8581e séance – matin
CS/13892

Le Conseil de sécurité salue la détermination du Gouvernement à réintégrer les ex-combattants des FARC-EP

Malgré la détérioration du contexte sécuritaire dans les anciennes zones de conflit en Colombie, les membres du Conseil ont unanimement salué, aujourd’hui, la détermination du Gouvernement colombien à assurer la réintégration sociale et économique des ex-combattants, à intensifier la lutte contre les groupes armés responsables d’une vague d’assassinats à travers le pays et à mettre sur pied un système innovant de justice transitionnelle.

La réunion intervenait moins d’une semaine après la visite des 15 membres du Conseil en Colombie, du 11 au 14 juillet, dans la foulée de la publication du dernier rapport trimestriel de la Mission de vérification des Nations Unies dans le pays.  Cette dernière, dont le mandat s’étend jusqu’au 25 septembre 2019, a été créée par la résolution 2366 (2017) après l’« Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable », signé à Bogota, le 24 novembre 2016 entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (FARC-EP).

Les autorités colombiennes l’ont proclamé « haut et clair » durant notre visite, s’est réjoui le Pérou:  « Il n’y a pas de retour en arrière en Colombie. »  Depuis la signature de l’accord de paix, la Colombie est devenue une « source d’inspiration » doublée d’un « exemple significatif » pour la paix, a renchéri la République dominicaine.  « En tant que Latino-Américains, nous sommes extrêmement fiers », a-t-elle insisté, saluant les efforts du Président Iván Duque Márquez pour mettre en œuvre tous les volets de l’Accord final, dont la réintégration des ex-FARC-EP.  Cette réintégration est même la principale clef du succès du processus de paix, a estimé la France.

Le retour des ex-combattants dans la société repose sur la création de 24 secteurs territoriaux de formation et de réintégration.  Mais la fin du régime juridique de ces secteurs, initialement prévue pour le 15 août, a contribué à créer un sentiment d’incertitude chez des milliers d’ex-combattants et leurs familles.  Dans ce contexte, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, M. Carlos Ruiz Massieu, a attiré l’attention sur les visites effectuées, ces six dernières semaines, par le Gouvernement, les FARC-EP et la Mission dans 10 secteurs territoriaux afin de discuter des futures relations entre les ex-combattants, les communautés et les autorités locales. 

Ces efforts conjoints devraient montrer la voie à suivre dans les autres secteurs, a estimé M. Massieu, précisant que, durant ces discussions, les autorités colombiennes ont réaffirmé leur volonté de verser une allocation de base mensuelle aux anciens membres des FARC-EP et de formaliser les arrangements concernant l’attribution des terres.  M. Massieu a toutefois jugé urgent d’augmenter le nombre de projets productifs au profit des ex-combattants et de leur fournir l’assistance technique nécessaire, ainsi qu’un accès au marché pour écouler leurs produits. 

La Fédération de Russie s’est ainsi félicitée d’avoir assisté, lors de la visite du Conseil, à un projet agricole de production d’« excellentes tomates ».  Pour accélérer ce processus, plusieurs pays ont appelé à accélérer le processus d’attribution des terres aux ex-combattants qui mènent des initiatives productives.  Cette réforme rurale, prévue par l’Accord final, suppose que le Gouvernement prenne des mesures pour établir un cadastre et lance des initiatives viables de substitution des cultures illicites, a estimé le Royaume-Uni.  C’est d’autant plus important que la production et le trafic illicites de cocaïne sont liés à la criminalité organisée, aux flux financiers illégaux et à la corruption en Colombie et ailleurs, ont ajouté les États-Unis, saluant l’approche pangouvernementale du Président Duque, qui combine lutte contre le trafic de drogue, développement rural et sécurité rurale, pour réduire de moitié la culture de coca et la production de cocaïne d’ici à la fin de 2023.

Tous les membres du Conseil ont cependant fait part de leur préoccupation face à la « vague d’assassinats » perpétrés par des groupes armés dans les anciennes zones de conflit, dont ont été victimes 127 ex-combattants, des leaders communautaires et des militants des droits de l’homme.  Ils ont appelé le Gouvernement à renforcer la présence de l’État dans ces zones, à protéger davantage les ex-combattants et à redoubler d’efforts pour traduire les auteurs en justice.  La République dominicaine a mis en garde contre toute tentative de diluer la responsabilité pour ces crimes « atroces » dans un « collectif générique », au détriment de la cohésion sociale. 

Les membres du Conseil ont en outre salué le caractère « innovant » du système colombien de justice transitionnelle, dit Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition, qui est en train de « porter ses fruits », comme en témoignent la tenue, le 26 juin dernier, de la Commission de la vérité, la poursuite des travaux de l’Unité de recherche des personnes portées disparues dans le contexte et en raison du conflit armé et la promulgation, le 6 juin dernier, de la loi relative à la Juridiction spéciale pour la paix, qui consacre son indépendance et son autonomie.

Parallèlement à cette loi, le Président Duque a approuvé, le 15 juillet dernier, des nouveaux projets de réforme constitutionnelle proposés par son gouvernement.  À l’avenir, les délits sexuels contre les enfants seront jugés par la justice ordinaire et cette réforme stipule que ni l’enlèvement de personnes, ni le trafic de stupéfiants ne pourront être considérés comme des délits politiques et, par conséquent, ne pourront jamais faire l’objet d’une amnistie, s’est enorgueilli le Ministre des affaires étrangères de la Colombie.  Il en a profité pour dénoncer la décision de l’un des leaders des FARC-EP, Seuxis Paucías Hernández Solarte, connu sous le nom « Jesús Santrich », d’abandonner son régime de protection dans le seul but d’échapper à la Cour suprême pour son implication dans le trafic de drogue après la signature de l’accord de paix.

À l’approche des futures élections régionales et locales du mois d’octobre, le Ministre a souligné que l’une de ses priorités est la protection des candidats de la Force alternative révolutionnaire du peuple (FARC).  Dans cette perspective, le Président Duque a demandé à l’ONU de bien vouloir prolonger le mandat de sa mission pour une année supplémentaire. 

LETTRES IDENTIQUES DATÉES DU 19 JANVIER 2016, ADRESSÉES AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LA REPRÉSENTANTE PERMANENTE DE LA COLOMBIE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2016/53)

Rapport du Secrétaire général sur la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie (S/2019/530)

Déclarations

M. CARLOS RUIZ MASSIEU, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, a estimé que la visite du Conseil en Colombie la semaine dernière a permis de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale en faveur du processus de paix.  Cette visite, a-t-il ajouté, a été accueilli favorablement par le Gouvernement colombien, les Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée populaire (FARC-EP), les partis politiques, les responsables du système de justice transitionnelle, les organisations de la société civile, les autorités locales et les leaders communautaires, avec qui le Conseil s’est entretenu à Cauca.

Comme le précise le rapport du Secrétaire général, le bilan du processus de paix est « mitigé », a indiqué M. Massieu.  Si les efforts du Gouvernement pour accélérer la réintégration des FARC-EP ont commencé à porter leurs fruits, la situation sécuritaire dans les zones affectées par le conflit demeure une source de préoccupation importante, a-t-il estimé, notant toutefois que la grande majorité des anciens combattants des FARC-EP et de leurs dirigeants demeurent fermement engagés en faveur du processus de paix, « malgré quelques preuves récentes du contraire ».  Cet engagement s’est notamment incarné dans la participation des FARC-EP au Congrès, leur préparation pour prendre part aux futures élections locales et leurs efforts pour retourner à la vie civile.

Au cours des six dernières semaines, a poursuivi le Représentant spécial, le Gouvernement, les FARC-EP et la Mission ont entrepris des visites dans 10 secteurs territoriaux afin de discuter des futures relations entre les ex-combattants, les communautés et les autorités locales.  Ces efforts conjoints, menés avec succès à l’initiative du Gouvernement, devraient montrer la voie à suivre dans les autres secteurs territoriaux, a estimé M. Massieu, précisant que, durant ces discussions, les autorités colombiennes ont réaffirmé leur volonté de verser une allocation de base mensuelle aux anciens membres des FARC-EP et de formaliser les arrangements concernant l’attribution des terres.

M. Massieu a toutefois jugé urgent d’augmenter le nombre de projets productifs au profit des ex-combattants et de leur fournir l’assistance technique nécessaire, ainsi qu’un accès au marché pour écouler leurs produits.  Il incombe aux deux parties de redynamiser le processus de présentation, d’approbation et de financement des projets, a-t-il estimé.  Il est également important, a ajouté le Représentant spécial, d’accorder l’attention requise aux 8 000 ex-combattants environ qui vivent en dehors des secteurs territoriaux à travers le pays, notamment dans les nouveaux campements établis dans les zones urbaines, afin de prendre en compte cet environnement changeant dans les stratégies de réintégration. 

Par ailleurs, la situation sécuritaire est extrêmement préoccupante dans les anciennes zones de conflit, s’est inquiété M. Massieu, ajoutant que quatre autres ex-combattants ont été tués depuis la publication du dernier rapport du Secrétaire général il y a trois semaines, ce qui porte le nombre total d’ex-combattants assassinés depuis la signature de l’Accord final à 127.  M. Massieu a toutefois salué le fait que les enquêtes concernant la moitié de ces meurtres ont enregistré des progrès.  Le Représentant spécial a également salué les nouvelles mesures annoncées par le Président Iván Duque Márquez pour améliorer la protection des ex-combattants, ainsi que celle des responsables des programmes volontaires de substitution des cultures illicites.

M. Massieu a appelé à des mesures pour assurer des élections locales pacifiques, en octobre prochain.  Il s’est toutefois dit préoccupé par la situation des défenseurs des droits de l’homme, dont certains font l’objet de menaces de la part d’un groupe armé illégal.  La présence de groupes armés illicites dans les anciennes zones de conflit est très préoccupante, a jugé le Représentant spécial.  Pour y remédier, il a préconisé une présence intégrée de l’État dans ces zones et la mise en œuvre des programmes de développement, afin d’attirer les investissements nécessaires pour développer ces territoires. 

Par ailleurs, M. Massieu a salué la participation accrue des victimes au Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition, y compris lors de la tenue, le 26 juin dernier, de la Commission de la vérité, dont les discussions se sont concentrées sur les victimes des violences sexuelles.  Il a estimé que le système colombien innovant de justice transitionnelle est en train de porter ses fruits s’agissant de la réparation.

Le Représentant spécial a par ailleurs salué le fait que le Président colombien ait approuvé, le 15 juillet dernier, des nouveaux projets de réforme constitutionnelle proposés par le Gouvernement, réformes qui comportent expressément des dispositions de non-rétroactivité, ce dont M. Massieu s’est félicité.

Enfin, pour parvenir à une paix véritablement durable, le Représentant spécial a appelé à des avancées dans tous les domaines de l’Accord final, y compris la réforme rurale intégrée, la substitution des cultures illicites, les garanties de sécurité, la réintégration des ex-combattants, la justice et la réparation des victimes.  Pour y parvenir, M. Massieu a appelé le Conseil à continuer d’appuyer le pays et à maintenir son unité sur la question colombienne.

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a remercié le Gouvernement colombien de l’accueil qu’il a réservé aux membres du Conseil lors de leur dernière visite.  Nous en sommes revenus, a-t-il dit, avec une meilleure compréhension de la situation.  Nous sommes, a estimé le représentant, à un moment crucial du processus de paix et nous saluons l’engagement du Président Iván Duque Márquez et de son gouvernement en faveur du processus de paix.  Le représentant a appuyé la demande de ces derniers visant la reconduction pour une autre année de la Mission de vérification des Nations Unies, une question sur laquelle le Conseil de sécurité se penchera dans les mois à venir.

Le représentant s’est attardé sur trois domaines prioritaires sur lesquels le Gouvernement doit axer ses efforts, à commencer par l’accélération de la réforme rurale qui suppose que le Gouvernement prenne des mesures concrètes pour établir un cadastre et lance des initiatives viables de substitution des cultures illicites.  Le Gouvernement doit également accorder une attention particulière au financement des institutions chargées d’établir la vérité et de promouvoir la réconciliation.  Compte tenu de la vague d’assassinats des dirigeants communautaires qui continue de saper la confiance du peuple, il a encouragé le Gouvernement colombien à redoubler d’efforts dans les régions rurales pour poursuivre et traduire en justice les auteurs de ces crimes.  Le représentant a félicité le Représentant spécial et son équipe pour le travail qu’ils accomplissent.

Malgré les difficultés actuelles, la mise en œuvre de l’accord de paix a progressé, a estimé M. RODNEY M. HUNTER (États-Unis).  Mais, a-t-il prévenu, la Colombie et ses partenaires internationaux doivent rester vigilants pour éliminer les obstacles actuels à une paix durable, y compris les narcotrafiquants et les groupes armés illicites qui cherchent à faire dérailler le processus de paix pour tirer profit de l’instabilité et du chaos.  En Colombie et ailleurs, la production et le trafic illicites de cocaïne sont liés à la criminalité organisée, aux flux financiers illégaux et à la corruption, a poursuivi M. Hunter.  Le Président Iván Duque Márquez et son administration ont montré leur détermination à intensifier leurs efforts en matière de lutte contre le trafic de drogue, a-t-il ajouté.  Les États-Unis restent déterminés à travailler avec eux à une approche pangouvernementale en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, de développement rural et de sécurité rurale, avec pour objectif commun de réduire de moitié la culture de coca et la production de cocaïne d’ici à la fin de 2023.  Ces efforts, a poursuivi le représentant, bénéficieront directement à la mise en œuvre de la paix en Colombie.

M. Hunter a appelé le Gouvernement à redoubler d’efforts pour protéger les représentants de la société civile et les membres des populations vulnérables de la Colombie.  Il a appuyé les efforts en matière de justice transitionnelle, tout en mettant en garde contre l’utilisation de ce système par des criminels de droit commun qui cherchent à échapper au système de justice pénale ordinaire.  Pour le représentant, la Colombie a en outre fait preuve de leadership régional en reconnaissant le Président par intérim du Venezuela, M. Juan Guaidó, et en soutenant plus de 1,5 million de Vénézuéliens qui ont fui une crise née de la main de l’homme.  « Le peuple vénézuélien et les dirigeants régionaux savent que le régime illégitime de Maduro est le seul responsable du chaos », a-t-il estimé.  « Maduro continue à saper les institutions démocratiques, à opprimer les acteurs démocratiques, à exercer une répression systématique et violente », a conclu le représentant.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a d’abord avoué que la polarisation croissante de la société colombienne et la situation sécuritaire, notamment les assassinats, continuent d’être des sources de préoccupation.  Il a donc salué les initiatives du Gouvernement, notamment celles visant à protéger les anciens combattants qui choisissent la voie de la réintégration.  La mise en œuvre du plan d’action pour la protection et les projets pilotes récemment annoncés vont dans le bon sens, a estimé le représentant.  Il convient, a-t-il dit, de poursuivre et d’intensifier les efforts, notamment à l’approche des élections locales d’octobre, de manière à garantir que la démocratie colombienne puisse s’épanouir dans un climat de confiance, de sérénité et de sécurité.  Le représentant a souligné l’importance d’une mise en œuvre intégrale de l’accord de paix dans tous ses aspects.  Il importe, a-t-il insisté, que la Colombie continue de se donner les moyens de renforcer la légitimité, l’indépendance et la viabilité du système de justice transitionnelle et que les femmes puissent trouver justice. 

La justice réparatrice et la sécurité juridique sont indissociables de l’objectif d’une paix et d’une réconciliation pérennes.  Le représentant a prévenu que la réintégration économique et sociale des anciens combattants est la principale clef du succès du processus de paix.  Il faut des solutions à long terme pour les anciens combattants installés dans les espaces territoriaux de formation et de réintégration et savoir que la question de l’accès à la terre est indissociable d’une politique de développement durable.  La poursuite des programmes de substitution des cultures illicites est cruciale, a poursuivi le représentant, et le redéploiement de services de l’État dans les zones les plus vulnérables aux groupes armés est indispensable au succès de la réintégration socioéconomique sur l’ensemble du territoire.  Le représentant a conclu sur le caractère « essentiel » du soutien du Conseil, et plus généralement de la communauté internationale. 

Pour M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale), la récente visite des membres du Conseil en Colombie a été une occasion propice de rencontrer divers acteurs de la scène politique et de la société civile du pays, tant à Bogota que dans la région de Cauca.  Ils ont pu s’entretenir avec eux sur les principaux défis qui se présentent au processus de réconciliation et de consolidation de la paix en Colombie.  Il a dit faire confiance à la volonté politique du Gouvernement et de toute l’élite politique colombienne, qui, sous la houlette du Président Duque, repose sur la bonne coordination des efforts pour mettre en place des politiques qui tiennent compte des besoins de tous les citoyens dans une approche inclusive.  Le représentant a appelé à donner suite à la demande du Président Duque pour libérer tous les otages.

L’accord de paix colombien est un exemple pour tous les pays du monde, à savoir que les solutions négociées sont possibles, a-t-il poursuivi.  Il s’est néanmoins dit préoccupé par la polarisation sur certains aspects de l’Accord et a appuyé la demande du Président Duque en vue du renouvellement du mandat de la Mission de vérification des Nations Unies.  Saluant les progrès positifs en vue de garantir la réintégration politique, sociale et économique des ex-membres, dans les délais prévus, le représentant a précisé que pour cela, il faut prévoir des garanties de sécurité.

Prenant note de la feuille de route pour la stabilisation, établie par le Gouvernement, il a mis l’accent sur l’importance d’une juridiction indépendante chargée d’établir les faits et de promouvoir la réconciliation, avant la prochaine échéance électorale.  Le représentant a également appelé le Gouvernement à assurer la protection des dirigeants communautaires.

M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a estimé que dans la perspective des prochaines élections, il est impérieux que les parties colombiennes surmontent leurs divergences afin de préserver les acquis et de poursuivre l’œuvre commune de restauration de la paix et de la stabilité.  De même, le Gouvernement doit s’atteler à réactiver la Commission nationale des garanties de sécurité pour élaborer un plan global de mesures pour la protection de tous les candidats.  La lutte contre l’économie parallèle doit aussi rester une priorité du Gouvernement qui devrait par ailleurs renforcer sa présence et l’offre sociale dans les zones rurales afin de résorber les déséquilibres dans la fourniture des services sociaux de base.  Le représentant a conclu en réitérant son appel aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour qu’ils accompagnent le processus de paix.

Depuis la signature de l’accord de paix en 2016, la Colombie est devenue une source d’inspiration doublée d’un exemple significatif pour la paix mondiale, a salué M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine).  « En tant que Latino-Américains, nous sommes extrêmement fiers », a-t-il dit, tout en saluant les efforts du Gouvernement colombien en vue de réintégrer les ex-combattants des FARC-EP.  Cependant, la mise en œuvre de l’accord de paix est confrontée à deux principaux défis, a estimé le représentant, à savoir, la « gestion politique » de l’accord et la situation sécuritaire.  S’agissant de la gestion politique, le représentant a estimé que le Gouvernement continue, « sans le moindre doute », à travailler pour parvenir au consensus national sur les thèmes les plus controversés.  Il a toutefois jugé important de renforcer l’ouverture et la coordination du dialogue national sur ces questions.  Concernant la Juridiction spéciale pour la paix, le représentant a appelé les parties à continuer d’utiliser les voies constitutionnelles établies afin de garantir son fonctionnement efficace.  Il convient notamment de préserver l’indépendance et l’autonomie de la Juridiction par rapport aux autres mécanismes de justice transitionnelle, a-t-il estimé. 

Sur le plan sécuritaire, il s’est dit préoccupé par les assassinats d’ex-combattants, de leaders communautaires et de femmes.  Il s’est également inquiété des actes de violence et d’intimidation perpétrés par des groupes armés illicites.  « Quand personne n’est responsable, tout le monde est responsable », a déclaré le représentant, mettant en garde contre toute tentative de diluer la responsabilité pour ces crimes « atroces » dans un « collectif générique », au détriment de la cohésion sociale.  Le représentant a par conséquent appelé les autorités à redoubler d’efforts pour identifier les responsables et les traduire en justice. 

Le représentant a en outre appelé les autorités à accorder davantage d’attention aux plus de 7 000 ex-combattants qui se trouvent actuellement en dehors des secteurs territoriaux de formation et de réintégration.  Il a enfin appelé Bogota à faire en sorte que les élections régionales d’octobre se déroulent sans heurt.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a remarqué que tous les interlocuteurs des membres du Conseil lors de sa visite en Colombie ont souligné l’importance de la présence de la mission des Nations Unies.  Cette visite a permis de mieux comprendre les subtilités qui existent dans la mise en œuvre de l’Accord final, a-t-il poursuivi, en se réjouissant d’avoir eu l’occasion de goûter « ces excellentes tomates », et, rebondissant sur la remarque de son homologue britannique, il a reconnu s’être penché sur la possibilité de les trouver à New York, voire de les exporter vers la Russie mais peut-être aussi vers l’Allemagne.

Sur une note plus sérieuse, le représentant a souligné que la Colombie est un exemple de succès du soutien international à un processus engagé et dirigé par le pays lui-même.  En deux ans et demi, la Colombie a fait énormément, et ce sont ces acquis qui permettent au Secrétaire général d’appuyer ce processus de paix.  Il y aura encore, a prévenu le représentant, beaucoup de décisions douloureuses à prendre et pour cela, il faut un dialogue de fond.  Mais, à ce moment charnière, le Gouvernement colombien doit assurer la stabilité.  Le représentant a en effet relayé les craintes des anciens combattants qui veulent devenir des membres à part entière de la vie politique, sociale et économique.  L’absence de l’État dans certaines zones met en danger des citoyens qui sont confrontés aux groupes armés, a rappelé le représentant.  Le Gouvernement doit également, a-t-il poursuivi, honorer ses promesses en matière de réforme agraire pour éviter que les citoyens ne se remettent aux cultures illicites.  Comme l’ont souligné les représentants de la société civile, la paix durable ne sera possible que dans le cadre d’un travail inclusif avec tous les acteurs de la société colombienne, y compris les FARC.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a estimé que la réintégration sociale et économique des FARC-EP est le principal facteur d’une paix durable en Colombie.  Pour parvenir à une réintégration réussie, il convient d’allouer les ressources financières nécessaires.  Le représentant s’est toutefois dit préoccupé par les meurtres d’ex-combattants et par les menaces contre les communautés, dirigeants communautaires et dirigeants autochtones.  Il a salué les efforts du Gouvernement pour instaurer son autorité sur tout le territoire colombien et pour juger les responsables de ces crimes.  Le représentant a salué la promulgation, le 6 juin dernier, par le Président Iván Duque Márquez, de la loi relative à la Juridiction spéciale pour la paix.  Il a estimé que cette loi est un « pilier majeur » pour instaurer la confiance nécessaire entre les parties.  Enfin, il a appelé à une bonne conduite des élections d’octobre.

M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne), à son tour, a estimé que la détermination, qu’il a vue de ses yeux, du peuple colombien à surmonter des décennies de violence peut être une source d’inspiration pour tous ceux qui travaillent au règlement des conflits dans le monde.  Tous nos interlocuteurs nous ont dit que l’appui de la communauté internationale les a aidés à réaliser leur aspiration à un avenir pacifique, s’est félicité le représentant, en s’enorgueillissant de l’unité et de l’engagement du Conseil de sécurité.  Félicitant également la mission de l’ONU, il a appuyé la demande du Président colombien visant sa reconduction.  Le représentant a appelé le Gouvernement à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les dispositions liées à l’égalité entre les sexes de l’Accord final, en particulier la réintégration des anciennes combattantes.  Le Gouvernement doit aussi offrir des perspectives d’avenir aux jeunes et à cet égard, le représentant a salué la stratégie jeunes, paix et sécurité de la mission de l’ONU.  Il a néanmoins fait part d’un sentiment croissant d’incertitude parmi les anciens combattants qui s’inquiètent de leur futur statut juridique.  Ceci, a-t-il dit, pourrait sérieusement compromettre la consolidation de la paix.  Il faut prévenir l’érosion de la confiance qui pourrait polariser la société colombienne, a-t-il insisté. 

Le représentant s’est aussi dit préoccupé par la situation sécuritaire dans les zones rurales.  Des leaders autochtones, des femmes leaders et des défenseurs des droits des femmes sont menacés, voire tués.  Il faut assurer la protection de tous surtout à l’approche des élections locales, a pressé le représentant, en encourageant le Gouvernement à étendre sa présence dans les zones isolées et touchées par les conséquences du conflit. 

J’ai quitté la Colombie avec la conviction que, malgré les défis considérables, le pays continue de fournir un exemple éclairé aux régions en conflit qui ont besoin d’inspiration, a déclaré M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique).  La demande d’extension du mandat de la mission de l’ONU est un signe clair de cet engagement, a-t-il fait observer.  Les élections d’octobre constitueront une étape importante pour la réintégration des FARC-EP, a-t-il prévenu.  Il a donc exhorté les autorités à protéger les dirigeants sociaux, les défenseurs des droits de l’homme, les candidats, les femmes et hommes politiques des FARC.  Des garanties de sécurité sont nécessaires et ceci surtout dans le cadre d’une extension plus large de la présence intégrale de l’État aux anciennes zones de conflit.  Il a jugé crucial que tous les dirigeants des FARC-EP donnent l’exemple et contribuent activement à dire la vérité dans les tous cas examinés par la Juridiction Spéciale.  Le représentant a conclu en regrettant l’atmosphère de polarisation persistante autour d’éléments de l’accord de paix qui illustre la nécessité d’un dialogue inclusif entre toutes les forces politiques.  « Nous devons surmonter la méfiance et nous unir derrière la paix », a conclu le représentant. 

Pour Mme JOANNA WRONECKA (Pologne), la signature et la mise en œuvre de l’accord de paix entre la Colombie et les FARC-EP est une véritable réussite et un formidable exemple à suivre ailleurs, en dépit de ses nombreux défis.  Faisant siennes les paroles du Président Duque, elle a déclaré qu’il faut « se concentrer sur ce qui unit et non pas sur ce qui divise les Colombiens ».  Elle s’est félicitée de ce que la loi statutaire de la Juridiction spéciale pour la paix soit enfin en place, car elle donne au tribunal le cadre légal pour travailler de manière autonome et indépendante.  Il reste maintenant à garantir des financements adéquats au système judiciaire pour pouvoir s’acquitter de ses fonctions essentielles, a-t-elle estimé.

La représentante a également souligné la nécessité, pour le Gouvernement colombien, d’assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme et des dirigeants sociaux.  Mme Wronecka s’est dite préoccupée par le fait que pendant la période sur laquelle porte le rapport, 14 nouveaux membres des FARC-EP ont été assassinés et que cette situation s’est accompagnée d’une présence accrue des groupes armés dans les zones que la FARC a quittées.  Il est urgent que l’État rétablisse son autorité et son contrôle, a-t-elle souligné.  Elle a insisté sur le rôle des femmes et leur implication dans le processus de paix et le développement.  Prenant note de la feuille de route du Gouvernement pour la stabilisation, la représentante a estimé qu’il s’agit d’une véritable lueur d’espoir pour les citoyens des zones « laissées pour compte ».

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a salué les développements positifs dans la mise en œuvre de l’accord de paix, y compris l’engagement « fort » des autorités colombiennes à poursuivre le processus de réintégration des FARC-EP.  Le représentant a également salué la promulgation, en juin, de la loi relative à la Juridiction spéciale pour la paix.  Il s’agissait là de la dernière pièce manquante au cadre légal du modèle colombien de réparation et de justice transitionnelle, a-t-il estimé, ajoutant que cette loi permettrait à la Juridiction de travailler en toute indépendance et autonomie.

Le représentant s’est toutefois dit préoccupé par les assassinats d’ex-combattants des FARC-EP, de membres de leurs familles, de leaders communautaires et de défenseurs des droits de l’homme.  Il a jugé important de garantir la sécurité dans les anciennes zones de conflit abandonnées par les FARC-EP afin d’empêcher que des groupes armés illégaux ne s’y enracinent.  Le représentant a cependant salué la volonté du Président colombien de traduire les auteurs des crimes en justice.  Il a appelé la communauté internationale à mobiliser les ressources adéquates pour permettre aux autorités du pays d’y parvenir.  « Nous ne devons pas laisser s’essouffler l’élan actuel », a-t-il déclaré.

Il est important, a estimé M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) de désamorcer les tensions et de travailler au processus de réintégration.  Mais, a-t-il dit, cette réintégration ne peut être assurée que si toutes les parties au processus de paix ont la garantie de leur sécurité personnelle.  Le représentant s’est dit encouragé par la souplesse dont a fait preuve le Gouvernement dans les arrangements liés à l’avenir des 24 secteurs territoriaux de formation et de réintégration quand leur régime juridique viendra à expiration le 15 août 2019.  Il est encourageant, s’est-il réjoui, que le Gouvernement ait repousser la date, le temps de clarifier le régime.  Pour faire avancer, le Gouvernement doit approuver rapidement les plans de financement des initiatives économiques.  L’Afrique du Sud, qui a elle-même eu une commission vérité et réconciliation, sait à quel point de tels organismes sont cruciaux pour l’unité nationale.  Elle sait aussi à quel point il est important que le Gouvernement parle d’une même voix pour consolider cette unité et la réconciliation.  Le représentant a donc appelé toutes les parties à respecter le mandat des mécanismes et des cadres établis pour contribuer à la transition politique et judiciaire.  

M. WU HAITAO (Chine) s’est félicité des résultats de la visite du Conseil de sécurité en Colombie.  Le processus de paix en Colombie est essentiel à la fois pour le pays mais aussi pour toute la région.  La Colombie se heurte cependant encore à des difficultés, a remarqué le représentant, en faisant allusion notamment à la situation sécuritaire dans certaines zones.  Il convient, a-t-il préconisé, d’assurer leur développement et la protection et la réintégration des anciens combattants.  Le représentant a encouragé les autorités colombiennes à renforcer le dialogue avec tous les segments de la société colombienne. 

« Il n’y a pas de retour en arrière de la paix en Colombie », a déclaré M. NÉSTOR POPOLIZIO BARDALES, Ministre des affaires étrangères du Pérou, précisant qu’il s’agit là du message proclamé « haut et clair » par les autorités colombiennes lors de la visite du Conseil.  Le Ministre a salué les efforts pour mettre en œuvre tous les volets de l’accord de paix, y compris la réforme rurale, le programme de substitution des cultures illicites, le renforcement de la présence de l’État pour améliorer l’accès aux services et les mesures de sécurité, et la réintégration sociale et économique des ex-combattants.  Il s’est félicité tout particulièrement des avancées notables sur ce dernier point grâce au régime des 24 zones territoriales de formation et de réintégration, qui jouent un rôle fondamental dans l’articulation de projets productifs, tant au niveau collectif qu’individuel, mais aussi dans l’accès à la terre et l’intégration effective dans les communautés locales. 

De même, le Ministre a reconnu les ressources très importantes qui ont été débloquées pour générer de l’emploi, verser une allocation mensuelle aux ex-combattants qui participent à des activités de réintégration, leur ouvrir l’accès au système de santé et des pensions et renforcer les mesures de sécurité dans et en dehors des secteurs territoriaux.

Le Ministre s’est toutefois déclaré préoccupé par les assassinats de leaders sociaux et d’ex-combattants, « dont le seul crime est leur engagement en faveur de la paix ».  Il a appuyé les efforts du Gouvernement pour mettre fin à ces crimes, via une meilleure coordination entre les forces de sécurité et les autorités locales.  Le Ministre a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour lutter contre le trafic illicite de drogue et l’exploitation minière illégale, par l’entremise de programmes de substitution des cultures illicites.  Il a insisté sur l’importance de continuer à avancer sur le plan de la réconciliation, et notamment le dédommagement des victimes, grâce au Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition.  Sur ce point, il a noté l’excellent travail réalisé par la Commission de la vérité, la Juridiction spéciale pour la paix et l’Unité de recherche des personnes portées disparues dans le contexte et en raison du conflit armé.

M. CARLOS HOLMES TRUJILLO GARCÍA, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a affirmé d’emblée que la Mission de vérification des Nations Unies joue un rôle important dans le processus de mise en œuvre de l’Accord final visant à garantir à tous les Colombiens « la paix dans la légalité, et la légalité dans la paix ».  C’est dans cet esprit que le Gouvernement du Président Iván Duque Márquez a demandé au Conseil de sécurité et au Secrétaire général de bien vouloir prolonger le mandat de la Mission pour une année supplémentaire.

Le Gouvernement colombien a misé sur des mesures et projets concrets pour réaliser cet accord, dont certains vont au-delà des objectifs initiaux.  En fait, le programme du Gouvernement a pour ambition une transformation positive des territoires et des conditions de vie dans le cadre du « Pacte pour la Colombie, pacte pour l’équité ».  La légalité, le renforcement des institutions et le plein respect de l’état de droit sont les trois piliers du plan national de développement.  Ce sont ces mêmes principes qui orientent la position du Gouvernement par rapport aux institutions prévues par l’Accord final, dont la Juridiction spéciale pour la paix.

Les objections qui avaient été formulées par le Président Duque au sujet de la loi statutaire de la Juridiction ont été étudiées, et à la suite à cet examen, la loi a pu être adoptée le 6 juin dernier, a confirmé M. Trujillo García, qui a assuré que son gouvernement continuera à soutenir le Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition, de même que les reformes pertinentes pour garantir une paix sans impunité.

À l’avenir, les délits sexuels contre les enfants seront jugés par la justice ordinaire et la réforme constitutionnelle, promulguée en juillet dernier, stipule que ni l’enlèvement de personnes, ni le trafic de stupéfiants ne pourront être considérés comme des délits politiques et, par conséquent, ne pourront jamais faire l’objet d’une amnistie.

Revenant sur un aspect crucial du mandat de la mission des Nations Unies, à savoir la réintégration des anciens combattants des FARC-EP, le Ministre a affirmé que le Gouvernement poursuit ses efforts en ce sens et, à ce jour, plus de 10 000 ex-combattants ont été réintégrés, dont la majorité reste dans la légalité.  Le Ministre a cependant dénoncé la décision de l’un des leaders des FARC-EP, Seuxis Paucías Hernández Solarte, connu sous le nom « Jesús Santrich », d’abandonner son régime de protection dans le seul but d’échapper à la Cour suprême pour son implication dans le trafic de drogue après la signature de l’Accord final.  Le Ministre a regretté qu’une personne qui a un poste de responsabilité au sein de son organisation et qui a même présenté sa candidature aux élections législatives veuille échapper à la justice.  Il s’est tout de même félicité que la FARC ait dénoncé ce comportement et pris depuis ses distances avec « Jesús Santrich ». 

L’une des obligations sur lesquelles le Gouvernement continue d’avancer, a poursuivi le Ministre, est celle de la protection des candidats de la FARC qui se présentent aux élections régionales et locales du mois d’octobre.  Il s’agit en effet d’un pas essentiel dans le sens de leur réintégration politique, a soutenu le Ministre, qui a évoqué dans ce contexte le Plan pour la transparence et la sécurité des élections territoriales que le Président Duque a présenté le 8 juillet. 

S’agissant de la réintégration socioéconomique des ex-combattants, le Ministre a parlé des 24 projets collectifs productifs approuvés, alors que cinq autres sont à l’examen.  Quelque 216 projets individuels ont aussi déjà été approuvés.  Au total ce sont 2 181 ex-combattants qui en bénéficient directement.  Le Gouvernement travaille également sur la règlementation relative à l’accès des anciens combattants aux terres et de leur intégration dans les secteurs public et privé.  Toutes ces mesures témoignent de l’engagement sincère du Gouvernement en faveur de la réintégration socioéconomique des anciens combattants et de la bonne transition dans les ex-territoires FARC.

Pour ce qui est de l’autre volet important de l’Accord final, les garanties de sécurité, le Ministre a condamné les cas d’assassinat et d’intimidation d’ex-combattants et dirigeants sociaux et a assuré que l’État œuvre à la traque et à la poursuite judiciaire des responsables.  Le principal défi dans ce domaine est que beaucoup de ces ex-combattants sont dispersés sur tout le territoire national, y compris dans des zones qui tombent parfois sous le contrôle de groupes armés illégaux.  Il s’agit là d’une réalité contre laquelle le Gouvernement cherche à lutter.

Le Ministre a expliqué que même si les mesures qui ont été adoptées pour la protection de dirigeants communautaires et sociaux et des défenseurs des droits de l’homme ont permis d’obtenir des résultats positifs, ils restent insuffisants.  Il a également indiqué que le Gouvernement du Président Duque cherche à lutter contre la culture de coca grâce à un ensemble de mécanismes pour avoir le plus grand nombre d’outils possibles et éradiquer ces cultures illicites.  Tout cela se fait conformément à la décision de la Cour constitutionnelle, a-t-il assuré.  Le Conseil de sécurité doit se rendre compte que tant qu’il y a de la coca en Colombie, il sera difficile d’y consolider la paix, a martelé le Ministre, en réaffirmant à nouveau la détermination de son pays à parvenir à « une paix dans la légalité ».

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