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Mali: le Conseil de sécurité passe en revue les « progrès importants » et les défis encore à relever, cinq ans après la signature de l’accord de paix

Le Ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, a présidé aujourd’hui la réunion que le Conseil de sécurité a tenue sur la situation au Mali, en présence de neuf autres ministres, dont celui des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, M. Tiébilé Dramé.  Cinq ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, et le Haut-Représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, M. Pierre Buyoya, ont dressé un bilan marqué par des « progrès importants », dans un pays toujours confronté à une triple crise sécuritaire, économique et sanitaire. 

Distanciation sociale oblige, les 18 orateurs ont fait leur déclaration en visioconférence, grâce à un système conçu spécialement pour le Conseil de sécurité. 

Le Secrétaire général a prévenu que ce n’est qu’en renforçant la présence des Forces de défense et de sécurité maliennes dans l’ensemble du pays que l’on peut combattre le terrorisme et rétablir l’autorité de l’État.  M. Guterres s’est dit préoccupé par la situation dans le centre du pays, où les activités terroristes continuent d’alimenter la violence intercommunautaire.  La lutte contre l’impunité, a-t-il martelé, reste indispensable pour endiguer la violence dans cette partie du Mali.  À cet égard, le Secrétaire général a attiré l’attention sur le plan d’adaptation de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).  Le plan envisage une opération plus agile, mobile et flexible, dotée d’unités spécialisées et de capacités renforcées, notamment en matière de moyens aériens. 

Le Royaume-Uni, a annoncé son Ministre pour le Commonwealth, Lord Tariq Ahmad de Wimbledon, va augmenter considérablement sa contribution cette année, en déployant 250 soldats dans un groupe de patrouille de reconnaissance de l’infanterie mécanisée.  La MINUSMA, a renchéri le Ministre nigérien des affaires étrangères, devrait être plus forte face aux attaques terroristes « d’une cruauté rare ».  M. Kalla Ankouro a suggéré la création d’une brigade d’intervention rapide comme celle qui a été créée au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  Le Secrétaire général en a profité pour renouveler son appel en faveur d’un dispositif d’appui complet, financé par les contributions statutaires, qui permettrait à la MINUSMA de fournir un soutien prévisible et durable à la Force conjointe du G5 Sahel.  Il faudra aussi une clarification de la manière dont ce soutien est fourni au-delà du territoire malien, a ajouté le Ministre français des affaires étrangères.

Le Secrétaire général a d’ailleurs remercié la France, l’Allemagne et l’Union européenne d’avoir été à l’initiative de la Coalition pour le Sahel.  Sur le terrain, s’est réjoui le Ministre français, cette dynamique s’est traduite par la mise en place d’un mécanisme de commandement conjoint entre la force française Barkhane de 5 100 hommes et la Force conjointe du G5 Sahel.  M. Le Drian a mentionné des victoires, dont la neutralisation, la semaine dernière, d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique.  Il a aussi cité le lancement de la Task Force Takuba, qui rassemble les forces spéciales européennes, ainsi que le Partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel, lancé avec l’Allemagne.  Le Secrétaire général ayant souligné que la solution ne peut être exclusivement militaire, le Ministre français est revenu sur les actions de développement menées dans le cadre de l’Alliance Sahel.

Ce débat du Conseil, a fait observer le Haut-Représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, se tient au moment où la formation d’un nouveau gouvernement est attendue au Mali.  Notre souhait est que le prochain gouvernement puisse créer une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre de l’accord de paix à travers l’adoption d’un nouveau chronogramme pour parachever les actions prioritaires déjà identifiées.  Cet accord, a insisté le Haut-Représentant, constitue le cadre et la voie privilégiés pour régler la triple crise sécuritaire, économique et sanitaire que connaît le Mali.  L’Accord doit rester « notre boussole », et « ceux qui s’y opposent seront passibles de sanctions », a tonné le Ministre français des affaires étrangères.  En écho à l’appel à la « clairvoyance » lancé par les États-Unis face aux échecs des parties signataires à l’Accord, le Ministre français a promis d’indiquer dans le nouveau mandat de la MINUSMA, « nos attentes envers les parties maliennes, tant le Gouvernement que les groupes armés ».  Le Ministre a rappelé « qu’on attend toujours les réformes politiques et institutionnelles de l’Accord ». 

La Section des communiqués de presse ne couvre que les déclarations faites en visioconférence dont les textes ont été transmis à temps par la Division des affaires du Conseil de sécurité.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. ANTÓNIO GUTERRES, a d’abord rappelé que les crises multiformes qui touchent le Mali et le Sahel continuent de faire payer un lourd tribut aux populations de la sous-région.  La COVID-19, a-t-il ajouté, vient compliquer une situation déjà extrêmement difficile, les groupes terroristes et d’autres groupes armés tentant de tirer profit de la pandémie.  Cela fait cinq ans que l’accord de paix a été signé par les parties maliennes à Alger, a rappelé le Secrétaire général qui a passé en revue « les progrès importants ».  Ce n’est qu’en renforçant la présence des Forces de défense et de sécurité nationales que l’on peut combattre le terrorisme et rétablir l’autorité de l’État, a souligné le Secrétaire général qui a appelé toutes les parties concernées à continuer d’honorer leurs engagements, et mettre en place de nouvelles infrastructures, fournir du matériel supplémentaire, continuer les activités de formation et prendre les mesures de cohésion appropriées.

Grâce à ses bons offices, a-t-il affirmé, la MINUSMA a joué un rôle crucial en aidant les parties à surmonter leur méfiance, à régler de nombreux problèmes et à s’entendre sur les modalités du redéploiement.  Ce n’est que l’un des nombreux aspects de l’action essentielle que la MINUSMA continue de mener pour soutenir les parties et créer les conditions propices à la mise en œuvre du processus de paix.  Il a encouragé les parties à se faire davantage confiance et à collaborer les unes avec les autres de façon à maintenir l’élan insufflé par le processus de paix, qui reste la seule voie possible pour parvenir à un Mali stable sur le plan politique et plus sûr. 

Le Secrétaire général s’est dit préoccupé par la situation dans le centre du Mali, où les activités terroristes continuent d’alimenter la violence intercommunautaire.  La lutte contre l’impunité, a-t-il martelé, reste indispensable pour endiguer la violence dans cette partie du pays et les autorités doivent en faire davantage pour montrer leur détermination à agir en ce sens.  Le plan d’adaptation de la MINUSMA vise à permettre à celle-ci d’atteindre les objectifs stratégiques fixés dans son mandat, en particulier le deuxième objectif concernant le centre du Mali, a rappelé le Secrétaire général. 

Horrifié par les allégations selon lesquelles au moins 38 civils auraient été sommairement tués et exécutés par les forces armées maliennes dans deux villages de la région de Mopti le week-end dernier, le Secrétaire général a salué l’annonce par le Gouvernement d’une enquête.  Les conclusions du dialogue national inclusif de 2019, qui ont suscité un grand espoir pour le peuple malien, méritent une mise en œuvre diligente, a-t-il pressé, saluant l’ouverture du Président au dialogue.

La MINUSMA et le Secrétariat ont pris des mesures importantes pour renforcer la présence et les activités de l’ONU dans le centre du Mali et mieux protéger les civils.  Le plan d’adaptation de la Mission, qui envisage une opération plus agile, mobile et flexible, dotée d’unités spécialisées et de capacités renforcées, notamment en matière de moyens aériens, reste pertinent, a estimé le Secrétaire général.  Dans une situation de plus en plus difficile sur le plan de la sécurité, des moyens aériens additionnels sont de toute urgence nécessaires pour permettre à la Mission de continuer à assurer la bonne mise en œuvre de son mandat, a-t-il prévenu.  Il a demandé aux États Membres de soutenir le plan d’adaptation lorsqu’ils procéderont à l’examen des contributions et du budget de la Mission, conformément aux engagements qu’ils ont pris dans le cadre de l’initiative Action pour le maintien de la paix. 

La lutte contre le terrorisme étant une responsabilité commune, le Secrétaire général a félicité l’armée malienne, la Force conjointe du G5 Sahel et les forces françaises d’avoir renforcé leurs opérations et amélioré leur coordination dans la région du Liptako-Gourma.  Mais la solution ne peut être exclusivement militaire.  Les mesures de sécurité doivent aller de pair avec le rétablissement de l’autorité de l’État et le développement durable.  Le respect des droits humains dans la conduite des opérations est aussi indispensable. 

Le succès de la lutte contre le terrorisme au Mali et dans la région du Sahel dépendra de la capacité de la communauté internationale de rester unie et de suivre une approche globale commune, a insisté le Secrétaire général, en remerciant la France, l’Allemagne et l’Union européenne d’avoir été à l’initiative de la Coalition pour le Sahel.  Jugeant crucial de continuer d’apporter un soutien au G5 Sahel, il a renouvelé son appel en faveur d’un dispositif d’appui complet, financé par les contributions statutaires, qui permettrait de fournir un soutien prévisible et durable à la Force conjointe et a invité la communauté internationale à continuer de soutenir les initiatives régionales, notamment celles de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine.

M. PIERRE BUYOYA, Haut-Représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, a insisté sur la triple crise sanitaire, sécuritaire et économique que traversent le Mali et la région du Sahel.  Sur le plan sécuritaire, le Haut-Représentant a parlé d’une forte dégradation de la situation, surtout depuis le second semestre de l’année 2019, particulièrement dans la zone du Liptako-Gourma, dite « zone des trois frontières ».  Les attaques des groupe terroristes armés ont augmenté en nombre et en intensité, pendant que les violences intercommunautaires dans le centre du Mali continuent malgré les multiples stratégies mises en place par le Gouvernement.  Cette situation difficile a entraîné la détérioration de la situation humanitaire et celle des droits de l’homme, comme en témoignent le nombre croissant des déplacés et l’absence de services sociaux de base tels que l’éducation et la santé. 

Face à cette situation, le Mali a mis en place un nouveau dispositif militaire, « l’opération Maliko », dont les résultats sont « visibles », s’est félicité le Haut-Représentant qui s’est aussi félicité de ce que la Force conjointe du G5 Sahel soit montée en puissance et de ce que le dispositif de coopération et de coordination mis en place à Pau semble fonctionner correctement.  Le Haut-Représentant s’est aussi félicité des autres initiatives en cours depuis le second semestre de l’année 2019, notamment celle de la CEDEAO qui a apporté un appui financier important au G5 Sahel.  De même, l’Union africaine, lors du sommet de février 2020, a décidé d’exprimer sa solidarité envers les pays de la région par le déploiement d’une force de 3 000 hommes.

Sur le plan politique, le Haut-Représentant a rappelé que le dialogue inclusif au Mali avait suscité beaucoup d’espoirs.  Il a salué le pays pour avoir organisé les élections législatives qui ont permis l’installation de la nouvelle Assemblée nationale.  C’est un pas important pour faciliter des réformes encore plus importantes, notamment en ce qui concerne la révision constitutionnelle, a salué le Haut-Représentant avant d’encourager les autorités maliennes à organiser les élections partielles dans les circonscriptions où elles n’ont pas pu se tenir. 

S’agissant de la mise en œuvre de l’accord de paix, il a cité des progrès comme le déploiement de l’armée reconstituée et encouragé les autorités maliennes à poursuivre leurs efforts pour parachever le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).  C’est un DDR complet qui débouche sur le désarmement total des mouvements armés et des milices et qui contribuera au retour de la paix au Mali, a martelé le Haut-Représentant.  Il s’est aussi réjoui de la mise en place des Autorités intérimaires dans les régions de Taoudénit et de Ménaka, en appelant le Gouvernement du Mali à parachever ce processus dans le courant de l’année.  Il a aussi salué le transfert des compétences et des ressources aux collectivités locales ainsi que l’opérationnalisation de la police territoriale. 

Le débat du Conseil, a souligné le Haut-Représentant, intervient au moment où la formation d’un nouveau gouvernement est attendue au Mali.  Notre souhait est que le prochain gouvernement puisse créer une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre de l’accord de paix à travers l’adoption d’un nouveau chronogramme pour parachever les actions prioritaires déjà identifiées.  Cet accord, a insisté le Haut-Représentant, constitue le cadre et la voie privilégiés pour régler la crise multidimensionnelle que connaît ce pays.  Il a appuyé le renouvellement du mandat de la MINUSMA dont il a salué le rôle « incontournable » dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la stabilisation du pays. 

M. JEAN-YVES LE DRIAN, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères de la France, s’est félicité que « cette année, pour la première fois en cinq ans, 1 000 soldats de l’armée malienne reconstituée, qui comprend d’anciens rebelles, soient retournés dans les villes du Nord, dont la ville symbolique de Kidal ».  Il a salué les autres progrès en cours liés à l’accord de paix notamment au niveau de la décentralisation, du développement du Nord et de la participation des femmes au processus de paix.  Cependant, la France a reconnu que la situation au Mali et au Sahel reste extrêmement fragile avec des groupes terroristes qui poursuivent leurs actions de harcèlement.  « La situation humanitaire, aggravée par la pandémie de COVID-19, continue de se détériorer, entraînant une augmentation du nombre de personnes déplacées et de réfugiés », a ajouté le Ministre, avant de reconnaître que la réconciliation entre les différentes communautés reste un problème. 

Malgré les difficultés, la France s’est dite confiante au vu du soutien de la communauté internationale avec le lancement, cette année, de la Coalition pour le Sahel.  « Sur le terrain, cette dynamique s’est traduite par la mise en place d’un mécanisme de commandement conjoint entre la force française Barkhane de 5 100 hommes et la Force conjointe du G5 Sahel », a rappelé M. Le Drian, avant de mentionner des victoires dans la lutte contre le terrorisme, dont la neutralisation, la semaine dernière, d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique.  La France a aussi cité le récent lancement de la Task Force Takuba, qui rassemble les forces spéciales européennes, et la poursuite d’efforts sur la gouvernance et le retour de l’État, avec le Partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel, lancé avec l’Allemagne, ainsi que les actions de développement menées dans le cadre de l’Alliance Sahel.

La France a exhorté les États Membres à soutenir le renouvellement de la MINUSMA ainsi que son plan d’adaptation pour améliorer sa capacité à soutenir les Maliens sur la voie de la paix et de la sécurité.  Lors de la négociation de ce mandat, qui débutera dans les prochains jours, la France mettra l’accent sur la mise en œuvre de l’accord de paix et l’appui au redéploiement de l’État et à la protection des civils au centre du pays.  « Mais nous chercherons également à indiquer, dans ce mandat, nos attentes envers les parties maliennes, tant le Gouvernement que les groupes armés », a dit le Ministre, en rappelant que cinq ans après la signature de l’accord de paix, la communauté internationale attend toujours de leur part des progrès significatifs.  La délégation a jugé inacceptables les actions de certains acteurs dans la substitution flagrante de l’autorité de l’État dans le Nord, demandant de poursuivre leur désarmement dans des conditions convenues par les parties.  La France a aussi relevé qu’on attend toujours les réformes politiques et institutionnelles de l’Accord, en soulignant que l’accord de paix résultant du processus d’Alger doit rester « notre boussole », et que « ceux qui s’y opposent seront passibles de sanctions ».

Le renouvellement de ce mandat est également l’occasion de rappeler les revendications de la France concernant la protection des civils, le respect du droit international humanitaire, l’accès humanitaire, le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité.  Au nom de l’unité de ce Conseil, la France a aussi préconisé la poursuite du soutien de la MINUSMA à la Force conjointe du G5 Sahel, ainsi qu’une clarification de la manière dont ce soutien est fourni au-delà du territoire malien.

M. PHILIPPE GOFFIN, Ministre des affaires étrangères et de la défense de la Belgique, a rappelé que nous marquerons dans quelques jours le cinquième anniversaire de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et que dans ce contexte, le redéploiement timide d’éléments de l’armée reconstituée dans le Nord, la mise en place d’administrations décentralisées avec un transfert progressif des responsabilités et des ressources, la mise en place d’une zone de développement pour les régions du Nord, ou encore le début du processus de démobilisation et de réintégration, constituent un processus crucial pour éviter la reprise de la violence.  Il a aussi salué le travail de la Commission internationale d’enquête dont le rapport final sera présenté dans quelques jours.  Cependant, la Belgique a noté que, depuis l’accord de 2015, les progrès ont été trop faibles pour garantir un retour à une paix durable.  Le Ministre a regretté que les étapes identifiées par ce Conseil en juin 2019 n’aient, pour la plupart, pas vraiment été atteintes.

M. Goffin a estimé que la réforme du secteur de la sécurité doit être une priorité, afin non seulement de professionnaliser ce secteur mais aussi de restaurer la confiance de tous les Maliens en ceux qui ont pour mission de les protéger.  En outre, la représentation équilibrée de tous les Maliens -hommes et femmes- dans les institutions publiques doit encore progresser, tant pour les fonctions électives que pour les fonctions administratives. 

« La situation dans le centre du Mali reste très préoccupante, malgré la mise en place du “Cadre politique de gestion des crises” », a aussi dit le Ministre avant d’appeler l’État réformé à se redéployer dès que possible et à remplir son rôle souverain de protection des citoyens, à commencer par les plus vulnérables.  Citant la sécurité, la justice et l’éducation comme trois services de base qui pourraient contribuer à saper le recrutement de milices communautaires et de terroristes, il a estimé que la fin des conflits intercommunautaires et la lutte contre le terrorisme exigent également un renforcement de la légitimité de l’État.

La Belgique a souligné l’importance du plan d’adaptation de la MINUSMA dans laquelle plus de 80 soldats belges sont engagés.  Mettant l’accent sur la lutte contre l’impunité, le Ministre a encouragé le Mali à répondre à cette perception de l’injustice en mettant en œuvre une politique pénale nationale.  Dans ce contexte, il a regretté qu’aucune enquête sur les allégations d’abus par les Forces de défense et de sécurité maliennes n’ait encore été jugée et qu’aucun procès n’ait été tenu contre les auteurs présumés de crimes contre les soldats de la paix de la MINUSMA.  Dans ce contexte, la Belgique a dit suivre attentivement la mise en œuvre des recommandations de la Commission internationale d’enquête.

Pour le Ministre nigérien des affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’étranger, M. KALLA ANKOURAO, « il est indéniable que les efforts déployés par la MINUSMA ont largement contribué à la stabilisation du Mali, mais malheureusement au prix de la perte en vies humaines de son personnel, soit à cause des attaques lâches et macabres de groupes terroristes armés, soit, plus récemment, à cause de la pandémie de COVID-19 ».  Malgré la persistance de la violence due aux attaques continues de groupes armés terroristes et aux conflits intercommunautaires, le Ministre a souligné les progrès tangibles accomplis dans le processus de paix au Mali, en particulier depuis la tenue du dialogue national inclusif en décembre 2019, et avec l’organisation des élections législatives du 29 mars.  À cet égard, il a salué les progrès réalisés dans la représentation des femmes qui occupent 30% des sièges.

Le Ministre nigérien a également salué le transfert progressif des services de l’État aux collectivités locales, mais il a pointé du doigt les réformes cruciales qui restent à faire, à commencer par la mise en place d’une police territoriale, la restructuration administrative et territoriale et le redéploiement des unités militaires reconstituées vers le Nord.  Tout retard dans ces domaines prioritaires représente un obstacle majeur au processus de paix, a-t-il averti. 

M. Ankourao s’est félicité de l’appui décisif apporté par la MINUSMA dans le cadre de la stabilisation et du rétablissement progressif de l’autorité de l’État dans le centre du Mali.  Encouragé par l’élaboration du plan d’adaptation de la MINUSMA pour le centre du Mali, il s’est dit toutefois préoccupé par le manque de ressources suffisantes pour sa mise en œuvre et a instamment demandé au Conseil d’envisager un appui financier supplémentaire. 

Au niveau sous-régional, le Ministre a salué les efforts continus de la Force conjointe du G5 Sahel en collaboration avec les forces internationales, y compris l’opération Barkhane.  Il a insisté sur la nécessité de fournir à la Force conjointe, qui a mené des opérations majeures depuis 2017, un appui adéquat, prévisible et soutenu.

Il est clair, pour le Ministre, que la situation au Mali et au Sahel en général justifie la poursuite des activités de la MINUSMA.  À cet égard, il a souhaité un consensus entre les membres du Conseil sur son mandat, son budget, sa taille et sa capacité opérationnelle.  Le Niger reste d’avis que la MINUSMA devrait être plus forte face aux attaques terroristes d’une cruauté rare.  C’est pourquoi le Ministre a suggéré la création d’une brigade d’intervention rapide au sein de la MINUSMA, similaire à celle créée au sein de la MONUSCO, dans le but d’accroître son efficacité.

En conclusion, le Ministre a déclaré que la mobilisation de tous est nécessaire à la survie des États du G5 Sahel et des 80 millions de citoyens qui les peuplent.  Il est également nécessaire, selon lui, de poursuivre le soutien décisif que la MINUSMA apporte à la Force conjointe du G5 Sahel.  Tout en appréciant les efforts déjà consentis, le Ministre est persuadé qu’on peut faire « plus et mieux au nom du bien public mondial de la paix ».  Il a réitéré son appel pour inscrire la Force conjointe G5 Sahel au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, ce qui lui donnerait plus de légitimité et des ressources prévisibles.

M. MIGUEL VARGAS MALDONADO, Ministre des relations extérieures de la République dominicaine, s’est inquiété de ce que les groupes terroristes profitent de la pandémie de COVID-19 pour intensifier leurs attaques et s’opposer aux autorités, aggravant une situation sécuritaire déjà complexe.  Il a réitéré l’importance qu’il y a à maintenir l’élan et à consolider les acquis avec l’appui « essentiel » de la MINUSMA, s’agissant de la mise en œuvre de l’accord de paix. 

Il a qualifié d’encourageante l’élection, au mois de mai, de 41 femmes à l’Assemblée nationale, trois fois plus qu’à la précédente législature.  Il a exhorté à poursuivre les efforts pour renforcer la participation, la formation et l’acceptation des femmes dans les différents organes de prise de décision.  Le Ministre a également jugé encourageants les progrès réalisés dans la répartition des unité reconstituées de l’armée malienne dans le nord du pays et dans l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel.  À la veille des discussions sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA, le Ministre a appelé à une plus grande collaboration entre les différents acteurs.

M. JÜRI LUIK, Ministre de la défense de l’Estonie, a souligné que l’évolution rapide de la situation « dynamique » dans la région du Sahel requiert l’attention continue du Conseil de sécurité.  Outre la présence active de groupes terroristes, les tensions augmentent au sein des communautés, et les frontières entre la terreur djihadiste et la violence ethnique deviennent de plus en plus floues.  La pandémie de COVID-19 vient ajouter une couche d’insécurité, s’est-il inquiété, avant d’annoncer que son pays est en train de doubler sa contribution à l’opération Barkhane, notamment l’équipe spéciale Takuba. 

Le Ministre s’est déclaré encouragé par les mesures prises en faveur d’un redéploiement des unités reconstituées des forces armées maliennes dans le nord du pays.  Ces forces permettront également de faire fonctionner les services de l’État.  Le Ministre a appelé à poursuivre les efforts pour augmenter la pleine participation des femmes au processus politique, engageant à mettre en œuvre les recommandations formulées lors de l’atelier de haut niveau de janvier dernier.  Il s’est aussi félicité du fait que trois fois plus de femmes aient été élues au Parlement.  Le Ministre a estimé que pour renforcer la capacité de la MINUSMA à protéger les populations locales, le plan d’adaptation doit mettre l’accent sur la mobilité et la souplesse de la Mission.  Son système d’alerte précoce mériterait également d’être renforcé.

Mme CANDITH MASHEGO-DLAMINI, Vice-Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a fait part de sa préoccupation face à la situation sécuritaire au Mali et au Sahel, en raison de l’augmentation des attaques terroristes et des violences intercommunautaires, en particulier dans le centre du Mali.  Elle a dès lors appelé le Conseil à maintenir son appui au peuple malien pour parvenir à la paix et à la stabilité, plaidant également pour une aide humanitaire accrue, en particulier pendant la pandémie de COVID-19.  Il faut contribuer au plan de réponse humanitaire malien qui reste sous-financé, a demandé la Vice-Ministre. 

S’agissant des progrès vers le rétablissement de l’autorité de l’État et d’une paix durable, la Vice-Ministre a estimé que cela dépend des progrès dans les processus politique et de paix guidés par l’accord de 2015 sur la paix et la réconciliation au Mali.  Dans ce contexte, elle a salué le dialogue national inclusif qui s’est achevé en décembre 2019 et qui a jeté les bases des récentes élections législatives nationales.  L’Afrique du Sud espère que l’installation de l’Assemblée législative nationale nouvellement élue ouvrira la voie aux réformes institutionnelles et politiques envisagées.  Ce processus de réforme nécessite un engagement collectif de toutes les parties concernées, a dit la Vice-Ministre, encouragée par les progrès accomplis dans le déploiement des forces maliennes reconstituées et réformées, étape essentielle vers le rétablissement de l’autorité de l’État dans le nord du Mali.  La Vice-Ministre a appelé les parties maliennes à assurer la pleine opérationnalisation de ces forces et à redoubler d’efforts pour qu’il y ait d’autres déploiements dans d’autres parties du pays.  Cela contribuera, selon elle, à maintenir l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali et à instaurer la confiance entre les parties signataires.

À cet égard, l’Afrique du Sud a félicité la MINUSMA d’avoir fourni l’assistance nécessaire à ce processus.  Elle a aussi salué les progrès importants dans la participation et la représentation des femmes maliennes dans les processus politiques et de paix, comme en témoignent l’augmentation de la représentation des femmes à l’Assemblée législative nationale et leur inclusion dans le Comité de suivi de l’Accord.

Au sujet du « rôle vital » joué par la Force conjointe du G5 Sahel et la MINUSMA, la délégation a fait valoir que les efforts des pays du G5 Sahel et de la région nécessitent, pour réussir, un appui international, demandant instamment au Conseil de sécurité et à la communauté internationale de l’apporter.  Un soutien logistique et opérationnel des Nations Unies -coordonné, prévisible et durable- est urgent, a affirmé la Vice-Ministre, soulignant aussi les rôles de l’Union africaine (UA) et de la CEDEAO dans l’appui à la Force conjointe.  À cet égard, elle a apprécié l’initiative prise par l’UA de déployer 3 000 forces pour soutenir la Force conjointe G5 Sahel et celle de la CEDEAO, qui a adopté un plan d’action pour mettre à disposition des ressources financières pour la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest.

Enfin, l’Afrique du Sud s’est dite favorable à la prorogation du mandat de la MINUSMA pour continuer à fournir une assistance au Mali, en particulier pour la protection des civils, la mise en œuvre de l’accord de paix et le rétablissement de l’autorité de l’État dans le nord et le centre du Mali.

Lord TARIQ AHMAD de WIMBLEDON, Ministre d’État pour le Commonwealth, l’Organisation des Nations Unies et l’Asie du Sud, a rappelé qu’en sept ans, la MINUSMA a perdu 200 membres de son personnel.  Or aujourd’hui, la pandémie de COVID-19 représente un autre défi pour ceux qui sont en première ligne d’une mission qui sauve des vies et aide le Gouvernement malien et les parties signataires à mettre en œuvre l’accord de paix.  Saluant les « solides » signes de progrès, le Ministre a prévenu que pour réussir, les objectifs révisés pour le Nord doivent être certes ambitieux mais surtout réalisables.  Les nouveaux critères doivent contribuer à restaurer l’autorité de l’État et à lutter contre l’impunité dans le centre.  Le Ministre a annoncé que son gouvernement augmentera considérablement sa contribution en 2020 grâce au déploiement de 250 soldats dans un groupe de patrouille de reconnaissance de l’infanterie mécanisée.  Le Gouvernement, a-t-il ajouté, s’est aussi engagé à soutenir l’amélioration de la performance des missions par le biais d’une offre bilatérale de soutien et de formation aux pays contributeurs de troupes.  La MINUSMA n’est pas une solution permanente, a insisté le Ministre, promettant de soutenir le plan d’adaptation afin de mettre en placer une force plus agile, réactive et adaptable. 

La Chine a noté que la situation sécuritaire dans le nord et le centre du Mali constitue un défi croissant, résultant des activités terroristes fréquentes et des violences intercommunautaires.  Pour la Chine, la dynamique politique positive actuelle doit être consolidée.  Toutes les parties devraient appréhender les progrès du dialogue national et les élections législatives comme une occasion de consolider l’élan positif, de renforcer la confiance mutuelle et de travailler ensemble pour la paix et le développement du Mali.  La délégation chinoise a espéré que les parties continueront de mettre en œuvre l’accord de paix.  Quant à la communauté internationale, elle doit respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali.  Appelant à plus d’investissements dans la lutte contre le terrorisme, la Chine a attiré l’attention sur la Déclaration présidentielle que le Conseil a publiée au mois de mars dernier.  Mon gouvernement, a-t-elle rappelé, a versé la somme de 300 millions de renminbis à la Force conjointe du G5 Sahel.  Mais il faut aussi que la communauté internationale aide le Mali à améliorer ses fondements économiques et à réaliser par lui-même son développement durable.  La Chine a donc dit soutenir la prorogation du mandat de la MINUSMA et son plan d’adaptation .  Elle s’est engagée à envisager activement l’envoi d’une unité de drones.

Les États-Unis ont commencé par féliciter la France pour avoir tué le chef d’Al-Qaida en Afrique du Nord, Abdelmalek Droukdel, ainsi que des membres de son entourage, la semaine dernière.  Cette opération audacieuse et d’autres, telles que la capture d’un commandant d’un groupe de l’État islamique au Mali, le mois dernier, portent de grands coups à des groupes terroristes qui menacent les habitants des régions du Sahel et du Maghreb.  Constatant que le sommet de Pau en janvier a redynamisé les efforts de la région pour remédier à la situation sécuritaire défaillante au Sahel, les États-Unis ont salué la convocation demain de la réunion ministérielle sur la Coalition pour le Sahel, avec pour objectif d’améliorer la coordination. 

Alors que le Conseil doit renouveler le mandat de la MINUSMA pour une huitième année, les États-Unis ont appelé à la « clairvoyance » devant les échecs des parties signataires à l’Accord d’Alger.  La plupart des critères de référence du mandat de l’année dernière n’ont pas été atteints, ont-ils regretté citant la réforme constitutionnelle et le retour des services publics qui sont loin d’être achevés mais aussi le fait qu’aucun projet pilote pour la zone de développement du Nord n’ait été mis en œuvre.  Même si 2 500 soldats des forces maliennes reconstituées ont été redéployés, soit seulement 500 de moins que l’objectif fixé, nombre d’entre eux sont loin d’être opérationnels et ont toujours besoin du soutien et de la protection des forces de l’ONU.

Pendant ce temps, le peuple malien continue de souffrir d’un processus de paix au point mort.  Les attaques terroristes et la violence intercommunautaire tuent et mutilent des civils innocents, s’est impatienté la délégation, notant que la situation humanitaire s’aggrave.  L’incapacité des parties signataires à réaliser des progrès significatifs perpétue l’environnement sécuritaire au Sahel et empêche la MINUSMA de s’acquitter pleinement de son mandat, ont ajouté les États-Unis pour lesquels il y a aujourd’hui « une formidable opportunité » d’utiliser le renouvellement de mandat pour apporter un changement « réel et durable » au peuple du Mali. 

Cela commencerait, ont-ils professé, par obtenir des parties qu’elles respectent les critères de référence du mandat.  La MINUSMA doit d’ailleurs évaluer à quel moment elle peut réduire ses effectifs.  En attendant, le Conseil doit accroître son efficacité, en appuyant le plan d’adaptation et en améliorant la qualité des troupes et des policiers.  Nous sommes, ont affirmé les États-Unis, le plus grand contributeur financier de la MINUSMA.  Nous avons dépensé des milliards de dollars pour la sécurité, le développement et l’aide humanitaire au Mali et dans la région.  Nous nous sommes engagés à soutenir la Force conjointe du G5 Sahel, en fournissant du matériel, de la formation et un soutien consultatif sur une base bilatérale.  Nous appelons d’autres pays à faire de même.

L’Indonésie a salué les progrès réalisés au Mali, notamment le dialogue national inclusif et la tenue du deuxième tour des élections législatives, qui ont abouti à tripler le nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale, « ce qui est une bonne nouvelle ».  Le redéploiement de l’armée reconstituée à Gao, Kidal, Ménaka et Tombouctou est également significatif sur le plan politique, a estimé la délégation, car il a marqué le retour de la présence de l’État dans le Nord.  De plus, tous ces progrès ont eu lieu dans le contexte de la COVID-19.  Pour l’Indonésie, il est crucial de continuer à soutenir toutes les parties prenantes maliennes dans l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix.  À l’avenir, tous les efforts devraient être axés sur la réalisation de nouveaux progrès, y compris la tenue du référendum constitutionnel, le transfert de compétences aux autorités locales, la phase de rattrapage du DDR, et la mise en œuvre de projets pilotes pour la zone de développement du Nord.

L’Indonésie a condamné toutes les attaques visant la MINUSMA et les forces internationales au Mali et a demandé que les auteurs soient traduits en justice.  Également préoccupée par les affrontements en cours entre les milices, ainsi que par les violences intercommunautaires qui ont fait de nombreuses victimes, la délégation a félicité la MINUSMA pour son plan d’adaptation que la délégation soutient et qu’elle souhaiterait appuyer encore plus à l’avenir.  Elle a rappelé que l’Indonésie a déployé plus de 1 600 soldats de la paix dans différentes missions en Afrique dont la MINUSMA.  Elle a souligné l’importance de doter cette mission de ressources suffisantes, comme le commandant de la force l’a répété lors de la réunion tenue au début du mois.  Elle a dès lors appelé tous les pays à s’acquitter de leurs contributions exceptionnelles, qui seront cruciales pour améliorer les performances du maintien de la paix.  Conformément à l’appel du Secrétaire général, elle a également appelé tous les pays à garantir la fiabilité et la prévisibilité du budget global pour le maintien de la paix des Nations Unies et à ne pas réduire le budget existant « déjà assez insuffisant pour le bon déroulement des missions de maintien de la paix ».  L’Indonésie est favorable à la prorogation du mandat de la MINUSMA, a-t-elle précisé en soulignant combien sa présence est cruciale et son mandat pertinent.

La Fédération de Russie a estimé que la situation évolue dans la bonne direction malgré les difficultés.  Des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix.  Les premières unités des forces armées reconstituées ont été déployées dans le nord du pays, deux tours des élections législatives ont été organisés avec succès et les efforts de médiation et de réconciliation donnent des résultats concrets dans les régions du centre, s’est félicitée la délégation, avant de saluer le soutien apporté dans tous ces domaines par la MINUSMA.

La Fédération de Russie a tout de même prévenu que les tensions interethniques, les attaques menées par les groupes terroristes et extrémistes et le retard dans le rétablissement de l’autorité de l’État dans les régions du centre et du nord du Mali peuvent sérieusement ralentir, voire compromettre les changements positifs qui se dessinent.  Après avoir attiré l’attention sur la dégradation de la situation humanitaire aggravée par la menace de la COVID-19, la Fédération de Russie a noté que la Force conjointe du G5 Sahel est devenue un élément de plus en plus important de la stabilité et de la sécurité régionales.  Elle s’est donc dite prête à examiner soigneusement les mesures décrites par le Secrétaire général pour améliorer l’assistance fournie par la MINUSMA à la Force conjointe. 

Saint-Vincent-et-les Grenadines a salué les derniers progrès du Mali dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.  La délégation a souligné l’appui de la MINUSMA dans le redéploiement des forces armées maliennes reconstituées dans le nord du pays et la tenue des élections législatives, le 19 avril, en dépit de la pandémie de COVID-19.  Le soutien de la MINUSMA à la création de comités de réconciliation dans le centre du Mali et ses travaux de renforcement des capacités sur la réconciliation et la cohésion sociale méritent d’être signalés, a dit la délégation, compte tenu des hostilités intercommunautaires en cours dans le centre du Mali.  Saint-Vincent-et-les Grenadines a par ailleurs condamné les attaques terroristes au Mali et dans la région du Sahel. 

Alors que continue d’augmenter le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire et de personnes déplacées à l’intérieur du Mali et de la région du Sahel, la lutte contre l’extrémisme violent et la violence intercommunautaire reste urgente, a estimé le pays, qui a réitéré l’appel à un soutien accru de la Force conjointe du G5 Sahel pour la défense de la région du Sahel et des trois frontières.  Il a aussi rappelé la demande faite par les pays du G5 Sahel pour que la Force conjointe soit placée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Cela serait souhaitable compte tenu de la capacité et du mandat limités de la MINUSMA à fournir un soutien en dehors du Mali, et étant donné que les groupes terroristes armés sont bien connectés par-delà les frontières de la région, a justifié Saint-Vincent-et-les Grenadines.

Le Viet Nam s’est dit à son tour préoccupé par la situation sécuritaire au Mali, compte tenu du terrorisme et de la violence intercommunautaire.  La délégation s’est également dite préoccupée par l’absence de l’État dans les zones concernées, d’autant plus que la pandémie de COVID-19 a aggravé les situations humanitaire et sécuritaire.  Au total, 3,8 millions d’enfants au Mali sont désormais touchés par la fermeture des écoles et 1,3 million devraient faire face à l’insécurité alimentaire, a rappelé le Viet Nam.  La MINUSMA, a reconnu le Viet Nam, est confrontée à d’énormes défis dans l’exécution de son mandat dans le nord et le centre du pays.  La délégation a appelé toutes les parties à n’épargner aucun effort pour accélérer les réformes prévues par l’accord de paix.  La pleine mise en œuvre de cet accord, a-t-elle insisté, reste la seule voie viable pour un Mali plus stable et plus sûr.  La délégation a appelé le Gouvernement du Mali, les organisations régionales et internationales et les autres partenaires à renforcer leur coopération pour déraciner le terrorisme.  Elle a aussi exhorté le Gouvernement et les autres parties maliennes à respecter leur obligation de respecter le droit international humanitaire et de protéger les femmes et les enfants dans le nord et le centre du pays.  Le Viet Nam a enfin appelé à une approche cohérente et intégrée des enjeux sécuritaires, humanitaires, climatiques et de développement.  Il faut, a-t-il précisé, davantage d’ateliers et de séminaires sur le renforcement de capacités, la formation des femmes et des jeunes sur le développement durable.  Le Viet Nam a appuyé le renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 12 mois « sur la base des besoins du Gouvernement malien ».

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