New York

25 July 2011

Secretary-General Remarks at dinner in honour of Alain Le Roy, UN Under-Secretary-General for Peacekeeping Operations [as prepared for delivery]- Scroll down for full French version

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

Monsieur l'Ambassadeur Araud, Excellences, Chers collègues et amis,

Je remercie l'Ambassadeur Araud et le Gouvernement français de nous avoir réunis ici aujourd'hui.

La France donne tant à l'Organisation des Nations Unies : son soutien politique, sa générosité et ses idées et, avant tout, ses femmes et ses hommes.

Nous sommes réunis ici pour rendre hommage à l'un de ces grands hommes

–un représentant exceptionnel de la fonction publique –, notre grand ami Alain Le Roy.

When Mr. Le Roy told me that he would be leaving, I thought first about the people of Haiti? the people of Sudan? the people of Cote d'Ivoire and the DRC. It is no exaggeration to say that many are alive today because of his efforts.

Then I thought about all of us here in this room. What will we do without his warmth, his lively mind, his work ethic and willingness to take so many burdens onto those broad shoulders of his?

Yes, he has been a big presence at the United Nations. We all look up to him, literally. But we also admire him.

Some say UN peacekeeping is mission impossible. But Mr. Le Roy has proved them wrong.

We all know how difficult peacekeeping is.

To go where no one else will go? to take on the jobs no one else will do? to operate with limited resources and complex mandates?

All this requires consummate leadership. It requires extraordinary effort and dedication. And because the political landscape can be so demanding, it requires diplomatic skills of the highest order.

That Mr. Le Roy succeeded so well testifies to his extraordinary personal and professional qualities. He has shown vision, bravery and exceptional dedication. He embodies the very best of UN peacekeeping and UN values –he is a true UN man.

He knows that leadership cannot be exercised from afar, or on high.

Here in New York, he was always available to everyone, regardless of level or rank.

And he spent a great deal of time in the field, on the ground with our troops, police and other personnel. He was a hands-on crisis manager, wherever and whenever the United Nations needed him.

There were some very tough times during the past three years.

Let us remember the tragedy in Haiti. Our journey to see the mission staff? and returning with the remains of Hédi Annabi and Luiz da Costa? is etched on my memory. Mr. Le Roy's leadership through those days, along with that of Mr. Mulet, was a model of what the United Nations can and should be.

There were also great achievements on his watch.

The democratic triumph in Cote d'Ivoire.

The referendum in Sudan and, two weeks ago, the entry of South Sudan as a Member States.

These were both dangerous passages, and Mr. Le Roy was instrumental in negotiating them successfully.

And thanks to his efforts, the New Horizons initiative is bringing real results.

Lastly, and more personally, let me say that I feel a real kinship.

I am known for my work ethic, and for rarely taking a holiday. Ladies and gentlemen, in Alain Le Roy, I think I have met my match.

And he is tough –a true champion of the United Nations, unafraid to fight. I remember the many times he appeared in the Security Council and General Assembly and answered tough questions on my behalf? or came to my defense on this or that issue. At times, I have thought of you as my own personal peacekeeper -- and I thank you for it.

Mr. Le Roy, I know I speak for everyone in this room in thanking you for your devotion to excellence and to duty. We also thank you and your family for the personal sacrifices you have made for the United Nations. I am sure that your wife Anne, as well as your children Laeticia, Raphaella, Victor and Paul, your youngest, will be overjoyed to see more of you.

As for me, I am filled with sadness. All too soon, when a meeting starts and I see an empty chair where you are meant to be, I will have to face the fact that you will be sitting somewhere else entirely.

And yet, I am sure this will not be the end of your journey with the United Nations. And so we all look forward to your continued association with us, in one way or another.

Mr. Le Roy, we wish you all the best as you choose from among the many opportunities that are sure to come your way. We will do our best to build on the legacy you leave behind.

With friendship and best wishes, we bid you farewell and godspeed.

Let us all now raise a glass in your honour.

Thank you.

*****

Monsieur l'Ambassadeur, Chers collègues et amis,

Je remercie l'Ambassadeur Araud et le Gouvernement français de nous avoir réunis ici aujourd'hui.

La France donne tant à l'Organisation des Nations Unies : son soutien politique, sa générosité et ses idées et, avant tout, ses femmes et ses hommes.

Nous sommes réunis ici pour rendre hommage à l'un de ces grands hommes

–un représentant exceptionnel de la fonction publique –, notre grand ami Alain Le Roy.

Lorsque M. Le Roy m'a informé qu'il allait nous quitter, mes pensées sont allées tout d'abord au peuple d'Haïti ? au peuple du Soudan ? aux peuples de la Côte d'Ivoire et de la RDC. Il n'y a nulle exagération à dire que c'est à ses efforts que bien des gens doivent d'être encore vivants aujourd'hui.

Puis j'ai pensé à nous tous qui sommes ici dans cette salle. Qu'allons-nous faire sans sa chaleur humaine, sa vivacité d'esprit, son éthique professionnelle et sa volonté de porter tant de fardeaux sur ses larges épaules?

Oui, il laissera un grand vide à l'Organisation. Nous l'admirons au sens propre comme au sens figuré.

D'aucuns disent que le maintien de la paix par les Nations Unies, c'est « mission impossible ». M. Le Roy est la preuve que c'est faux.

Nous savons tous à quel point le maintien de la paix est une tâche difficile.

Aller là où nul autre ne veut aller ? accepter de faire ce que nul autre ne veut faire ? concilier des ressources limitées et des mandats complexes.

Tout ceci exige un art consommé de la direction des hommes, un effort et un dévouement extraordinaires. Et parce que le paysage politique peut être si exigeant, il faut aussi les plus hautes qualités de diplomatie.

Le fait que M. Le Roy ait si bien réussi témoigne de ses qualités personnelles et professionnelles extraordinaires. Il a aussi fait preuve de vision, de bravoure et d'un dévouement exceptionnel. Il personnifie ce que le maintien de la paix et les valeurs des Nations Unies ont fait de mieux –c'est un vrai homme des Nations Unies.

Il sait que les qualités de chef ne sauraient être exercées de loin, ni d'en haut.

Ici à New York, il était toujours disponible pour tous, sans considération de grade ni de rang.

Et il a passé aussi bien du temps hors du Siège, sur le terrain, avec nos contingents militaires et de police et autres personnels. Il s'impliquait directement dans la gestion des crises. Il était partout et à tout moment, là où les Nations Unies avaient besoin de lui.

Il y a eu des moments très durs au cours de ces trois dernières années.

Souvenons-nous de la tragédie d'Haïti. Notre périple pour aller voir le personnel de la Mission ? puis pour ramener les dépouilles mortelles de M. Hédi Annabi et de M. Luiz da Costa ? reste gravé dans ma mémoire. Les qualités de chef dont M. Le Roy a fait montre tout au long de ces journées, ainsi que celles de M. Mulet, sont un modèle de ce que l'ONU peut et doit faire.

Il y a aussi eu de grandes réalisations.

Le triomphe de la démocratie en Côte d'Ivoire.

Le référendum au Soudan puis, il y a deux semaines, l'admission du Soudan du Sud à l'ONU.

Dans ces deux cas, les choses auraient pu mal tourner, et l'intervention de M. Le Roy a été déterminante.

C'est aussi grâce à M. Le Roy que l'initiative Nouveaux Horizons porte des fruits.

Enfin, et sur un plan plus personnel, j'ai de réelles affinités avec lui.

On dit de moi que je travaille dur et que je ne prends pratiquement jamais de vacances. Mesdames et Messieurs, en Alain Le Roy, j'ai trouvé un concurrent à ma mesure.

C'est un coriace, un vrai champion des Nations Unies, qui n'a pas peur de se battre. Je me rappelle les nombreuses fois où il a répondu à des questions difficiles en mon nom au Conseil de sécurité ou à l'Assemblée générale ? ou a pris ma défense sur tel ou tel point. Monsieur Le Roy, j'ai parfois eu l'impression que vous étiez mon Casque bleu personnel et je vous en remercie.

Je sais que j'exprime la pensée de tous ceux qui sont présents ici en vous remerciant de votre sens aigu de l'excellence et du devoir. Nous vous remercions également, ainsi que votre famille, des sacrifices personnels que vous avez consentis au service de l'Organisation des Nations Unies. Je suis sûr que votre femme Anne, ainsi que vos enfants Laeticia, Raphaella, Victor et Paul, le benjamin, seront ravis de vous voir plus souvent.

Quant à moi, je suis bien triste. Très bientôt, lorsqu'une réunion démarrera et que je verrai une chaise vide là où vous auriez dû être, je devrai accepter le fait que vous êtes en un tout autre lieu.

Pourtant, je suis certain que ce n'est pas la fin de votre périple avec les Nations Unies. Et nous nous réjouissons tous du moment où nos chemins se croiseront à nouveau, d'une manière ou d'une autre.

Monsieur Le Roy, nous vous souhaitons un brillant avenir parmi les nombreuses possibilités qui, j'en suis sûr, vous seront ouvertes. Nous ferons de notre mieux pour poursuivre l'?uvre que vous nous avez léguée.

C'est avec beaucoup d'amitié que nous vous disons au revoir, bonne chance et bon vent.

Nous levons notre verre en votre honneur.

Merci.