013, avec l’appui de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), la Commission du Golfe de Guinée, le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest, et d’autres partenaires.

Sur le plan de la lutte contre le terrorisme, je me félicite de l’organisation de l’Atelier sur le contre-terrorisme qui vient de se tenir ici même  à Brazzaville du 1er au 2 décembre 2012, et qui a abouti notamment à la mise en place d’un réseau des points focaux sur le contre-terrorisme conformément à la « Déclaration sur une Feuille de route pour la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération des armes en Afrique centrale », adoptée à l’issue de votre 33ème réunion à Bangui.

Au cours des vingt dernières années, vous avez fait d’importantes recommandations sur la prévention des conflits et la gestion pacifique des crises dans la sous-région.  L’expérience montre que la mise en œuvre effective de ces recommandations passe inéluctablement par une approche coordonnée sous-régionale soutenue par une forte volonté politique de tous les acteurs.

Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, dont la mission essentielle est d’accompagner votre sous-région dans le domaine de la diplomatie préventive et de la consolidation de la paix, continuera à vous soutenir dans ce domaine crucial de la coordination, y compris en ce qui concerne le renforcement des capacités de médiation des institutions sous-régionales.

A cet égard, je voudrais rappeler que l’organisation, par les Nations Unies, d’une formation de renforcement des capacités en matière de médiation pour les cadres de la CEEAC, du 12 au 14 novembre 2012 à Libreville, entre dans ce contexte.  Les recommandations de cet atelier de formation portent sur la mise en œuvre d’un cadre conceptuel d’une politique de médiation et de prévention des conflits en Afrique centrale, ainsi que sur la mise en place d’une structure et d’un mécanisme de médiation intégrant la dimension du genre au niveau régional.

Je voudrais, pour conclure, renouveler l’engagement des Nations Unies à continuer à vous soutenir et à vous accompagner, dans vos efforts de prévention des conflits et de consolidation de la paix.

Je vous remercie de votre attention et vous souhaite plein succès dans vos travaux.