8602e séance – après-midi
CS/13928

Conseil de sécurité: climat de guerre froide entre Moscou et Washington après la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire

Quelques jours après l’annonce du premier test américain de missile de portée intermédiaire depuis la fin de la guerre froide, la Fédération de Russie et les États-Unis se sont rejetés l’un sur l’autre, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité, la faute de l’extinction du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire –le Traité FNI- au milieu d’appels à la reprise du dialogue afin d’éviter une nouvelle course aux armements nucléaires.

Signé en 1987 entre les États-Unis et l’Union soviétique après la longue crise dite des « euromissiles », étendu ensuite aux États successeurs de l’URSS, le Traité FNI interdisait les tests et l’usage de missiles d’une portée de 500 à 5 500 kilomètres tirés du sol et ne concernait donc ni les missiles tirés de bombardiers, ni ceux lancés depuis des sous-marins. Il avait néanmoins, selon la Fédération de Russie -qui avait réclamé la tenue de la réunion- contribué à l’instauration progressive d’un climat de confiance sur la scène internationale. 

Cet accord était d’autant plus important, a estimé la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, qu’il n’existe, en dehors de lui, aucune norme, aucun traité ou accord, autre que bilatéraux, réglementant les missiles.  « L’effondrement récent de ce Traité a levé l’une des rares restrictions au développement et au déploiement d’une catégorie de missiles déstabilisants et dangereux » a-t-elle prévenu, avant d’appeler les États à rechercher d’urgence un accord pour tracer une nouvelle voie pour le contrôle international des armes.

« Malheureusement, il est devenu de plus en plus clair que cet accord gênait nos partenaires américains », a affirmé Moscou qui avait réclamé la tenue de la réunion.  La délégation a notamment accusé les États-Unis d’avoir violé le Traité en déployant leur système antimissile Aegis en Europe de l’Est « soi-disant pour contrer la menace iranienne ».  Or, ce système pourrait être utilisé pour lancer des missiles Tomahawk en direction de la Russie, a dénoncé la délégation.  Elle a de plus vu dans l’annonce, par le Directeur du Pentagone du développement de nouveaux missiles, peu de temps après le retrait américain du Traité, le 2 août dernier, la preuve que Washington ne respectait pas l’accord bilatéral « depuis bien longtemps ». 

C’est plutôt la Russie qui a décidé de ne plus honorer ses obligations en élaborant un système de missile d’une portée expressément interdite par le Traité, à savoir le 9M729, ont contré les États-Unis, déplorant la menace que représente, pour toute l’Europe, le déploiement de ces missiles dans la partie occidentale de la Russie.  Dans ces conditions, les États-Unis ont estimé qu’ils n’avaient pas à respecter un accord que Moscou s’ingéniait à violer, affirmant par ailleurs que le système antimissile Aegis n’était pas interdit par le Traité. 

De même, a poursuivi le délégué, la Russie et la Chine ont développé de nouvelles capacités nucléaires au cours des 10 dernières années, et Beijing menace notamment de prendre pour cible les alliés américains qui hébergent nos missiles, alors qu’elle possède environ 2 000 missiles qui auraient été interdits par le Traité, si elle y avait été partie.  Nous prenons donc simplement les mesures qui s’imposent pour que les États-Unis aient la capacité de défendre leurs intérêts dans « ce monde post-traité créé par la Russie », s’est défendu Washington qui a dit demeurer ouvert à un contrôle des armes « efficace et vérifiable » auquel participeraient la Russie et la Chine et qui irait au-delà des traités axés uniquement sur certains types d’armes nucléaires ou portée de missile.  « Ce serait là une approche beaucoup plus efficace pour répondre aux menaces à la paix et à la sécurité internationales », a estimé la délégation.

La décision américaine de se retirer du Traité a été appuyé par les représentants du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de la Pologne qui ont jugé que cette décision était logique au regard des initiatives russes.  « La Russie porte, à elle seule, la responsabilité pour la disparition du Traité », ont martelé ces délégations, pointant elles aussi le 9M729. 

À ce sujet, la Fédération de Russie a indiqué avoir proposé de fournir aux États-Unis, dans une « démarche de transparence inédite », des informations démontrant que ce système ne violait aucunement le Traité.  Mais les États-Unis n’ont pas daigné répondre présents et ont demandé aux pays de l’OTAN de ne pas se déplacer non plus, a déploré le représentant, accusant l’Europe de « raviver l’histoire ancienne » en soutenant Washington dans sa nouvelle course à l’armement. 

De son côté, le représentant chinois a jugé inexcusable que les États-Unis utilisent la Chine comme prétexte pour justifier leur retrait du Traité en proférant des accusations « infondées » et a insisté sur le caractère exclusivement défensif de sa doctrine militaire. 

Au cours de cette réunion, les États-Unis et la Russie ont été appelé à plusieurs reprises à renouer le dialogue afin de renégocier le Traité, ce « précieux instrument », mais aussi pour négocier la reconduction du Traité « New Start » de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques, qui arrive à échéance en février 2021.  La Côte d’Ivoire a notamment estimé qu’il incombait aux États disposant de l’arme nucléaire de donner des garanties de non-recours auxdites armes contre les États qui n’en sont pas dotés, notamment en adhérant au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Déclarations

Mme IZUMI NAKAMITSU, Secrétaire générale adjointe et Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, a rappelé que la question des missiles constitue une préoccupation aiguë pour la paix, la sécurité et la stabilité internationales depuis que les premières roquettes V2 ont été tirées sans distinction sur des villes d’Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale.  Depuis le mouvement des missiles à capacité nucléaire dans les Caraïbes, et la crise la plus grave de la guerre froide qui s’en est suivie, il y a près de 57 ans, l’acquisition, la prolifération, le déploiement et l’utilisation de missiles ont continué à jouer des rôles déstabilisateurs et même d’escalade dans les relations internationales, y compris entre des États dotés d’armes nucléaires et, dans certains cas, causant de graves dommages civils.

Aujourd’hui, les missiles ajoutent un élément dangereux et déstabilisateur aux points chauds régionaux, que ce soit en Asie du Nord-Est jusqu’au Sud de l’Asie du Sud, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Europe, s’est préoccupée Mme Nakamitsu.  Ils contribuent directement à la reprise de la concurrence dans le domaine des armes stratégiques et entravent la réalisation des objectifs de désarmement à grande échelle.  De même, a-t-elle poursuivi, pendant des décennies, le rôle des missiles balistiques comme moyen de propulsion d’armes de destruction massive a été au centre des préoccupations du processus de désarmement nucléaire.  C’est pourquoi ces engins figurent au centre d’accords bilatéraux sur la limitation et la réduction d’armes stratégiques depuis déjà quatre décennies.

Pourtant, aujourd’hui, plus de 20 pays possèdent des missiles balistiques dotés de capacités dépassant le seuil de « capacité nucléaire » défini dans les directives du Régime de contrôle de la technologie des missiles (RCTM).  Et les États dotés de l’arme nucléaire recherchent activement de nouvelles capacités en matière de missiles et de défense antimissile, avec des conséquences peu claires et potentiellement négatives pour la paix et la sécurité internationales.

La Haut-Représentante a relevé que les missiles à armement conventionnel figurent aujourd’hui dans les arsenaux de nombreux États et de certains acteurs non étatiques et ont été utilisés comme armes de bombardement, souvent dans des villes.  Les progrès technologiques permettent aux missiles classiques d’être plus précis à longue portée, facilitant ainsi leur développement, leur transfert et leur utilisation.  La mise au point de systèmes d’armes utilisant une technologie de missile capable de manœuvrer à des vitesses hypersoniques pourrait déclencher une course aux armes déstabilisatrices, a noté Mme Nakamitsu. 

Elle a relevé que le lancement de missiles balistiques vers l’Arabie saoudite par des houthistes au Yémen a été particulièrement inquiétant.  De même, les préoccupations concernant les missiles balistiques n’ont toujours pas été résolues dans le cadre de la résolution 2231 (2015) qui avait avalisé le Plan d’action global commun.  De plus, des missiles terrestres et aériens ont été utilisés pour détruire des satellites en orbite terrestre, à trois reprises au cours de la dernière décennie.

Elle a souligné que l’effondrement récent du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire a levé l’une des rares restrictions au développement et au déploiement d’une catégorie de missiles déstabilisants et dangereux, rappelant dans la foulée que ce texte avait joué un rôle important pour mettre un terme à la guerre froide.  À l’instar du Secrétaire général, elle a appelé les États à rechercher d’urgence un accord pour tracer une nouvelle voie pour le contrôle international des armes.  Il importe de souligner que malgré ces évolutions inquiétantes, il n’existe aucune norme, aucun traité et accord réglementant les missiles, a-t-elle fait observer.  « Et à l’heure actuelle, seuls la Fédération de Russie et les États-Unis sont soumis à des restrictions juridiquement contraignantes concernant la quantité de certains types de missiles que ces États pourraient posséder. »

Elle a ensuite indiqué que le Régime de contrôle de la technologie des missiles et le Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques ne suffisent pas à traiter tous les aspects des menaces posées par les missiles et leur prolifération.  Et la dernière résolution adoptée par la Première Commission sur cette question remonte à 2008.  Ainsi, de plus en plus de pays, y compris ceux qui ne font pas partie des accords multilatéraux existants, continuent d’acquérir et de développer leurs capacités en matière de missiles balistiques.  Le Conseil de sécurité a d’ailleurs été activement saisi des activités menées en République populaire démocratique de Corée (RPDC).

« Empêcher la prolifération et l’émergence d’armes de déstabilisation reste une tâche essentielle et inachevée pour la communauté internationale dans le cadre des efforts de préserver la paix, la sécurité et la stabilité internationales », a affirmé la Haut-Représentante.  Elle a plaidé pour l’urgence d’adopter de nouvelles approches internationales, y compris des approches multilatérales juridiquement contraignantes, afin de traiter des divers aspects problématiques des missiles.  Ainsi, une attention accrue portée par le Conseil de sécurité à ces défis pourrait donner une impulsion à ces efforts.

Le 2 août dernier, les États-Unis ont « malheureusement » décidé de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, a déploré M. DMITRY A.  POLYANSKIY (Fédération de Russie), rappelant que cet accord, conclu pendant la guerre froide, avait alors contribué à l’instauration progressive d’un climat de confiance sur la scène internationale.  Pendant un certain temps, le Traité a été bien respecté, a estimé le délégué russe.  Mais par la suite, il est devenu de plus en plus clair que cet accord gênait nos partenaires américains, qui désiraient plutôt imposer leurs mesures « unilatérales et injustes » à travers le monde, a-t-il affirmé.  Entre autres violations du Traité, le représentant est revenu sur le déploiement, par les États-Unis, du système antimissile Aegis en Europe de l’Est, notamment en Roumanie, « soi-disant pour contrer la menace iranienne ».  Or, il est clair que ce système pourrait être utilisé pour lancer des missiles Tomahawk en direction de la Russie, a dénoncé le représentant.

Deux semaines après le retrait américain du Traité, les États-Unis ont procédé, le 18 août dernier, à un test de missile de portée intermédiaire, le premier depuis la guerre froide, a poursuivi le représentant.  Au passage, il a rappelé que le dernier Traité START, un accord bilatéral entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur la réduction et la limitation des armements stratégiques, arrivait à échéance en 2021 et que celui-ci était également en péril, « les États-Unis ne s’y intéressant pas ».  L’Administration américaine a démontré « à maintes reprises » qu’elle n’avait pas l’intention de reconduire ce Traité, a-t-il déploré. 

Washington, a-t-il encore accusé, souhaitait cette situation et a violé de manière délibéré le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, a encore accusé le représentant.  Ce dernier a notamment pointé les menaces sécuritaires qu’auraient proférées les États-Unis et la brièveté du délai dans lequel le Directeur du Pentagone a annoncé le déploiement d’un missile sol-sol, signe, selon lui, que les États-Unis violaient le Traité depuis bien longtemps. 

« Mais nous n’avons pas convoqué cette réunion pour accuser les États-Unis d’hypocrisie », a poursuivi le représentant.  Nous sommes plutôt venus exprimer notre stupéfaction face à la position adoptée par nos partenaires européens dans ce contexte, a-t-il déploré.  Le représentant a rappelé que la Russie avait présenté, en décembre 2018, un projet de résolution en appui au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire qui, a-t-il précisé, ne comportait aucune critique à l’égard des États-Unis et qui appelait à la poursuite des efforts diplomatiques.  Nous avions également averti que la fin du Traité mettait en péril l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et provoquerait une nouvelle course à l’armement.  « Mais l’Europe ne nous a pas écouté », a-t-il déploré avant de lancer: « Êtes-vous contents d’avoir voté contre ce projet de résolution? » 

Les alliés européens de Washington devraient en effet comprendre qu’en tolérant les actions américaines, ils sont en train de raviver l’histoire ancienne, à l’époque où l’Europe risquait d’être touchée par des missiles.  « Nous n’avons aucune intention d’emprunter cette voie », a précisé le délégué russe, mettant l’Europe en garde contre la course à l’armement qu’appelle de leurs vœux les États-Unis, comme en témoigne, selon lui, le budget militaire américain, qui s’élèverait à 700 milliards de dollars.  Parallèlement, le représentant a affirmé que le budget militaire de la Russie était de 60 milliards de dollars, soit 20 fois moins, a-t-il précisé, que le budget équivalent de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). 

Les dépenses pour mettre au point des « armes interdites » par le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire ont d’ailleurs été introduites dans le budget militaire des États-Unis bien avant leur sortie du Traité, a en outre affirmé le représentant.  Au lieu de dépenser autant de ressources en matière d’armement, les pays occidentaux devraient allouer leur budget national au développement, a-t-il estimé. 

« Allez-vous assumer vos responsabilités pour ce qui s’est passé plutôt que d’accuser la Russie ou bien la Chine de représenter une menace pour la paix mondiale », s’est enfin interrogé le représentant.  La Russie garde espoir que la raison et l’instinct de préservation primeront sur les États-Unis car, a souligné le délégué, ce qui est en jeu c’est le destin même de l’humanité.  Le représentant a ensuite réaffirmé l’intention de son pays de renouer un « dialogue sérieux » en faveur de la stabilité et de la sécurité stratégique.  « Si cela ne tenait qu’à nous, nous ne serions pas arrivés à la situation dangereuses actuelle », a-t-il affirmé, avant d’appeler à régler « dès aujourd’hui », les problèmes dus aux « actions irresponsables » de Washington.

M. JONATHAN R. COHEN (États-Unis) a rappelé que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire avait été conclu à la fin des années 1980 entre les États-Unis et l’Union soviétique.  Il a ensuite affirmé qu’il y a plus d’une décennie, la Russie « avait décidé de ne plus honorer ses obligations » en élaborant un système de missile d’une portée expressément interdite par le Traité, à savoir le 9M729.

Au début de ce mois, après six ans de diplomatie pour le préserver, les États-Unis ont décidé de se retirer d’un traité violé délibérément par la Russie, a dit le représentant.  Nos alliés de l’OTAN ont également conclu que la Russie avait violé de manière substantielle le Traité et ont pleinement appuyé le retrait des États-Unis en raison de l’intransigeance de la Russie.  Nous sommes réunis ici, a-t-il affirmé, car la Fédération de Russie préférerait un monde où les États-Unis continueraient d’honorer leurs engagements en vertu du Traité, mais pas la Russie. 

Illustrant son propos, le représentant des États-Unis a déclaré que de nombreux bataillons de missiles russes 9M729 ont été déployés en Russie du temps de l’existence du Traité, notamment dans la partie occidentale du pays, faisant peser une menace pour toute l’Europe.  De même, la Chine menace de prendre pour cibles les alliés américains qui hébergent des missiles des États-Unis, en dépit du fait que la Chine a déjà déployé des milliers de missiles à portée intermédiaire dans le but de faire peser un risque sur les États-Unis et leurs alliés.

Maintenant que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire n’existe plus, a-t-il poursuivi, nous prenons les mesures qui s’imposent face au déploiement sans cesse grandissant de missiles à portée intermédiaire, aussi bien par la Russie que par la Chine.  À l’heure actuelle, a-t-il insisté, les États-Unis ne disposent d’aucun missile à portée intermédiaire à lanceur terrestre, alors que la Russie en a déployé des bataillons entiers et que la Chine possède environ 2 000 missiles qui auraient été interdits par le Traité si ce pays y avait été partie.

Poursuivant, M. Cohen a affirmé que les efforts de recherche et développement, par les États-Unis, d’engins à capacité classique et lanceur terrestre n’étaient ni provocateurs, ni n’entraînaient d’effets déstabilisateurs.  Il s’agit, a-t-il affirmé, d’une réponse mesurée pour que les États-Unis aient la capacité de défendre leurs intérêts dans « ce monde post-traité créé par la Russie ».  Il a précisé que ces efforts de recherche remontent à décembre 2017 et n’étaient pas interdits par le Traité.  Il a également affirmé que le système antimissile Aegis ne représente pas une violation des obligations découlant du Traité, celui-ci n’ayant pas de capacités de lancement offensif de missiles balistiques ou de croisière.

Le délégué a soutenu que pendant que les États-Unis œuvraient pour réduire la taille de leur arsenal nucléaire, la Russie et la Chine ont, ces 10 dernières années, développé de nouvelles capacités nucléaires et de missiles.  La Russie, a-t-il notamment affirmé, modernise et diversifie ses capacités nucléaires et la taille de son arsenal nucléaire devrait augmenter de manière significative au cours de la prochaine décennie.  Selon lui, la Russie disposerait de jusqu’à 2 000 ogives nucléaires non stratégiques de différents types.  Les États-Unis, a-t-il ajouté, n’en ont qu’un: la bombe à chute libre B-61.

M. Cohen a voulu savoir combien de missiles 9M729 la Russie avait produits et connaître leur emplacement.  Il a aussi voulu connaître les raisons de l’explosion du 8 août et l’objectif du système qui en était à l’origine.  Il s’est également soucié de l’augmentation rapide et de la diversification de l’arsenal nucléaire chinois.

Ces évolutions, couplées au comportement agressif et coercitif de la Russie et de la Chine, sont les moteurs de la détérioration de l’environnement sécuritaire, a-t-il accusé.  Les États-Unis ne resteront pas les bras ballants et prendront toutes les mesures qui s’imposent pour veiller à leur sécurité et à celle de leurs alliés et partenaires.  Nous le ferons en testant et mettant sur pied de nouveaux systèmes pour répondre aux défis que nous affrontons, mais également en nous préparant à prendre part à « une nouvelle ère de contrôle des armes ».

Les États-Unis, a-t-il dit, demeurent ouverts à un contrôle des armes efficace et vérifiable auquel participeraient la Russie et la Chine et qui irait au-delà des traités axés uniquement sur certains types d’armes nucléaires ou de portée de missile.  Ce serait là une approche beaucoup plus efficace pour répondre aux menaces à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il estimé.

« La Russie porte à elle seule la responsabilité pour la disparition du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire », a accusé M. STEPHEN HICKEY (Royaume-Uni) qui a également affirmé que cet État le violait « depuis longtemps » en mettant en place des systèmes de missile non conforme rapidement déployables.  Selon lui, la Russie aurait refusé de reconnaître leur existence jusqu’à ce que les États –Unis aient été en mesure de les identifier très clairement.  Le 1er février 2019, les États-Unis ont donc annoncé leur volonté de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, retrait qui est devenu effectif le 2 août 2019.  Il a indiqué que de nombreux efforts diplomatiques avaient été déployés en direction de la Russie ces dernières années pour qu’elle reste en conformité avec le Traité.  Il a appuyé les explications données par les États-Unis concernant le calendrier de mise au point du nouveau missile américain.  Il a estimé que la Russie adoptait une tendance à l’agression. 

Mme ANNE GUEGUEN (France) a regretté qu’aucune solution n’ait été trouvée pour maintenir en vigueur le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, notant que la fin de ce Traité accroît les risques d’instabilité en Europe et érode le système international de maîtrise des armements.  « La Russie porte la responsabilité de l’extinction du Traité, qu’elle a continué d’enfreindre en dépit de nos appels à une application conforme du Traité », a-t-elle affirmé.  Elle a averti que le développement d’un nouveau système de missile à portée intermédiaire par la Russie accroît la menace qui pèse sur les intérêts de sécurité européens. 

La représentante a appelé au rétablissement de la confiance mutuelle et du dialogue et a rejeté l’idée d’une « nouvelle course aux armements, dont nous paierions tous le prix ».  Elle a appelé à redoubler d’efforts pour préserver les instruments de maîtrise des armements conventionnels et nucléaires existants et refonder un cadre international robuste qui repose sur des instruments « réels, vérifiables et fondés sur le droit ».

M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d’Ivoire) a relevé que dans un contexte où la communauté internationale peine à apaiser les tensions suscitées par la question du nucléaire, l’affaiblissement du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire vient raviver les craintes d’une relance de la course aux armements qui pourrait mettre à mal les acquis en matière de non-prolifération nucléaire.  Et cela risque, si l’on n’y prend garde, d’ouvrir la voie à une série d’initiatives qui contribueront, sans aucun doute, à complexifier le contrôle des missiles balistiques et des armes de destruction massive. 

La Côte d’Ivoire a donc lancé un appel pressant aux parties russe et américaine à renouer le dialogue, afin de sauver ce « précieux instrument » de coopération entre les deux plus grandes puissances nucléaires.  Le représentant a aussi rappelé que son pays fut parmi les premiers signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires adopté en 2017, et a exhorté tous les États parties aux cadres bilatéraux et multilatéraux de non-prolifération à œuvrer davantage, à travers un dialogue constant, à la préservation des acquis actuels.  De même, M. Adom a souhaité que le Traité « New Start » de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques qui arrive à échéance en février 2021, soit renouvelé.  Il a estimé qu’il incombe aux États disposant de l’arme nucléaire de donner des garanties de non-recours auxdites armes contre les États qui n’en sont pas dotés, notamment par la conclusion d’un instrument international juridiquement contraignant.  Il a conclu en notant que les États dotés de capacités nucléaires ont un rôle encore plus crucial à jouer dans la préservation de la stabilité acquise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. 

M. JOSÉ MANUEL TRULLOLS YABRA (République dominicaine) a regretté la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire entre la Fédération de Russie et les États-Unis, qui a été communiquée au début de ce mois à causes de violations alléguées du Traité par une des parties.  Il s’est dit très préoccupé par l’escalade de tensions qui en découle.  Il a également craint la menace qui pèse sur l’architecture du désarmement et la non-prolifération, disant redouter la reprise de la course aux armements qui était reléguée aux temps de la guerre froide.  Le représentant a réitéré le ferme engagement de son pays à respecter les obligations découlant du Traité sur la non-prolifération.  Pour lui, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire a été un « excellent complément » du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 

L’humanité et la planète ne peuvent être exposées une fois de plus aux dommages catastrophiques sur le plan humanitaire et environnemental qu’entraînent l’utilisation, le développement et les essais de ces armes, a conclu le délégué avant d’appeler les parties à éviter les discours agressifs et les activités déstabilisatrices.  Il faut, les a-t-il invitées, réfléchir à leur retour à la table du dialogue en vue de restaurer les mesures qui encouragent la confiance par le biais d’un accord.  Un tel accord devra être mis en œuvre de manière effective et ses obligations respectées sur la durée, a-t-il précisé. 

M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique) a estimé que la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, les menaces qui pèsent sur le Plan d’action global commun ainsi que les incertitudes qui planent sur l’avenir du nouveau Traité de réduction des armements stratégiques et du dossier nord-coréen, ne rassurent pas.  Ces récents développements témoignent de la polarisation accrue au sein de la communauté internationale où la confiance et la coopération entre États marquent un profond recul, s’est-il inquiété.  Il a estimé que ce climat met à rude épreuve l’architecture mondiale de non-prolifération et de désarmement, et rend plus difficiles encore les progrès qui sont pourtant indispensables alors que les risques de prolifération augmentent. 

Il a rappelé que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire fut un des piliers de la sécurité européenne et mondiale pendant plus de 30 ans.  Grâce à lui près de 3 000 missiles équipés de têtes nucléaires ou conventionnelles ont été retirés du sol européen et détruits de manière vérifiable.  Ce Traité représentait également une contribution tangible à la réalisation des obligations des États-Unis et de la Russie en matière de désarmement au titre de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a—t-il ajouté, avant de déplorer la disparition de ce Traité.  Le représentant a regretté que la Russie n’ait pas répondu aux appels internationaux répétés lui demandant de reprendre l’exécution de ses obligations découlant du Traité, ce qui, a-t-il affirmé a entraîné la dissolution du Traité.  Il a appelé la Russie et les États-Unis à s’engager dans un dialogue constructif, afin de s’accorder sur des mesures de stabilisation et de rétablissement de la confiance, ainsi que pour élaborer des initiatives en vue de renforcer la stabilité stratégique et de réduire de manière résolue leurs arsenaux nucléaires.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a fait part de sa préoccupation face à la menace que posent les armes de destruction massive à l’échelle mondiale, notamment les armes nucléaires et leurs systèmes de lancement.  « Le seul moyen de nous prémunir d’une détonation volontaire ou accidentelle de ces armes réside dans leur élimination totale », a-t-il affirmé.

Dans ce cadre, le représentant a jugé très préoccupant le fait que les puissances nucléaires persistent à vouloir moderniser leurs arsenaux nucléaires et leurs systèmes de lancement, en violation flagrante du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il a également déploré l’effondrement du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, qui fait peser, selon lui, le risque d’une future guerre nucléaire sur le monde.  Dans ce contexte, le représentant a exhorté la Fédération de Russie et les États-Unis à entamer des discussions en vue de reconduire le Traité Start, qui arrive à échéance en 2021. 

Le représentant a par ailleurs réaffirmé l’engagement de l’Afrique du Sud, « seul pays à avoir volontairement éliminé ses armes nucléaires », en faveur de l’éradication pure et simple des armes nucléaires, dans la ligne du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ouvert à signature depuis le 20 septembre 2017.  Il a appelé la communauté internationale à signer et ratifier ce Traité, afin qu’il puisse entrer en vigueur.

Le représentant s’est en outre déclaré préoccupé par le non-respect des dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires concernant le désarmement et la non-prolifération.  Il a appelé la communauté internationale à prendre appui sur le cinquantième anniversaire de la signature du Traité pour faire avancer ces questions.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a déploré la disparition du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, relevant que ce « Traité bilatéral historique » avait été signé à un moment critique de la guerre froide.  Il a rappelé que ce Traité avait permis aux États-Unis et à la Russie de détruire 2 700 missiles et de maintenir la stabilité et la paix de façon tangible en Europe.  Il a craint que l’extinction de ce Traité n’entrave la mise en œuvre d’autres traités mettant ainsi en péril la sécurité internationale.  Il s’est aussi soucié de la lente cadence des efforts de désarmement à travers le monde avant d’insister sur le fait que le seul moyen de mettre un terme à la menace des armes nucléaires est de les détruire complétement.

M. GUSTAVO MEZE-CUADRA (Pérou) a rappelé son engagement en faveur du désarmement nucléaire et de l’éradication totale de ces armes, par l’entremise du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et la création de zones exemptes d’armes nucléaires. 

Le représentant a appelé les puissances nucléaires à s’acquitter de leurs obligations au titre de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Il a déploré l’effondrement du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et a exhorté les États-Unis et la Fédération de Russie à régler leurs différends par la voie du dialogue.

Dans ce cadre, le représentant a invité ces deux pays à reconduire « le Traité Start III », d’ici à son échéance en 2021.  En conclusion, le représentant a appelé les puissances nucléaires à se montrer responsables et à éviter une nouvelle course aux armements nucléaires dangereuse pour l’ensemble de la planète. 

M. JUERGEN SCHULZ (Allemagne) a regretté l’extinction du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, « clef de voute de la sécurité euro-atlantique », qui avait permis la destruction de 3 000 missiles.  Il a affirmé que la Fédération de Russie était l’unique responsable de la fin de ce Traité, relevant qu’en mettant au point le système de missile 9M729, la Russie l’avait de fait violé.  Il a estimé que l’avenir du contrôle des armements mérite d’être examiné par le Conseil de sécurité, avant d’affirmer que les agissements de la Russie ont contribué à faire peser de nouvelles graves menaces de prolifération. 

En dépit de ces évolutions alarmantes, a-t-il poursuivi, nous sommes persuadés que les questions de prolifération doivent être traitées de manière prioritaire par la communauté internationale.  Il a réclamé des mesures tangibles pour éviter une escalade, en citant la nécessité d’établir des lignes de communication en cas de crise ainsi que des mesures permettant la réduction des ambiguïtés.  Il nous faut également établir une feuille de route pour avancer tout en renforçant les traités existants, a-t-il ajouté, pour ensuite demander des réductions vérifiables des grands arsenaux stratégiques. 

Mme AMPARO MELE COLIFA (Guinée équatoriale) s’est inquiétée de l’évolution de la situation et du risque d’une nouvelle course à l’armement.  Elle a insisté sur l’importance du dialogue et « avant tout » de la diplomatie préventive, pour ensuite déplorer les sommes consacrées à l’industrie des armements, d’autant plus que la pauvreté et l’inégalité sont les causes fondamentales de la plupart des conflits actuels, provoqués par des pays dotés d’arsenaux toujours plus grands et plus sophistiqués.  Il a appelé les membres permanents du Conseil de sécurité à faire preuve de responsabilité, soulignant que la géopolitique ne peut être considérer comme un jeu à somme nulle, visant à déterminer qui possède le plus de missiles ou les missiles les plus sophistiqués où à plus grande portée.

Il a déploré la disparition du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et a appelé la Russie et les États-Unis à coopérer l’un avec l’autre « dans l’intérêt de la planète entière ».  Les alliés des deux puissances doivent pour leur part créer les conditions nécessaires pour renforcer la confiance entre Washington et Moscou dans le but de renégocier ce Traité.

M. MUHSIN SYIHAB (Indonésie) a rappelé que, bien qu’instrument bilatéral, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire avait eu des effets positifs pour tous les États, ayant contribué quelque peu à réduire la menace d’armes nucléaires et conventionnelles.  M. Djani a dès lors regretté la fin du Traité en estimant que cela constituait un grand retour en arrière dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  L’Indonésie regrette que les parties soient incapables de poursuivre le dialogue pour respecter le Traité, a déclaré M. Djani en s’inquiétant de la course aux armements qui pourrait résulter de la mort du Traité.  Étant donné que certains ont déjà commencé à moderniser leurs armes nucléaires et à développer de nouvelles technologies en matière d’armement, a-t-il affirmé, l’absence de ce Traité exacerbera la forte pression qui pèse déjà sur le désarmement mondial et le régime de non-prolifération, en étant une source d’instabilité.

Le représentant a appelé les parties à exercer le maximum de retenue pour le maintien de la stabilité régionale et mondiale, souhaitant que le système international basé sur des règles soit maintenu avec un multilatéralisme efficace et des négociations significatives.  Il a énuméré les instruments vitaux destinés à maintenir la paix et la stabilité, comme le Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est, dont les obligations sont toujours valables.  L’Indonésie, a-t-il ajouté, souligne la nécessité impérative de préserver et de faire avancer les régimes de contrôle de l’armement, de désarmement et de non-prolifération.  Assurant de l’engagement de son pays dans ce sens, M. Djani a plaidé pour un contrôle de l’armement nucléaire et un désarmement nucléaire qui soient basés sur un traité.  Même si l’Indonésie espère que les parties en présence reviendront à la négociation pour élaborer un nouvel instrument plus efficace à la place du Traité disparu, le représentant a dit attendre la reprise des discussions sur l’avenir du Traité START et d’autres accords sur le contrôle de l’armement.  Enfin, il a réaffirmé l’engagement de son pays envers le Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est, dit Traité de Bangkok.

M. JUAN ZHANG (Chine) a déclaré que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire avait été une grande importance pour la paix et la sécurité internationales et a estimé que les États-Unis et la Russie auraient dû régler leurs divergences afin de le préserver.  « Le retrait unilatéral des États-Unis aura des effets sur la stabilité régionale et internationale », a-t-il notamment prévenu, avant d’appeler la communauté internationale à être lucide sur les répercussions de l’extinction de ce Traité.  Le représentant a de plus jugé « inexcusable » que les États-Unis utilisent la Chine comme prétexte pour justifier leur retrait à ce Traité en proférant des accusations infondées.  « La paix et le développement sont les objectifs de la Chine, où les forces de la paix dominent sur celles de la guerre », a assuré le délégué chinois.  Il a appelé les États à prendre en compte les aspirations sécuritaires de tous de tous les États et à s’abstenir d’actes sapant les intérêts sécuritaires d’autres pays.

Poursuivant, M. Zhang a appelé les États-Unis à adopter un comportement responsable afin de préserver la stabilité régionale et internationale et éviter des actes unilatéraux « néfastes ».  Il a souligné que la Chine s’opposait catégoriquement au déploiement par les États-Unis de missiles à moyenne portée dans la région Asie et Pacifique.  « Nous invitons les États-Unis et la Russie à reprendre un dialogue propice au désarmement », a insisté le représentant de la Chine après avoir rappelé le caractère exclusivement défensif de sa doctrine militaire. 

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a rappelé que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire avait joué un rôle déterminant pour assurer la sécurité européenne pendant 30 ans.  Elle a estimé que la Russie était la seule responsable de l’extinction de ce Traité.  Elle a ajouté que le déploiement du missile 9M729 représentait de fait une violation du Traité.  Elle a relevé que l’OTAN n’avait pas l’intention d’installer de nouveaux missiles sol-sol en Europe malgré la démarche russe.  La représentante de la Pologne a appuyé la décision américaine de se retirer du Traité, jugeant cette décision logique et compréhensible au regard des initiatives russes. 

En réponse aux commentaires de ses homologues sur les missiles russes 9M729, le représentant de la Fédération de Russie a affirmé que son pays avait tout fait pour calmer les préoccupations des États-Unis et de leurs alliés quant au fait que ces missiles ne violent pas le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.  L’an dernier, lorsque nous avons enfin compris les préoccupations américaines à cet égard, nous leur avons proposé de leur fournir des informations exhaustives sur ces missiles pour leur faire comprendre qu’ils ne violaient en rien le Traité, a-t-il insisté.  Dans une « démarche de transparence inédite », nous avons même proposé de montrer ces missiles à des délégations étrangères.  Mais les États-Unis n’ont pas répondu présents et ont demandé aux pays de l’OTAN de ne pas se déplacer non plus, a déploré le représentant.

Par ailleurs, le représentant a déclaré que la Russie avait donné à Washington l’opportunité de sauver le Traité à plusieurs reprises.  « Mais c’est vous qui vous êtes retirés », a-t-il martelé, en direction de son homologue américain.  En réponse au système de défense antimissile américain et à son déploiement à nos frontières, nous avons dû mettre au point des systèmes nouveaux, s’est en outre justifié le représentant.  Mais la responsabilité première de l’effondrement du Traité incombe aux États-Unis et aux pays de l’OTAN, a-t-il insisté. 

« La séance d’aujourd’hui était bien prévisible », a poursuivi le délégué.  « Les États-Unis et leurs alliés, en dépit du bon sens, appliquent la politique de l’autruche et accusent la Russie de tous les maux », a-t-il affirmé accusant les pays occidentaux de vivre dans une « réalité virtuelle ».  « Nous, nous vivons sur Terre », a ajouté le représentant, appelant à donner une chance à la paix.  La Russie et la Chine « appelleront toutefois un chat un chat » et prendront les mesures qui s’imposent contre ceux qui menacent leur sécurité et l’ordre mondial, a-t-il mis en garde.

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