Communiqué du Comité de Pilotage sur le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion
de la République Centrafricaine.

Bangui, le 12 décembre 2012

La Représentante Spéciale du Secrétaire-General sur la Violence Sexuelle en période de Conflit a rencontré le Comité de Pilotage sur le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, lors de sa visite en République Centrafricaine du 5 au 12 décembre 2012. Le Comité de Pilotage a été constitué à l’issue de la signature de l’Accord de Paix Global de Libreville, et est composé des représentants du Gouvernement de la République Centrafricaine ; des groupes politico-militaires CPJP, FDPC, MLCJ, UFDR et UFR; le BINUCA, le UNDP et la Banque Mondiale ; l’Union africaine, La Commission de l’Union Européen, le Gouvernement de la France ainsi que la MICOPAX.

La visite de la Représentante Spéciale en République Centrafricaine a eu lieu dans le cadre des résolutions du Conseil de Sécurité 1820 (2008), 1888 (2009) et 1960 (2010), qui soulignent la nécessite de mettre en place des mécanismes efficaces de protection des femmes et des filles contre la violence sexuelle, dans les processus de désarmement, démobilisation et réintégration, avec l’appui des Nations Unies.

Les groupes politico-militaires signataires de l’Accord de Paix Global de Libreville s’engagent à prévenir et répondre à la violence sexuelle et toute autre forme de violence basée sur le genre. A cet effet, le Comité de Pilotage met l’accent sur les priorités suivantes, qui sont en rapport avec les engagements du Gouvernement de la République Centrafricaine, comme stipulés par le Protocole sur la Prévention et la Suppression de la Violence Sexuelle contre les Femmes et les enfants de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL), ainsi que le Communiqué du Gouvernement de la République Centrafricaine et des Nations Unies sur la Violence Sexuelle (12 décembre 2012) :

  • Identification et libération de toutes les femmes, les filles et les garçons associés aux groupes politico-militaires signataires de l’Accord de Paix Global de Libreville et de l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2011, [également en conformité avec les Plans d’Action sur le recrutement et l’utilisation des enfants associés aux groupes et forces armés, sous la résolution du Conseil de Sécurité 1612 (2005)].
  • Les groupes politico-militaires qui sont signataires de l’Accord de Paix Global de Libreville donneront des ordres contre la violence sexuelle, y compris le viol, le mariage précoce et forcé, à travers la chaine de commandement et par les structures politiques, et s’engagent à enquêter sur les allégations de violence sexuelle et en tenir responsables leurs auteurs.
  • Les groupes politico-militaires coopéreront avec le Gouvernement dans ses efforts de sélection « vetting » de tous les éléments en train d’être intégrés dans les services de sécurité nationaux et dans les institutions de la République Centrafricaine, pour s’assurer que ceux qui ont été impliqués dans des violations graves des droits de l’homme, y compris la violence sexuelle, soient exclus des positions de commandement et de responsabilité.
  • S’assurer que les femmes de la société civile et des communautés locales ont accès et peuvent influencer la mise en œuvre du processus DDR, y compris par une consultation et un engagement réguliers avec le Ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Promotion du Genre.

Tous les groupes politico-militaires représentés au Comité de Pilotage, dans le cadre du processus DDR désigneront des points focaux pour servir de liaison avec le Ministre chargé du Désarmement, Démobilisation et Réintégration et la Représentante Spéciale du Secrétaire-General en République Centrafricaine, en leur qualité de co-Président du Comité de Pilotage, afin de préparer une stratégie et un plan de mise en œuvre en rapport avec les engagements ci-dessus.
D’autres membres du Comité de Pilotage, ainsi que les bailleurs de fonds sont appelés à apporter les moyens et appuis nécessaires pour la mise en œuvre de ces engagements.

Les Nations Unies continueront à appuyer le Comité de Pilotage du DDR, dans la mise en œuvre des engagements ci-dessus, à travers BINUCA et l’Equipe pays des Nations Unies, ainsi que le Bureau de la Représentante Spéciale du Secrétaire-Général sur la Violence Sexuelle en période de Conflit, le Bureau Action contre la Violence sexuelle en période de conflit des Nations Unies, et l’Equipe d’Experts des Nations Unies sur l’Etat de droit/Violence Sexuelle.

FIN/