8600e séance – après-midi
CS/13923

Conseil de sécurité: les tensions dans le Golfe persique mobilisent un débat sur le Moyen-Orient

Lors d’un débat du Conseil de sécurité sur les menaces à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient, l’évolution récente de la situation dans le Golfe persique, sur fond de délitement de l’accord sur le nucléaire iranien, a cristallisé les échanges d’une trentaine de délégations, la Fédération de Russie allant jusqu’à appeler les États-Unis et la République islamique d’Iran à la retenue et à un règlement diplomatique de leur différend. 

Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, Chef de cabinet du Secrétaire général, a réaffirmé que le Plan d’action global commun « reste le seul cadre reconnu au niveau international pour traiter la question du programme nucléaire iranien », et ce, bien que les États-Unis se soient retirés de cet accord en 2018.  Les désaccords profonds quant au programme nucléaire iranien ne font qu’exacerber les différends dans le Golfe, a-t-elle reconnu, déplorant la série d’incidents survenus ces dernières semaines dans le détroit d’Ormuz et les voies maritimes adjacentes. 

Le Secrétaire d’État des États-Unis, M. Michael Pompeo, s’est du reste inquiété des difficultés de garantir la sécurité dans ce détroit, fustigeant au passage le rôle de l’Iran qui, selon lui, « continue de semer la terreur et des troubles en Syrie, en Iraq et au Yémen avec de terribles conséquences pour les populations ».  Depuis juillet, a-t-il ajouté, l’Iran a bafoué ses engagements nucléaires et a continué l’enrichissement de son uranium, tout en poursuivant ses attaques contre l’Arabie Saoudite et en confisquant plusieurs pétroliers. 

Pour le chef de la diplomatie américaine, il est aujourd’hui temps de promouvoir des processus innovants pour résoudre d’anciens problèmes.  C’est pourquoi, a-t-il dit, les États-Unis et la Pologne ont lancé en février le processus de Varsovie et ses ateliers pour traiter de toutes les questions pertinentes au Moyen-Orient, y compris celle de la sécurité en mer. 

La réponse de la Fédération de Russie ne s’est pas fait attendre.  Reprochant à M. Pompeo de parler de « la coalition contre l’Iran, mais jamais de dialogue » et de présenter ce pays comme « une sorte d’empire du mal », le représentant russe a réitéré l’opposition de Moscou au processus de Varsovie dont le format a été, selon lui, décidé de façon « trop hâtive ».  Une stratégie collective serait, à ses yeux, préférable à une « recette sur la base d’intérêts géopolitiques trop étroits ». 

Préconisant un dialogue, assorti de mesures de confiance et de contrôle, le représentant russe a souligné que des pourparlers ne peuvent aboutir que si les parties sont prêtes à faire preuve de respect mutuel sur la base des principes de la diplomatie.  Il n’est donc « pas logique qu’au mépris de la résolution 2231, les États-Unis appellent l’Iran à s’engager dans des pourparlers sans conditions préalables », a-t-il souligné, affirmant toutefois que son pays continuerait de tenter de convaincre les États-Unis et l’Iran à dialoguer « de manière civilisée ». 

Le Royaume-Uni a jugé qu’il serait pertinent d’entamer cet échange sur la question du détroit d’Ormuz, évoquant l’arraisonnement d’un de ses pétroliers par les gardiens de la révolution iranienne.  Tout en reconnaissant le droit de l’Iran à assurer sa légitime défense, la représentante britannique a relevé que la protection par l’Iran de ses intérêts nationaux contribuait à créer des problèmes dans la région et a rappelé qu’il importe aussi d’empêcher ce pays de se doter de moyens nucléaires qui représenteraient une menace pour le Moyen-Orient et au-delà. 

À son instar, la France a réaffirmé son attachement au Plan d’action global commun, faisant valoir qu’« il n’existe pas aujourd’hui d’alternative pour empêcher la prolifération nucléaire en Iran ».  Un avis partagé par le Ministre allemand des affaires étrangères, M. Andreas Michaelis.  Toutefois, a-t-il souligné, « nous ne sommes pas naïfs: le Plan d’action global commun « n’est qu’une pièce du puzzle » et les menaces que fait peser l’Iran dans la région doivent être contrées.  L’Union européenne a, pour sa part, regretté l’imposition de sanctions par les États-Unis, tout en faisant part de ses inquiétudes face aux activités de missiles balistiques iraniens et le transfert desdits missiles à des acteurs étatiques et non étatiques.

Premier concerné par ce débat, l’Iran a assuré ne pas chercher la confrontation, avertissant cependant qu’il ne pourrait rester indifférent face à la violation de sa souveraineté.  En tant que pays ayant la plus longue côte dans le Golfe persique et la mer d’Oman, il s’est dit déterminé à continuer de garantir la sûreté et la sécurité de la navigation maritime dans cette zone, particulièrement dans le détroit d’Ormuz.  Il a par ailleurs imputé l’instabilité et l’insécurité dans la région à la présence militaire des États-Unis et à l’afflux d’armes américaines, lesquelles transforment le Moyen-Orient en une « véritable poudrière ». 

Face à la détermination iranienne, l’Arabie saoudite a déclaré militer pour la défense des droits des peuples à vivre en paix, « loin des ingérences et des violences commises par des milices comme les houthistes et le Hezbollah », proches de l’Iran.  Le Royaume a également réfuté la thèse selon laquelle le chiisme de l’Islam serait à l’origine des désaccords entre l’Iran et d’autres pays musulmans, affirmant que les différences entre sunnites et chiites ne sont apparues qu’après la Révolution iranienne, la constitution de la République islamique d’Iran disposant que le pays doit répandre sa révolution à l’étranger.

« Derrières les portes closes, nombre des dirigeants de la région s’accordent pour dire que l’Iran représente la principale menace à la paix au Moyen-Orient », a renchérit le représentant d’Israël qui a soutenu que les actions de Téhéran avaient contribué à rapprocher Israël de ses voisins arabes.

Ce dernier a, par ailleurs, accusé l’Autorité palestinienne d’extrémisme et de refuser de participer à des négociations bilatérales directes, des propos vertement critiqués par l’Observateur permanent de la Palestine qui a taxé le délégué d’Israël de « menteur » et souligné qu’il représente le « le Gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait connu ».  La délégation palestinienne a appelé à une réelle volonté politique pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité relatives au conflit israélo-palestinien, prédisant dans la foulée que le « deal du siècle » que préparent les États-Unis échouera. 

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Les défis à relever pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient (S/2019/643)

Déclarations

Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI, Chef de cabinet du Secrétaire général, a entamé son exposé en constatant que la situation au Moyen-Orient demeure complexe, caractérisée par des conflits de longue durée, des tensions géopolitiques au niveau régional, des problèmes de gouvernance ainsi que des problèmes de développement socioéconomiques dans plusieurs pays.  Ces dernières semaines, des défis à cette aspiration se sont fait jour.  La série d’incidents dans le détroit d’Ormuz et les voies maritimes adjacentes ont conduit à une forte montée des tensions.  Il est essentiel que les droits et devoirs liés à la navigation soient respectés, conformément au droit international, a souligné Mme Ribeiro Viotti, appelant à la retenue et au dialogue véritable afin d’éviter qu’une erreur de calcul mineure ne conduise à une confrontation majeure, avec des conséquences désastreuses bien au-delà de la région.  De plus, des désaccords profonds quant au programme nucléaire iranien ne font qu’exacerber les différends dans le Golfe.  Cela étant, le Plan d’action global commun reste le seul cadre reconnu au niveau international pour traiter la question du programme nucléaire iranien, a-t-elle assuré. 

En Syrie, l’Envoyé spécial, M. Geïr Pedersen, n’épargne aucun effort pour finaliser la mise en place du comité constitutionnel qui doit ouvrir la voie à un processus politique sous supervision de l’ONU, conformément à la résolution 2254 et à la mise en œuvre de mesures de renforcement de la confiance, a poursuivi Mme Ribeiro Viotti.  Toutefois, a-t-elle relevé, les Nations Unies sont préoccupées par la poursuite de combats dans le nord-ouest du pays, lesquels risquent de saper les efforts destinés à relancer le processus politique. 

Au Yémen, l’ONU continue de fournir une assistance humanitaire désespérément nécessaire à la population, tandis que l’Envoyé spécial, M. Martin Griffiths, reste engagé dans la mise en application de l’Accord sur Hodeïda.  Nous espérons que cela conduira à des discussions plus larges et plus inclusives sur les moyens de mettre un terme au conflit, a-t-elle confié, évoquant également le conflit israélo-palestinien, qui demeure la question la plus ancienne inscrite à l’agenda de l’ONU pour la paix et la sécurité.  Une solution juste et acceptable pour les deux parties est essentielle pour l’avenir de toute la région, a souligné la Chef de cabinet.  L’ONU reste disposée à soutenir les efforts visant à permettre aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre côte à côte et en paix, dans deux États démocratiques et à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies. 

Comme dans les autres régions, concrétiser la promesse d’un plein respect des droits humains, des libertés fondamentales et du droit international humanitaire nécessite engagement et audace, si l’on veut mettre fin aux conflits, traiter les causes profondes de la violence et maintenir la paix.  Dans la même veine, a-t-elle poursuivi, le traitement de la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent doit s’accompagner d’une réponse aux préoccupations sécuritaires et d’un respect des obligations au titre des droits de l’homme.  De même, accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est intrinsèquement lié à la résolution et à la prévention des conflits.  Dans ce contexte, une plus grande participation des femmes à la gouvernance et aux activités économiques ferait non seulement progresser les revenus familiaux et les économies nationales mais réduirait aussi les vulnérabilités aux chocs socioéconomiques tout en libérant un énorme potentiel, a-t-elle souligné.  Pourtant, il reste encore un long chemin à parcourir pour amender les lois discriminatoires et veiller à une plus grande participation politique des femmes.  Alors que les droits des femmes et des filles sont foulés au pied par les terroristes et les extrémistes, il convient aussi, selon Mme Ribeiro Viotti, de mettre l’accent sur le renforcement de l’égalité de genre dans les travaux du Conseil.  De même, a-t-elle ajouté, la puissance des jeunes est essentielle, comme l’a reconnu le Conseil dans sa résolution historique sur la jeunesse, la paix et la sécurité.  La création d’emplois est notamment impérative, de même que l’investissement dans l’éducation et la formation.

Mais la première des priorités, a-t-elle souligné, doit être d’éviter que les foyers de crise les plus aigües ne débordent.  Le maintien des canaux de communication doit être la première des priorités, suivi des mesures de renforcement de la confiance afin d’éloigner les parties de la confrontation et de les mener vers le dialogue.

M. JACEK CZAPUTOWICZ, Ministre des affaires étrangères de la Pologne, a déclaré que nous avons besoin d’une approche positive pour restaurer la paix et la croissance économique au Moyen-Orient.  Il a estimé que la promotion de l’entreprenariat des jeunes, la lutte contre la corruption et l’accès à l’éducation étaient autant de clefs pour libérer le potentiel économique de la région, notant par ailleurs l’incertitude entourant les dynamiques qui y ont cours, maintien le Moyen-Orient sous le feu des projecteurs.  Alors que la guerre n’est pas terminée en Syrie, nous sommes témoin de la pire crise humanitaire au monde au Yémen où 13 millions de personnes souffrent de la faim.  Le conflit israélo-palestinien persiste et nous risquons une confrontation militaire dans le golfe persique, a-t-il ajouté avant de mettre l’accent sur les risques posés par le terrorisme et la radicalisation.  Il est de notre responsabilité collective et morale de trouver le moyen de mettre fin aux souffrances des civils, et le Conseil de sécurité doit pour sa part trouver des moyens de lutter contre les politiques agressives dans la région

Notant que la sécurité au Moyen-Orient est indissociable de l’ordre mondial, le Ministre polonais a souligné que toutes les crises au Moyen-Orient ont des conséquences sur l’ordre économique et social mondial.  « Si la défaite de l’EIIL en Syrie et en Iraq représente un pas dans la bonne direction, nous sommes encore loin d’avoir éradiqué ce mal dans le monde », a-t-il insisté, notant aussi que le retour des combattants étrangers représente une menace pour leur pays d’origine. 

M. Czaputowicz s’est également inquiété de la prolifération de missiles capables de transporter des armes de destruction massive, relevant que les conséquences tragiques des lacunes dans les systèmes de contrôle se manifestent de manière répétée lors des attaques menées par les houthistes au Yémen.  Il a ensuite exhorté tous les pays à adopter des normes de contrôle nationales des technologies et des vecteurs.  Le Ministre s’est également préoccupé de l’annonce par l’Iran qu’il n’honorera pas tous les dispositifs du Plan d’action global commun.

Par ailleurs, le Ministre a estimé que les attaques et confiscations des navires représentent une menace à la liberté de navigation dans des eaux qui jouent un rôle clef dans l’approvisionnement mondial d’énergie.  Il a appelé à renforcer la sécurité des infrastructures énergétiques critiques afin de minimiser la fluctuation du prix du brut et de renforcer la sécurité des stocks.  De plus, le comportement responsable des États du Moyen-Orient dans le cyberespace permettrait de renforcer la cyberstabilité régionale.

Rappelant que la Pologne a organisé un débat sur le droit international humanitaire à l’occasion du soixante-dixième anniversaire des Conventions de Genève, M. Czaputowicz a souligné que la résolution des tensions au Moyen-Orient passe par des démarches multilatérales.  C’est pourquoi, il a appelé les États à se rallier au processus de Varsovie, dont les groupes de travail ont pour ambition d’examiner des questions horizontales concernant le Moyen-Orient. 

M. MICHAEL R.  POMPEO, Secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique, a déclaré que l’Administration Trump est en train de « raviver » le leadership des États-Unis au Moyen-Orient.  « Nous nous préoccupons des issues et non pas des gestes », a-t-il affirmé, citant les accomplissements des six derniers mois, à commencer par le démantèlement de Daesh.

Il a fait part de la volonté de son pays de nouer des coalitions et d’appuyer des efforts multilatéraux efficaces pour faire face aux défis communs: le conflit en Libye fait rage, plus de 1,5 million de réfugiés syriens n’ont toujours pas regagner leur foyer et les groupes terroristes islamistes sont à la recherche de failles pour les exploiter.  Il s’est particulièrement inquiété des difficultés de garantir la sécurité en haute mer dans le détroit d’Ormuz et a fustigé le rôle de l’Iran qui, selon lui, « continue de semer la terreur et des troubles en Syrie, en Iraq et au Yémen avec de terribles conséquences pour les populations ».  Depuis juillet, l’Iran a bafoué ses engagements nucléaires et a continué l’enrichissement de son uranium.  L’Iran a également continué de mener des attaques contre l’Arabie saoudite et a confisqué plusieurs pétroliers, a-t-il accusé, avant de dénoncer un tir de missile.  Le Secrétaire d’État des États-Unis a déclaré qu’il reste peu de temps pour empêcher l’Iran de posséder des armes nucléaires. 

« D’Alep à Aden et de Tripoli à Téhéran, il faudrait une plus grande coopération » a insisté M. Pompeo.  Il nous faut des processus innovants pour résoudre d’anciens problèmes, et c’est pourquoi que nous avons, avec la Pologne, lancé en février le processus de Varsovie et ses ateliers pour traiter de toutes les questions pertinentes au Moyen-Orient.  M. Pompeo a notamment cité la cybersécurité, les droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme, et la sécurité en mer.  Il a remercié les pays qui ont rejoint le processus de Varsovie et salué la volonté de la Roumanie et Bahreïn d’accueillir certains de ses ateliers de travail. 

M. ANDREAS MICHAELIS, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a constaté que le Moyen-Orient a toujours été considéré comme une région instable.  « C’est même un lieu commun que de dire que cette région peut être déstabilisée facilement » , a-t-il observé.  Mais aujourd’hui, le Moyen-Orient change.  Certes, a constaté le Ministre, ce n’est pas encore la région prospère que l’on espérait, voire éclore dans les années 90.  Il est au contraire ravagé par les conflits et est devenu la proie de groupes terroristes.  De fait, a-t-il constaté, la combinaison de tous ces facteurs rend la situation plus instable que jamais.  Nous devons changer cette situation et tendre vers une stabilité à long terme, a-t-il plaidé, jugeant qu’il incombe aussi aux pays de la région de créer un climat politique propice qui permettrait à la population syrienne de ne plus craindre la violence ou la faim.  Et si les États de la région doivent apporter leur pierre à l’édifice, cette tâche incombe aussi à d’autres acteurs.  Ce n’est que si tous les acteurs externes dépassent leurs intérêts étroits à court terme que l’on pourra progresser vers un Moyen-Orient vivant en paix et en sécurité.  Pour cela, a poursuivi le Ministre, il importe de respecter pleinement le droit international, notamment le droit international humanitaire qui est aujourd’hui foulé au pied en Syrie.  Il faut aussi concevoir des stratégies de désescalade, a-t-il ajouté, estimant que la recherche de solutions est une nécessité absolue lorsque le droit international est mis à mal.  Il s’est, de fait, prononcé pour la collaboration de tous les acteurs externes et la prise de décisions multilatérales. 

S’agissant de la Syrie, le Ministre a estimé que l’effusion de sang doit cesser.  À cette fin, il a appelé à la création de passerelles entre les différents processus en cours.  À propos de l’Iran, il a rappelé que le pays doit respecter le régime de vérification le plus strict possible sous la coupe de l’AIEA.  C’est la bonne garantie pour obtenir un Iran exempt d’armes nucléaires, a-t-il souligné.  Toutefois, a-t-il dit, nous ne sommes pas naïfs: le Plan d’action global commun « n’est qu’une pièce du puzzle » et les menaces que fait peser l’Iran dans la région doivent être contrées, a plaidé le Ministre.  À cet égard, il a indiqué que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne se penchent sur les moyens de favoriser la coopération pour ce qui est de la navigation régionale.  Évoquant Israël et le conflit avec les Palestiniens, il a estimé que les États-Unis ont un rôle de facteur de stabilité à jouer.  Nous espérons qu’ils continueront à aider les deux parties à avancer vers une solution des deux États, a-t-il souligné.  Le Moyen-Orient est une toile complexe et une région fascinante dont les peuples méritent de vivre en paix et dans la stabilité, a-t-il affirmé. 

M. ZHAOXU MA (Chine) a déclaré que les ramifications de la situation au Moyen-Orient s’étendent bien au-delà des frontières des pays touchés, compromettant ainsi la paix et la sécurité régionales.  Il a appelé à redoubler d’efforts face à la situation dans la région, jugeant par ailleurs déterminant de respecter la souveraineté et l’intégrité nationale de tous les pays.  Il a dénoncé l’utilisation délibérée ou la menace de recours à la force.  « Défendre le droit des Palestiniens est de la responsabilité de la communauté internationale » a insisté le représentant de la Chine avant de rappeler la pertinence de la solution des deux États.

Notant qu’une des causes des crises au Moyen-Orient est la pauvreté, il a estimé judicieux de promouvoir le développement durable et l’éducation des jeunes afin d’offrir aux sociétés concernées de meilleures perspectives sociales et économiques.  Il a appelé à établir des partenariats de coopération régionaux pour ensuite dire la nécessité de lutter contre la corruption, la criminalité et la radicalisation.  S’agissant de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, il a souligné la pertinence du Plan d’action global commun, avant d’appeler à en garantir son application intégrale. 

M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a déploré les profondes divisions dans la région du Moyen-Orient ainsi que les « pertes tragiques » dans sa diversité religieuse, ethnique et culturelle.  Il s’est inquiété de voir menacée l’intégrité territoriale de la Syrie, du Yémen et de la Libye, ainsi que des difficultés dont souffrent des millions de personnes dans la région.  Il a plaidé pour un investissement dans l’éducation, un facteur clef de la paix et du développement, et pour la protection des institutions et les infrastructures éducatives en temps de conflit.  Le représentant a également soulevé le problème du manque de liberté de réunion pacifique et d’expression, ainsi que ceux du mariage précoce ou forcé, de la violence sexuelle et liée au genre, du manque d’opportunités pour les femmes et les jeunes de participer au processus de prise de décisions.

M. Singer Weisinger s’est aussi inquiété des effets déstabilisateurs des changements climatiques, appelant à lutter collectivement contre ce phénomène.  L’ONU doit aussi continuer ses efforts pour faire face à l’insécurité alimentaire, a-t-il recommandé en soulignant que ces problèmes exacerbent les vulnérabilités sociales, économiques et institutionnelles, constituant des causes potentielles de nouveaux affrontements.  Les changements climatiques sont un « multiplicateur de conflits », a-t-il estimé.  Le représentant a également plaidé pour que le Conseil de sécurité donne la priorité au contrôle des armes de destruction massive et chimiques, en mettant aussi l’accent sur la lutte contre le trafic illicite d’armes.

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a noté que les conflits de la région puisent leurs racines dans la Première Guerre mondiale et la dissolution de l’Empire ottoman.  Depuis la fin de la Société des Nations et la création de l’ONU, la trajectoire de la région est préoccupante et jonchée de risques de confrontation.  On a vu la difficulté de gérer cette situation, a-t-elle commenté, ajoutant que  « nos efforts n’ont pas toujours abouti mais l’alternative serait pire ».  Même si c’est imparfait, la désescalade est, selon elle, la meilleure façon de rétablir la paix et la stabilité.  C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni reste un fervent partisan des efforts des Nations Unies pour faire respecter le droit international.  À cet égard, a-t-elle observé, plusieurs membres du Conseil de sécurité ont mentionné ces dernières semaines des façons de relever ensemble des défis sous-jacents.  Peut-être l’heure n’est-elle pas encore venue, mais il serait important de chercher ce qui est possible, a-t-elle plaidé.  Une possibilité serait de commencer par le détroit d’Ormuz et d’entamer un dialogue avec tous les acteurs de cette région.  La représentante a estimé que l’Iran a un rôle à jouer au Moyen-Orient et a le droit à la légitime défense.  Mais la défense de ses intérêts nationaux contribue à créer des problèmes dans la région, a constaté la représentante, rappelant qu’il importe de l’empêcher de se doter de moyens nucléaires qui représenteraient une menace pour la région et au-delà. 

Cela ne pourra être possible que si nous préservons l’accord qui fait partie de l’architecture mondiale de non-prolifération, a poursuivi la déléguée.  « Il n’y a pas de meilleure solution, il n’y a pas d’autre solution », a-t-elle martelé.  Cependant, a-t-elle ajouté, nous restons pleinement attachés au mécanisme existant et à la poursuite du commerce avec l’Iran.  Nous saluons aussi les efforts du Président Emmanuel Macron pour rapprocher les points de vue à ce sujet.  La représentante a, en revanche, déploré que, plutôt d’appuyer un règlement politique en Syrie, conformément à la résolution 2254, l’Iran ait choisi d’appuyer le régime d’Assad et une solution militaire par le biais de milices.  Ce comportement représente une menace pour la paix et la stabilité régionales, a dénoncé la déléguée, non sans rappeler qu’en juillet, un pétrolier britannique a été arraisonné par l’Iran dans le détroit d’Ormuz, au mépris de la liberté de navigation dans ce détroit. 

En Syrie, a-t-elle encore déclaré, il ne peut y avoir de reconstruction sans un processus politique, conformément à la résolution 2254.  Or, la situation reste dramatique à Edleb et nous avons besoin de réponses, a-t-elle lancé.  « Pourquoi le droit international humanitaire est-il foulé au pied par le régime et ses alliés? »  Le crime suppose une responsabilité des auteurs, a fait valoir la représentante, plaidant aussi pour une désescalade alors que Daech continue de représenter une menace.  Elle a ensuite indiqué que le Royaume-Uni continuera de soutenir le Gouvernement iraquien pour que les conditions qui ont permis à Daech de voir le jour ne se représentent pas.  S’agissant du Liban, elle a salué le rôle de la FINUL tout en jugeant inacceptable que la force onusienne n’ait toujours pas accès aux tunnels du Hezbollah.  Enfin, évoquant le conflit israélo-palestinien, elle a appelé le Gouvernement des États-Unis à apporter un plan viable pour que des progrès politiques soient consentis par les deux parties.  Tant qu’il n’y aura pas de progrès politiques, des mesures doivent être prises pour soutenir l’économie palestinienne, a-t-elle préconisé, ajoutant en guise de conclusion qu’une paix pérenne ne sera possible qu’avec un Israël vivant côte à côte avec un État palestinien dans les frontières de 1967. 

Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique) a estimé qu’il est crucial de développer une approche régionale et multidimensionnelle sur les questions relatives à la paix et la sécurité au Moyen-Orient.  Pour la Belgique, une telle approche régionale permet de prendre en compte les causes profondes des tensions et des conflits, les dynamiques régionales et les défis communs sécuritaires qui les sous-tendent.  La représentante a noté que cette approche régionale peut s’inscrire sur les aspects politiques et de sécurité, en vue de définir et bâtir un espace commun de paix et de sécurité et les aspects économiques et financiers, en vue de construire une zone de prospérité partagée.  Enfin, les aspects sociaux, culturels et humains en vue de favoriser de nouveaux contrats sociaux inclusifs basés sur l’éducation, les opportunités économiques pour les jeunes, l’égalité pour les femmes, le respect des droits de l’homme et le partage équitable des richesses nationales. 

Revenant sur les questions de sécurité, Mme Vlierberge a indiqué que les armes de destruction massive, notamment chimiques et nucléaires, restent un point d’attention central.  Ainsi, le désarmement, la non-prolifération et la lutte contre l’impunité pour l’utilisation d’armes chimiques sont des priorités.  De même, il est primordial que la responsabilisation pour les attaques chimiques en Syrie soit établie.  Dans le même esprit, a-t-elle argué, la résolution 2231 (2015) reste la meilleure base multilatérale disponible en vue d’engager l’Iran sur les questions de non-prolifération nucléaire et leur impact sur la stabilité régionale et la sécurité internationale.  Le Plan d’action global commun doit donc être préservé et les défis auxquels il fait face actuellement doivent être surmontés. 

La déléguée a aussi rappelé que lors des printemps arabes de 2011, les populations se sont mobilisées pour revendiquer plus de droits, de liberté, d’égalité, de démocratie et d’opportunités économiques.  Et certaines de ces attentes sont restées en souffrance.  Il faudra donc que toute solution durable dans la région repose sur l’appropriation de celle-ci par les sociétés et les populations. 

Mme ANNE GUEGUEN (France) a salué la tenue de ce débat qui, a-t-elle remarqué, permet d’aborder l’ensemble des enjeux relatifs à la zone d’Afrique du Nord et du Moyen Orient.  Soulignant l’ampleur des défis auxquels la région est confrontée, la représentante s’est inquiétée de la persistance de la menace terroriste et prévenu que le défi de la radicalisation violente ne serait pas résolu sans des solutions politiques inclusives et un effort accru pour la stabilisation des territoires libérés et pour la reconstruction, la où les conditions politiques sont réunies.  La France continuera, a-t-elle assuré, à se mobiliser en vue d’assécher les sources de financement du terrorisme, conformément à la résolution 2462 adoptée en mars. 

Mme Gueguen a cité une autre menace qui mérite des réponses collectives, à savoir la prolifération d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs vers des acteurs étatiques et non étatiques.  Elle a fait part de la vigilance de la France quant au respect de l’interdiction du recours aux armes chimiques, « alors que le régime syrien, mais aussi Daech, les ont utilisées ».  La France réaffirme aussi son plein attachement au Plan d’action global commun, a-t-elle déclaré, estimant qu’« il n’existe pas aujourd’hui d’alternative pour empêcher la prolifération nucléaire en Iran ».  Elle a dit regretter le retrait américain de l’accord et a exprimé sa préoccupation quant aux mesures récemment prises par l’Iran en contradiction avec ses obligations dudit accord.  Elle a appelé la communauté internationale à œuvrer pour préserver cet accord et à bâtir une stratégie de long terme pour la gestion de cette crise, qui ne peut à ses yeux se réduire à une politique de pression.  Il faut une approche globale pour résoudre les différentes questions en suspens sur le nucléaire, le balistique et la stabilité régionale, a-t-elle recommandé.

Venant aux défis politiques, elle a mentionné les cas de la Syrie et du Yémen, où les violations du droit international humanitaire sont quotidiennes.  Elle s’est inquiétée en particulier de l’intensification des bombardements du régime syrien et de son allié russe à Edleb, avant d’appeler à une cessation immédiate des hostilités et à la pleine mise en œuvre de l’Accord de Stockholm.  Au Yémen, elle a plaidé pour un accès humanitaire rapide, complet et sans entrave à toutes les populations et demandé la mise en œuvre des Accords de Stockholm, avec le souhait d’une reprise du dialogue politique, sans préalable.

Au-delà de la réponse d’urgence aux crises, elle a appelé à mettre en place des solutions politiques pluralistes et inclusives en vue de la stabilité à long terme de la région.  Elle a donné la priorité à la prévention de nouveaux conflits et à la désescalade par le dialogue, invitant à travailler à la mise en place d’un dialogue inclusif et équilibré avec les États de la région qui sont en première ligne, avec les partenaires internationaux et dans le cadre des organisations multilatérales concernées.  À plus long terme, elle a souhaité des mesures de confiance, qui garantissent notamment la liberté de navigation dans les détroits.  Mme Gueguen a demandé également de promouvoir des solutions politiques inclusives sous l’égide des Nations Unies, et notamment d’œuvrer au renforcement des institutions étatiques.  Elle a encouragé les autorités iraquiennes à cet égard à poursuivre leurs efforts en vue de la reconstruction des zones libérées de Daech et la réconciliation de tous les Iraquiens.  En Syrie, a-t-elle ajouté, seule une solution politique crédible pourra réduire le potentiel déstabilisateur de la crise et permettre une paix durable.  Mme Gueguen a aussi rappelé la nécessité impérative de faire participer les femmes au processus de paix.

Enfin, elle a réitéré l’attachement de la France au multilatéralisme et au rôle des Nations Unies, ainsi qu’au respect du droit international.  Elle a prôné une solution juste et équilibrée pour arriver à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens et réitéré son soutien à I’UNRWA.  Elle a aussi appelé le Conseil de sécurité à jouer son rôle de « premier garant du respect du droit international »: il lui appartient entre autres d’appeler dans les conflits l’ensemble des belligérants au respect du droit applicable.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a souligné qu’il n’y a pas de solution unique qui s’appliquerait à toutes les facettes de la question du Moyen-Orient, notamment au vu de la diversité des défis de chaque pays de la région.  Il a appelé à la fin des destructions d’infrastructures physiques et sociales dans la région, se disant préoccupé également par la montée de groupes radicaux qui causent des dommages qui vont au-delà de la région.  Le représentant a estimé que la question israélo-palestinienne est la base de toutes autres, affirmant que sa résolution aurait un impact positif dans toute la région. 

Le représentant a ensuite interpellé la communauté internationale sur la crise au Yémen qui demeure la pire crise humanitaire au monde.  M. Matjila a aussi déploré le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun, invitant ce pays à reconsidérer sa position au sujet du « plus important accord diplomatique dans le domaine de la non-prolifération nucléaire depuis fort longtemps ».  Pour résoudre les causes profondes des défis sécuritaires au Moyen-Orient, le représentant a invité le Conseil de sécurité à faire montre de volonté politique et d’agir de bonne foi pour résoudre des conflits de longue date comme la question de Palestine.  Il a enfin insisté pour le respect du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de parvenir à un Moyen-Orient exempt d’arme nucléaire. 

M. MANSOUR AYYAD SH.  A.  ALOTAIBI (Koweït) a noté que le Moyen-Orient continue d’être au premier rang des sujets abordés au Conseil de sécurité.  Aujourd’hui, a relevé le représentant, les Nations unies se penchent sur huit dossiers au Moyen-Orient: le dossier israélo-palestinien depuis des décennies, et plus récemment ceux de la Syrie et de la Libye.  Dans ce contexte, cinq pays arabes voient leur territoire occupé.  La région connaît en outre six conflits internes et un tiers des réfugiés mondiaux proviennent de la région arabe, a-t-il énoncé.  À ses yeux, le point commun à ces conflits est l’occupation et la présence d’éléments terroristes qui viennent attiser les conflits.  À propos du conflit israélo-palestinien, le délégué a déploré que, depuis l’entrée d’Israël aux Nations Unies, la politique de ce pays ait été de ne pas respecter la Charte de l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité.  Pour le représentant, l’occupation israélienne de la Palestine, du Golan syrien et de territoires libanais constitue la cause profonde des conflits au Moyen-Orient. 

« Cela fait des années que nous nous efforçons de juguler ces conflits, il faut à présent s’employer à les prévenir et la Charte de l’ONU est le premier outil pour ce faire », a-t-il dit, précisant que le Koweït avait essayé en créant le Conseil de coopération du Golfe et en servant de médiateur pour régler des différends dans la région.  « Nous avons même aidé à ouvrir des dialogues avec la République islamique d’Iran, en vertu des principes d’impartialité et de non-ingérence », a-t-il indiqué.  Alors que le nombre des réfugiés arabes s’élève à 24 millions dans le monde, des solutions politiques aux problèmes de la région demeurent notre priorité, a-t-il assuré.  Outre l’occupation, il s’agit de prendre en compte l’éducation et la culture en investissant dans l’avenir, ce que le Koweït s’efforce de faire en venant en aide aux pays amis.  Avant de conclure, il a appelé à la sauvegarde du patrimoine culturel régional, détruit par les terroristes mais aussi par les autorités d’occupation, notamment à Jérusalem. 

M. DMITRY A.  POLYANSKIY (Fédération de Russie) a estimé qu’afin de trouver des solutions, il faut se tourner vers l’avenir mais aussi regarder vers l’arrière pour ne pas reproduire les erreurs du passé.  Il a souligné que les actions unilatérales ne se rapprochent pas de la solution aux problèmes, et que celle-ci devient d’autant plus difficile lorsque certains États Membres se placent au-dessus des lois.  Il a appelé à une union des efforts régionaux et internationaux, ce postulat devant être, selon lui, le point de départ de toute initiative au Moyen-Orient.  Constatant que l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays a provoqué la mort de centaines de milliers de personnes dans la région, il a observé que des États sont devenus les otages d’objectifs opportunistes et d’acteurs extérieurs qui mènent une guerre par procuration. 

Il a ainsi déclaré avoir pris note de la déclaration de M. Michael Pompeo, ajoutant que « beaucoup » dépend de ses propos.  « Vous avez employé beaucoup de mots à connotation négative.  Vous avez parlé une fois de plus de la coalition contre l’Iran, mais jamais de dialogue », a-t-il lancé.  « Or, cette notion est au cœur même de toute action diplomatique », a-t-il poursuivi, reprochant au Secrétaire d’État des États-Unis d’avoir présenté l’Iran comme « une sorte d’empire du mal ».  Le délégué s’est inquiété des tensions observées dans le Golfe persique.  Sur fond d’accusations persistantes, on assiste à des menaces militaires qui pourraient mener à un conflit, a-t-il noté, appelant les parties à faire montre de retenue et à régler leurs problèmes de façon diplomatique, sans avoir recours aux ultimatums et aux menaces. 

La Russie, a indiqué le représentant, a présenté aux Nations Unies une notion de sécurité collective dans le Golfe persique, assortie de mesures de confiance et de contrôle.  Ce dispositif doit être inclusif, universel et global, ouvert à tous les États de la région, a-t-il préconisé, y voyant le prélude à un dispositif post-crise dans le Moyen-Orient.  Il a ensuite réitéré son opposition au processus de Varsovie dont le format a été, selon lui, décidé de façon trop hâtive.  Une stratégie collective serait préférable à une recette sur la base d’intérêts géopolitiques trop étroits, a-t-il dit.  La proposition russe doit, quant à elle, pouvoir se concrétiser, grâce à un dialogue constructif.  À cet égard, a-t-il indiqué, la Russie organisera les 18 et 19 septembre une table ronde d’experts sur cette question. 

Le représentant a souligné que, d’une manière générale, des pourparlers ne peuvent aboutir que si les parties sont prêtes à faire preuve de respect mutuel sur la base des principes de la diplomatie.  Il n’est donc pas possible, à ses yeux, d’inviter l’Iran à des discussions tout en lui imposant des sanctions.  « Il n’est pas logique qu’au mépris de la résolution 2231, les États-Unis appellent l’Iran à s’engager dans des pourparlers sans conditions préalables », a-t-il souligné, affirmant toutefois que son pays continuerait de tenter de convaincre les États-Unis et l’Iran à dialoguer de manière civilisée. 

Évoquant à son tour le conflit israélo-palestinien, il a constaté que la situation en Cisjordanie ne s’améliore pas plus que celle de Jérusalem-Est.  Les agissements d’Israël sont illégaux au regard du droit international et constituent un des plus graves obstacles à la mise en place d’une paix globale au Moyen-Orient, a dénoncé le délégué.  Pour la Russie, a-t-il réaffirmé, le principe fondamental de la création de deux États pour deux peuples reste le seul possible et doit être favorisé, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.  Enfin, pour ce qui est de la Syrie, a-t-il poursuivi, l’opération antiterroriste des Forces aériennes russes a permis d’avancer.  « Nous n’avons jamais dit ou décidé que la Syrie devait être un havre de paix », a-t-il commenté, tout en appelant la communauté internationale à « unir ses efforts et à éviter les deux poids, deux mesures contre le terrorisme ». 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a salué la richesse de la diversité culturelle, ethnique et religieuse du Moyen-Orient en déplorant que la région reste le lieu de confrontations nombreuses avec des ravages terribles au sein des populations.  Il a déploré les centaines de milliers de morts en Syrie, les épidémies qui se succèdent au Yémen et l’absence d’espoir pour la population palestinienne.  Il faut consolider l’état de droit pour favoriser le développement économique conformément aux objectifs de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il insisté.  Le représentant a ensuite appelé le Conseil de sécurité à exiger le plein respect de ses résolutions pour que le droit international et le droit international humanitaire soient pleinement respectés au Moyen-Orient.  Il faut également respecter les régimes de non-prolifération des armes de destruction massive, a-t-il ajouté. 

Le délégué a également jugé urgent de régler la question palestinienne pour parvenir à une solution des deux États.  Il a, par ailleurs, dénoncé les attaques contre des navires dans le détroit d’Ormuz en avertissant du risque de conflits qui peuvent en découler.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a déclaré que le respect des principes du multilatéralisme et du droit international représente le point de départ des résolutions des crises au Moyen-Orient.  « Investir dans la paix c’est renforcer les capacités des communautés locales de régler leurs différends », a-t-il insisté.  Le représentant a constaté que le conflit palestinien est au cœur de toutes les autres crises et a insisté sur l’urgence de résoudre la crise palestinienne, notamment en assurant l’indépendance de la Palestine dans ses frontières de 1967. 

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) s’est inquiété des récentes déclarations et décisions faisant suite à des événements dans le Golfe persique qui risquent de plonger le Moyen-Orient dans l’incertitude.  Il a jugé nécessaire de déployer une stratégie conjointe mondiale pour instaurer la confiance et la paix entre les peuples du Moyen-Orient.  « Cela passe par des politiques de cohésion nationale pour harmoniser la coexistence entre les religions et cultures en présence », a-t-il insisté.  Il a jugé urgent la résolution de la question palestinienne en mettant en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le représentant de la Guinée équatoriale s’est, par ailleurs, inquiété d’une tendance aux changements de régimes par le biais d’ingérences extérieures. 

M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d’Ivoire) a relevé que la complexité des questions liées au Moyen-Orient et des menaces multiformes qu’elles suscitent imposent la recherche de solutions innovantes, à travers une action concertée des Nations Unies et des organisations régionales, ainsi qu’une coopération renforcée entre l’ensemble des pays de la région.  La Côte d’Ivoire a donc préconisé le dialogue comme solution pour renforcer la compréhension mutuelle et créer la confiance nécessaire à un règlement global de ces crises.  Il a précisé que ces négociations devront être inclusives et prendre également en compte des questions telles que le dialogue des cultures et des religions, les droits des minorités, la participation des femmes et des jeunes aux processus de paix et de développement. 

Concernant la question du nucléaire iranien, le représentant a réaffirmé que le Plan d’action global commun constitue une solide garantie pour la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Au sujet de la crise israélo-palestinienne, il a invité les protagonistes à renoncer à la violence et aux actions unilatérales en vue de favoriser la solution des deux États.  C’est également le dialogue qu’il a dit privilégier dans le cadre de la crise syrienne, avant d’appeler à un règlement politique de la crise au Yémen. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déclaré que la paix et la stabilité s’appuient sur la fluidité du commerce.  Il a ajouté que la réalisation d’une paix et d’un développement durable dans la région repose sur une responsabilité commune.  Il a dit que l’un des défis les plus importants de la région est la répercussion catastrophique du terrorisme qui menace la stabilité des États.  Il a souligné l’importance des travaux de la onzième réunion du groupe en charge de lutter contre Daech qui s’est tenue au Bahreïn les 16 et 17 avril derniers.  Il a souligné l’importance d’assécher les flux financiers qui nourrissent les groupes terroristes. 

Par ailleurs, s’agissant du conflit israélo-palestinien, il a insisté sur l’importance de parvenir à la solution des deux États et de permettre à la Palestine de trouver son indépendance dans les frontières du 4 juin 1967.  Le représentant a ensuite fustigé les milices soutenues par l’Iran qui continuent de détruire le Yémen et de menacer l’Arabie saoudite.  Il a annoncé que son pays sera l’hôte, en fin d’année, d’une conférence sur la sécurité aérienne et maritime pour aborder notamment les graves dangers posés par l’Iran sur la navigation maritime dans la région. 

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a indiqué que le Moyen-Orient a connu des tragédies épouvantables depuis le début du XXe siècle en raison des abus des puissances coloniales.  Il a déclaré que la principale source des crises au Moyen-Orient est l’occupation par Israël de plusieurs territoires arabes dont le Golan syrien.  Il a aussi exigé que les Forces turques mettent un terme à leur présence illégale sur le territoire syrien.  Il a affirmé que la Turquie avait recours à des mercenaires qui viennent appuyer des groupes terroristes abusivement baptisés « armée syrienne libre ».  Il a appelé à faire face à la menace des armes de destruction massive avant d’appeler Israël à placer ses installations sous le contrôle de l’AIEA conformément à la résolution 487 du Conseil de sécurité.  « L’heure est venue pour nos peuples de vivre dans la sécurité et d’instaurer la coexistence pacifique entre les civilisations et les cultures », a conclu le représentant de la Syrie avant d’exhorter le Conseil de sécurité à cesser toute approche partiale. 

M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie) a rappelé que, pendant des siècles, les peuples du Moyen-Orient de l’Afrique du Nord avaient vécu dans la paix et l’harmonie, une réalité qui est tout autre aujourd’hui.  Il a relevé qu’à l’heure actuelle, le principal défi de la région est de maintenir en vie les perspectives de résolution du conflit israélo-palestinien.  Il a regretté de voir que la vision de la solution des deux États soit délibérément affaiblie par des pratiques unilatérales et illégales dans les territoires palestiniens occupés.  Il a plaidé pour un plan de paix qui permette un État palestinien indépendant, souverain, contigu et viable, avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte-à-côte avec Israël.

En ce qui concerne la Syrie, le représentant a dénoncé les crimes horrifiants du « régime brutal d’Asad » et les autres menaces dont pâtissent la population, ainsi que les crimes bien établis des organisations terroristes comme Daech, Al-Qaida et autres groupes affiliés, ainsi que le PKK et sa branche syrienne le PYD-YPG.  Il a rappelé qu’il ne pouvait y avoir qu’une solution politique basée sur la résolution 2254 pour mettre fin à la guerre civile en Syrie.

Le représentant s’est également inquiété de la détérioration de la situation au Yémen, assurant vouloir continuer de soutenir les efforts menés sur le plan international pour promouvoir la sécurité et la stabilité du pays tout en protégeant son unité et son intégrité.  Concernant la Libye, il a dit qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire, mais seulement un dialogue politique pour parvenir à la paix et à la stabilité.  Il a appelé les acteurs régionaux et internationaux à jouer leur rôle pour contribuer à mettre fin à ce conflit.  Il faut de toute urgence revenir à un processus facilité par l’ONU, a-t-il recommandé.  Enfin, le représentant a appelé la communauté internationale et en particulier le Conseil de sécurité à jouer un rôle plus constructif dans la résolution des conflits au Moyen Orient, en respectant les principes de base du droit international et les résolutions des Nations Unies. 

M. SILVIO GONZATO, Observateur de l’Union européenne (UE), a identifié comme défi majeur à la paix et la sécurité au Moyen-Orient le fléau du terrorisme qui est exacerbé par la radicalisation et l’extrémisme violent.  Il a noté que l’un des défis au Moyen-Orient est le manque de confiance entre les parties et l’absence d’horizon politique pour de nombreux citoyens. 

L’UE s’est ensuite dit inquiète des mesures prises par l’Iran en juillet dernier, et qui vont à l’encontre de ses engagements en vertu du Plan d’action global commun.  L’Observateur a appelé l’Iran à revenir sur ces décisions immédiatement et de s’abstenir de toute nouvelle escalade tout en respectant de nouveau ses obligations.  Il a rappelé la promesse de l’UE de respecter ses engagements en vertu de l’accord, y compris en ce qui concerne la levée des sanctions pour le bien du peuple iranien.  L’UE regrette donc la nouvelle imposition desdites sanctions par les États-Unis et a assuré sur sa volonté de préserver le Plan d’action global commun, « un élément clef du régime de non-prolifération nucléaire » qui est de l’intérêt de tous.  M. Gonzato a également fait part de l’inquiétude de l’UE face aux activités de missiles balistiques iraniens et le transfert desdits missiles à des acteurs étatiques et non étatiques.  Il a aussi déploré les entraves à la navigation dans le Golfe, rappelant les obligations des uns et autres en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. 

M. Gonzato a en outre appelé au respect du droit international humanitaire au Yémen et en Syrie, tout en insistant sur l’importance de processus politiques pour parvenir à la paix dans ces deux crises.  Il a dit que l’UE se tient disposée à participer à la reconstruction de la Syrie quand une transition politique réelle et inclusive sera négociée par les parties syriennes, sur la base de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité et du Communiqué de Genève. 

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, l’Union européenne reste engagée à une résolution par le biais de la solution des deux États qui viendra mettre fin à l’occupation qui dure depuis 1967.  L’UE est également disposée à œuvrer à la reprise des pourparlers concernant les questions en suspens et pour parvenir à une paix durable.  Il a indiqué que les colonies de peuplement israéliennes menacent les perspectives de paix et l’éventualité de la solution des deux États. 

L’Union européenne a aussi promis d’œuvrer, avec tous les partenaires de la région, pour lutter contre le terrorisme.  L’Observateur a noté que le manque de confiance qui prévaut dans la région est un des défis majeurs, avant de souligner que les solutions aux conflits du Moyen-Orient ne peuvent être trouvées que par la coopération multilatérale.  L’absence de mise en œuvre des politiques arrêtées et le non-respect du droit international sont de réels défis pour la paix au Moyen-Orient, a-t-il dit.  La communauté internationale doit donc s’évertuer à rendre applicables les politiques arrêtées, et s’assurer que le droit international soit pleinement respecté. 

M. ABDALLAH Y.  AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a pris note de la note de cadrage de la présidence polonaise du Conseil de sécurité sur ce débat et sa volonté de recherche des causes profondes des conflits au Moyen-Orient.  Certains prétendent que ces conflits ont des origines ethniques et religieuse qui remontent à des siècles, a-t-il observé.  « C’est faux, s’agissant surtout des deux principales entités qui menacent la paix régionale, à savoir Israël et l’Iran », a-t-il dit.  Selon lui, le conflit israélo-palestinien n’a jamais été religieux.  La cohabitation entre les deux peuples n’a réellement commencé à changer que lorsque le mouvement sioniste a fait main basse sur les habitations des Palestiniens.  « Il n’y a donc pas de revanche entre les Palestiniens et les Juifs en Palestine », a assuré le représentant.  Déplorant que l’ONU ait consacré nombre de ses résolutions à Israël, depuis la résolution 181 qui a porté création de cet État indépendant, il a également regretté que les autorités israéliennes poursuivent leurs atermoiements alors même que la solution des deux États s’est imposée à la communauté internationale. 

S’agissant de l’Iran, le représentant a également réfuté la thèse selon laquelle le chiisme de l’Islam serait à l’origine des désaccords entre l’Iran et d’autres pays musulmans.  Les différends entre sunnites et chiites ne sont pas une incarnation du conflit avec l’Iran, a-t-il affirmé.  Les différences ne sont apparues qu’après la révolution iranienne, la Constitution de la République islamique d’Iran disposant que le pays doit répandre sa révolution à l’étranger, a poursuivi le délégué.  Il a assuré que l’Arabie saoudite milite pour la défense des droits des peuples à vivre en paix, loin des ingérences et des violences commises par des milices comme les houthistes et le Hezbollah.  Reconnaître ces principes de base permettra à la région de consacrer ses ressources humaines et culturelles mais aussi de lutter contre le terrorisme et l’occupation étrangère, a-t-il encore plaidé, ajoutant que son pays appuie tous les efforts visant au développement du Moyen-Orient, meilleur rempart contre le terrorisme et les visées expansionnistes de certains. 

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a dit que la région a besoin d’une sécurité qui s’appuie sur un système de sécurité collective.  Il a estimé que l’occupation israélienne est la cause de nombreuses crises dans la région.  Il a appelé à rendre justice au peuple palestinien en créant un État indépendant viable avec Jérusalem-Est comme capitale.  Pour promouvoir le développement durable et la stabilité dans la région du Moyen-Orient, le représentant de l’Iraq a appelé à lutter contre la corruption, promouvoir le droit des femmes, offrir des opportunités professionnelles aux jeunes, promouvoir la bonne gouvernance, lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. 

M. MAJID TAKHT-RAVANCHI (République islamique d’Iran) a relevé que toutes les initiatives menées jusqu’à présent pour résoudre la question de la Palestine avaient ignoré le principe selon lequel, seule la fin de l’occupation peut permettre de faire cesser le conflit.  Le soi-disant « deal du siècle » va lui aussi sans doute échouer à cause de cela, a-t-il prédit.  Selon lui, les États-Unis, en soutenant l’occupation, sont responsables de la prolongation du conflit, comme pour presque tous les autres conflits de la région.  Il a pris pour preuve l’implication des États-Unis en Afghanistan, en Iraq, en Syrie et au Yémen, où le pays soutient, selon lui, des groupes terroristes et des actions illicites comme les cyberattaques au Moyen-Orient.

Hier, a poursuivi le représentant, a marqué le soixante-sixième anniversaire du coup d’État orchestré par les États-Unis et le Royaume-Uni contre le Gouvernement démocratiquement élu de l’Iran.  Il a énuméré les interférences américaines qui ont suivi en Iran comme « le soutien à Saddam lors de l’agression de Iran » ou encore l’attentat contre un vol commercial iranien qui avait fait 290 morts.  Selon le représentant, une des principales causes d’instabilité et d’insécurité dans la région est la présence militaire des États-Unis, qui a déployé plus de 70 000 hommes au Moyen-Orient, tandis que le nombre d’installations militaires dans la région a augmenté, passant de 4 en 1990 à 41 en 2018, la plupart étant des installations américaines. 

Un autre facteur déstabilisant, a poursuivi le représentant, est l’afflux d’armes américaines dans la région qui est devenu une « véritable poudrière ».  Il a également cité les conséquences de la stratégie américaine qui consiste à « diviser pour mieux régner », dénonçant notamment les déclarations « iranophobes » des responsables américaines.  Il a accusé ceux-ci de diffuser des fausses informations contre l’Iran pour justifier leur politique dans la région, « dans le but d’empêcher l’Iran de jouer son rôle dans la région », alors que le pays existe depuis des millénaires. 

Nous ne cherchons pas la confrontation, a assuré le représentant tout en disant ne pas pouvoir rester indifférent face à la violation de la souveraineté de l’Iran.  « Pour préserver nos frontières et nos intérêts, nous exercerons vigoureusement notre droit à l’auto-défense », a-t-il déclaré.  En tant que pays qui a la plus longue côte dans le golfe persique et la mer d’Oman, l’Iran est déterminé à continuer de garantir la sûreté et la sécurité de la navigation maritime dans cette zone, particulièrement dans le détroit d’Ormuz, a dit le représentant en prévenant que toute tentative de monter une coalition artificielle pour sécuriser la navigation dans cette zone échouerait.  Les pays du littoral sont responsables de la sécurité du Golfe persique, a-t-il rappelé en soulignant l’initiative iranienne de créer un dialogue régional dans la lignée de la résolution 598.

M. MOHAMED FOUAD AHMED (Égypte) a rappelé que le conflit israélo-palestinien est l’un des plus vieux de la région et a dénoncé une situation d’injustice qui nuit à la cause palestinienne.  Il a souligné que ce conflit est l’une des causes de l’insécurité dans la région et a demandé la reprise de l’Initiative de paix arabe.  Le représentant a appelé à engager des réformes pour maintenir les États-nations, au lieu de les détruire par le biais de l’ingérence étrangère et en mettant un terme aux tensions sectaires.  Il a aussi appelé à condamner ces pays qui forment, financent et envoient les terroristes dans les pays du Moyen-Orient.  Il a également souligné l’importance de parvenir à un Moyen-Orient exempt d’arme nucléaire, appelant toutes les parties à apporter leur soutien à l’organisation de la conférence sur le sujet en novembre prochain, en Jordanie. 

M. DANNY BEN YOSEF DANON (Israël) a déclaré que la récente attaque terroriste qui a frappé Israël la semaine dernière démontre la nature du principal mal qui frappe le Moyen-Orient.  Illustrant son propos, il a indiqué que deux jeunes palestiniens ont attaqué des policiers israéliens au couteau à Jérusalem, alors qu’ailleurs un autre Palestinien en voiture tentait d’écraser deux jeunes Israéliens qui se trouvaient à un arrêt de bus.  Il a aussi indiqué que l’armée israélienne avait intercepté, samedi soir, des terroristes qui prévoyaient une attaque. 

Hamas tient en otage deux civils israéliens et les dépouilles de deux soldats qu’il refuse de restituer.

« Nous vivons une époque historique alors qu’il y a 70 ans le monde a été le témoin du rétablissement de l’État juif au Moyen-Orient », a insisté le représentant israélien.  « Et il y a 40 ans, la poignée de main entre Sadate et Begin a été l’occasion de prouver au monde arabe que nous pouvions vivre en paix et en sécurité. »

Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, une vague sans précédent de normalisation est en train de balayer la région, pendant qu’Israël améliore ses relations avec ses voisins arabes.  Nous avons le droit de nous trouver au Moyen-Orient »,a insisté le représentant d’Israël, tout en regrettant que les dirigeants palestiniens continuent de réfuter le lien historique des juifs à leur terre et d’entraver la normalisation des relations au Moyen-Orient.  « Entendez-mon message, Israël n’est pas votre ennemi », a lancé le représentant israélien aux pays arabes.

M. Danon a ensuite affirmé que la principale menace qui pèse sur nous est celle de l’Iran et sa volonté d’acquérir l’arme nucléaire.  Il a dénoncé le tir d’un missile balistique d’une portée de 1 000 kilomètres le mois dernier et l’appui de 7 milliards de dollars accordé par l’Iran à des groupes terroristes, dont un soutien passé récemment de 6 à 30 millions de dollars par mois au Hamas.  L’objectif de Téhéran est d’exporter la révolution iranienne, a-t-il accusé, mais il n’a réussi qu’à rapprocher Israël de ses voisins arabes.  Derrière les portes closes, a poursuivi le représentant, nombre des dirigeants de la région s’accordent pour dire que l’Iran représente la principale menace à la paix au Moyen-Orient.

Il a affirmé que ses voisins arabes savent qu’Israël est un moteur de la lutte contre la radicalisation et s’est étonné que l’Iran veuille détruire Israël alors que l’extrémisme, a-t-il affirmé, est présent au sein de l’Autorité palestinienne.  M. Danon a notamment affirmé que la semaine dernière, suite à la publication d’un rapport sur le racisme au sein de l’Autorité palestinienne, son représentant aurait cité une résolution « antisémite et révoquée » de l’ONU, affirmant que le sionisme est une forme de racisme.  L’extrémisme de Téhéran et de Ramallah est contraire au sentiment de la majorité des arabes qui estiment qu’Israël fait partie de la solution.

« Malgré tout cela, Israël veut le dialogue par le biais de négociations bilatérales directes », a-t-il assuré, or la partie palestinienne refuse cette voie.  Il a appelé les peuples arabes à comprendre qu’Israël n’est pas le problème mais fait partie de la solution visant à créer un avenir meilleur pour la région.  Intervenant ensuite en arabe, le représentant d’Israël a appelé les Arabes de toute la région, à « prendre conscience de ce que l’Égypte et la Jordanie savent déjà, à savoir qu’Israël n’est pas votre ennemi ». 

La normalisation est dans notre intérêt mutuel et de ce fait, nous sommes prêts à participer à des négociations directes.  Mais la Palestine s’assiéra-t-elle à la table des négociations? a lancé le représentant.  Israël, a-t-il dit, attend avec impatience l’émergence d’un Sadate palestinien pour se joindre à nos mesures audacieuses. 

M. SAUD HAMAD GHANEM HAMAD ALSHAMSI (Émirats arabes unis), s’exprimant au nom du Groupe arabe « excepté l’Iraq », a rappelé que tous les problèmes de la région avaient conduit les dirigeants arabes à tenir une session d’urgence à La Mecque fin mai 2019.  Il a aussi rappelé que la Déclaration du trentième Sommet arabe annuel tenu à Tunis le 31 mars 2019 avait appelé à mettre en œuvre cinq mesures pour réaliser la sécurité et la stabilité régionales. 

La première est l’intensification des efforts pour mettre fin à toutes les formes de tension et de conflit, dans une vision unifiée visant à renforcer la solidarité arabe en vue de sécuriser et de stabiliser les pays arabes et d’améliorer leur capacité à faire face aux défis politiques, sécuritaires, économiques et culturels.  À cet égard, le Groupe a souligné la nécessité de parvenir à un règlement juste et global de la crise palestinienne et de tout le conflit israélo-arabe pour parvenir à la paix, à la sécurité et à la stabilité au Moyen-Orient, ce qui exige le retrait d’Israël de tous les territoires occupés par lui depuis juin 1967, l’instauration d’un État palestinien indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale, ainsi que la fin de toutes les formes d’extrémisme religieux exercées par la Puissance occupante dans les lieux saints de Jérusalem.  Le Groupe arabe est déterminé à poursuivre ses efforts pour relancer des négociations sérieuses et efficaces, afin de résoudre les problèmes liés au statut final, a dit le représentant.  Il continuera également de s’employer à mettre fin aux crises et aux problèmes auxquels sont confrontés la Libye, la Syrie, le Yémen, le Soudan et la Somalie, ainsi qu’à appuyer les efforts de reconstruction en Iraq. 

Comme deuxième mesure, les dirigeants arabes ont appelé à protéger la région des ingérences étrangères et à veiller à ce que tous les États de la région respectent les principes du bon voisinage et s’abstiennent de tout recours à la force ou à la menace de la force.  Le groupe arabe a dès lors réaffirmé son rejet et sa condamnation du ciblage des villes et territoires saoudiens par des missiles balistiques.  Il a aussi condamné la politique du Gouvernement iranien et ses interventions en cours dans les affaires arabes « qui alimentent les conflits religieux et sectaires ».  L’Iran, a précisé le représentant, ne doit pas soutenir les groupes qui alimentent ces conflits, en particulier dans les États arabes du Golfe, ni les milices et les groupes armés dans les États arabes, et notamment cesser ses interventions au Yémen.  « Nous demandons également à l’Iran de cesser de soutenir les milices antigouvernementales au Yémen ou de leur fournir des armes, et de s’abstenir de transformer le Yémen en une plateforme de lancement de missiles contre les États voisins du Yémen ou de menacer la navigation maritime dans le détroit de Baab al-Mandab et la mer Rouge. »

Troisièmement, a poursuivi le représentant, il faut renforcer la coordination en matière de sécurité entre les États arabes et intensifier les efforts internationaux visant à lutter contre toutes les formes d’extrémisme et de terrorisme, y compris l’élimination de leurs sources de financement.  Quatrièmement, il faut prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les résolutions internationales relatives à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient, notamment en appuyant la grande conférence que l’ONU tiendra sur cette question.  Enfin, cinquième mesure prônée par le Groupe arabe: mettre l’accent sur un développement inclusif pour améliorer la situation sociale et économique de la région en intensifiant les efforts collectifs visant à renforcer et à stimuler la coopération économique et en investissant dans les ressources naturelles, financières et humaines des pays arabes. 

Mme NASRIA FLITTI, Observatrice de la Ligue des États arabes, a souligné que les États arabes sont conscients de la nécessité de résoudre les crises au Moyen-Orient et d’atténuer les souffrances des civils, notamment des femmes et enfants.  Elle a noté qu’alors que certaines parties apportent leur aide pour résoudre les crises, d’autres, par contre, essayent d’envenimer la situation.  Elle a notamment dénoncé l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures de pays arabes. 

La déléguée a noté que le conflit palestinien s’aggrave, pointant notamment la poursuite des activités de peuplement israéliennes et qui sapent de fait la possibilité de la solution des deux États et toute perspective de paix dans la région.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à demander des comptes à Israël pour la violation constante de ses résolutions.  Elle a appelé à mettre fin à l’occupation des terres palestiniennes et établir un État palestinien indépendant, sur les frontières du 4 juin 1967.  Elle a rappelé que le Sommet arabe de Tunis, qui s’est tenu en mars dernier, avait réitéré que l’Initiative de paix arabe est le plan le plus idoine pour résoudre la question palestinienne.  À cette occasion, les dirigeants arabes ont également déclaré que Jérusalem-Est devait être la capitale d’un État palestinien indépendant, rejetant par la même occasion la reconnaissance de la ville comme capitale d’Israël. 

M. RIYAD H.  MANSOUR, l’Observateur permanent de la Palestine, a estimé qu’il est impossible d’examiner, comprendre et résoudre les causes profondes de la situation qui prévaut au Moyen-Orient sans évoquer la question palestinienne.  Ainsi, éviter de parler de cette injustice vécue par les Palestiniens serait ignorer les profondeurs de la méfiance, de la colère et du désespoir semés dans la région par la question, a-t-il affirmé, notant que les populations ne croient plus au droit international, ni à l’équité du système international.  Cela continue aussi de nourrir des histoires toxiques de doubles standards, y compris au sein de la jeunesse qui constitue la majorité des populations du monde arabo-musulman.  Il a relevé que l’échec de tenir Israël pour responsable de ses actes a fait prospérer une culture destructrice d’impunité, laquelle a en retour nourri un climat favorable à la prolifération de conflits dans la région.  Et ces conflits ont créé un terreau fertile à l’expansion de l’extrémisme et du terrorisme, ainsi que des conflits religieux, a-t-il déploré.  Il a mis en garde contre l’idée de provoquer un conflit religieux en Palestine, pointant notamment les « provocations » israéliennes à Jérusalem-Est, notamment sur l’esplanade des Mosquées. 

M. Mansour a également parlé du coût humain de cette impunité avec des déplacements forcés de millions de civils, dont cinq millions et demi de Palestiniens.  Selon lui, ceux qui ne reconnaissent pas ces faits sapent les vrais efforts de résoudre les causes profondes du conflit, et partant, la stabilisation de la région.  Il a appelé à emprunter un chemin différent qui puisse assurer la justice, les droits de l’homme, la sécurité et la dignité pour tous.  Ainsi, résoudre les crises du Moyen-Orient passe par une solution juste à la question palestinienne, en accord avec le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU.  Nous connaissons tous la solution, a-t-il insisté, mais certains ambassadeurs qui viennent ici vivent dans un monde de fantaisie et persistent à faire la sourde oreille.

Pour l’Observateur, le problème n’est pas que les résolutions du Conseil de sécurité soient irréalistes, mais que l’on n’a jamais essayé de les mettre en œuvre.  Ainsi un membre permanent utilise son droit de veto afin de saper les actions du Conseil, et cela aggrave la situation et bloque toute tentative de mettre un frein à l’occupation et à la résolution pacifique du conflit, a-t-il dénoncé.  De même, imposer des solutions injustes va conduire à des échecs, avec des conséquences politiques, sécuritaires, sociales et humaine graves.  Il a donc appelé à une réelle volonté politique pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité relatives au conflit israélo-palestinien.  Le « deal du siècle » ne permettra pas de réaliser la paix et échouera, a-t-il d’ailleurs prédit.  Ce qu’il faut, c’est mobiliser le volonté politique pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité relatives au conflit israélo-palestinien.

L’observateur a ensuite réagit à la déclaration du représentant d’Israël, dénonçant les allégations selon lesquelles les Palestiniens n’auraient jamais fait de compromis historique et ne veulent pas une solution au conflit.  Ce délégué représente le Gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait connu.  Alors qui détruit les perspectives de la solution des deux États, la partie palestinienne ou le gouvernement extrémiste d’occupation? a-t-il lancé.  Il a taxé le délégué d’Israël de « menteur », arguant que ce dernier a choisi de ne pas accepter la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité, ni les promesses des pays arabes de vouloir œuvrer pour la paix.

M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a estimé que le règlement juste et global de la question palestinienne est une question essentielle pour parvenir à la paix au Moyen-Orient.  Cela passe par le respect du principe des deux États et la reconnaissance de la Palestine comme État indépendant dans ses frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  C’est pourquoi, il a demandé l’arrêt des toutes les activités de colonisation.  Le représentant du Qatar a souhaité une action urgente de la communauté internationale pour parvenir à la paix en Syrie, en Libye et au Yémen.  Il a salué la contribution du Conseil de coopération du Golfe qui a grandement contribué à la paix et à la sécurité internationales au Moyen-Orient et dans le monde.

Par ailleurs, le délégué a dénoncé l’imposition du blocus illégal qui frappe le Qatar depuis trois ans et qui constitue selon lui « un grave précédent dans les relations internationales ».  Illustrant les contributions de son pays, il a précisé que le Qatar est un des principaux contributeurs du Bureau de l’ONU de lutte contre le terrorisme.  « Nous avons aussi soutenu la scolarisation de 10 millions d’enfants dans 50 pays » a-t-il insisté. 

Mme AMAL MUDALLALI (Liban) a fait remarquer que le Conseil avait tenu déjà 11 séances sur des questions relatives au Moyen-Orient ce mois d’août, alors qu’on est encore que le 20 du mois, ce qui reflète la détérioration de la situation sur les plans sécuritaire et humanitaire.  Après avoir recensé les problèmes multiples dans les territoires palestiniens occupés, en matière politique, économique, humanitaire et en droit international, ainsi que le manque d’espoir, elle a accusé la politique israélienne de toujours créer des faits sur le terrain.  Cela prive les Palestiniens d’un avenir indépendant et souverain et de la chance de vivre dans la paix et la dignité, a-t-elle estimé.  Citant des « exemples criants », comme l’expansion des colonies israéliennes, elle a aussi parlé des violations israéliennes relatives à la mosquée Al-Aqsa, « le troisième site sacré de l’Islam ».  Les sites sacrés doivent être respectés, a-t-elle exigé.  La représentante a demandé à cet égard à l’ONU et au Conseil de sécurité de faire en sorte que soient appliqués les résolutions, les conventions de Genève et le droit international.

Notant aussi la crise existentielle que connaît l’UNRWA, Mme Mudallali a exprimé son inquiétude, en tant que représentante d’un pays qui accueille des réfugiés, par rapport aux conséquences de cette crise sur les réfugiés palestiniens et les communautés d’accueil.  Elle a appelé la communauté internationale à trouver une solution durable à cette situation financière de l’agence.  Elle a aussi, sur le plan politique, réitéré que la question israélo-palestinienne ne se résoudra que par une paix juste et intégrale, basée sur les résolutions de l’ONU, le droit à l’autodétermination, les frontières de 1967, l’Initiative de paix arabe, et une solution à deux États qui donne naissance à l’État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale.

Passant à la situation de son pays, la représentante a indiqué que le Liban s’était placé sur la voie du redressement économique et que le Gouvernement progressait dans des initiatives cruciales, comme la Conférence CEDRE.  Sur le front sécuritaire, le Gouvernement, a-t-elle indiqué, fait de son mieux pour maintenir la stabilité, en particulier à la frontière sud, avec l’aide de la communauté internationale et des Nations Unies.  Mais la situation reste fragile, a-t-elle reconnu.  Le Premier Ministre Harriri a confirmé la semaine dernière au Secrétaire d’État des États-Unis l’engagement du Liban à poursuivre le processus de négociations concernant les frontières terrestres et maritimes.  Le Premier Ministre a aussi réaffirmé l’engagement du Liban à appliquer la résolution 1701 (2006) et a assuré être prêt à passer de la cessation des hostilités à un cessez-le-feu dans le cadre d’un mécanisme onusien, à condition qu’Israël fasse sa part pour mettre en œuvre la résolution.  Mme Mudallali a, à cet égard, relevé les violations quotidiennes d’Israël sur la souveraineté libanaise et ce, en tout impunité.  Des violations qui prennent un tour dangereux puisqu’Israël continue d’utiliser l’espace aérien libanais pour mener ses opérations militaires contre la Syrie, a-t-elle noté. 

Concernant le renouvellement du mandat de la FINUL, qui doit être décidé dans quelques jours, la représentante a cité une lettre du Ministre des affaires étrangères libanais qui exprime le soutien fort du Liban au mandat actuel de la Mission et son plein engagement à mettre en œuvre la résolution 1701, y compris le retrait sans délai des forces israéliennes des territoires occupés libanais.  La représentante a conclu en saluant le « formidable travail » de la Mission et le « professionnalisme » de son personnel.

M. ALOMOUSH (Jordanie) a dit que le Moyen-Orient est l’otage d’intérêts politiques divers.  Il a relevé que la question palestinienne reste au cœur des défis de la région.  C’est pourquoi le pays a toujours appuyé une solution pacifique visant à parvenir à la solution des deux États, avec notamment l’avènement d’un État palestinien indépendant, ayant pour capitale Jérusalem-Est, et installé sur les frontières en vigueur en 1967.  La Jordanie a toujours appelé à la fraternité entre les peuples, a dit le représentant en expliquant que « la ville de la paix », Jérusalem, est au centre des priorités pour ce pays qui est gardien de la ville sainte.  Le délégué a dénoncé toute tentative de changer le statut historique de la ville, appelant Israël à cesser ses pratiques. 

Il a, en outre, plaidé pour le bon fonctionnement de l’UNRWA qui doit recevoir le soutien nécessaire pour ne pas se retrouver sur la longue liste des conséquences de l’inaction de la communauté internationale pour parvenir à une solution durable. 

La Jordanie est également l’un des premiers États qui a reçu des réfugiés syriens, a-t-il rappelé.  Il a indiqué que selon l’UNICEF, il y aurait 15 millions d’enfants non scolarisés dans la zone d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.  Selon le représentant, c’est une situation dangereuse qui peut servir de terreau fertile au terrorisme.  Enfin, le délégué a promis que la Jordanie poursuivrait son rôle politique et diplomatique afin de parvenir à une paix durable, jusqu’à ce que soient rendus les territoires arabes occupés, et jusqu’à ce que soit rendue possible l’indépendance de la Palestine. 

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